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http://www.michelcollon.info/articles.php?dateaccess=2008-10-08%2009:20:34&log=invites
Principes du
Nouvel Ordre Impérial Mondial
Edward S.
Herman et David Peterson
Il faut bien reconnaître que dans le Nouvel Ordre
Impérial Mondial (NOIM) – les Etats-Unis, plus
agressifs et ultramilitarisés que jamais depuis la
disparition de l’Union Soviétique projetant leur
superpuissance à travers toute la planète et
semant déstabilisation et dévastation dans tous
les principaux théâtres d’opération au prétexte
d’y apporter liberté et stabilité – la
réactualisation d’un certain nombre de principes
devient de plus en plus flagrante. Bien qu’ils
n’aient rien de très novateur, ces principes
réduisent les relations de pouvoir à l’affirmation
ou au déni de certains droits, bien plus
audacieusement que par le passé, avec pour
conséquence l’émergence d’un « double standard »
[ndt : politique des deux poids deux mesures]
applicable littéralement partout dans le monde.
Dans le monde réel, trois facteurs déterminent la
prévalence de ces principes :
a) Selon que Washington les fait valoir pour
soi-même (au bénéfice explicite ou implicite de
ses proches alliés ou vassaux).
b) Selon que Washington les dénie à ses ennemis.
c) Selon qu’il est indifférent à Washington de les
voir appliqués ou non.
21 avril 2008
Traduit de l’anglais par Dominique Arias
(Les notes entre [ndt : …] sont du traducteur et
n’engagent que lui)
Ainsi que nous allons le voir, bien que purement
arbitraires, ces affirmations ou dénis de droits
soient jugés parfaitement recevables par nos
élites, qu’il s’agisse des leaders des puissances
occidentales, des représentants de partis
politiques, des responsables de l’ONU, de
l’establishment médiatique ou de ceux de nos
intellectuels qui ont droit au chapitre [ndt : les
autres passant à la trappe]. Ils dénotent
l’institutionnalisation d’un système autocratique
au sein duquel la justice est inopérante et dont
la perversion se nimbe d’un brouillard de
rhétorique et d’occultation.
1. Le droit d’agression :
Les Etats Unis disposent d’un droit d’agression de
première classe et jouissent depuis toujours de la
possibilité de violer la Charte des Nations Unies,
en particulier en ce qui concerne le « crime
international suprême » [ndt : agression et
occupation d’un pays], bien évidemment sans
encourir la moindre sanction (ex : le Vietnam puis
toute l’Indochine, le Panama, la Yougoslavie,
l’Afghanistan, l’Irak, etc.). Etant le principal
client des USA, Israël a toujours bénéficié du
droit de faire de même (ex : le Liban, en 1982
puis 2006, mais aussi la Syrie, l’Algérie, les
territoires occupés de Palestine, etc.) là encore,
sans aucune sanction, bien sûr. Dans les milieux
politiques et intellectuels de ces deux pays, la
plupart des objections faites à ces agressions
restent purement pragmatiques, portant sur des
questions d’efficacité, de coût (pour
l’agresseur), voire de pertinence décisionnelle,
mais le droit d’agresser n’est jamais remis en
cause, ni chez l’agresseur lui-même, ni sur le
plan international. La loi, manifestement, c’est
seulement pour les autres.
Inversement, s’agissant d’incursions imputables à
des pays considérés comme ennemis des USA ou des
puissances occidentales, comme l’invasion du
Cambodge par le Viêt-nam, en 1979 ou de celle du
Koweït par l’Irak, en 1990, l’indignation de nos
élites est à son comble et les envahisseurs sont
sévèrement sanctionnés (embargo international et
invasion chinoise au titre de représailles contre
le Viêt-nam – le régime Khmer Rouge déchu se
voyant pour sa part gratifié du siège du Cambodge
aux Nations Unies – l’Irak, chassé du Koweït, se
voyant, lui, plongé avec l’aval des Nations Unies
dans une guerre dévastatrice conduite par les USA,
en prélude à treize années de sanctions drastiques
ouvrant à leur tour sur l’invasion américaine de
2003). Différence notable cependant entre 1979 et
1990, tandis qu’en 1979 l’Union Soviétique avait
opposé son veto à une résolution du Conseil de
Sécurité des Nations Unies exigeant le retrait des
forces vietnamiennes hors du Cambodge – en dépit
de la remarque de l’ambassadeur d’Australie qui
déclarait : « Nous ne pouvons accepter que les
affaires intérieures d’un gouvernement, quel qu’il
soit [en l’occurrence celui du Cambodge] et si
répréhensible soit-il, puissent justifier une
agression militaire lancée contre lui par un autre
gouvernement [en l’occurrence celui du Viêt-nam] »
[ndt : L’Australie venait de participer pendant
une quinzaine d’années à la guerre du Vietnam aux
côtés des USA]. Mais dans les débats qui, au
Conseil de Sécurité, suivirent l’invasion de
l’Irak du 2 août 1990, jamais aucun représentant
d’un des cinq Membres Permanents n’opposa son veto
à une résolution appelant l’Irak à un retrait
immédiat de ses troupes hors du Koweït ou imposant
des sanctions à l’agresseur. Ce qui faisait toute
la différence, c’est qu’en 1979, l’URSS était
encore une superpuissance, ce qui n’était plus le
cas en 1990 ou depuis.
2. Le droit de recourir au terrorisme (et le droit
de massacrer à volonté sans être considéré comme
terroriste) :
Ce droit est consubstantiel à celui d’agression,
dans la mesure où la frontière entre terrorisme et
agression demeure floue et n’est généralement
qu’une question d’échelle, dans un cas comme dans
l’autre. Bien sûr, l’usage de ces deux termes
demeure proscrit pour qualifier les exactions
américaines en matière de bombes ou de massacres.
L’attaque « Shock and Awe » [ndt : stratégie U.S.
qui vise le plus officiellement du monde à
laisser, par son extrême violence et sa démesure,
l’adversaire atterré, sous le choc, et incapable
de se défendre] qui fut le point de départ de
l’occupation de l’Irak, fut ouvertement planifiée
pour terroriser civils et militaires irakiens. De
même les attaques U.S. contre des villes comme
Fallujah, avaient des objectifs ouvertement
terroristes. Et il en va de même des attaques
militaires israéliennes. Pour autant, le
présupposé politique occidental selon lequel
l’Etat d’Israël n’agit jamais qu’en « réponse » et
en « représailles » contre un terrorisme qu’il se
garde bien de pratiquer, demeure une constante
absolue. L’introduction de la résolution 951 du
Conseil – adoptée le 5 mars à une quasi-unanimité
de 404 voix contre une, lors même que les Forces
de Défense israéliennes attaquaient sauvagement un
camp de réfugiés palestiniens à Gaza – stipule que
« les opérations militaires du Gouvernement
israélien à Gaza visent exclusivement le Hamas et
d’autres organisations terroristes » et précise
que « les « négligences » [ndt : casualties :
euphémisme U.S. pour victimes innocentes] civiles
causées par inadvertance du fait d’opérations
militaires de défense visant des cibles
militaires, pour profondément regrettables
qu’elles puissent être, ne sont en aucun cas
moralement équivalentes au fait de prendre
délibérément pour cible des populations civiles
comme le font le Hamas et d’autres groupes
terroristes basés à Gaza. » C’est purement et
simplement un blanc seing sans limite au
terrorisme d’Etat Israélien. D’abord parce que
tous les leaders israéliens, de Abba Eban à Ariel
Sharon ou à l’actuel Premier ministre Ehud Olmert,
ont ouvertement admis que terroriser les
populations civiles comptait parmi leurs
objectifs. Ensuite parce que la proportion de
Palestiniens tués (soi disant « par inadvertance
») par des Israéliens, a toujours été très
largement supérieur au nombre d’Israéliens tués
soi disant délibérément par des Palestiniens (le
rapport était de 25 pour 1 avant la seconde
Intifada, de 4.6 pour 1 depuis le début de
celle-ci, en 2000, et de 25 pour 1 depuis la
Conférence de « paix » d’Anapolis, en novembre
dernier). Enfin parce que les prétendus «
massacres par inadvertance » d’Israël sont en fait
plutôt délibérés, vu que les forces israéliennes
n’hésitent nullement à utiliser un armement lourd
dans des zones civiles très fortement peuplées de
Gaza et du Liban (été 2006), où les victimes
civiles s’avèrent aussi nombreuses qu’elles
étaient prévisibles.
3. Le droit au nettoyage ethnique :
Les pays occidentaux jugent le nettoyage ethnique
répréhensible – et pleurent abondamment sur le
sort des victimes – mais uniquement lorsqu’ils
sont perpétrés par nos ennemis déclarés, comme les
Serbes de Bosnie et la République Fédérale de
Yougoslavie de Milosevic (dans les années 1990) ou
le gouvernement soudanais aujourd’hui, ou qu’ils
peuvent leur être imputés. En réalité, le
nettoyage ethnique reproché aux Serbes de Bosnie
participait très largement de l’implacable loi du
talion qui caractérisait une guerre civile où les
autres protagonistes (Musulmans bosniaques et
Croates) partageaient les mêmes pratiques de
nettoyage ethnique. Milosevic n’a d’ailleurs
jamais cherché à nettoyer le Kosovo pour en
remplacer les Albanais par des colons serbes.
L’exode des populations fuyant les combats était
la conséquence d’une guerre civile puis, avec les
bombardements de l’Otan, d’un conflit bien plus
large. (1)
Présentant les choses sous un angle totalement
biaisé, le quotidien The New Républic fait
apparaître « une multitude de parallèles entre
l’actuelle crise du Darfour et celle du Kosovo en
1999. […] Lorsque des rébellions se firent jour au
Kosovo comme au Darfour, Belgrade et Kartoum
décidèrent de combattre les guérillas en s’en
prenant aux populations civiles au sein desquelles
elles étaient apparues. » C’est aussi faux
s’agissant du Darfour que du Kosovo. En réalité,
le seul point commun véritablement flagrant, c’est
la partialité sélective et politique à l’égard des
faits, dans la représentation que les pays
occidentaux donnent de ces conflits. En 2007, une
évaluation du Programme des Nations Unies pour
l’Environnement montrait que « La dégradation de
l’environnement ainsi que les changements et
l’instabilité climatiques, comptent parmi les
principales causes dont découlent l’insécurité
alimentaire et les conflits du Darfour. […] La
région est assaillie par une combinaison
problématique d’augmentation de la population, de
surexploitation des ressources et de grave et
manifestement durable pénurie de pluies. Par voie
de conséquence, la majeure partie du nord et du
centre du Darfour est si dégradée qu’elle ne peut
durablement subvenir aux besoins de ses
populations rurales. »
En revanche, s’il était un authentique cas de
nettoyage ethnique, avec en outre des implications
mondiales du fait du ressentiment qu’il inspire à
l’ensemble du monde arabe et plus généralement au
monde musulman, c’était bien la constante
expulsion des Palestiniens hors de leurs terres
dans les territoires occupés de Cisjordanie et de
Jérusalem Est, dans le but d’implanter de
nouvelles colonies juives. Les Occidentaux
n’utilisent littéralement jamais le terme de «
nettoyage ethnique » dans ce cas particulier. Et
cela en dépit du fait que les leaders israéliens
ont ouvertement reconnu, depuis des années, que
l’objectif de ces créations de colonies était
précisément de remplacer les Palestiniens par des
juifs. Et c’est la mise en œuvre de cet objectif
qui les a amenés à tuer des milliers de personnes,
à démolir plus de 18 000 habitations depuis le
début de l’occupation armée, en 1967, et à chasser
du pays des centaines de milliers d’indigènes
non-juifs.
Rapporteur Spécial de l’ONU sur les Droits de
l’Homme dans les territoires occupés de Palestine,
John Dugard a maintes fois mis en garde [les pays
membres] contre la volonté israélienne de «
judaïser davantage Jérusalem » privant de fait,
par avance, tout futur Etat palestinien de
capitale. « L’objectif sans équivoque de ces
déplacements [de populations] est d’évacuer tout
ce qui pourrait suggérer que Jérusalem Est soit
une entité palestinienne capable de devenir à
terme la capitale d’un Etat palestinien » explique
Dugard. « La construction du mur, l’expansion des
colonies et la dépalestinisation de Jérusalem sont
une menace pour la viabilité d’un Etat
palestinien. » Et malgré cela, comble du « double
standard » [politique du « deux poids deux mesures
»] et de l’hypocrisie occidentale, ce nettoyage
ethnique systématique, qui dure depuis des
décennies, a toujours joui du soutien positif des
leaders et des médias occidentaux, et Israël n’a
cessé d’être honoré tandis que ses victimes
étaient présentées comme d’insatiables agresseurs.
En dépit de la volonté sans équivoque d’Israël de
nettoyer ethniquement et de spolier toutes les
terres appartenant aux Palestiniens, cet objectif
a toujours été présenté en Occident comme « une
nécessité pour la sécurité d’Israël. » Selon le «
double standard » froidement raciste des
Occidentaux, les Palestiniens n’ont aucun besoin
de sécurité et le fait que leurs actions ne font
que répondre au terrorisme massif d’Israël et au
processus de spoliation en cours est totalement
occulté. C’est ça le véritable « miracle
israélien. »
4. Le droit de subversion : A l’instar du droit
d’agression dont jouissent les Etats-Unis – qui y
ont eu recours bien plus fréquemment depuis la fin
de la Seconde Guerre mondiale – leur droit
d’interférer, de subvertir [voire renverser] tout
gouvernement de leur choix, reste une constante.
L’intervention « contre-révolutionnaire » en Grèce
(1947-1949), le renversement de Mohammad Mossadegh
en Iran (1953) et de Jacobo Arbenz Guzmàn au
Guatemala (1954) [ndt : pour ne rien dire de la
guerre de Corée] ne sont que quelques exemples
remarquables de la manière dont s’imposa par la
force l’autorité américaine, dès la première
décennie qui suivit la Seconde Guerre mondiale.
Michael McClintock explique que pendant la Guerre
Civile grecque, lors de l’intervention de
contre-guérilla des USA, « le contrôle des
opérations passa presque intégralement sous le
commandement des Américains, en plus de la
présence de conseillers américains sur le terrain
même des opérations de combat. » Cette pratique «
allait demeurer la principale caractéristique des
priorités des forces contre-insurrectionnelles
U.S., depuis Vietnam jusqu’au Salvador. » Les
recherches historiques de McClintock ne s’étendent
pas au-delà de l’année 1990, mais nous pourrions
largement inclure dans ces priorités, la Colombie,
la Yougoslavie, l’Afghanistan ou l’Irak.
Regardée par beaucoup comme « le berceau de la
stratégie U.S. de la Guerre Froide » – comme la
désignait une déclaration militaire U.S. des
années 1960 – l’intervention en Grèce portait
l’estampille caractéristique de la stratégie
contre-insurrectionnelle U.S. Cette stratégie
s’est trouvée récemment redéfinie (mais non
remplacée en pratique) par la mythique « Doctrine
Petraeus » [ndt : Du nom du commandant en chef des
forces d’occupation en Irak], et par la version
réactualisée (2006-2007) de l’U.S.
Counterinsurgency Field Manual [ndt : Enième
mouture du « Manuel de campagne
contre-insurrectionnel » à l’usages des forces
armées U.S. et coalisées, et dont Petraeus est
coauteur]. Il semble d’ailleurs que cette nouvelle
version du manuel soit désormais à disposition des
forces U.S. en Irak, dans le cadre de « La
Déferlante » U.S. [ndt : « The Surge » :
Euphémisme de l’administration Bush pour la guerre
anti-insurrectionnelle menée actuellement contre
la population irakienne]. Selon ladite doctrine
Petraeus, dans la « guerre contre le terrorisme »,
l’actuelle « nouvelle vague d’insurrections » est
alimentée non par la subversion « communiste » à
l’ancienne mais par « les Etats faibles et
minables » et bien plus encore par « des acteurs
non-étatiques » ou « terroristes ». Pour autant,
au-delà des nuances sémantiques de la terminologie
utilisée pour instituer tant la fin de la Guerre
Froide que l’avènement de la « Guerre contre le
Terrorisme », en substance, la stratégie elle-même
reste inchangée.
La politique américaine de subversion a revêtu une
multitude de formes. Dans le chapitre « Le Droit
Naturel des USA à la Subversion » de notre ouvrage
de 1982 Le Véritable Réseau Terroriste, un tableau
montrait une douzaine de types de subversion mis
en œuvre par les USA dans huit pays d’Amérique
Latine et des Caraïbes entre 1950 et 1980. On y
trouvait notamment différentes formes de violences
visant la population et les biens, une large gamme
de méthodes de corruption et de pratiques telles
que la « propagande noire » [ndt : campagnes de
dénigrement, de décrédibilisation et de
désinformation] ou le financement à très grande
échelle de partis d’opposition et de mouvements de
protestation, comme les mouvements d’étudiants et
certaines organisations féminines. On y trouvait
aussi un résumé de la description que donnait
Philip Agee [ndt : ancien agent secret U.S., dont
les ouvrages dévoilent, attestent et dénoncent les
méthodes de subversion de sabotage et
d’assassinats de la CIA] des méthodes de
subversion à plusieurs niveaux mises en œuvre en
Equateur dans les années 1960.
Ces mêmes techniques furent aussi employées au
Brésil (1964) ou au Chili (1973) et toutes sont
encore d’un usage courant aujourd’hui. On ne peut
qu’être frappé par les similitudes entre cet âge
d’or de la subversion [les années 1960-70-80] et
les méthodes déployées de nos jours en Iran ou au
Tibet (voire dans tout l’Ouest de la Chine). Mais
tandis que ces actions avaient autrefois pour
prétexte de contrer la « subversion communiste »,
elles prétendent aujourd’hui participer d’une
volonté de « promouvoir la démocratie », de «
repenser la diplomatie », de « défendre les Droits
de l’Homme », etc.
5. Droit d’imposer des sanctions
Le pouvoir hégémonique ne garantit pas seulement
le droit d’agression et celui de pratiquer le
terrorisme ou la subversion, il offre aussi celui
d’imposer des sanctions aux pays cibles, d’en
faire souffrir les populations et d’en discréditer
les dirigeants, le plus souvent avec le concours
de la « communauté internationale. » L’Union
Soviétique, Cuba, le Viêt-nam (de 1975 à 1994), le
Nicaragua sous le régime sandiniste, l’Iran
(depuis le renversement du Shah en 1979), la Libye
ou l’Irak (suite à l’invasion du Koweït en 1990),
la République Fédérale de Yougoslavie (à partir de
1992) puis la République de Serbie (de sa création
jusqu’aujourd’hui), l’Afghanistan sous les
Talibans, etc. Tous ces pays ont été soumis à un
régime de sanctions à la demande des USA. Bien
sûr, il va sans dire que les USA eux-mêmes et
leurs clients ne se sont jamais vu imposer aucune
sanction, fut-ce pour des crimes tels que ceux
pour lesquels l’Allemagne fut condamnée à
Nuremberg, notamment l’agression ou de graves
crimes de guerre [ndt : comme le massacre planifié
de populations civiles ou le déclenchement
délibéré de famines (Vietnam Cambodge Laos, etc.)]
Le « double standard » évoqué plus haut est ici
particulièrement flagrant.
Autre miracle de ce « double standard », non
seulement Israël ne se voit jamais imposer aucune
sanction – bien que perpétuellement en violation
de la quatrième convention de Genève (selon
laquelle la protection des civils dans les zones
militairement occupées incombe aux forces
d’occupation), et malgré les punitions collectives
infligées aux Palestiniens de Gaza – mais depuis
2006, la « communauté internationale s’est même
alignée sur l’axe Israélo-américain en imposant
des sanction à des victimes déjà délibérément
persécutées, affamées et littéralement privées de
tout [ndt : A Gaza, l’état de siège a causé
l’effondrement des infrastructures sanitaires et
sociales, un taux de chômage de près de 50 %
(selon un rapport de l’ONU) et une grave pénurie
d’eau potable, d’électricité, de nourriture, de
médicaments, de carburants et de nombreux autres
produits de première nécessité]. Huit
organisations humanitaires britanniques attestent
que le siège israélien de Gaza a transformé ses
quelque 1.5 millions d’habitants en une «
population carcérale » de fait, démantelant leur
économie, anéantissant leur infrastructure
physique et handicapant lourdement leurs services
de base, tels que la santé et l’éducation.
Aujourd’hui, 80 % des Palestiniens de Gaza sont «
dépendants de l’assistance humanitaire » pour leur
survie quotidienne. Selon ces organisations, « la
politique israélienne [de rétorsions] affecte
indistinctement toute la population civile […] et
constitue une punition collective […] illégale au
regard du droit international et humanitaire. »
Décrivant la vie des Palestiniens de Gaza « en
état de siège », le Rapporteur Spécial des Nations
Unies, John Dugard, observe qu’ils « ont été
soumis à ce qui semble bien être la forme de
sanctions internationales la plus drastique de
l’époque moderne », c’est sans doute « la première
fois que des populations occupées ont été ainsi
traitées […] Israël viole ici les principales
résolutions du Conseil de Sécurité et de
l’Assemblée Générale des Nations Unies, embarqué
dans des déplacements illégaux de populations et
en pleine violation des Droits de l’Homme, Israël
n’a tenu dans les faits strictement aucun compte
de l’arbitrage de la Cour Internationale de
Justice et échappe néanmoins à se voir imposer
aucune sanction. […] Il est important de se
rappeler que les nations occidentales avaient
refusé d’imposer des sanctions économiques
contraignantes à l’Afrique du Sud, pour lui
imposer l’abandon de la politique d’apartheid, au
prétexte que cela porterait tort aux populations
noires d’Afrique du Sud. Les Palestiniens, eux, ne
peuvent même pas bénéficier d’une telle mansuétude
en matière de Droits de l’Homme. » Les
interrogations du Rapporteur Spécial trouvent
néanmoins leur réponse dans le fait que, dans les
véritables principes du Nouvel Ordre Impérial
Mondial, les sanctions n’ont rien à voir avec les
crimes réels, de même que les récompenses n’ont
rien à voir avec la bonne conduite. La puissance,
et elle seule, fait loi.
6. Le droit de résister à une agression
A l’opposé des perspectives qu’ouvre le travail de
John Dugard, les Palestiniens de Gaza n’ont pour
leur part, aux yeux de l’establishment occidental,
aucun droit de résister aux attaques israéliennes,
bien que celles-ci participent d’une occupation
illégale et d’un impitoyable nettoyage ethnique en
cours. Dans l’idéologie occidentale, bien qu’on ne
puisse parler « d’agression », les attaques des
Palestiniens contre Israël constituent une forme
intolérable de « terrorisme », non une résistance
légitime. Elles justifient donc pleinement toutes
les formes de violences qu’Israël peut bien
décider d’infliger à Gaza au titre de punition
collective.
Dans un communiqué de presse d’avril dernier, le
Secrétaire Général de l’Initiative Nationale
Palestinienne, le parlementaire Mustafa
Al-Barghouthi, rappelait que depuis la fin de
Conférence d’Annapolis, en novembre dernier, « les
attaques israéliennes contre les Palestiniens
avaient augmenté de 300 % » tandis que « dans la
seule Cisjordanie, elles avaient augmenté de 46 %
». Ces attaques visant la Cisjordanie montrent
assez clairement que l’objectif réel d’Israël «
n’a rien à voir avec les tirs de roquettes de la
résistance palestinienne à Gaza. » Depuis début
avril, Israël a relâché 788 prisonniers
palestiniens, comme convenu à Annapolis, mais en a
fait arrêter dans le même temps 2 175 de plus.
Israël a aussi augmenté le nombre de check points,
n’a pas suspendu la construction du mur et, ce qui
est plus grave, a continué d’augmenter le nombre
des colonies juives en Cisjordanie. John Dugard a
d’ailleurs souligné que les attentats suicides
palestiniens et autres tirs de roquettes Al
Quassam sur Israël, étaient comparables à la
résistance à l’occupation allemande des différents
pays d’Europe au cours de la Seconde guerre
mondiale. « Le bon sens exige », explique-t-il, «
que l’on fasse clairement la différence entre des
actes de terreur insensés […] et des actes commis
dans le cadre d’une guerre de libération nationale
contre le colonialisme, l’apartheid ou une
occupation militaire » et qui sont « la
conséquence pénible mais inévitable du
colonialisme, de l’apartheid ou de l’occupation.
L’histoire regorge d’exemples d’occupations
militaires auxquelles on a résisté par la violence
[…] C’est pour cette raison que tous les efforts
doivent être faits pour mettre rapidement un terme
à l’occupation. Tant que nous n’y serons pas
parvenus, il n’y aura aucun espoir de paix et la
violence continuera. »
S’agissant d’agressions transfrontalières où
l’envahisseur ne dispose pas du droit d’agression
– celle du Viêt-nam au Cambodge ou celle de l’Irak
au Koweït – les victimes de telles attaques
illégales sont gratifiées d’office du droit de se
défendre et la communauté internationale
s’empresse de voler à leur secours. Inversement,
ceux qui résistent aux attaques de pays disposant
du droit d’agression – le Liban envahi et bombardé
par Israël en 1982 et 2006 ou la Yougoslavie,
l’Afghanistan puis l’Irak successivement envahis
puis occupés [ndt : Et qui le sont toujours] par
les USA et leur coalition (pour s’en tenir à la
seule dernière décennie) – ne disposent pour leur
part d’aucun droit de résister et leur résistance
est bien sûr taxée de « terrorisme ». Ainsi, bien
qu’il n’opère qu’à l’intérieur des frontières du
Liban [ndt : les soldats israéliens arrêtés en
2006, l’ont été en territoire occupé par l’armée
israélienne] le Hezbollah est déclaré «
organisation terroriste » soutenu par un Etat
accusé, de fait, de soutenir le terrorisme, à
savoir l’Iran. Ainsi, suite aux accords de paix
relatifs à l’invasion israélienne de 2006, c’est
en territoire libanais et non en Israël que l’ONU
a décidé de déployer ses Casques Bleus, bien que
ce soit Israël qui ait envahi le Liban et non
l’inverse. La raison avancée par l’ONU pour ce
déploiement en territoire libanais était
naturellement la nécessité de contenir le
Hezbollah et de sécuriser la frontière nord de
l’agresseur.
De même la résistance à l’invasion/occupation U.S.
de l’Irak est-elle baptisée « insurrection »,
comme s’il s’agissait d’un mouvement apparu dans
les plus grandes capitales d’Europe et non dans un
pays occupé militairement par une puissance
ennemie. Témoignant devant le Congrès des
Etats-Unis en avril dernier, le général David
Petraeus définissait la « nature fondamentale du
conflit » à l’intérieur de l’Irak comme « une
compétition entre des communautés ethniques et
sectaires, pour le contrôle du pouvoir et des
ressources. » Les forces en compétition
incluraient selon lui « les terroristes, les
insurgés, les milices extrémistes, et les gangs
criminels », mais aussi le soi disant « Al Qaeda
en Irak », la Syrie et les « groupes spéciaux »
qui, selon le Quartier Général U.S.,
travailleraient pour le compte de l’Iran. De sorte
que ladite « nature fondamentale du conflit »
exclurait totalement l’idée qu’on puisse voir
comme l’une des causes possibles du conflit, le
pays qui a militairement envahi l’Irak, qui a fait
main basse sur son territoire [ndt : et sur ses
ressources], et qui se trouve à présent engagé
dans sa sixième année d’une féroce répression de
toute opposition à son occupation, où qu’elle se
manifeste et quelque forme qu’elle prenne. Et la
communauté internationale de reconnaître
effectivement à cet envahisseur là le droit
d’écraser par n’importe quels moyens toute
résistance qui pourrait lui être opposée. Ce droit
de « détruire un pays pour le sauver » [ndt :
l’expression date du Vietnam] participe aussi bien
du droit d’agression que du déni de droit de
résister à une agression.
7. Le droit à l’autodéfense
Les cibles de l’hégémon ne disposent d’aucun droit
à l’autodéfense. Lorsqu’en 1953-1954 le minuscule
Guatemala, puis le Nicaragua en 1980, sous la
menace sérieuse d’une attaque américaine
imminente, tentèrent de se procurer des armes
auprès du bloc soviétique, ce fut un tollé de
panique et d’indignation dans les milieux
politiques et médiatiques U.S. Ces pays furent
accusés de menacer les Etats-Unis. Leur recherche
d’armement ne pouvait être une question de
légitime défense, c’était une menace ouverte à
l’encontre du pitoyable géant et des voisins du
pays cible. Il en va de même de l’Iran, désormais
sur la liste des prochaines frappes américaines.
Bien que des forces américaines hostiles aient été
déployées tout autour du pays et que ce dernier
fasse l’objet de menaces ouvertes de la part des
Etats-Unis et d’Israël, son droit à l’autodéfense
est annulé. Sous la houlette des Etats-Unis, le
Conseil de Sécurité a déjà renforcé par trois fois
les sanctions qui pèsent sur l’Iran, en raison de
son programme nucléaire, bien qu’il soit
parfaitement clair que l’Iran est incapable de
contrer les armes nucléaires U.S. et israéliennes
avec l’armement dont il dispose. L’Iran est
aujourd’hui même sous le coup d’une attaque
imminente, alors qu’aucun analyste sérieux
n’estime qu’il dispose de la moindre capacité
nucléaire. En d’autres termes, il n’a aucun droit
de se défendre.
Dans le même temps, les USA et Israël peuvent
s’armer jusqu’aux dents et laisser planer la
menace d’une guerre au titre de leurs impératifs
de « sécurité » et de leur droit à l’autodéfense.
Leurs cibles, elles, ne sauraient avoir ni droits
légitimes ni impératifs de cet ordre. Comme
l’expliquait Ban Ki-moon, le Secrétaire Général
des Nations Unies, lors de la réunion d’urgence du
Conseil de Sécurité du premier mars dernier : « Je
condamne les attaques à la roquette des
Palestiniens et appelle à la cessation immédiate
de tels actes de terrorisme […] Tout en
reconnaissant le droit d’Israël à se défendre, je
condamne le recours à la force disproportionné et
excessif qui a tué et blessé tant de civils et
notamment d’enfants. J’appelle donc Israël à
cesser ces attaques. » Précisons que cette
déclaration était faite après quatre jours d’une
attaque féroce des Forces de Défense Israéliennes
contre les Palestiniens de Gaza, qui avait fait
environ 120 morts parmi ces derniers, dont une
soixantaine le jour même, au nombre desquels 39
civils. Sans se démarquer du protocole depuis
longtemps attaché à sa charge, Ban Ki-moon prenait
bien sûr le soin de préciser, pour introduire sa
déclaration sur l’attaque sanglante et illégale
d’Israël contre les Palestiniens Gaza, « Tout en
reconnaissant le droit d’Israël à se défendre... »
Tout comme l’hégémon lui-même, le client favori de
l’hégémon ne fait jamais que se défendre…
8. Le droit d’acquérir des armes nucléaires
Les Etats-Unis et les autres Grandes Puissances
jouissent du droit de posséder des armes
nucléaires, à l’instar de tout pays qui reçoit sur
ce point l’aval des USA (Israël, bien sûr, mais
aussi l’Inde ou le Pakistan). Pour les pays
cibles, en revanche, comme l’Iran ou la Corée du
Nord, le droit de posséder des armes nucléaires
est parfaitement exclu et se trouve dénié avec
véhémence par lesdits USA. Dans les cas extrêmes,
comme celui de l’Iran, les USA vont jusqu’à
interdire au pays cible de jouir du simple droit
que lui accorde le TNP (Traité de
Non-Prolifération nucléaire), d’enrichir de
l’uranium « à des fins pacifiques, quelles
qu’elles puissent être. » Au contraire, les USA
s’appuient sur la soi disant très réticente
coopération de l’Iran avec l’AIEA (Agence
Internationale pour l’Energie Atomique) et pire
encore, sur le refus de l’Iran de renoncer aux
droits qui lui sont garantis par le TNP, pour lui
imposer des sanctions à titre dérogatoire et pour
justifier par avance l’attaque tant attendue
contre l’Iran et un éventuel « changement de
régime ». De même qu’elles avaient collaboré avec
les USA en soutenant les agressions contre
l’Afghanistan et l’Irak, l’ONU et la communauté
internationale s’empressent de collaborer de
nouveau par leur déni de droit frappant l’Iran et
son programme nucléaire civil, et par leur
reconnaissance des bases « morales » de cette
prochaine agression israélo-américaine.
Pas question, bien sûr, d’infliger à Israël la
moindre sanction, que ce soit pour son refus de
signer le TNP ou pour la manière dont ce pays a,
en bon « Etat voyou », développé son arsenal
nucléaire pendant pas moins de quarante ans... De
même, le mépris affiché des USA pour leur
obligation de signataire (du TNP) de négocier « en
toute bonne foi sur des mesures effectives
concernant la fin de la course aux armements [et
la signature d’un] traité pour un désarmement
complet et général », n’entame en rien la
crédibilité de leurs exigences concernant
l’urgence de réprimer et de sanctionner des
violations infiniment moins graves, commises par
d’autres signataires. Et c’est la même chose
littéralement dans tous les domaines sur le plan
international, les plus grandes puissances exigent
que leur soient garantis les droits qu’elles
dénient à d’autres, sans que leurs propres
violations du droit international ou des
conventions internationales puissent entrer en
ligne de compte.
9. Le droit à voir leurs propres victimes civiles
jugées dignes d’une compassion internationale.
Le monde entier s’est bien sûr indigné des
attentats d’Al Qaeda du 11. 09. 2001, qui firent
près de 3 000 victimes civiles aux Etats-Unis
même. Mais même des massacres de bien moindre
envergure, tel le meurtre de huit étudiants de la
yeshiva Mercaz Harav à Jérusalem Ouest, le 6 mars
dernier, font la une des journaux et suscitent la
plus grande indignation. On utilise communément le
terme de massacre pour qualifier ce type
d’événement. Cette attaque d’un Palestinien isolé
contre les étudiants d’un séminaire fut d’ailleurs
qualifiée de « sauvage » par Ban Ki-moon et de «
d’attaque barbare et vicieuse contre des civils
innocents, [et qui mérite] la condamnation de
toutes les nations », par George Bush en personne.
Pour autant, on évoque sans grande indignation le
massacre de bien plus de 3 000 civils afghans lors
de raids aériens lancés en représailles contre les
attentats du 11 septembre ou celui de 127
Palestinien de Gaza, dont une majorité – parmi
lesquels un grand nombre d’enfants – étaient des
civils sans armes, au cours de « l’Opération Hot
Winter » des Forces de Défense Israéliennes
(Opération Hiver Chaud, du 27 février au 10 mars
2008). Bien sûr, il ne s’agit pas de « massacres
», encore moins « d’attaques sauvages », et ces
exactions se trouvent même généralement excusées
d’office par l’usage de termes tels que « dommages
collatéraux » ou « erreurs tragiques ».
L’Etat d’Israël peut sporadiquement faire l’objet
de critiques pour son « usage disproportionné et
excessif de la force », voire prié de « refreiner
autant que possible » ce genre de pratiques, nul
ne le condamnera pour autant pour avoir
délibérément et par pure malveillance, massacré
des civils avec une chaîne de responsabilité qui
remonte clairement et sans ambiguïté du simple
pilote de F-16 ou d’hélicoptère Apache jusqu’au
Premier ministre en personne, en passant par toute
la hiérarchie militaire des Forces de Défenses
Israéliennes. « Il y a une claire distinction
entre les attaques terroristes à la roquette, qui
visent des civils, et des actions d’autodéfense »
déclarait le porte-parole de la Sécurité Nationale
U.S., Gordon Johndroe – et rares sont les
représentants de l’establishment occidental qui
oseront s’aviser de risquer leur carrière
politique en négligeant de faire clairement cette
distinction.
Bien plus flagrant encore fut le cas de Madeleine
Albright en 1996 – alors ambassadeur U.S. auprès
des Nations Unies – lorsqu’elle convint devant les
télévisions américaines que la mort d’un
demi-million d’enfants de moins de cinq ans en
Irak, imputables aux « sanctions de destruction de
masse » étaient « worth it » [ndt : « valaient le
coup », c'est-à-dire qu’ils « valaient la peine
d’être sacrifiés »]. Nul ne décrivit jamais cette
réflexion comme une apologie de crime de guerre ou
même de « massacre ». C’est passé comme une lettre
à la poste… (2)
Ce dont il s’agit ici, c’est de cette bonne
vieille distinction entre victimes « dignes
d’intérêt » et victimes « indignes d’intérêt »,
entre « peuples » et « non-peuples », une
distinction qui a permis aux Occidentaux
d’exterminer et de spolier au fil des siècles des
centaines de millions de sauvages, de nègres, de
bougnoules, de niakoués, et autres non blancs,
sans jamais que leur manière de se tenir pour
moralement supérieurs s’en trouve le moins du
monde remise en cause. Certes, il est devenu très
inconvenant d’utiliser couramment le mot nègre
(bien que le terme « arabe », selon les
circonstances, soit très clairement péjoratif),
mais il n’y a rien d’inconvenant à dire : « We
don’t do body count » [ ndt : Ce qui revient
sensiblement à : « Peu importe le nombre exact des
victimes »], ni le cas échéant à convenir que
frapper directement à la base le soutien de la
population civile – vider les eaux où nage le
poisson terroriste – n’a rien d’inacceptable sur
le plan militaire…
Le plus extraordinaire, c’est qu’au bout du
compte, la bonne vieille distinction entre EUX et
NOUS s’en trouve si bien entretenue et maniée avec
tant d’aplomb – principalement par le silence et
par un double standard implicite – qu’elle finit
par devenir la norme et par n’avoir plus rien de
choquant aux yeux du public. On s’inquiètera donc
à grand bruit des victimes civiles du Darfour, du
Zimbabwe ou du Tibet, imputables à des pays
cibles, alors que dans le même temps, cette
bienveillante compassion sera systématiquement
détournée de celles d’Afghanistan, d’Irak, du
Congo, de Colombie ou de Palestine, sitôt qu’elles
sont victimes des Occidentaux ou de leurs régimes
clients.
10. Le « droit d’exister » (et d’exiger de ses
victimes la reconnaissance de ce « droit d’exister
»)
Ce droit fut initialement invoqué comme un outil,
pour renforcer la politique américano-israélienne
de rejet d’un règlement négocié avec les
Palestiniens, de façon à pérenniser le conflit, à
empêcher le traçage de frontières définitives et à
laisser aux Israéliens la possibilité de
poursuivre leur annexion des territoires
palestiniens. Il constitue pour Israël et son
protecteur un atout substantiel pour invalider la
reconnaissance de qui bon leur semble – les «
acteurs non-étatiques », tels que l’OLP, le Hamas
ou le Hezbollah, mais aussi certains Etats de la
région [ndt : leurs revendications ou leur
légitimité], comme l’Iran, la Syrie ou l’Egypte, à
une certaine époque – et quand bon leur semble, au
prétexte que leur non-reconnaissance du « droit à
l’existence » d’Israël est criminelle. Outre le
fait que cette reconnaissance préalable
conditionne toute négociation, et que l’existence
matérielle d’Israël peut difficilement se voir
menacée, a fortiori niée, par d’aussi faibles
adversaires, le comble de cet outil de propagande
qu’est le « droit à l’existence », réside dans son
ambiguïté : S’agit-il du droit à l’existence
d’Israël en tant qu’Etat juif ? Du droit d’être
reconnu sans pour autant reconnaître le droit au
retour dans leur patrie des victimes du nettoyage
ethnique (les réfugiés non juifs chassés de leurs
terres) ?
Il semble bien que ce « droit », des plus
sinistres, ne soit en réalité qu’un dispositif
supplémentaire pour maintenir indéfiniment dans
l’impasse le règlement du conflit
israélo-palestinien, tandis qu’Israël continue de
déposséder ceux-là même qu’on accuse de ne pas
reconnaître son droit à l’existence. Il est
pourtant impossible de discuter de ces sujets dans
les pays occidentaux, où la reconnaissance du
droit à l’existence d’Israël et l’exigence de le
voir défendu sans hésitation sert avant tout de «
test de loyauté » et de mécanisme « disciplinaire
» ou « de mise au pas ».
Le bien-fondé de telles observations se voit
largement confirmé par le fait que le concept de «
droit à l’existence » est presque exclusivement
évoqué au sujet d’Israël et non pour aucun autre
Etat ou peuple au monde. Afin d’illustrer ce
point, nous avons mené toute une série de
recherches à travers les banques de données
Factiva et Nexis, afin de relever combien de fois
l’expression « droit à l’existence d’Israël »
avait été utilisée sur une période de 31 mois – du
premier septembre 2005 au 31 mars 2008. Nous avons
ensuite renouvelé les mêmes recherches mais en y
substituant au terme d’Israël le nom de 28 autres
entités (comme par exemple le « droit à
l’existence de la Palestine », le « droit à
l’existence de la France », et ainsi de suite).
Sur Factiva, dans la catégorie la plus large, «
Toutes Sources », nous avons trouvé 8 689 textes
mentionnant le « droit à l’existence d’Israël »,
pour seulement 15 mentionnant le « droit à
l’existence de la Palestine » et 7 mentionnant le
« droit à l’existence des Palestiniens ». Sur
Nexis [ndt : qui permet de cibler ce type de
recherche sur l’intégralité des publications d’un
journal ou d’un magazine] en visant le New York
Times, notre recherche a produit des résultats
univoques : tandis que 120 textes mentionnaient le
« droit à l’existence d’Israël », Nexis n’en
trouva aucun, dans toutes les archives du New York
Times, qui accorde à aucune des 28 autres entités
recherchées un « droit à l’existence » équivalant
à celui d’Israël.
Quel est donc cet attribut, ce « Droit à
l’existence », qui est littéralement l’apanage
exclusif de l’Etat d’Israël, puissance nucléaire
sous égide américaine, et d’aucun autre Etat,
d’aucun autre peuple, d’aucune autre espèce ?
Inversement, le droit à l’existence de la
Palestine est pourtant une question brûlante,
voire existentielle, Israël ayant refusé six
décennies durant d’admettre jusqu’à l’existence
d’une « nation » palestinienne, pour ne rien dire
de la reconnaissance d’un « Etat » défini
notamment par des frontières précises. La
représentation totalement biaisée de la réalité
que tout cela met en évidence en dit vraiment très
long sur beaucoup de choses.
Note de conclusion : Droits à une démocratie
consistante ou pure foutaise ?
Ce qui sous-tend la consolidation de ces «
principes d’un Nouvel Ordre Impérial Mondial »,
c’est le déclin planétaire de l’idée même de
démocratie, les élites politiques mondiales [ndt :
le terme anglais est « globales »] s’étant avérées
parfaitement libres de faire tout ce qui pouvait
leur sembler propre à servir au mieux leurs
intérêts personnels – la sainte trinité :
programme néolibéral, militarisation, projection
de puissance, ayant fait preuve de son omnipotence
– au mépris d’une opposition massive de toutes les
populations de la planète. Le récent échange entre
le Vice-Président et Martha Raddatz,
correspondante de ABC-TV News, en offre une
illustration sans concession. Comme la journaliste
l’interrogeait au sujet des deux tiers
d’Américains qui estiment que la guerre d’Irak «
ne mérite pas d’être menée », Cheney répondit
froidement : « Et alors ? » Pour exprimer le peu
de cas qu’on fait des attentes du public et la
conviction, très largement répandue parmi nos
responsables politiques, que le public lui-même
est de peu d’intérêt – sinon en tant que main
d’œuvre, comme consommateurs ou comme un vaste
champ dont on peut récolter les votes après chaque
campagne électorale – on n’aurait pu trouver de
concision plus éloquente.
Avant même le déclenchement de l’attaque, le
public américain était déjà majoritairement opposé
à l’invasion/occupation de l’Irak, et il en allait
de même de l’opinion mondiale. Depuis déjà
plusieurs années c’est une large majorité qui, aux
Etats-Unis demande un retrait total et immédiat,
et une réduction du rôle des USA sur le plan
international, en particulier en ce qui concerne
le recours systématique à la force. Tout cela n’a
eu strictement aucun effet sur les politiques
américaines, le mépris des Démocrates à l’égard
des attentes des électeurs n’ayant eu d’égal que
celui des Républicains. En Irak aussi, les
sondages montrent qu’une large majorité de la
population réclame le départ des Américains mais
là encore, cela n’a d’effet ni sur les politiques
américaines, ni sur l’attitude des dirigeants des
pays soi disants démocratiques d’Europe et
d’ailleurs, qui se gardent bien d’exercer la
moindre pression sur l’envahisseur/occupant pour
qu’il retire ses troupes.
Il a aussi été depuis longtemps démontré que
l’opinion américaine était largement favorable à
une réduction substantielle du budget militaire,
et à davantage d’investissement dans les
infrastructures et d’efforts pour un règlement
diplomatique et collectif des questions
internationales. Selon un sondage de 2007, 73 %
des citoyens américains étaient favorables à un
accord sur l’élimination des armes nucléaires, une
opinion qui se trouve aux antipodes des politiques
de l’administration Bush (politiques auxquelles le
parti Démocrate ne s’est d’ailleurs pas
spécialement opposé). Fidèle au mépris affiché des
élites pour l’assentiment de ceux qu’ils dirigent,
le gouvernement U.S. poursuit sans états d’âme la
mise au point de la prochaine génération
d’armement et de dispositifs nucléaires et fait
tout ce qui est en son pouvoir pour que les
exigences du TNP concernant le désarmement soient
maintenues dans l’impasse lors des forums
multilatéraux.
L’opinion du reste du monde ne semble d’ailleurs
pas avoir davantage d’effet sur des décideurs
remarquablement prompts à s’aligner sur les
exigences des autorités suprêmes du Nouvel Ordre
Impérial Mondial. Une série de sondages menés en
République Tchèque au cours des 16 derniers mois
montrait qu’une large majorité de Tchèques
(jusqu’à 75 % sur certains points) étaient opposés
à l’installation d’aucun élément du dispositif
antimissile U.S. sur leur territoire. Le
Gouvernement tchèque ne s’empressait pas moins
d’en avaliser le projet et le Premier ministre,
Mirek Topolanek, restait farouchement opposé à
toute idée de référendum sur la question. Comme
l’écrivait l’analyste Philip Coyle : « Les
responsables du gouvernement tchèque ont même
notoirement déclaré que la décision d’héberger le
radar était trop importante pour être laissée aux
électeurs. » Le même scénario allait se dérouler
en Pologne, où la grande majorité des sondés
étaient farouchement opposés à l’idée que leur
pays prenne part au programme antimissile U.S.,
tandis que le Premier ministre Donald Tusk
rejetait lui aussi la tenue d’un référendum sur la
question. « La vérité est brutale » expliquait
Tusk, « aucune décision d’ordre militaire ne
pourra être soumise à un vote universel. » De même
dans les plus grands pays d’Europe, les
populations étaient aussi opposées au programme
antimissile U.S. : 44 % au Royaume Uni, 49 % en
Italie, 58 % en France, 61 % en Espagne, 71 % en
Allemagne, etc. Il n’est cependant pas un seul de
ces pays membres de l’OTAN dont les dirigeants ne
soutiennent le programme U.S. – et n’agissent donc
contre la volonté de leur peuple.
Ç’est encore la même chose au Canada, où les plus
récents sondages montraient que 59% des personnes
interrogées désapprouvaient la décision du
Parlement de prolonger de trois années
supplémentaires la mission des forces canadiennes
en Afghanistan. 70 à 80 % des sondés étaient en
outre opposés à ce que leur gouvernement ne prenne
part à ce qui est finalement devenu la guerre de
l’OTAN en Afghanistan. En Pologne, Tusk s’y était
dit lui aussi fermement opposé avant son élection,
mais il s’empressa de tourner sa veste au
lendemain du vote. Même chose en France, où un
sondage montrait que 68 % de la population étaient
opposés à la décision de Nicolas Sarkozy d’envoyer
davantage de troupes en Afghanistan…
Il apparaît donc que l’institutionnalisation des
principes du Nouvel Ordre Impérial Mondial repose
fondamentalement sur le fait que les USA, leurs
alliés, leurs clients et autres affidés ne sont en
réalité que des pseudo-démocraties, dont les
élites au pouvoir sont parfaitement libres de
faire fi des attentes de leurs concitoyens – pour
tout dire, des « Etats minables » [ndt : Selon
l’expression du Gal. Petraeus cité plus haut]. Cet
état de choses découle en grande part d’inégalités
astronomiques et croissantes (au sein des
populations comme entre les Etats), de la
ploutocratisation de la politique, de l’érosion
des bases constitutionnelles de la sphère
publique, du rôle accru de service de propagande
et de gardiens du temple [ndt : au sens de «
garants du système »] d’une industrie médiatique
de plus en plus centralisée, et de l’inertie de
populations qui, jusqu’ici, se sont trop
facilement laissées mener par le bout du nez,
malgré le lourd tribut qu’une majorité d’entre eux
payaient au bout du compte, dans un système
fondamentalement injuste et de plus en plus
menaçant.
Ce Nouvel Ordre Impérial Mondial n’est
manifestement pas prêt de disparaître de si tôt, à
moins qu’il ne cause sa propre perte en allant de
lui-même droit à la catastrophe – ce qui est loin
d’être improbable, au vu de la trajectoire prise
et parce que les choses ont l’air plutôt mal
parties pour s’améliorer. Sans ça, on n’en verra
probablement jamais le bout tant que l’humanité ne
fera pas bloc pour cesser de se laisser mener en
bateau, pour s’organiser tant sur le plan national
qu’international et pour reconquérir ses droits.
Appels de notes :
1) L’étude rétrospective des
documents fait apparaître que l’exode des
populations, avant et pendant les bombardements de
l’OTAN (en 1999), ne correspondaient pas à un plan
de nettoyage ethnique et d’expulsions forcées mais
à des facteurs stratégiques d’ordre militaire, au
nombre desquels l’intensification des combats, la
présence opérationnelle de l’UCK dans différentes
zones d’opérations et la densité relative des
différentes communautés installées dans les zones
contestées. Les Albanais n’ont pas fui
uniformément le territoire et les 29 principales
communes du Kosovo. Ils n’étaient pas non plus les
seuls à fuir : des membres de toutes les
communautés fuyaient les zones de combat. Les
communes situées dans les parties du Kosovo où
l’UCK était relativement peu présente furent moins
exposées aux combats, de sorte que l’exode y fut
moindre. Tel fut particulièrement le cas avant le
déclenchement des bombardements de l’Otan, le 24
mars 1999 (cf. rapport de l’OSCE : Kosovo/Kosova:
As Seen, As Told. The human rights findings of the
OSCE Kosovo Verification Mission October 1998 to
June 1999 , en particulier : Part III, Ch. 14,
"Forced Expulsion," pp. 146-162; et Part V, "The
Municipalities," pp. 226-585. Voir aussi l’analyse
de cette question dans : Noam Chomsky, A New
Generation Draws the Line: Kosovo, East Timor and
the Standards of the West (Verso, 2000), p. 114
ff. ) Dans son ouvrage, Chomsky résume le travail
de l’ex journaliste du New York Times, David
Binder, qui souligne « une curiosité » du rapport
de l’OSCE : 46 % des Albanais ont quitté le Kosovo
pendant les bombardements, et avec eux 60 % des
Serbes et des Monténégrins. De sorte que,
proportionnellement, davantage de Serbes ont été
déplacés, lesquels n’ont pu, en outre, revenir
chez eux à l’issue du conflit (p. 14). Enfin, le
témoignage de Eve-Ann Prentice (journaliste
aujourd’hui décédée), au procès de Milosevic,
durant la phase de défense : Priée de donner son
point de vue sur les raisons qui avaient pu
pousser tant d’Albano-Kosovars à quitter leur
province au cours des bombardements, Prentice
répondit : « On nous a maintes fois expliqué que
[…] les civils albanais ordinaires […] avaient été
informés que partir était leur devoir patriotique
parce que le monde regardait […] et que quiconque
refuserait de joindre cet exode serait considéré
comme ne soutenant pas la cause albanaise. […] Les
responsables de l’UCK leur avaient dit que leur
devoir patriotique était de joindre cet exode,
était de quitter le Kosovo, d’être vus en train de
quitter le Kosovo. » (Testimony of Eve-Ann
Prentice, Prosecutor v. Slobodan Milosevic
(IT-02-54), February 3, 2006, pp. 47908 - 47909.)
2) Interview de Madeleine
Albright par Lesley Stahl, ("Punishing Saddam," 60
Minutes, CBS TV, 12 mai 1996.) Textuellement :
Stahl: "We have heard that a half a million
children have died. I mean, that's more children
than died when--wh--in--in Hiroshima. And--and,
you know, is the price worth it?" [ndt : “On
raconte qu’un demi-million d’enfants sont morts.
Je veux dire… C’est plus d’enfants qu’il n’en est
mort quand qu… à… à Hiroshima… et… et vous savez…
Est-ce que ça valait vraiment de payer ce prix là
?] Albright: "I think this is a very hard choice,
but the price--we think the price is worth it.”
[ndt : Je pense que c’est un choix très difficile,
mais le prix… Nous pensons que ça valait bien ça !
»
Version originale (avec l’intégralité des appels
de notes) :
http://www.zcommunications.org/znet/viewArticle/17209
Edward S. Herman est Professeur Emérite de
Finance à la Wharton School, Université de
Pennsylvanie. Economiste et analyste des médias
de renommée internationale, il est l’auteur de
nombreux ouvrages dont : Corporate Control,
Corporate Power (1981), Demonstration Elections
(1984, avec Frank Brodhead), The Real Terror
Network (1982), Triumph of the Market (1995),
The Global Media (1997, avec Robert McChesney),
The Myth of The Liberal Media: an Edward Herman
Reader (1999) et Degraded Capability: The Media
and the Kosovo Crisis (2000). Son ouvrage le
plus connu, Manufacturing Consent (avec Noam
Chomsky), paru en 1988, a été réédité 2002.
David Peterson est journaliste indépendant et
chercheur, basé à Chicago. Il a écrit de
nombreux articles en collaboration avec Edward
Herman.
|
--- english ---
From: Z Net -
The Spirit Of Resistance Lives
URL: http://www.zcommunications.org/znet/viewArticle/17209
Principles of the
Imperial New World Order
April, 21 2008 - By Edward S. Herman and David Peterson
We
have
to recognize that in the Imperial New World
Order (INWO), with the Soviet Union gone,
and an aggressive and highly militarized
United States projecting its great power
across the globe, destabilizing and
devastating in all its major areas of
operation in the alleged interest of
liberation and stability, a revised set of
principles should be discernible. Most of
these are hardly new, but even more
audaciously than in the past they
translate power relationships into
affirmations of rights or the denial of
these very same rights, with the ensuing
double standards applicable pretty much
across the board. The real-world
significance of these INWO principles thus
depends on three factors: (a) whether
Washington affirms them for itself (and
directly or by implication for its close
allies, clients and hangers-on); (b) whether
Washington denies them to its enemies; and
(c) whether Washington doesn't care one way
or the other. As we show below, these
power-based affirmations or denials of
rights are accepted among the powerful, from
the leaders of the Western states, political
candidates, and top UN officials, to the
establishment media and the intellectuals
whose voices can be heard. They
represent the institutionalization of a
system of power in which justice is
inoperative and its perversion hidden in
clouds of rhetoric
and obfuscation.
1. Aggression
rights: The United States
enjoys first-class aggression rights and has
long been able to violate the UN Charter
prohibition against the "supreme
international crime" as a matter of course
and without the slightest penalty (Vietnam
and the whole of Indochina, Panama,
Yugoslavia, Afghanistan, Iraq). Its most
important client, Israel, has been able to
do the same (Lebanon in 1982 and 2006,
along with Syria, Algeria, and the Occupied
Palestinian Territories), also without
penalty. Among the intellectual and
political classes of both countries, the
objections raised to these aggressions
have been almost entirely pragmatic and
concerned with their effectiveness, costs
(to the aggressor), and possible
mismanagement. But the aggression
rights have not been challenged, either
within the aggressing states or
internationally. The rule of law
implicitly applies only to others.
In
sharp
contrast, in the cases of cross-border
invasions by countries on the U.S. and
Western enemies-list, such as Vietnam
invading Cambodia in 1979 or Iraq occupying
Kuwait in 1990, indignation
by Western leaders and pundits is
intense, and both invaders were severely
punished (a retaliatory Chinese invasion of
Vietnam, U.S. sanctions against Vietnam, and
the Khmer Rouge awarded Cambodia's seat at
the UN; Iraq forced out of Kuwait
by a massive Security Council-approved
U.S.-led war that devastated Iraq and laid
the basis for 13 years of sanctions and,
ultimately, the March 2003 U.S. invasion).
One key difference between 1979 and 1990,
however, is that whereas in 1979, the Soviet
Union vetoed a draft Security Council
resolution calling on Vietnam to withdraw
its forces from Cambodia, despite the
Australian ambassador's remark that "We
cannot accept that the internal policies of
any government [Cambodia], no matter how
reprehensible, could justify a military
attack on it by another government
[Vietnam],"[1] during no Council debate
following Iraq's August 2, 1990 invasion of
Kuwait did a member of the Permanent Five
veto a resolution calling for Iraq to
withdraw its forces or imposing sanctions on
the aggressor. The relevant difference
was the existence of the Soviet Union as a
world-power in 1979 versus 1990 and beyond.
2. Terrorism rights(and
the right to kill large numbers without
being labeled terrorist):
This parallels aggression rights, as
the borderline between terrorism and
aggression is fuzzy and is commonly simply a
matter of scale; in either case, U.S.
actions in bombing and killing are not
designated with the invidious words.
The
U.S.'s
initial "shock and awe" attack on Iraq
was openly planned to terrorize Iraqi
military personnel and civilians, and the
U.S. assaults on Fallujah[2] and elsewhere have had an
open terrorist design. The same is true of
Israeli military attacks. It is a
matter of political form in the West that
Israel only "responds" to and "retaliates"
against terrorists, but never
terrorizes. The introduction to House
Resolution 951, adopted on March 5 by the
overwhelming margin of 404 to 1 even as
Israel's Defense Force was savagely
attacking Palestinian refugee camps in the
Gaza,[3] proclaims that "the
Government of Israel's military
operations in Gaza only target Hamas and
other terrorist organizations," and adds
that "the inadvertent inflicting of civilian
casualties as a result of defensive military
operations aimed at military targets, while
deeply regrettable, is not at all morally
equivalent to the deliberate targeting of
civilian populations as practiced by Hamas
and other Gaza-based terrorist groups."[4] This is straightforward
apologetics for Israeli state
terror. For one thing, Israeli leaders
from Abba Eban to Ariel Sharon and Prime
Minister Ehud Olmert today have openly
admitted to the aim of terrorizing the
Palestinian civilian population. Second, it glosses over the fact
that the allegedly "inadvertent"
killings of Palestinians by Israelis have
exceeded that of the allegedly deliberate
Hamas and Palestinian killings of Israelis
by a huge ratio (i.e., before the second
intifada, by 25 to 1; since the beginning
of the second intifada in 2000, by 4.6 to
1; and since last November's "peace"
conference in Annapolis, back up to 21 to
1).[5] Third, the allegedly
"inadvertent" killings by Israel are in
actual fact quite deliberate, given that the
Israeli forces don't hesitate to use their
powerful weapons in crowded civilian areas
of Gaza and in Lebanon in the summer of
2006, where the civilian deaths are
predictable and numerous.[6]
3. Rights to ethnically
cleanse: The West finds
ethnic cleansing reprehensible, and sheds a
sea of tears over its victims—but only when
carried out by, or when it can be imputed
to, target entities such as the Bosnian
Serbs and Milosevic's Federal Republic of
Yugoslavia in the 1990s, and the Sudan's
Muslim government today. In fact, the ethnic
cleansing by the Bosnian Serbs was carried
out in a largely tit-for-tat process
of a civil conflict in which the
competing groups (Bosnian Muslims and
Croats) did their own share of
cleansing. Milosevic in Kosovo did not
ethnically cleanse to replace Kosovo
Albanians with Serb settlers; the
population flights were features
of a civil war and then, with the NATO
bombing, a much wider war.[7]
Following
in this misleading frame, the New
Republic finds "Plenty of parallels
between Darfur today and Kosovo in
1999....When rebellions came to Kosovo and
Darfur, both Belgrade and Khartoum decided
to fight the guerrillas by targeting the
civilian populations from which they
sprang."[8] But TNR's facts are as
wrong with respect to Darfur as they are for
Kosovo; the only real parallel here lies in
the selectivity and ideological uses to
which Western powers put the two theaters of
conflict. In 2007, an assessment by the
UN Environment Program found that "Environmental
degradation, as well as regional climate
instability and change, are major underlying
causes of food insecurity and conflict in
Darfur....[T]he region is beset with a
problematic combination of population
growth, over-exploitation of resources and
an apparent major long-term reduction in
rainfall. As a result, much of northern
and central Darfur is degraded to the extent
that it cannot sustainably support its rural
population."[9]
On
the
other hand, the truly genuine case
of ethnic cleansing, and one that has
had global implications because of the
Arab and Muslim resentment that it inspires,
has been the steady Israeli expulsion of
Palestinians from their lands in the
Occupied Territories of the West Bank and
East Jerusalem in order to allow Jewish
settlements. The phrase "ethnic cleansing"
is almost never applied to this case in the
West. This despite the fact that it has
been openly acknowledged by Israeli
leaders for many years that the aim of
these settlements is to displace
Palestinians with Jews, and that in the
process they have killed many thousands,
demolished over 18,000 Palestinian homes
since the occupation began in 1967,[10] and pushed out
scores-of-thousands of non-Jews. John
Dugard, the UN's Special Rapporteur on Human
Rights in the Occupied Palestinian
Territories, has repeatedly warned of
Israel' efforts "to make the city more
Jewish," and thereby deprive any future
Palestinian state of a capital. "The
clear purpose of these changes is to remove
any suggestion that East Jerusalem is a
Palestinian entity capable of becoming the
capital of a Palestinian State," Dugard
explains. "The construction of the
wall, the expansion of settlements and the
de-Palestinization of Jerusalem threaten the
viability of a Palestinian State."[11] Yet, in a marvel
of Western double standards and
hypocrisy, this decades-old systematic
ethnic cleansing process has been given
positive support by Western leaders and
media, and Israel has been honored while its
target victims are villainized.[12] Despite the clear Israeli
intent to ethnically cleanse, and to steal
land belonging to the Palestinians, the
process is rationalized in the West on the
grounds of Israel's "security needs"—in the
racist double standard of the West,
Palestinians have no "security needs," and
the fact that the latter are mainly
responding to Israel's wholesale terror and
the dispossession process is
ignored. This is the true Israeli
"miracle."
4. Subversion rights: Paralleling the
aggression-rights enjoyed by the United
States, and employed by it even more
frequently during the post-World War II
period, has been the U.S. right to interfere
with and subvert any government of its
choice. The counter-revolutionary
intervention in Greece (1947-1949), and the
overthrows of Mohammad Mosaddeq in Iran
(1953) and Jacobo Arbenz Guzmán in Guatemala
(1954) during the first decade of the
post-war period are outstanding examples of
U.S. power already being applied with little
constraint.[13]
The U.S. "counter-guerrilla" intervention in
the Greek civil war witnessed "almost total
command of the operation by Americans and
the presence of advisers on combat
operations," Michael McClintock writes, a
practice "that would remain at the top of
the agendas of American counterinsurgents
from Vietnam to El Salvador."[14] (As
McClintock's
history ends with the year 1990, we would
extend this agenda minimally to cover
Colombia, Yugoslavia, Afghanistan, and Iraq,
too.) Regarded by many as the "cradle
of U.S. Cold War strategy," as a 1960s U.S.
military assessment called it, the
intervention in Greece established hallmarks
of U.S. counterinsurgency strategy renamed
though not superseded in practice by the
mythical "Petraeus Doctrine" and the updated
U.S. Counterinsurgency Field Manual
(2006-2007) now alleged to be on display as
part of the U.S. "surge" in Iraq. Yet,
beyond the nominal changes in terminology to
reflect the "end of the Cold War" and the
proclamation of the "War on Terror," in
which a "new wave of insurgencies" is
fueled, it alleges, not by old-style
"communist" subversion but by "weak and
failed states" and above all by "non-state
actors" or "terrorists," the actual strategy
remains the same.[15]
But
U.S. subversion policy has taken many
forms. In the 1982 study The Real
Terror Network, in a section on "The
U.S. Natural Right to Subvert,"[16] a table is provided that
shows 12 different classes
of subversion engaged in by the United
States across eight countries in Latin
America and the Caribbean between 1950 and
1980. (See Table One in our
Appendix, below.) Included are many
forms of violence against people and
property, many types of bribery, "black
propaganda," and the large-scale
subsidization of opposition candidates and
protest movements such as students' and
women's organizations. There is also a
summary of the late Philip Agee's
description of this multi-leveled process of
subversion in Ecuador in the early
1960s. These processes were employed in
Brazil (1964) and Chile (1973), and all are
still in use today—and
we
are struck by the similarities between this
earlier golden age of subversion and the
efforts underway today in theaters such as
Iran and Tibet (i.e., western China).[17] But whereas the earlier
efforts were cloaked as countering
"Communist subversion," today they are
allegedly part of "democracy promotion,"
"transformational diplomacy," the defense of
"human rights," and the like.
5. Rights to impose sanctions: Hegemonic power
not only provides aggression, terrorism and
subversion rights, it also allows the
hegemon to impose sanctions on a target, to
cause its people to suffer and its leaders
to be discredited, usually with
international community cooperation. The
Soviet Union, Castro's Cuba, Vietnam from
1975 to 1994, Nicaragua under the
Sandinistas, Iran since the overthrow of the
Shah in 1979, Libya, Iraq after the
August1990 invasion of Kuwait, the Federal
Republic of Yugoslavia from 1992 (and the
Republic of Serbia through the present day),
and Afghanistan under the Taliban, all have
been subjected to sanctions pressed by the
United States. But it goes almost
without saying that the United States and
its clients are never subjected to
sanctions, even for Nuremberg-class
criminality such as aggression and major war
crimes; the double standard here is
blatant.
In
another
miracle of double standards, not only
is Israel never subjected to sanctions for
its endless violations of the Fourth
Geneva Convention's protection of civilians
in militarily-occupied territory and the
collective punishment of the Gaza
Palestinians, but since 2006, the
"international community" has joined the
U.S. -Israel axis in imposing sanctions
against these deliberately immiserated,
starved, and in every way deprived victims.
In the words of eight U.K.-based
humanitarian groups, the Israeli siege of
the Gaza has turned its roughly 1.5 million
people into an "imprisoned population,"
dismantling their economy, destroying the
physical infrastructure, and crippling basic
services such as health care and
education. Now, at least 80% of the
Gaza Palestinians are "dependent on
humanitarian assistance" for daily
survival. "Israel's policy," these
groups report, "affects the civilian
population...indiscriminately and
constitutes a collective
punishment...illegal under international
humanitarian law."[18] Describing life for the
Gaza Palestinian as "under siege," UN
Special RapporteurJohn
Dugard
notes that they "have been subjected to
possibly the most rigorous form of
international sanctions imposed in modern
times...the first time an occupied people
have been so treated....Israel is in
violation of major Security Council and
General Assembly resolutions dealing with
unlawful territorial change and the
violation of human rights and has failed to
implement the 2004 advisory opinion of the
International Court of Justice, yet it
escapes the imposition of sanctions....It is
interesting to recall that the Western
States refused to impose meaningful economic
sanctions on South Africa to compel it to
abandon apartheid on the grounds that this
would harm the black people of South
Africa. No such sympathy is extended to
the Palestinian people or their human
rights."[19]
But we can resolve the Special
Rapporteur's wonder once we remember that
the real principles of the INWO divorce
punishments from genuine crimes, and
rewards from good behavior. Power,
and power alone, is its ruling
principle.
6. Rights to resist aggression: In sharp
contrast to the perspective that informs
John Dugard's work, the Gaza Palestinians in
the eyes of the Western establishment
possess no right to resist Israeli
attacks, although these assaults are
features of an illegal occupation and
cruel ethnic cleansing process. In
Western ideology, the Palestinian attacks on
Israel, while not "aggression," are an
intolerable form of "terrorism," not
legitimate resistance, and they serve to
justify anything powerful Israel chooses to
inflict on Gaza as collective
punishment. In a press release in early
April, the Palestinian National Initiative
Secretary-General and member of parliament Mustafa
Al-Barghouthi noted that since the Annapolis
conference concluded in late November,
"Israeli attacks on the Palestinians had
increased by 300 percent," while "in the
West Bank alone [they had] surged by 46
percent," these West Bank attacks showing
that Israel's real objective has "nothing to
do with the rocket attacks carried out by
Palestinian resistance in
Gaza." Through early April, Israel had
released 788 Palestinian prisoners since
Annapolis, but it detained 2,175 new
prisoners; it also increased the number of
checkpoints on the West Bank, and continued
building the separation wall; and most
important, it continued to expand the number
of Jewish settlements on the West Bank.[20] John Dugard has even
likened Palestinian suicide bombers and
Qassam rocket attacks on Israel to the
resistance to the German occupation of
European countries during World War
II. "Common sense...dictates,"
Dugard argues, "that a distinction must be
drawn between acts of mindless terror...and
acts committed in the course of a war of
national liberation against colonialism,
apartheid or military occupation...a painful
but inevitable consequence of colonialism,
apartheid or occupation. History is
replete with examples of military occupation
that have been resisted by violence....This
is why every effort should be made to bring
the occupation to a speedy end. Until this
is done peace cannot be expected, and
violence will continue."[21]
In
cross-border
attacks where the invader does not possess
aggression rights—the Vietnamese in
Cambodia, and Iraq in Kuwait—the victims
of these illegal attacks do
possess resistance rights, and the
international community rushes to their
aid. In contrast, those who resists
attacks by states that possess aggression
rights—Israel invading Lebanon in 1982 and
2006, and the United States and its
coalition attacking and occupying
Yugoslavia, Afghanistan and Iraq over the
past ten years—lack resistance rights, and
their resistance is labeled by invidious
terms such as "terrorism." Even though
operating inside Lebanon, Hezbollah is thus
declared a "terrorist" organization
supported by a state-sponsor of terrorism,
Iran. In the post-invasion
settlement of August 2006, the
blue-helmeted UN troops were deployed inside
Lebanon rather than inside Israel, even
though Israel had invaded Lebanon; the UN's
reason for the deployment to Lebanon is to
contain Hezbollah and protect the
aggressor's northern border.[22] Similarly, the
resistance to the U.S. invasion-occupation
of Iraq is called "insurgency," as if
it were taking place in major Western
capitals, rather than in a country occupied
by an invader's military. In his
testimony before the U.S. Congress in early
April, General David Petraeus defined the
"fundamental nature of the conflict" inside
Iraq as "competition among ethnic and
sectarian communities for power and
resources," the competing forces including
"[t]errorists, insurgents, militia
extremists, and criminal gangs," so-called
"Al Qaeda in Iraq," Syria, and the "Special
Groups" that the U.S. Central Command
alleges are working on behalf of Iran.[23] Thus the "fundamental
nature of the conflict" excludes any causal
role for the state that militarily invaded
Iraq, seized its territory, and is now well
into its sixth year of savagely repressing
the resistance to its occupation, no matter
from what quarter. The international
community recognizes the right of this
particular invader to crush the resistance
that it meets by any means. This right
to destroy a country in order to save it is
an integral part both of aggression rights
and the denial of the right to resist
aggression.
7. Rights to self defense: Targets of
the hegemon possess no right of
self-defense. When tiny Guatemala in
1953-1954 and Nicaragua in the 1980s, both
under serious threat of attack by the United
States, sought arms from the Soviet bloc,
this caused outrage and panic in U.S.
political and media circles. These were
allegedly threatening states and their
search for arms could not be legitimate
defense, it was a menace to the pitiful
giant and the neighbors of the
target. Similarly, with Iran on the
U.S. hit-list in recent years, even though
surrounded by hostile U.S. forces and openly
threatened by both the United States and
Israel, its right to self-defense is
cancelled. Under U.S. prodding the Security
Council imposed three rounds of sanctions on
Iran's legal nuclear program, and Iran is
clearly unable to counter U.S. and Israeli
nuclear weapons with any of its own—it is threatened
with attack right now, when no serious
analyst claims it has any nuclear weapons
capability. In short, it has no right to
self-defense.
Meanwhile,
the
United States and Israel can
arm-to-the-teeth and threaten war as part of
their "security" needs and right to
self-defense. But their targets possess no
such rights or legitimate needs. As UN
Secretary-General Ban Ki-moon told an
emergency meeting of the Security Council on
March 1: "I condemn Palestinian rocket
attacks, and call for the immediate
cessation of such acts of terrorism....While
recognizing Israel's right to defend itself,
I condemn the disproportionate and excessive
use of force that has killed and injured so
many civilians, including children. I
call on Israel to cease such attacks."[24] Here we note that this
statement was made following four days of
ferocious attacks by the Israel Defense
Forces on the Gaza Palestinians, leaving by
then approximately 120 Palestinians dead,
with as many as 60 killed this one day
alone, including 39 civilians.[25] Yet in keeping with his
office's longstanding protocol, Ban
Ki-Moon's address was careful to introduce
its statement about Israel's bloody and
illegal assault on the Gaza Palestinians
with a subordinate clause "recognizing
Israel's right to defend itself." As
with the hegemon, the hegemon's favorite
client only defends itself.
8. Rights to acquire nuclear
weapons: The United States
and the other Great Powers all enjoy the
right to possess nuclear weapons, as does
any other state that meets with U.S.
approval (i.e., Israel of course, but
also India and Pakistan). But for
targets like Iran and North Korea, the
United States vehemently denies them the
right to acquire nuclear weapons; and in the
extreme case of Iran, the United States
refuses to allow Iran even its legal rights
under the Non-Proliferation Treaty to enrich
uranium "for peaceful purposes without
discrimination."[26] Instead,
the
United States uses Iran's alleged
less-than-perfect cooperation with the
International Atomic Energy Agency, and,
more important, Iran's refusal to surrender
its rights under the NPT, as the basis for
derogation, for sanctions, and for plans
(excuses) for a long-desired attack on Iran
and possible "regime change." Just as
the UN and international community have
cooperated with the United States in
supporting its aggressions in Afghanistan
and Iraq, so they go along with the hegemon
in denying Iran its peaceful nuclear rights
and in fostering the moral environment for
another U.S. and Israeli aggression.[27]
Israel of course suffers
no penalty whatsoever, either for refusing
to join the NPT or for having developed
nuclear-weapons in rogue-like fashion as
many as 40 years ago.[28] Nor
has
the U.S. rejection of its NPT-obligations to
negotiate "in good faith on effective
measures relating to the cessation of the
nuclear arms race" and on a "treaty on
general and complete disarmament" limited
the credibility of its calls for the
policing and punishment of much lesser
NPT-violations by other states.[29]
As with virtually everything else within the
international order, the greater powers lay
claim to rights they deny to the lesser
powers, and do so without any regard to
their own violations of agreements
or international law.
9. Rights to
having their civilian victims found
worthy of international sympathy:
The world community was of course aghast at
the Al Qaeda actions of 9/11 that took
nearly 3,000 civilian lives on U.S.
territory. But even small massacres of
Western civilians, such as the murder of
eight students at the Mercaz Harav yeshiva
in West Jerusalem on March 6, are treated
with front-page headlines and great
indignation. The word "massacre" is
regularly applied to such
events. Indeed, the attack by the lone
Palestinian gunman on the seminary students
was described as "savage" by Ban Ki-Moon,
and a "barbaric and
vicious attack on innocent civilians [that]
deserves the condemnation of every nation,"
in George Bush's words.[30]
On
the
other hand, the post-9/11 retaliatory
killing of well over three thousand Afghanis
in U.S. air raids, and the killing of some
127 Gaza Palestinians during the two-week
Israel Defense Force's Operation "Hot
Winter" (Feb. 27 -March 10), a majority of
them unarmed civilians, including many
children, are treated in low-key, are not
designated "massacres" or "savage," and are
regularly given implicit apologetics as
"collateral damage" and "tragic errors."
Israel may sometimes be criticized for
the "disproportionate and excessive use of
force" and cautioned to "exercise maximum
restraint," but it is never condemned
for killing maliciously and
deliberately and doing so with a clear and
unambiguous chain-of-command that reaches
from the pilots at the controls of F-16s or
Apache Helicopters up through the ranks of
the IDF and stops at the Office of the Prime
Minister. "There is a clear distinction
between terrorist rocket attacks that target
civilians and action in self-defense," U.S.
National Security spokesman Gordon Johndroe
explained[31]—and few Western
establishment figures will fail to make this
distinction, and then only at peril to their
careers. In an even more dramatic case,
then-UN Ambassador's Madeleine Albright's
1996 admission over U.S. television that the
deaths of "half-a-million" small children in
Iraq, attributable to the U.S.-U.K.-UN-
"sanctions of mass destruction," were
"worth it," was not only never described as
apologetics for a "massacre"—the admission
was hardly noted in the West.[32]
We
are
dealing here with the long-standing
distinction between "worthy" and "unworthy"
victims, and between "people" and
"unpeople," a distinction that has allowed
the West to kill and dispossess untold
millions of savages, niggers, gooks, hajis,
and assorted non-white Westerners for
centuries without the slightest damage to
its self-perception as morally elevated.[33] True, at this point, it
may no longer be acceptable to describe them
as niggers (though hajis still appears to be
common), but it is OK to note that "we don't
do body counts" and occasionally to admit
that directly attacking a civilian support
base—draining the seas in which the
terrorist fish swim—is an acceptable feature
of military action. The beauty is that
the ancient dichotomy between US and THEM is
preserved so well and handled with such
aplomb—mainly by silence and an implicit
double standard—that it is normalized and
unnoticed by the public. Thus, there is the
vocal concern over civilian victims in
Darfur and Zimbabwe and Tibet, as all three
fall within the national territories of
Western targets;[34] while benevolent concern
over civilian victims is systematically
channeled away from Afghanis, Iraqis,
Congolese, Colombians, and Palestinians,
abused by the West and its clients.
10. "Right to
exist"(and the
right to demand targets admit one's
"right to exist"): This
"right" came into existence as a tool to
buttress the U.S. and Israeli policy of
rejecting a negotiated settlement with the
Palestinians, thus prolonging the conflict,
leaving boundaries unsettled, and
Palestinian land ripe for Israeli
expropriation. It gives Israel and its
benefactor an ace-in-the-hole for
withholding recognition of whomever they
choose—non-state actors such as the PLO,
Hamas, and Hezbollah, and regional states
such as Iran and Syria, and Egypt much
earlier—whenever they choose, on the charge
that the other party is delinquent in not
recognizing "Israel's right to exist." Apart
from
the fact that negotiations imply recognition
and that the material existence of Israel
can hardly be threatened, much less denied,
by its exceedingly weak antagonists, the
propaganda beauty of this right lies in
its ambiguity: Israel's right to exist as a
Jewish state? Right to be accepted
without honoring the right of return of the
ethnically-cleansed non-Jewish refugees to
their homeland? We believe that this murky
"right" is just another device to pre-empt a
settlement of the Israel - Palestinian
conflict, while Israel continues to
dispossess the very people allegedly
refusing to recognize its right to exist.
Yet, these are matters not discussible in
the West, where the affirmation of Israel's
right to exist and the demand that it be
volunteered without prompting serve above
all as a kind of loyalty test and
enforcement or disciplinary
mechanism.
The truth of these
observations is revealed by the fact that
usage of the phrase "right to exist" turns
up almost exclusively in relation to
Israel, and not for any other state or
people in the world. To illustrate
this, we constructed a series of searches
of the Factiva and the Nexis databases for
mentions of the exact phrase "Israel's
right to exist" over a 31 month period
from September 1, 2005 through March 31,
2008; thereafter, we repeated the same
searches, but substituted the names of 28
different entities in place of
"Israel." (For example, "Palestine's
right to exist," "France's right to
exist," and so on.) When searching
the Factiva database's most comprehensive
"All Sources" category, we found 8,689
items that mentioned the phrase "Israel's
right to exist," but only 15 that
mentioned "Palestine's right to exist,"
and 7 that mentioned "Palestinians' right
to exist." Using the Nexis database to
search the New York Times
produced similarly one-sided results:
Whereas 120 items mentioned "Israel's
right to exist," Nexis could find no
items (zero) within the New
York Times's archive that mentioned
any of the other 28 entities as possessing
a "right to exist" comparable to "Israel's
right to exist." (For our complete
results, see Table Two and Table
Three in our Appendix below.)
What is this attribute, the
right to exist, that relates only
to the
nuclear-armed and U.S. protected state
of
Israel, but no other state, no
other people, no other race? On the
other hand, Palestine's right to exist is
a real—we might even say, an existential—issue,
as
Israel has refused for six decades to
admit even the existence of a Palestinian
nation, let alone recognize
a Palestinian state with clearly
defined borders. The structured bias
in evidence here runs deep.
Concluding
Note: Rights to democratic substance or
farce?
Underlying the
consolidation of the principles of
the Imperial New World Order is the
global decline of substantive democracy,
as the global political elites have been
able to do what they want in service to
their interests—the holy trinity of the
neoliberal program, militarization,
and power-projection—in the face
of widespread opposition on the part
of the underlying populations. This had a
dramatic manifestation in a recent
exchange between ABC - TV News
correspondent Martha Raddatz and Vice
President Dick Cheney. Asked what he
thinks about the two-thirds of the
American public that says the Iraq war is
"not worth fighting," Cheney replied:
"So?"[35] The contempt for
what the public wants and the widely held
belief among the politicians in
charge about the public's
irrelevance—except as workers, consumers,
and as a field whose votes can be
harvested once every election cycle—could
hardly be more blatant.
Elite contempt for the consent of
the governed radiates throughout the U.S.
media as well. In an important
opinion poll released just two days after
the Raddatz - Cheney exchange (and one
that in fact used their exchange to
highlight the poll's findings), 77% of
U.S. respondents agreed with Article 21 of
the Universal Declaration of Human Rights
that "the will of the people [should] be
the basis of the authority of government."
A dramatically high 94%
said that U.S. government leaders "should
pay attention to the views of the people
as they make decisions." But when
asked whether they believe the United
States "is run by a few big interests
looking out for themselves," or "run for
the benefit of all the people," 80% said
"by a few big interests."[36] Remarkably,
although conducted during a presidential
election year, and devoted to what
Americans think about their own
political lives, this opinion poll went
unreported in the U.S. media, while a
separate poll conducted by the same firm
that asked people in six different
countries what they think about China was
reported widely.[37]
The U.S. public was hostile
to the Iraq invasion-occupation even
before it occurred,[38] as was the global public,[39] and for some years now
polls have shown a solid majority in the
United States wanting a fairly prompt and
complete exit,[40] and a reduction of the
role the United States plays globally,
particularly in its readiness to use
force;[41] but this has had zero
effect on U.S. policy, with the Democrats
as well as the Republicans failing to
respond to what the voting public
wants. Polls in Iraq also show a
definite majority there want the United
States out,[42] but again with zero effect
on U.S. policy or the response
of leaders of the supposedly
democratic states in Europe and elsewhere
who have put no pressure on the
invader-occupier to withdraw.
It has also been long
established that the U.S. public would
like to see a smaller military budget,
greater infrastructure spending and
greater efforts at diplomatic and
collective resolution of
international issues. A 2007 poll showed
that 73 percent of U.S. citizens would
favor an agreement for the elimination of
all nuclear weapons, an opinion that
runs exactly counter to the policies of
the Bush administration (which have not
been noticeably opposed by the Democratic
Party).[43] In keeping with the
principle of elite contempt for the
consent of the governed, the U.S.
government continues to pursue
next-generation nuclear weapons
capabilities, and does everything in its
power to prevent the NPT's disarmament
requirement from even being raised in
multilateral forums. Abroad as well, public
opinion seems to have little effect on
policy-makers, who fall readily into line
with the ruler of the Imperial New
World Order. A series of polls
within the Czech Republic these past 16
months report consistent majorities
(sometimes reaching as high as 75 percent)
that oppose the placement of any
component of the U.S. anti-missile program
on their territory.[44] But the Czech
government rushes toward acceptance, and
Prime Minister Mirek Topolanek resists all
calls for a national referendum on the
issue; in analyst Philip Coyle's words, "Czech
government officials have even been
known to say that the decision to host
the radar is too important to be left to
the voters."[45]
The
same scenario has played out in Poland,
with a majority of Poles consistently
opposing their country's participation in
the U.S. anti-missile program, while Prime
Minister Donald Tusk also refuses to
permit a referendum on the issue. "The
truth is brutal," Tusk explained, "there
will not be decisions of a military
character approved through universal
vote."[46] The publics in Europe's
largest countries also oppose the U.S.
anti-missile program, with pluralities
opposed in Britain (44%) and Italy (49%),
and clear majorities in France (58%),
Spain (61%), and Germany (71%).[47] In each case, the
leadership of these NATO members support
the program—which is to say, oppose their
own publics. Similarly in Canada,
the most recent public opinion poll shows
that 59% disagreed with the decision of
Parliament to extend their mission to
Afghanistan for another three
years. Some 70-80% of Poles are
opposed to their government's
participation in what has become NATO's
war in Afghanistan; Tusk as well had
strongly opposed participation just before
his election, but switched to support
after he secured his victory. A
French poll showed that 68% opposed
President Nicolas Sarkozy's decision to
send more French troops to Afghanistan.[48]
In short, the consolidation
of Imperial New World Order
principles rests on the United States and
its allies, clients, and hangers-on
being pseudo-democracies, ruled by elites
free to ignore their own publics—failed
states, in effect. This in
turn rests on the huge and growing
inequalities that have come to prevail,
both within and between states, the
plutocratization of politics, the erosion
of a constitutional public sphere, the
gatekeeper and propaganda services
of an increasingly centralized media,
and publics that thus far have been too
easily managed despite the disadvantages
the great majority has suffered under this
unjust and ever-more threatening regime.
The INWO is not likely to
disappear anytime soon, unless it causes
its own catastrophic destruction. (By
no means impossible, given its trajectory,
as "little changes, and much gets
worse.") Otherwise, it is not likely
to end until the mass of humanity ceases
to be manageable, organizes at home and
abroad, and fights back.
---- Endnotes ----
[1]
Elizabeth Becker, "Soviets
Block U.N. Demand for Withdrawal
From Cambodia," Washington
Post, January 16,
1979. Becker notes that "all
nations but those from the Soviet
Bloc agreed with the statement"
made by the Australian Ambassador.
[3] See,
e.g., "Abed
Rabbo Street, East Jabaliya,"
Narratives Under Siege (6),
Palestinian Center for Human Rights,
March 4, 2008; and Mohammed Omer, "What I saw in
Jabaliya," New
Statesman, March 6,
2008.
[4] See House
Resolution 951 ("Condemning
the
ongoing Palestinian rocket attacks
on Israeli civilians"), March 5,
2008. And for a
member-by-member breakdown of the
roll call vote, see House Roll Call #93, March
5, 2008. The lone Representative to
vote against HR 951 was the Texas
Republican and former presidential
candidate Ron Paul.
[5]
According to the New York Times,
"During the first 17 months of the
first intifada [1987-],...roughly
one Israeli died for every 25
Palestinians killed." (James
Bennet, "Mideast Balance Sheet,"
March 12, 2002.)
Data provided by B'Tselem
shows that from the start of the
second intifada on September 29,
2000 through March 31, 2008, the
ratio of Palestinians killed by
Israelis to Israelis killed by
Palestinians is 4.6 - 1, while the
same ratio spiked up to 21 - 1
during the recent four-month
period between Dec. 1, 2007 and
March 31, 2008.
(See "Fatalities,"
B'Tselem, Sept. 29, 2000 - March
31, 2008, basing our calculation
on the first four categories of
data represented there.) According
to Hamas' Mahmoud al-Zahar, "in
2007 alone the ratio of
Palestinians to Israelis
killed was 40 to 1...."
("No
Peace
Without Hamas," Washington Post,
April 17, 2008.)
We believe that the very
high level of Israeli military
violence against the Gaza
Palestinians since the staging of
the "peace" conference at the U.S.
Naval Academ y in Annapolis,
Maryland (Nov. 26-30, 2007),
including large-scale attacks
that appear to have been timed to
coincide with the April 16-17
meetings in Cairo between former
President Jimmy Carter and
representatives of Hamas, shows
the real meaning of Annapolis much
better than the rhetoric that
filled the air in late November.
[6] As
York University Professor of
International Law Michael Mandel
argues convincingly: Although "there
is indeed a moral and legal
difference between meaning to
kill someone and killing
someone accidentally," we
"can't possibly judge the morality
of collateral damage while leaving
out the question of the war
itself....It is the immorality and
illegality of a war that makes
collateral damage a crime. The real
alternatives are to make war only
when it is necessary and moral and
legal, and not to make it when it is
not. Then, if you take as much
care as possible to avoid injury to
non-combatants, nobody will have the
right to criticize you when they are
harmed, because their harm will be
the responsibility of those who
started the war..." (emphasis
added). See How America
Gets Away With Murder: Illegal
Wars, Collateral Damage and Crimes
Against Humanity (Ann Arbor,
MI: Pluto Press, 2004), esp.
"Collateral Damage," pp. 46-56; here
p. 49.
[7]
Population flows in Kosovo prior to
and during NATO's 1999 bombing war
correlated, not with a plan of
ethnic cleansing and forced
expulsion, but with strategic
military factors, including the
intensity of fighting, the
operational presence of the KLA in
the various theaters of combat, and
the relative density of the national
groups living in the areas being
contested. Across Kosovo's 29
municipalities, ethnic Albanians did
not flee the territory uniformly.
Nor were they alone—members of all
ethnic groups fled areas where
fighting took
place. Municipalities in
different parts of Kosovo where the
KLA's presence was thin saw
relatively little fighting and
therefore little refugee flow. This
was particularly true prior to the
start of NATO's bombing war on March
24, 1999. See the report
published by the OSCE, Kosovo/Kosova:
As
Seen, As Told. The human
rights findings of the OSCE
Kosovo Verification Mission
October 1998 to June 1999, esp.
Part
III, Ch. 14, "Forced Expulsion," pp.
146-162; and Part V, "The
Municipalities," pp.
226-585. Also see the treatment
of this matter in Noam Chomsky, A
New Generation Draws the Line:
Kosovo, East Timor and the
Standards of the West (Verso,
2000), p. 114 ff. Chomsky
summarized the work of former New
York Times reporter David
Binder, who "notes 'a curiosity'
documented in the OSCE report: 46
percent of the Albanians left Kosovo
during the bombing, along with 60
percent of the Serbians and
Montenegrins. Thus,
'proportionately more Serbs were
displaced during the bombing, and
they did not return to Kosovo'" (p.
114). Last, see the testimony of
late British journalist Eve-Ann
Prentice during the Defense's phase
of the trial of Slobodan
Milosevic. Asked her opinion
about the reasons why so many Kosovo
Albanians fled the province during
NATO's bombing war, Prentice said,
variously, "we were told many times
that...ordinary civilian ethnic
Albanians...had been told it was
their patriotic duty to leave
because the world was watching...and
that anybody who failed to join this
exodus was somehow not supporting
the -- the Albanian cause....[T]hey
had been told by KLA leaders that
their patriotic duty was to join the
exodus, was to leave Kosovo, to be
seen to be leaving
Kosovo." (Testimony of Eve-Ann
Prentice, Prosecutor v.
Slobodan Milosevic
(IT-02-54), February
3, 2006, pp.
47908 - 47909.)
[9] Achim
Steiner et al., Sudan:
Post-Conflict
Environmental Assessment,
UN Environment Program, 2007, esp. Ch.
3, Ch. 4, Ch. 5, and Ch.
15; here
p. 329. This important report
continues: "Although not a novel
finding to those working in this
field in Darfur, it is not commonly
understood outside the region. Yet
it has major implications for the
prospects for peace, recovery and
rural development in Darfur and the
Sahel. Indeed, the situation in
Darfur is uniquely difficult, but
many of the same underlying factors
exist in other parts of Sudan and in
other countries of the Sahel belt.
Darfur accordingly holds grim
lessons for other countries at risk,
and highlights the imperative for
change towards a more sustainable
approach to rural development" (p.
329). In published comments on the
UN Environment Program's findings,
UN Secretary-General Ban Ki-moon
noted that, "Almost invariably, we
discuss Darfur
in a convenient military and
political shorthand—an ethnic conflict
pitting Arab militias against
black rebels and farmers. Look to
its roots, though, and you
discover a more complex dynamic.
Amid the diverse social and
political causes, the Darfur
conflict began as an ecological
crisis, arising at least in part
from climate change....It
is no accident that the violence
in Darfur
erupted during the drought." ("A
Climate Culprit In Darfur,"
Washington
Post,
June 16, 2007; also Julian Borger,
"Darfur
conflict
heralds era of wars triggered
by climate change, UN report
warns," The
Guardian,
June 23, 2007.) The
contrast
between these "underlying factors"
and the Western chorus of
denunciation of Khartoum
for perpetrating "genocide" there
could not be more stark.
Also see David M. Cacarious
Jr. et
al., National Security
and the Threat of Climate
Change, CNA
Corporation, April, 2007.
This "blue-ribbon panel of
retired admirals and generals" notes
that
"[s]truggles that appear to be
tribal, sectarian, or nationalist
in nature are often triggered by
reduced water supplies or
reductions in agricultural
productivity." It
adds that the "situation in
Darfur...had land resources at its
root....Probably more than any
other recent conflict, Darfur
provides a case study of how
existing marginal situations can
be exacerbated beyond the tipping
point by climate-related factors"
(pp. 15-20).
Last, see the very
important analysis by Mahmood
Mamdani, "The
Politics of Naming," London
Review of Books,
March 8, 2007.
[13] See,
e.g., C.M. Woodhouse, New Ed., The
Struggle
for Greece 1941- 1949
(Chicago: Ivan R. Dee, 2003); Mark
J. Gasiorowski and Malcolm Byrne,
Eds., Mohammad Mosaddeq
and the 1953 Coup in Iran
(Syracuse: Syracuse University
Press, 2004); and Stephen M.
Streeter, Managing the
Counterrevolution: The United
States and Guatemala, 1954-1961
(Athens, OH: Ohio University Press,
2001).
[14]
Michael McClintock, Instruments
of Statecraft: U.S. Guerrilla
Warfare, Counter-insurgency, and
Counter-terrorism, 1940 - 1990
(New York: Pantheon Books, 1992),
pp. 11-17. McClintock cites a New
York Times article from
December 7, 1947, about the ubiquity
of the "enemy" (i.e., the Greek
population), which bore the
revealing title: "The Front in
Greece is Everywhere" (n. 44, p.
466).
[15] David
H. Petraeus and James N. Matthis, Counterinsurgency
(U.S. Department of the Army, 2006),
esp. Ch. 1, "Insurgency and
Counterinsurgency," pp. 1-21 - 1-24,
where the terminological
reorientation from the "Cold War"
and counterinsurgency as
countering "communism," to the "War
on Terror" and counterinsurgency as
countering "terrorism," is quite
explicit.
[16] Edward
S. Herman, The Real
Terror Network: Terrorism in Fact
and Propaganda (Boston: South
End Press, 1982). See esp. "The U.S.
Natural Right To Subvert," pp. 132 -
137; and Table 3-5, "Forms of
Subversion Engaged in by the United
States in Eight Countries in Latin
America and the Caribbean, 1950 -
1980," p. 134.
[17] On
possible U.S. Government sponsorship
of terrorism-by-proxy inside Iran,
see Borzou Daragahi, "Iran
says U.S. aids rebels at its
borders," Los
Angeles Times, April
15, 2008. And on the sudden
prominence of protests around Tibet,
see Michel Chossudovsky, "China
and America: The Tibet Human
Rights PsyOp,"
Centre for Research on
Globalization, April 13, 2008.
[20] "Barghouthi:
Israeli violations and assaults
increased since Annapolis,"
Palestinian
Information Center, April 5,
2008.—Here we see the irrelevance
of the February 27 Qassam rocket
strikes on Sderot that killed Roni
Yichia to Israel's overall policy
objectives on the West Bank as
well as the Gaza. On the West
Bank, what Israel seeks is the
completion of the separation wall
and the expansion of Jewish
settlements; how far the
settlements will expand, and by
how many in number, remain the
only unanswered
questions. Clearly, it is not
the Qassam rocket strikes on
southern Israel in late February
that explain the increase in
violent and repressive activity on
the West Bank since the Annapolis
conference was held in the final
week of November. Also see
David Rose, "The Gaza Bombshell," Vanity
Fair, April,
2008.
[27] See, e.g., Edward S.
Herman and David Peterson, "The U.S. Aggression
Process and Its Collaborators:
From Guatemala (1950-1954) to Iran
(2002-)," Electric
Politics, November 26, 2007;
and Siddharth Varadarajan, "The UN is
escalating the Iran nuclear crisis," The
Hindu, March 5,
2008.
[32] Madeleine
Albright to Lesley Stahl,
"Punishing Saddam," 60
Minutes, CBS TV, May 12,
1996. Their exchange went
exactly as follows: Stahl:
"We have heard that a half a
million children have died. I
mean, that's more children than
died when--wh--in--in Hiroshima.
And--and, you know, is the price
worth it?" Albright:
"I think this is a very hard
choice, but the price--we think
the price is worth it."
[33] See
John Ellis, The Social History
of the Machine Gun
(Baltimore: Johns Hopkins University
Press, 1986).
[34] For
brief discussions these designer
crises, see Roger Howard, "Where
anti-Arab prejudice and oil make
the differenceGideon
Levy,
"Palestinians
versus Tibetans--a double standard," Haaretz"How
come Zimbabwe and Tibet
get all the attention?"
The Guardian,
April 17, 2008. ,
April 13, 2008; and Seumas
Milne, ," The
Guardian, May 16,
2007; Dan Glaister, "Not
on our watch -- how Hollywood made
America care about Darfur," The
Guardian, May 19,
2007;
[35] "Where
Things Stand Milestone," World
News with Charles Gibson, ABC
- TV News, March 19, 2008. The
topics under discussion were the
U.S. war in Iraq, and American
public opinion. The exchange
between ABC News correspondent
Martha Raddatz and Vice President
Dick Cheney went exactly as follows:
Raddatz: "Let me go back to
the Americans. Two-thirds of
Americans say it's not worth
fighting. And they're looking at the
value gain versus the cost in
American lives, certainly and Iraqi
lives." Cheney:
"So?" Raddatz: "So?
You're not - you don't you care what
the American people think?" Cheney:
"No, I think you cannot be
blown off course by the
fluctuations in the public opinion
polls."
[38] Marshall M.
Bouton et al., American
Public
Opinion and Foreign Policy,
Chicago
Council on Foreign Relations -
Program on International Policy
Attitudes, 2002. Based on
interviews conducted between June
1 and June 30, 2002, this careful
study reported: "When asked in general
terms, a strong majority of 75%
favor using U.S.
troops to overthrow Saddam
Hussein's government,
with only 21% opposed. But
in
responses on another question that
differentiates amon g alternative
approaches, it becomes clear that
multilateralism is essential to
this support. Only 20% say the United States
should invade Iraq
'even if we have to go it alone'.
Fully 65% say the United States
should only invade Iraq 'with UN
approval and the support of its
allies', while 13% say that the
United States should not invade
Iraq in any case" (p. 27).
Also see Figure 3 - 10,
"Attitudes on Using Force in Iraq"
(p. 27). Although conducted nine
months prior to the March 2003
war, and at the start rather than
the finish of a prolonged
propaganda campaign that witnessed
perhaps the most well-organized
and sustained series of lies
around a single topic in U.S.
history, here we note the crucial
difference that giving people an
alternative can make to how they
respond.
[39] See America's
Image Further Erodes,
Pew Global Attitudes Project, March
18, 2003. Based on surveys in
nine different countries. In
only one country did a majority
express support for the
looming war: The United States
(59%). In the other eight
countries, the majorities expressing
opposition were: Britain
(51%), France (75%), Germany (69%),
Italy (81%), Poland (73%), Russia
(87%), Spain (81%), Turkey (86%).
[40] See,
e.g., Economic
Pessimism
Grows, Gas Prices Pinch,
Pew Center for the People and the
Press, September 15, 2005, which
reported the "most notable shift in
public opinion about the situation
in Iraq over the summer is
increasing support for the idea of
setting a timetable for troop
withdrawal, from 49% in July to 57%
today." We believe a strong
argument can be made that a majority
of the U.S. public concluded early
on that a prompt and complete U.S.
withdrawal from Iraq would be the
best course for their government to
take. This can be seen in
responses to questions that asked
whether they believed the war had
made the United States more
safe or less safe,
whether they believed launching the
war was the right decision
or the wrong decision, and
the like. The U.S. government's
lies about the threat posed by
Iraq's weapons of mass destruction
programs and Iraq's ties to Al Qaeda
and the events of 9/11 may have sunk
their roots deeply into the captive
American mind. But this is a
much different matter than what
Americans at the same time believed
that their government should do
about it.
[42] See,
e.g., Public Opinion in
Iraq: First Poll Following
Abu Ghraib Revelations,
Coalition Provisional Authority, May
14-23, 2004. The CPA did everything
it could to suppress the results of
this early poll, and the results
were barely reported in the United
States. But they presented a
"stark picture of anti-American
sentiment," Associated Press
reported, with "more than half of
Iraqis" expressing the belief that
"they would be safer if U.S. troops
simply left." (John Solomon, "U.S.
poll of Iraqis finds widespread
anger at prison abuse, worry about
safety," June 15, 2004.)
[44] "U.S.
missile shield politicized, poll
says," Agence France Presse,
February 27, 2008.
[46]
"Poland's PM rules out referendum on
U.S. missile shield," Poland
Business Newswire, February 27,
2008.
|
TABLE ONE.[i]
Forms of
Subversion
|
1 Brazil
|
2 Chile
|
3 Cuba
|
4 Dominican
Republic
|
5 Ecuador
|
6 El Salvador
|
7 Guatemala
|
8 Uruguay
|
1. Direct
invasion or sponsorship of
invasion
|
-
|
-
|
+
|
+
|
-
|
-
|
+
|
-
|
2. Participation
in coups (directing,
encouraging, lending support to)
|
+
|
+
|
-
|
+
|
+
|
-
|
-
|
-
|
3. Assassination
or attempted assassination of
leaders
|
-
|
+
|
+
|
+
|
-
|
-
|
-
|
-
|
4. Sabotage
(property destruction)
|
-
|
-
|
+
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
5.
Destabilization (economic or
financial)
|
+
|
+
|
+
|
+
|
-
|
-
|
+
|
-
|
6. Buying
politicians and other officials
(including military and
security)
|
+
|
+
|
+
|
+
|
+
|
+
|
+
|
+
|
7. Buying media
and media personnel
|
+
|
+
|
-
|
-
|
+
|
-
|
-
|
+
|
8. Buying
intellectuals
|
+
|
+
|
-
|
-
|
+
|
-
|
-
|
+
|
9. Buying labor
leaders
|
+
|
+
|
+
|
+
|
+
|
+
|
+
|
+
|
10. Black
propaganda (lies and rumors
dispensed without attribution)
|
+
|
+
|
+
|
-
|
+
|
-
|
-
|
+
|
11. Subsidizing
student, youth, women's
organizations
|
+
|
+
|
-
|
-
|
+
|
-
|
-
|
+
|
12. Providing
military forces for occupation
of counter-insurgency operations
|
-
|
-
|
-
|
+
|
-
|
-
|
+
|
-
|
[i] Reproduced from Edward S.
Herman, The Real
Terror Network: Terrorism in Fact and
Propaganda (Boston: South End
Press, 1982), Table 3-5, "Forms of
Subversion Engaged in by the United States
in Eight Countries in Latin America and
the Caribbean, 1950 - 1980," p. 134. —Note that a plus
sign ' + ' means evidence of use; a minus
sign ' - ' means no evidence of use.
TABLE TWO. "All Sources,"
September 1, 2005 - March 31, 2008 [i]
' ______ right to
exist '
[ii]
|
September 1, 2005
-
March 31, 2008
|
' Israel's right to
exist
'
|
8,689 items
|
' Palestine's right
to exist '
|
15 items
|
' Palestinians'
right to exist '
|
7
items
|
' Hamas' right to
exist
'
|
1 item
|
' Lebanon's right
to exist
'
|
4 items
|
' North Korea's
right to exist '
|
4 items
|
' Taiwan's right to
exist
'
|
3 items
|
22 Other Entities'
' right to exist ' [iii]
|
Zero items
|
The phrase ' right
to exist ' [iv]
|
11,820 items
|
[i] Factiva database
searches conducted on April 10, 2008,
under the most comprehensive, "All
Sources" category, with no attempt to
control for false matches or duplicate
matches.
[ii] There are meaningful
differences among various usages of the
phrases ' right to exist ', ' Soandso's
right to exist' , and ' right to exist as...
'.—However, note that none
of these searches purports to capture or
in any way represent these differences in
meaning.
[iii] These 22 entities were: Afghanistan, Bangladesh,
Belarus, China, Cuba, France, Germany,
India, Iran, Iraq, Japan, Kosovo, the
Kurds, Kurdistan, Libya, Myanmar (Burma),
Pakistan, Sudan, Syria, Tibet, Venezuela,
and Zimbabwe.
[iv] That is, the phrase ' right to
exist ' in any and all usages.—Here is an
example that does not pertain to Israel:
"The areas of concern fall under
[Canada's] Aboriginal Treaties 8 and 11.
These are treaties that ensure that lands
of First Nations should not be taken away
from them by massive, uncontrolled
development, threatening their culture and
traditional way of life. But the
de-watering of rivers and streams to
support the tar-sands operations now poses
a major threat to the cultural survival of
these indigenous peoples. The battle over
the tar-sands mining comes down to the
fundamental right to exist
as indigenous peoples." (Clayton
Thomas-Muller, "Tar sands: environmental
justice, treaty rights and indigenous
peoples," Canadian Dimension,
March 2008.)
TABLE THREE. New
York Times, September 1, 2005 -
March 31, 2008 [i]
' ______ right to
exist '
[ii]
|
September 1, 2005
-
March 31, 2008
|
' Israel's right to
exist '
|
120 items
|
' Palestine's right
to exist '
|
Zero items
|
' Palestinians'
right to exist '
|
Zero items
|
26 Other Entities'
' right to exist ' [iii]
|
Zero items
|
The phrase ' right
to exist ' [iv]
|
158 items
|
[i] Nexis database searches
conducted on April 10, 2008, under the "New
York Times" category, with no
attempt to control for false matches or
duplicate matches.
[ii] There are meaningful
differences among various usages of the
phrases ' right to exist ', ' Soandso's
right to exist' , and ' right to exist as...
'.—However,
note that none
of these searches purports to capture or
in any way represent these differences in
meaning.
[iii] These 26 entities were:
Afghanistan, Bangladesh, Belarus, China,
Cuba, France, Germany, Hamas, India, Iran,
Iraq, Japan, Kosovo, the Kurds, Kurdistan,
Lebanon, Libya, Myanmar (Burma), North
Korea, Pakistan, Sudan, Syria, Taiwan,
Tibet, Venezuela, and
Zimbabwe.
[iv] That is, the phrase '
right to exist ' in any and all usages.—Here is an example that does
not replicate the exact phrase ' Israel's
right to exist ', but still pertains to
Israel: "These new chief executives are not
the first women to lead major democracies.
Margaret Thatcher of Britain and Indira
Gandhi of India were vastly powerful
politicians and global ideological icons
as well. Golda Meir was the inspirational
leader of Israel, a nation surrounded by
hostile Arab neighbors that refused to
concede its right to exist."
("Women's Place, Revisited," Editorial, New
York Times, January 19, 2006.)
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