KOSMET (francais)

0. LINKS en francais

1. 2005, année de tous les dangers, année de tous les espoirs
(ALAIN DELETROZ, Vice-président de l'«International Crisis Group» - La
Libre Belgique, 17/02/2005)

2. En protégeant la minorité serbe, l'OTAN entérine sans le vouloir la
division ethnique du Kosovo [SIC! SIC!]
(LE MONDE, 06.12.04)
"Soyez sur le terrain, parlez aux gens"
(LE MONDE, 07.12.04)
Le TPIY remet en liberté, jusqu'à son procès, l'ex-premier ministre
albanais du Kosovo
(LE MONDE, 09.06.05)
Premier accusé de l'UCK, Fatmir Limaj raconte sa guerre
(LE MONDE, 09.06.05)

3. Site de l'OTAN : Hommage du Secrétaire général de l'OTAN à un
criminel de guerre

4. L'ancien Premier ministre du Kosovo formellement inculpé de 37
chefs de crimes de guerre et crimes contre l'humanité (ENGLISH) /
Détail des chefs d'accusasion de Haradinaj (mars 2005)

5. Le Kosovo et la réorientation politique suisse en faveur des
Etats-Unis (juin 2005)

6. KOSOVO - Réorganisation des forces de l'Otan
(Le Soir du 01.09.05)
KOSOVO : La mort de deux Serbes met fin à l'accalmie
(Le Monde. 30.8.2005)
L'ONU va ouvrir le débat sur le statut final du Kosovo
(Le Monde, 10.10.2005)


=== 0: LIENS ===

Ombudsperson Institution in Kosovo
http://www.ombudspersonkosovo.org

Kosovo : un voyage pour rompre 5 ans de silence
http://www.csotan.org/Kosovo2004

Mission au Kosovo
Sujet vidéo tourné lors d'une opération humanitaire dans les enclaves
du Kosovo en décembre 2004
http://www.gael.ch/collectif/spf/

Pourquoi ne parle-t-on jamais des 8ème et 10ème corridors ?
http://www.michelcollon.info/display.php?image=img/livres/Monopoly_Kosovo/96_petrole_gaz_corridors_strategiques.jpg

Table des matières du livre Monopoly:
http://www.michelcollon.info/table_mo.php

,,Un morceau de terre sans statut"

BERLIN/PRISTINA - Des parlementaires allemands issus de tous les
grands partis plaident dans des émissions albanophones de la radio
d'Etat allemande ,,Deutsche Welle" pour une sécession rapide de la
province du Kosovo, située au Sud de la Serbie. Dans une interview
accordée à cette station, qui, dans la population albanophone du
Kosovo, est la plus écoutée parmi les programmes internationaux, la
spécialiste sociale démocrate de politique extérieure Utta Zapf
déclare qu'elle milite depuis des années déjà pour accorder la
souveraineté nationale à ce territoire. Un plan du ,,Groupe de crise
international", soutenu par Berlin, prévoit que le gouvernement
provincial de Pristina se voie octroyer à partir du milieu de l'année
prochaine les droits d'un Etat souverain. Alors que les responsables
de la politique extérieure allemande travaillent depuis des années
dans cette optique, leurs détracteurs prévoient un ,,effet domino dans
la région" et mettent en garde contre la transformation du Kosovo en
un ,,Etat voyou" de caractère mafieux.

http://www.german-foreign-policy.com/fr/news/article/1107644400.php

Pas de standardisation avant status

BERLIN/BELGRADE/PRISTINA (Information interne) - Les discussions
internationales, à propos de la séparation du Kosovo et de la Serbie,
s'intensifient. Sur pression intense de l'Allemagne des négociations à
ce propos sont prévues pour cet automne. Certains observateurs pensent
soit à un ajournement soit à une "stratégie de fuite" de la part des
Nations Unies. En résultante l'on pourrait renoncer à l'adoption de
standards humanitaires au Kosovo. Tandis que la fondation allemande
Bertelsmann propose la séparation de la province au sud de la Serbie
et l'adoption d'un protectorat des Nations Unies, Belgrade cherche à
gagner la République Populaire de Chine. A la faveur d'un veto du
Conseil de Sécurité des Nations Unies, Beijing pourrait sauvegarder
l'intégrité territoriale de la Serbie, si la stratégie de céssécion de
l'Allemagne s'imposait. Les pourparlers actuels introduisent la
dernière étape de démembrement de l'ancienne Yougoslavie qui avait été
entreprise, avec une importante participation de l'Allemagne, dès le
début des années 1990. La justification journalistique des attaques
contre Belgrade fait l'objet d'une étude sur la presse allemande parue
récemment. On y analyse l'importance des interprétations dans le
processus de destruction.

http://www.german-foreign-policy.com/fr/news/art/2005/55652.php

Procès d'anciens combattants de l'UCK à La Haye : les témoins en danger
(IWPR, 1er avril 2005)

Ceux qui acceptent de se porter volontairement comme témoins contre
d'anciens guérilleros de l'UCK à La Haye le font en dépit d'une longue
tradition de loyauté et de silence. La protection des témoins est une
priorité du TPI, mais les conditions réelles de sécurité au Kosovo
rendent la tâche difficile...

http://www.balkans.eu.org/article5312.html


Á LIRE AUSSI SUR LE SITE ANTI-YOUGOSLAVE "COURRIER DES BALKANS":

### Kosovo : l'indépendance dès 2006 ? ###
http://www.balkans.eu.org/article5035.html

Kosovo : il est temps d'ouvrir les négociations
(10 octobre 2005)
http://www.balkans.eu.org/article5860.html

Kofi Anan donne son feu vert à l'ouverture des négociations sur le
statut du Kosovo
(9 octobre 2005)
http://www.balkans.eu.org/article5857.html

Les « standards » devraient ouvrir la voie aux discussions sur le
statut du Kosovo
(26 septembre 2005)
http://www.balkans.eu.org/article5821.html

Kosovo : la guerre de succession d'Ibrahim Rugova est-elle déjà ouverte ?
(13 septembre 2005)
http://www.balkans.eu.org/article5773.html

Kosovo : corruption électrique, donateurs fatigués
(11 septembre 2005)
http://www.balkans.eu.org/article5765.html

Statut du Kosovo : les négociations ont déjà commencé
(8 septembre 2005)
http://www.balkans.eu.org/article5754.html

Kosovo : Ibrahim Rugova « sérieusement malade »
(2 septembre 2005)
http://www.balkans.eu.org/article5736.html

Le projet de décentralisation ne suffit pas aux Serbes du Kosovo
(22 août 2005)
http://www.balkans.eu.org/article5712.html

Kosovo : la vendetta retrouve tous ses droits
(19 juillet 2005)
http://www.balkans.eu.org/article5663.html

Kosovo : les fractures de la communauté islamique
(5 juillet 2005)
http://www.balkans.eu.org/article5635.html

Kosovo : le concept des trois vitesses
(4 juillet 2005)
http://www.balkans.eu.org/article5631.html

Kosovo : le pont de la discorde continue de diviser Mitrovica
(1er juillet 2005)
http://www.balkans.eu.org/article5627.html

Kosovo : après le bac, à la rue !
(28 juin 2005)
http://www.balkans.eu.org/article5615.html

Pillage de l'héritage archéologique et culturel du Kosovo
(25 juin 2005)
http://www.balkans.eu.org/article5613.html

La pollution, problème de santé publique numéro 1 au Kosovo
(21 juin 2005)
http://www.balkans.eu.org/article5601.html

Guerre douanière entre le Kosovo et la Macédoine
(17 juin 2005)
http://www.balkans.eu.org/article5588.html

La MINUK essaie d'unir les Kosovars avant les négociations
(15 juin 2005)
http://www.balkans.eu.org/article5578.html

Kosovo : Comment protéger les forêts d'une exploitation abusive ?
(10 juin 2005)
http://www.balkans.eu.org/article5562.html

Kosovo : des charniers encombrants
(9 juin 2005) La découverte au Kosovo de nouveaux corps de civils
serbes pourrait dégrader davantage le climat politique juste avant le
début des discussions sur le statut final du pays... (SIC)
http://www.balkans.eu.org/article5557.html

L'Union européenne, les États-Unis et le statut du Kosovo
(1er juin 2005)
http://www.balkans.eu.org/article5535.html

La Macédoine ignore (dangereusement) les réalités du Kosovo
(1er juin 2005)
http://www.balkans.eu.org/article5533.html

Richesses minières : le patrimoine inexploité du Kosovo
(29 mai 2005)
http://www.balkans.eu.org/article5522.html

Statut du Kosovo : négociations, compromis ou décision internationale ?
(28 mai 2005)
http://www.balkans.eu.org/article5521.html

Universités : le Kosovo reste exclu de la Charte de Bologne
(27 mai 2005)
http://www.balkans.eu.org/article5518.html

Statut du Kosovo : l'Église orthodoxe serbe veut avoir son mot à dire
(22 mai 2005)
http://www.balkans.eu.org/article5497.html

Et si la Serbie avait tout intérêt à abandonner le Kosovo ? (SIC)
(22 mai 2005)
http://www.balkans.eu.org/article5496.html

Patrimoine religieux du Kosovo : reconstruction et polémiques
(16 mai 2005)
http://www.balkans.eu.org/article5465.html

Unesco: 10 millions de dollars promis pour la réhabilitation du
patrimoine du Kosovo
(13 mai 2005)
http://www.balkans.eu.org/article5459.html

Mettre un terme à la guerre des clans au Kosovo
(27 avril 2005)
http://www.balkans.eu.org/article5402.html

Kosovo : pas d'école pour les filles rroms
(17 avril 2005)
http://www.balkans.eu.org/article5367.html

Kosovo : les maladies ravagent les camps de déplacés rroms et ashkali
(17 avril 2005)
http://www.balkans.eu.org/article5365.html

Le retour n'est toujours pas possible pour les réfugiés rrom et
ashkali du Kosovo
(15 avril 2005)
http://www.balkans.eu.org/article5361.html

Gangs of Kosovo
(11 avril 2005)
http://www.balkans.eu.org/article5349.html

Le Kosovo et les « standards » de l'ONU : mission impossible ?
(8 avril 2005)
http://www.balkans.eu.org/article5331.html

L'épée de Damoclès qui pend au-dessus du Kosovo
(6 avril 2005)
http://www.balkans.eu.org/article5328.html

Les Albanais de la Vallée de Presevo et les discussions sur le statut
du Kosovo
(6 avril 2005)
http://www.balkans.eu.org/article5320.html

Procès d'anciens combattants de l'UCK à La Haye : les témoins en danger
(5 avril 2005)
http://www.balkans.eu.org/article5312.html

Kosovo : jours de deuil et regrets généraux après la mort du pape
(4 avril 2005)
http://www.balkans.eu.org/article5310.html

Les villages serbes du Kosovo toujours privés d'électricité
(3 avril 2005)
http://www.balkans.eu.org/article5304.html

Bras de fer entre le Saint Synode de l'Église orthodoxe serbe et
l'évêque du Kosovo
(2 avril 2005)
http://www.balkans.eu.org/article5303.html

Kosovo : Bajram Kosumi, un nouveau Premier ministre de continuité
(26 mars 2005)
http://www.balkans.eu.org/article5272.html

Etre ou ne pas être juge au Kosovo
(22 mars 2005)
http://www.balkans.eu.org/article5257.html

Personnes disparues au Kosovo : un grand pas en avant (SIC)
(18 mars 2005)
http://www.balkans.eu.org/article5244.html

Veton Surroi : l'avenir du Kosovo est dans l'Europe
(17 mars 2005)
http://www.balkans.eu.org/article5241.html

Attentat manqué contre Ibrahim Rugova : le Kosovo entre dans une zone
de turbulence
(16 mars 2005)
http://www.balkans.eu.org/article5234.html

Ramush Haradinaj : un acte d'accusation à donner froid dans le dos
(16 mars 2005)
http://www.balkans.eu.org/article5229.html


TPI : le départ de Ramush Haradinaj crée un grand vide politique au Kosovo
http://www.balkans.eu.org/article5218.html

Balkans : les mois de mars sont toujours périlleux
http://www.balkans.eu.org/article5211.html

Départ de Ramush Haradinaj pour La Haye : les réactions au Kosovo
http://www.balkans.eu.org/article5205.html

Kosovo : Ramush Haradinaj démissionne et part à La Haye
http://www.balkans.eu.org/article5203.html

Inculpé par le TPIY, Ramush Haradinaj démissionne
http://www.balkans.eu.org/article5201.html

Kosovo : un plan de décentralisation contesté
http://www.balkans.eu.org/article5198.html

Les coupures de courant mettent les Serbes du Kosovo en colère
http://www.balkans.eu.org/article5185.html

La communauté internationale abandonne les Roms du Kosovo
http://www.balkans.eu.org/article5176.html

Kosovo : Ramush Haradinaj promet l'indépendance dès 2005
http://www.balkans.eu.org/article5158.html

Kosovo : le désastre de l'Université de Pristina
http://www.balkans.eu.org/article5104.html

Entre Sandjak et Kosovo, le paradis des contrebandiers
http://www.balkans.eu.org/article5097.html


Retrouvez tous les points du médiateur des droits de la personne au
Kosovo, Marek A.Nowicki :
http://www.balkans.eu.org/mediateur


=== 1 ===

2005, année de tous les dangers, année de tous les espoirs

La Libre Belgique
Mis en ligne le 17/02/2005

Le statut de protectorat international assigné au Kosovo depuis 1999
est en passe d'étouffer cette région des Balkans

ALAIN DELETROZ, Vice-président de l'«International Crisis Group»


Dans le cadre juridique et politique actuel, la situation économique
au Kosovo ne cesse de se détériorer, nourrissant ainsi les
frustrations des Kosovars albanais, qui supportent de plus en plus mal
de vivre sous protectorat international. Les investissements sont
rares dans une région dont le statut juridique n'est pas clair et où
les violences pourraient éclater à nouveau à tout moment. Pour les
Kosovars albanais, la communauté internationale, ses agendas divers,
sa bureaucratie et son ineptie apparaissent de plus en plus comme
l'ennemi qui les empêche d'accéder à une pleine indépendance et qui
fait donc, à leurs yeux, le jeu de Belgrade. Si rien ne change cette
année, on peut s'attendre à ce que le Kosovo redevienne le théâtre
d'émeutes et de violences, qui, cette fois-ci, pourraient être
dirigées non seulement contre les Serbes du Kosovo mais également
contre les représentants sur place de l'Onu, de l'Union européenne et
de l'Otan. Si par malheur de nouvelles exactions devaient avoir lieu
contre les Serbes du Kosovo, et que Belgrade réagissait par une action
armée, c'est toute la région qui pourrait replonger vers une violence
généralisée.

La situation actuelle n'est plus tenable. Afin d'éviter à la MINUK et
à la KFOR d'en arriver à être perçues par la population locale comme
une force d'occupation, il est urgent d'être inventif et de proposer
cette année aux Kosovars un calendrier réaliste qui leur permette de
prendre leurs affaires et leur destin en main. L'acquisition d'une
souveraineté reconnue et d'un statut final qui assurerait aux Kosovars
un destin politique définitivement délié de celui de Belgrade reste
toutefois impensable tant que la majorité albanaise se montre
incapable d'accepter en son sein la minorité serbe et d'en assurer la
sécurité. S'il est clair que Belgrade, après avoir violemment expulsé
plus de 700000 Kosovars en 1999, a perdu toute légitimité à gouverner
la province, il est également évident qu'après les événements de mars
2004, la majorité albanaise du Kosovo doit prouver qu'elle est capable
de garantir les droits et la sécurité de la minorité serbe dans un
Kosovo indépendant.

Dans quelques mois, les Nations unies devront procéder à une
évaluation de l'engagement démocratique du gouvernement du Kosovo. Si
cette évaluation montre que le nouveau gouvernement respecte les
droits humains fondamentaux et que son engagement envers le pluralisme
politique et la liberté d'expression se traduit en politiques
concrètes, alors la communauté internationale ne devrait plus hésiter
à aller de l'avant. Le Groupe de contact (France, Russie, Etats-Unis,
Grande-Bretagne, Allemagne et Italie) devrait immédiatement présenter
un agenda détaillé conduisant à la résolution définitive du statut du
Kosovo. Les contours de ce statut final devront impérativement exclure
un retour sous l'autorité de Belgrade, une division de la province
entre Nord (à majorité serbe) et Sud (à majorité albanaise), ainsi
qu'une éventuelle union du Kosovo avec l'Albanie ou aucun autre Etat
voisin.

Le Secrétaire général des Nations unies devrait rapidement nommer un
Envoyé spécial dont la tâche consisterait à préparer un accord sur le
statut définitif et à tracer le processus permettant d'y parvenir. Les
Nations unies devraient organiser, en fin d'année 2005, une conférence
internationale afin d'entériner cet accord. Parallèlement, l'Assemblée
élue du Kosovo rédigerait une constitution qui prendrait en compte
toutes les préoccupations de la communauté internationale. Ce texte
serait également entériné par la conférence internationale puis soumis
à référendum début 2006. La constitution du Kosovo une fois adoptée,
l'Accord international sur le Kosovo entrerait en vigueur tout comme
la reconnaissance internationale du Kosovo comme Etat souverain.

L'Accord et la Constitution prévoiraient quelques limites à la liberté
d'action d'un Kosovo indépendant: a) le Kosovo s'engagerait
explicitement à ne jamais envisager une union avec l'Albanie ou
d'autres territoires voisins, dans un contexte autre que celui de
l'intégration européenne; b) la Cour suprême comprendrait un certain
nombre de juges nommés par la communauté internationale; c) le Kosovo
devrait accepter une présence internationale de suivi dont la fonction
consisterait à enregistrer tous les dérapages sur les engagements
internationaux du Kosovo, ainsi qu'à recommander des réponses et
corrections concrètes à ces dérapages.

Il est évident que cette construction devrait viser à obtenir l'accord
de la Serbie et également être approuvée par le Conseil de Sécurité
des Nations unies. Il n'est toutefois pas à exclure que Belgrade
s'oppose à un tel processus. La Russie ne s'éloignerait
vraisemblablement pas des positions serbes, ce qui aboutirait à un
blocage au Conseil de Sécurité. Sans troupes sur le terrain, Moscou a
tendance à adopter une position attentiste et quelque peu lointaine,
se contentant souvent de faire écho aux arguments de blocage avancés
par Belgrade. Pour la France et les autres pays dont les soldats
engagés au Kosovo vont devoir faire face à de nouvelles violences si
rien ne change cette année, la question du statut final du Kosovo se
pose en termes bien plus urgents. Si un blocage de Belgrade, relayé
par Moscou au Conseil de Sécurité, devait empêcher un transfert de
souveraineté, la France et les autres pays du Groupe de contact
devront quand même reconnaître la souveraineté de jure du Kosovo. La
situation sur le terrain est trop fragile pour que le risque soit pris
de ne rien faire, dans le seul but d'éviter de froisser Belgrade ou
d'obtenir une reconnaissance par le Conseil de Sécurité. Un Kosovo
indépendant sans reconnaissance par le Conseil de Sécurité aurait une
position certes relativement inconfortable mais la décision d'aller
tout de même de l'avant serait plus défendable que celle prise en 1999
d'intervenir militairement malgré le veto russe.

La France reste perçue en Serbie comme un allié historique proche des
préoccupations serbes. Sa diplomatie pourrait faire merveille et
contribuer grandement à convaincre les Serbes de bouger, une fois
toutes leurs préoccupations légitimes prises en compte par l'Accord et
la Constitution du Kosovo indépendant. Il n'est plus possible de ne
rien faire au Kosovo. Se complaire dans une cécité paresseuse risque
de coûter très cher à une région d'Europe où le sang n'a déjà que trop
coulé.

Le rapport «Kosovo Towards Final Status» peut être téléchargé à
Webhttp://www.crisisgroup.org

© La Libre Belgique 2005

SOURCE: http://fr.groups.yahoo.com/group/alerte_otan/


=== 2 ===

SOURCE: http://fr.groups.yahoo.com/group/alerte_otan/

De : "Roland Marounek"
Objet : Le Monde : En protégeant la minorité serbe, l'OTAN entérine
sans le vouloir la division ethnique du Kosovo

REPORTAGE

En protégeant la minorité serbe, l'OTAN entérine sans le vouloir la
division ethnique du Kosovo

LE MONDE | 06.12.04 | 14h29

Six mois après les violences de mars, que la communauté internationale
n'avait pas vu venir, il suffirait d'une étincelle pour provoquer une
nouvelle flambée de violence.
Mitrovica (nord du Kosovo) de notre envoyé spécial

Le pont Austerlitz, qui traverse la rivière Ibar, est le symbole
concret de la division ethnique du Kosovo. Des points de contrôle
permettent aux soldats de la KFOR (Kosovo Force, la force
multinationale de l'OTAN) de contrôler le flux des piétons, des
véhicules internationaux et des bus, seuls autorisés à franchir les
chicanes de béton. Côté sud, à majorité albanaise, un important
détachement de soldats français équipés de véhicules blindés est prêt
à intervenir pour empêcher qu'une étincelle de violence enflamme la
ville. Côté nord, où résident 20 % (la plupart Serbes) des quelque 80
000 habitants de Mitrovica, un contingent de soldats danois assure la
même veille.

La rivière sert de ligne de démarcation et de cordon sanitaire entre
les deux communautés. Dans le souci de protéger les Kosovars serbes de
"Mitro-Nord", les forces internationales confortent, sans le vouloir,
la séparation ethnique de la ville et du Kosovo. Pourtant, le paysage
ethnique est moins tranché qu'il n'y paraît. Au nord, de part et
d'autre du pont Austerlitz, s'étendent le lieu-dit des "Trois tours"
et le quartier de la "petite Bosnie", dont les habitants sont à 80 %
Albanais. Enhardie par la protection de l'OTAN, leur présence
s'accroît irrésistiblement en raison de facteurs démographiques (6 à 7
enfants dans une famille albanaise, moins de 2 pour une famille Serbe).

"La crainte des Serbes d'être colonisés par les Albanais nous fixe à
Mitrovica, pour garantir cette frontière de fait", reconnaît le
général Jacques Lechevallier, "patron" de la brigade multinationale
nord-est, sous commandement français. Le 17 mars, la mort par noyade
de deux enfants albanais à Cabra, au nord-ouest de Mitrovica, a
provoqué une flambée de violence antiserbe dans la province. La KFOR
et la Minuk (Mission des Nations unies au Kosovo) avaient été
totalement pris par surprise, témoignant ainsi de l'aveuglement de la
communauté internationale devant le calme trompeur qui semblait régner
au Kosovo.

Preuve était faite, en tout cas, que, cinq ans après la guerre,
l'objectif d'enraciner dans cette "province" de Serbie-et-Monténégro à
80 % albanaise (sur une population d'environ 1,9 million d'habitants)
une société multiethnique, était encore lointain, voire irréaliste.
Six mois après ces violences, l'OTAN et les Nations unies savent que
les éléments qui pourraient provoquer un nouvel embrasement sont
toujours là, et que celui-ci risquerait de réveiller de vieux démons
dans les pays voisins, en Bosnie notamment, où perdure un fragile
équilibre ethnique.

Il suffirait d'un rien : "Une vache "serbe" qui va paître dans un
champ "albanais" voisin, un vol de bétail, des cailloux lancés contre
des enfants de l'autre communauté, autant de prétextes pour une
explosion de violence, contre laquelle on ne peut rien, à moins de
placer un soldat derrière chaque paysan", explique un officier de la KFOR.

Au sud de l'Ibar, les Serbes vivent dans des enclaves, et bénéficient
des escortes de l'OTAN, qu'il s'agisse d'accompagner des paysans
allant couper du bois, de protéger un bus scolaire ou un groupe de
villageois se rendant au cimetière. A l'occasion, des caches d'armes
sont découvertes. Les prises ne sont jamais très importantes, quelques
fusils de guerre, des grenades, mais le potentiel est considérable :
selon l'ONU, il y a entre 330 000 et 460 000 armes au Kosovo... Il
arrive que des villages serbes soient suffisamment homogènes et forts
pour imposer le respect à leurs voisins. C'est le cas de Priluzje, au
nord-ouest de Pristina, où vivent plus de 3000 Serbes. Le lieutenant
marocain Elmansouri, dont la section garde l'entrée du village, se
veut rassurant : "En mars, il ne s'est rien passé et, depuis, tout est
calme. Quand nous entendons des "happy shootings" - tirs de joie, pour
des mariages notamment -, nous allons voir. Les gens de Priluzje se
rendent en train à "Mitro-nord" pour aller travailler, mais il y a des
soldats de la KFOR dans les wagons".

SOUPÇON, PRÉJUGÉS ET HAINE

En alerte, mais le moins visibles possible : telles sont les nouvelles
consignes des soldats de l'OTAN pour les mois à venir, afin de
redonner une chance à la coexistence ethnique. Le commandant de la
KFOR, le général Yves de Kermabon, a créé un comité de renseignement
réunissant les responsables des trois autres brigades, afin qu'un réel
partage des informations ait lieu. Chaque nation n'en dispose pas
moins de moyens autonomes. Les Français ont placé des équipes chargées
de la guerre électronique sur trois "points hauts". Nuit et jour, des
techniciens interceptent les communications téléphoniques et les
radios locales, à l'affût d'un regain de tension. En mars, l'onde de
la violence interethnique s'était propagée à toute vitesse, grâce aux
téléphones portables.

Quand ils franchissent l'Ibar, les Serbes retirent purement et
simplement les plaques "BG" (Belgrade) de leurs voitures, plutôt que
de fixer des plaques "KS" (Kosovo) qui pourraient leur assurer une
certaine impunité dans un Sud où les Albanais effacent
systématiquement, sur les panneaux, le nom en serbe du village. Le
soupçon, les préjugés, la haine : un même fléau contre lequel les
armes des soldats de la KFOR sont inopérantes...

Laurent Zecchini

---

"Soyez sur le terrain, parlez aux gens"

A Mitrovica, les soldats de la KFOR sillonnent les ruelles jour et
nuit, pour prendre le pouls d'une population désormais indifférente à
ce déploiement de force. Quelque 200 patrouilles dites "aléatoires"
ont lieu par vingt-quatre heures, le plus souvent à pied, par petites
équipes de 3 ou 5 hommes, en silence, les soldats se parlant par
signes, le fusil pointé. A son quartier général de Pristina, le
général français Yves de Kermabon, qui commande les 18 000 hommes de
la KFOR, s'efforce de faire comprendre à ses troupes que, sans baisser
leur garde, ils doivent se rapprocher de la population : "Je leur dis
tous les jours : "Soyez sur le terrain, parlez aux gens pour obtenir
du renseignement, mais aussi pour mieux faire accepter la présence
internationale"."

ARTICLE PARU DANS L'EDITION DU 07.12.04 de LE MONDE

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Le TPIY remet en liberté, jusqu'à son procès, l'ex-premier ministre
albanais du Kosovo

Le MONDE, 9 juin 2005
http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-3214,36-660110@51-656131,0.html

L'ancien premier ministre du Kosovo, Ramush Haradinaj, a été remis en
liberté provisoire par le Tribunal pénal international pour
l'ex-Yougoslavie (TPIY) et doit regagner sous peu Pristina. Accusé de
crimes contre l'humanité et de violations des lois de la guerre pour
persécutions, détentions illégales, meurtres et viols commis à
l'encontre de civils serbes et albanais du Kosovo en 1998, l'ancien
commandant, pour l'ouest et le sud de la province, de l'Armée de
libération du Kosovo (UCK) sera placé sous la surveillance de la
Mission des Nations unies (Minuk), qui administre le territoire.

Selon la décision rendue lundi 6 juin, contre laquelle le procureur
n'a finalement pas fait appel, malgré ses oppositions, Ramush
Haradinaj ne pourra exercer aucune activité politique au sein du
gouvernement kosovar ou à l'extérieur de celui-ci. Mais les juges ont
cependant autorisé l'ancien premier ministre à conduire des activités
"administratives" au sein de son parti politique, l'Alliance pour
l'avenir du Kosovo (AAK).

Ramush Haradinaj est le dix-huitième accusé du Tribunal à bénéficier
d'une libération provisoire dans l'attente de son procès, qui ne
devrait pas débuter avant 2007. L'accusation avait demandé l'ouverture
rapide de l'affaire, mais les avocats s'y sont opposés. Le procureur a
estimé qu'il existait un risque pour la sécurité des témoins, d'autant
qu'une fois passés par le Tribunal les accusés disposent des éléments
principaux de leur dossier. A plusieurs reprises, l'accusation a fait
état de menaces sur des témoins en ex-Yougoslavie, et particulièrement
au Kosovo. Ces menaces ont été dénoncées dans plusieurs rapports de
l'OSCE.

Lors des audiences préalables à sa libération, Ramush Haradinaj a donc
dû plaider sa bonne moralité. "Jamais je ne suis intervenu dans un
processus judiciaire, et jamais je n'ai tenté d'influencer un témoin.
J'ai toujours travaillé pour l'Etat de droit" , a-t-il dit. Sa
démission du poste de premier ministre et sa reddition volontaire à La
Haye, dès l'annonce officielle de sa mise en accusation, le 9 mars,
ont pesé dans la balance.

Privé de son passeport, l'accusé devra rendre compte de sa présence
chaque semaine à la Minuk. En s'opposant à la libération de l'accusé,
le procureur n'a pas épargné ses critiques à l'égard de la Mission des
Nations unies, se déclarant "soucieux" . "Il n'y a pas de police
internationale efficace" , a relevé Dermot Groome, avant de rappeler
que les policiers locaux "ont été par le passé des combattants de
l'UCK" et que "la Minuk est une institution provisoire" . Sur ce
dernier point, le représentant de l'ONU a déclaré ne pas disposer
"d'une boule de cristal pour savoir quel sera l'avenir du Kosovo" ,
ajoutant : "Il n'est pas possible de prévoir ce que sera la situation
politique dans deux ans."

SOURCE: : http://fr.groups.yahoo.com/group/alerte_otan/messages
Liste gérée par des membres du Comité de Surveillance OTAN

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Premier accusé de l'UCK, Fatmir Limaj raconte sa guerre

LE MONDE | 09.06.05 | 13h54
http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-3214,36-660111@51-656131,0.html

LA HAYE correspondance

Avant l'ouverture du procès de Ramush Haradinaj, prévu début 2007, le
Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie (TPIY) juge
d'autres membres de l'Armée de libération du Kosovo (UCK), le
mouvement de guérilla indépendantiste des Kosovars albanais. Fatmir
Limaj, alias"commandant Celiku" ("commandant Acier" ), a troqué sa
cagoule et son fusil kalachnikov contre une cravate rayée rose et un
micro. D evant le TPIY, l'ancien commandant est accusé de crimes
contre l'humanité et de violations des lois de la guerre pour
tortures, intimidations et meurtres contre des civils serbes et
albanais en 1998. Le procès de Fatmir Limaj est le premier ouvert à
l'encontre d'un officier de l'armée indépendantiste, qui a mené la
guerre contre l'armée serbe de Belgrade à la fin des années 1990.

Mais, en trente heures de témoignage, le "commandant Celiku" a sans
cesse balancé entre sa soif de faire le récit héroïque d'une guérilla
victorieuse et le souci de noyer les accusations du procureur. Précis,
incisif, l'Américain Alan Whitting accuse le chef de la 121e brigade
d'avoir participé à l'élimination des "collaborateurs" albanais et
d'avoir détenu et assassiné des civils serbes au camp de Lapusnik.

Les "collabos" étaient au service de la police serbe et de la sécurité
d'Etat, assure l'accusé. "Et la collaboration pouvait exister des deux
côtés. Il y avait des Serbes qui nous donnaient des informations.
Comme ce général chef d'état-major de l'armée serbe, limogé par
Milosevic après la guerre. Il était mécontent du régime et a contacté
des Albanais à l'étranger. Il leur a fourni des informations." Pour le
procureur, tout Albanais du Kosovo lié avec des Serbes, pour les
affaires ou par amitié, devait souffrir la vengeance des rebelles.

Lorsqu'il rejoint les rangs de la guérilla, en 1996, Fatmir Limaj a 25
ans. Pour le procureur, il était membre de l'état-major qui
rassemblait une trentaine de chefs. "Aucun membre de l'UCK n'avait
besoin d'ordre pour attaquer la police serbe" , assure l'accusé. "Vous
avez été l'un des premiers responsables de l'UCK... Mais pourquoi
riez-vous ?" , s'irrite le procureur, qui traque le moindre mouvement
sur le visage de l'accusé. "Excusez-moi, répond-il. Lorsque nous
sommes arrivés à Klecka -siège de l'état-major de l'UCK-, nous
n'étions que trois. Nous n'avions pas de responsable..."

"NOUS AVONS RÉUSSI..."
L'accusé refuse de porter les galons de "commandant" qui le rendraient
responsable pour les meurtres et les tortures commis au camp de
Lapusnik, et se dit "choqué par l'acte d'accusation" . Péremptoire, il
explique au procureur "comment fonctionne une guérilla" . "Par nature,
dit-il, une guérilla est composée d'un petit groupe de personnes qui
établissent une base." La base, c'est la maison de Sadik Shala : "Il a
couvert toutes nos dépenses pendant deux à trois mois. Il aidait les
soldats. Il a donné toute sa fortune à l'UCK." Sadik Shala est mort le
17 juin 1998. Un film de l'enterrement a été diffusé par la télévision
albanaise. "C'était un film de propagande pour montrer au monde qu'une
armée existait" , réalisé suite à "un accord entre l'état-major
général et une équipe de la télévision" , raconte-t-il.

En 1998, la guérilla restait secrète. Ses chefs apparaissaient en
cagoule et se cachaient derrière leur pseudonyme. "Pourquoi garder le
secret sur ces questions ?" , questionne le procureur. "Si les forces
serbes avaient su qui préparait la guerre, il leur aurait été facile
d'écraser le soulèvement... Au sein de l'UCK, nous ne savions pas qui
était qui, alors pensez-vous, à l'extérieur..." , répond l'accusé, qui
évoque une guerre dans laquelle les chefs montent au front, vont
"chercher des armes en Albanie" , des uniformes, et enrôlent les
volontaires, "des gens qui venaient de leur propre gré de pays
occidentaux" .

Le 24 mars 1999, les forces de l'OTAN débutent les opérations de
bombardement pour faire plier le président serbe Slobodan Milosevic.
"Avec l'aide de l'OTAN, nous avons réussi à faire prévaloir la liberté
et à ramener les déplacés au Kosovo" , conclut, politique, Fatmir
Limaj. Le premier procès impliquant des anciens membres de l'UCK doit
être bouclé fin juillet.

Stéphanie Maupas
Article paru dans l'édition du 10.06.05

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=== 3 ===

Déclaration du Secrétaire général de l'OTAN au sujet de la mise en
accusation de M. Ramush Haradinaj

http://www.nato.int/docu/pr/2005/p05-031f.htm

Je suis convaincu que M. Ramush Haradinaj s'acquittera, comme il l'a
annoncé, de ses obligations vis-à-vis du Tribunal pénal international
et qu'il coopérera pleinement avec lui.

Le Kosovo entre dans une période cruciale pendant laquelle ses progrès
vont être évalués par rapport aux critères fixés par la communauté
internationale. Parmi ces critères figurent la coopération avec le
Tribunal pénal international : une attitude responsable de la part de
M. Haradinaj et de la population du Kosovo constituera donc un message
positif à cet égard.

SOURCE: : http://fr.groups.yahoo.com/group/alerte_otan/messages
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=== 4 ===

AP: L'ancien Premier ministre du Kosovo formellement inculpé de 37
chefs de crimes de guerre et crimes contre l'humanité

SOURCE: : http://fr.groups.yahoo.com/group/alerte_otan/messages
Liste gérée par des membres du Comité de Surveillance OTAN


Dans la dépêche de l'AP qui suit (et c'est repris dans l'ensemble des
médias), on parle de 'la guerre de 98-99', probablement pour créer la
confusion : l'agression de l'OTAN contre la Yougoslavie ("la guerre du
Kosovo") a commencé le 23 mars 1999, prétendument pour faire cesser
les exactions des Serbes contre les Albanophones, alors que les
crimes pour lesquels est poursuivi Haradinaj ont eu lieu en 1998

All crimes alleged in the indictment occurred between 1 March 1998 and
30 September 1998 in the territory of Kosovo in the former Yugoslavia
and were directed against the Serb civilian population and those
members of the Albanian and Roma/Egyptian civilian population in
Decani/Deçan, Pec/Pejë, Djakovica/Gjakovë, Istok/Istog and Kline/Klinë
municipalities perceived to be collaborators or not supporting the
KLA. (http://www.un.org/icty/pressreal/2005/p946-e.htm)

Quelque chose qui cloche manifestement avec la propagande officielle,
que les médias tentent de couvrir en parlant de 'la guerre de 98-99',
comme si les crimes de Haradinaj étaient postérieurs (et donc
quasi-excusables) à la dite épuration ethnique que les forces
yougoslaves auraient entreprise après le début des bombardement de 99.
R.M.


L'ancien Premier ministre du Kosovo formellement inculpé de 37 chefs
de crimes de guerre et crimes contre l'humanité

LA HAYE (AP) - Le Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie
(TPIY) a rendu public jeudi son acte d'inculpation contre l'ancien
Premier ministre du Kosovo. Ramush Haradinaj est poursuivi pour 37
chefs d'accusation de crimes de guerre et crimes contre l'humanité
pour atrocités présumées commises contre les populations serbes.

L'ancien commandant des rebelles séparatistes albanophones, qui lutta
contre les forces serbes au Kosovo pendant la guerre de 1998-99,
s'était rendu mercredi au TPIY. Il avait démissionné mardi de son
poste de Premier ministre de la province séparatiste de Serbie pour à
l'annonce de son inculpation.
Alors qu'il était l'un des principaux commandants de l'UCK (Armée de
libération du Kosovo, la guérilla albanaise), «Haradinaj a
personnellement ordonné, contrôlé et participé à des passages à tabac»
de civils, peut-on lire dans l'acte d'accusation. Ses forces ont
notamment chassé des civils serbes et Roms de villages et «tué les
civils qui restaient en arrière».

Haradinaj, 36 ans, risque la prison à perpétuité. Il est inculpé
notamment pour 17 chefs d'accusation de crimes contre l'humanité pour
meurtres présumés, viols, persécutions, actes inhumains ou transferts
forcés de populations, ainsi que 20 chefs d'accusation pour crimes de
guerre, pour traitements cruels, meurtre et viol.

Les responsables internationaux ont tous salué la décision de l'ancien
commandant de démissionner de son poste de Premier ministre et de se
rendre au TPYI, appelant les autres pays de la région à suivre son
exemple. Avec lui se sont rendus deux autres co-inculpés et anciens
combattants à ses côtés, Lahi Brahimaj et Idriz Balaj, qui figurent
sur le même acte d'accusation.

Balaj, qui servait sous Haradinaj, dirigeait pour sa part une unité
spéciale, les «Aigles noirs», qui aurait selon le TPIY »enlevé,
frappé, mutilé, torturé et assassiné des civils et arrêté des
personnes ne prenant pas une part active aux hostilités».

---

http://www.un.org/apps/newsFr/storyF.asp?NewsID=10079&Cr=Kosovo&Cr1=MINUK

TPIY : première comparution de l'ex-Premier ministre du Kosovo, accusé
de crimes contre l'humanité, le 14 mars 2005

11 mars 2005 – Le Tribunal de l'ONU chargé de juger les crimes commis
lors des guerres qui ont suivi la dislocation de la Yougoslavie a fixé
la première comparution de Ramush Haradinaj, ex-Premier ministre du
Kosovo, au 14 mars prochain. Ce dernier est accusé de crimes contre
l'humanité et de crimes de guerre en sa qualité de commandant de
l'UCK, en 1998.

La première comparution de Ramush Haradinaj, l'ex-Premier ministre du
Kosovo, de Idriz Balaj et de Lahi Brahimaj est prévue pour le 14 mars
2005, indique un communiqué du Tribunal pénal international pour
l'ex-Yougoslavie ( TPIY ) paru aujourd'hui.

Le communiqué précise qu'elle diffusée en direct en français sur son
site à l'adresse :http://www.un.org/icty/latest-f/indexsched.htm.

Hier, le Tribunal a publié l' acte d'accusation à l'encontre de Ramush
Haradinaj, en sa qualité de commandant de l'Armée de libération du
Kosovo (UÇK selon son acronyme albanais) pour la région de Dukagjin et
en tant qu'un des dirigeants principaux du groupe, en 1998.

Sa responsabilité pénale est engagée pour avoir « planifié, engagé,
ordonné, commis, ou assisté et s'être rendu complice de la commission
de 17 faits de crimes contre l'humanité, notamment de persécution, de
déportation, d'emprisonnement, de meurtre et d'autres actes
inhumaines, et de 20 faits de violations du droit de la guerre, à
savoir traitements brutaux, meurtre et viol.

L'acte d'accusation vise notamment les actes commis en mai 1998 dans
un centre de détention improvisé à Jablanica, où au moins 16
non-combattants auraient été détenus, battus et torturés. Il vise
aussi la découverte, par les forces serbes, de près de 39 corps de
civils serbes, roms et albanais ayant disparu entre avril et septembre
1998 dans la région de Dukagjin.

Le TPIY accuse enfin Ramush Haradinaj d'avoir utilisé sa propre maison
à comme centre de détention et d'avoir non seulement ordonné la
commission de ces crimes mais aussi de les avoir pour partie
personnellement exécutés.

Ramush Haradinaj avait été nommé au poste de Premier Ministre du
Kosovo après les élections d'octobre 2004 (voir notre dépêche du 24
octobre 2004).

Dès l'annonce de sa nomination, le Représentant spécial du Secrétaire
général pour le Kosovo, Søren Jessen-Petersen avait laissé entendre
qu'elle pourrait poser problème en raison de sa possible inculpation
par le TPIY (voir notre dépêche du 29 novembre 2004).

Il a néanmoins salué son départ volontaire, signe selon lui « d'un
exemple de la maturité politique croissante du Kosovo » (voir notre
dépêche du 8 mars 2005).


SOURCE: : http://fr.groups.yahoo.com/group/alerte_otan/messages
Liste gérée par des membres du Comité de Surveillance OTAN


=== 5 ===

Da: Philippe Scheller
Data: Mer 29 giu 2005 21:22:23 Europe/Rome
Oggetto: Le Kosovo et la réorientation politique suisse en faveur des
Etats-Unis

Liste de diffusion : Damnés du Kosovo
http://www.gael.ch/collectif/damnes/inscriptions.html

Suite à la récente prise de position de la diplomatie suisse en faveur
de l'indépendance du Kosovo, le Comité pour la paix en ex-Yougoslavie
a demandé une entrevue urgente avec Mme Calmy-Rey, cheffe du
Département fédéral des Affaires étrangères . Un courrier lui a été
adressé dans ce sens, accompagné du rapport de mission d'inspection
citoyenne effectuée pendant l'été 2004, ainsi que du sujet vidéo
tourné pendant une opération du Secours populaire français dans les
enclaves du sud du Kosovo.

Le Kosovo et la réorientation politique suisse en faveur des Etats-Unis

La diplomatie suisse a choisi de marquer sa récente réorientation,
plus favorable aux Etats-Unis, en prenant position pour l'indépendance
du Kosovo. Les initiatives s'enchaînent : intervention M. Maurer,
Ambassadeur suisse à l'ONU, déplacement de Mme Calmy-Rey en Serbie,
annonce d'une prochaine visite au Kosovo pour fin juillet, après sa
rencontre avec Condoleezza Rice le 27 juin.

A première vue, ces initiatives peuvent sembler ridicules. De quel
poids dispose la Suisse pour exercer une quelconque pression sur la
Serbie - Monténégro, un pays qui a résisté pendant 78 jours aux
bombardements de l'OTAN ? Que peut espérer la Suisse, alors que
l'alliance militaire la plus puissante du monde n'avait - fort
heureusement - pas osé s'aventurer directement sur le terrain avant
qu'une résolution, adoptée par le Conseil de sécurité de l'ONU ne le
permette : la résolution 1244, qui garantit le maintien du Kosovo dans
le cadre de la Serbie.

Six ans plus tard, c'est le bilan de cette intervention militaire et
de l'occupation du Kosovo qu'il conviendrait de faire. La Suisse est
pourtant bien placée pour connaître cette situation puisqu'elle
figure, avec les Etats-Unis, parmi les principaux soutiens financiers
de l'Ombudsperson Institution in Kosovo, chargée de répondre aux
plaintes des citoyens envers les autorités locales ou internationales
(1). Ce travail de médiation est synthétisé chaque année dans un
rapport, qui représente un tableau saisissant des problèmes accablant
le Kosovo, de l'absence de normes juridiques aux violations
systématiques des droits des minorités, en passant par les errements
de la « communauté internationale ».

La situation est bloquée, sans autre issue que la négociation avec la
Serbie pour tenter d'arracher un statut pour cette province.
Impossible de faire adopter une nouvelle résolution du Conseil de
sécurité de l'ONU sans l'accord de la Russie et... de la Chine, dont
l'Ambassade à Belgrade avait été bombardée « par mégarde » en 1999 !
Impossible d'imposer une reconnaissance unilatérale de l'indépendance
du Kosovo : c'est la reconnaissance unilatérale des indépendances
slovène et croate puis bosniaque - en 1992 - qui avait mis le feu à la
poudrière balkanique. Il faut donc tout renégocier et revenir à la
situation de Rambouillet en février 1999, sans donner l'apparence d'un
échec de l'intervention militaire de l'OTAN.

C'est là que la diplomatie Suisse entre scène !

La Suisse dispose de bons atouts dans cette affaire, elle n'a pas
participé au bombardement de la Yougoslavie, elle s'est engagée, sous
les bombes de l'OTAN dans la première intervention humanitaire sur le
terrain à l'initiative de Direction du développement et de la
coopération (DDC), elle est également très active dans le soutien
financier aux déplacés du Kosovo en Serbie.

Cette initiative reste pourtant très éloignée de la recherche d'une
solution construite sur des négociations directes entre les
populations concernées. Alors que les responsables politiques albanais
défendent l'idée d'indépendance et les Serbes défendent le maintien du
Kosovo dans le cadre de la Serbie, rien, dans le dispositif actuel, ne
favorise le dialogue direct, indispensable à la recherche d'une
solution entre partenaires opposés. J'ai entendu de très nombreux
témoignages au Kosovo démontrant de façon très réaliste et pragmatique
que la promesse de l'indépendance est un obstacle au dialogue (2).
Quel élu albanais serait assez fou pour négocier directement avec les
Serbes et les autres populations minoritaires alors que l'indépendance
lui est promise par les puissances occupantes ? C'est pourtant la
position choisie par la diplomatie suisse, qui définit unilatéralement
l'issue d'une négociation avant qu'elle ne commence ! Une approche qui
sera favorablement perçue par les Etats-Unis...

Philippe Scheller
Membre du Comité pour la paix en (ex-)Yougoslavie

1) Ombudsperson Institution in Kosovo
http://www.ombudspersonkosovo.org

2) Kosovo : un voyage pour rompre 5 ans de silence
http://www.csotan.org/Kosovo2004

3) Mission au Kosovo
Sujet vidéo tourné lors d'une opération humanitaire dans les enclaves
du Kosovo en décembre 2004
http://www.gael.ch/collectif/spf/

--------------------------------------------------------------------------------
Comité pour la paix en (ex-)Yougoslavie
http://www.gael.ch/collectif/
CP 915 - 1264 St-Cergue
--------------------------------------------------------------------------------
Inscription - désinscription et historique des messages envoyés à la
liste de diffusion Damnés du Kosovo
http://www.gael.ch/collectif/damnes/inscriptions.html


=== 6 ===

KOSOVO - Réorganisation des forces de l'Otan (Le Soir du 1.9.05
d'après AFP)

L'Otan va procéder à partir d'octobre à une vaste réorganisation de sa
force de paix au Kosovo, la KFOR, sans réduire toutefois ses
"capacités", a annoncé mercredi un responsable de l'Alliance
atlantique. Il est notamment question "d'un quartier général
supplémentaire dans le sud-ouest du pays pour rendre plus efficace la
structure de commandement". La transition se fera en 12 mois. Ces
changements ont été jugés nécessaires à la suite des émeutes
anti-serbes qui ont fait 19 morts et plus de 900 blessés en mars 2004.

---

KOSOVO : La mort de deux Serbes met fin à l'accalmie (Le Monde
30.8.2005 - d'après Reuters)

Deux Serbes ont été tués et un troisième a été grièvement blessé
samedi 27 août près de Strpce, dans le sud du Kosovo, où leur voiture
a été la cible de coups de feu. Cet incident survient après plus d'un
an de trêve dans cette province serbe peuplée à 90% d'Albanais. Le
premier ministre serbe, Vojislav Kostunica, a dénoncé dimanche un
"terrorisme brutal contre les Serbes", mais la police a démentu les
allégations de medias serbes faisant état de trois Albanais de souche,
arrêtés en liaison avec les coups de feu de samedi. Un nouvel accès de
violence pourrait retarder les négociations sur le "statut final" de
cette province semi-autonome, placée sous administration de l'ONU
depuis l'intervention de l'Otan destinée à mettre fin aux exactions
serbes de 1998-99. L' émissaire de l'ONU, Kai Eide, doit présenter en
septembre, son rapport sur le niveau atteint par le Kosovo en matière
de démocratie, de sécurité et de respect des minorités - conditions
requises pour l'ouverture des pourparlers.

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L'ONU va ouvrir le débat sur le statut final du Kosovo
Le Monde, 10/10/2005

Six ans après l'intervention de l'OTAN contre la Serbie, Kofi Annan a
informé, vendredi 7 octobre, le Conseil de sécurité de l'ONU de son
intention d'ouvrir la négociation sur le statut du Kosovo. Le
territoire, sous protectorat onusien depuis 1999, est officiellement
resté une province serbe. Sa majorité albanaise s'impatiente et exige
d'obtenir une souveraineté catégoriquement refusée par Belgrade. "La
question de l'indépendance est posée ; la question de l'autonomie est
posée", a déclaré, à Berne, le secrétaire général de l'ONU. Il va
nommer un envoyé spécial qui sera chargé d'orchestrer les tractations
diplomatiques, longtemps gelées par peur de déstabiliser les Balkans.


Kofi Annan s'appuie sur les conclusions du diplomate norvégien Kai
Eide, qu'il avait chargé d'un rapport selon lequel "le temps est venu
d'initier le processus" . Jusqu'à présent, l'ONU imposait, en prélude
à toute négociation du statut final du Kosovo, le respect dans la
province de plusieurs normes démocratiques. Des émeutes antiserbes,
qui ont fait 19 morts en mars 2004, ont révélé la volatilité de la
situation sur un territoire où la paix n'est maintenue que par la
présence de 18 000 soldats de l'OTAN. Derrière le slogan "Les normes
avant le statut" , l'ONU a tenté d'inciter la communauté albanaise,
qui constitue 90 % des 2 millions d'habitants de la province, à
progresser sur la voie de la réconciliation.

La mise en oeuvre de ces normes a, depuis, été "inégale" , reconnaît,
dans son rapport, Kai Eide. "En ce qui concerne la fondation d'une
société multiethnique, la situation est sombre", constate-t-il. Le
retour des minorités est "pratiquement au point mort" . Les
institutions, dont la création est un succès, sont toutefois minées
par le clientélisme et par le refus des Serbes ­ environ 100 000
personnes qui vivent pour moitié dans des enclaves ­ d'y participer.
La police et la justice sont "fragiles" et dépendantes des policiers
et des juges internationaux. Le crime organisé et la corruption sont
"largement répandus" , et l'économie est jugée "morose" .

SORTIR DE L'IMPASSE
Le diplomate norvégien estime toutefois qu'il est plus dangereux
d'attendre que de chercher à sortir de l'impasse d'un statut
incertain. "Il n'y aura pas de bon moment pour s'occuper de la
question" de l'indépendance, affirme-t-il. "L'influence -de l'ONU- au
Kosovo diminue", relève-t-il, assurant que l'Union européenne "devra
jouer le rôle principal" en usant du "levier" de l'intégration
européenne pour faire avancer parallèlement les normes démocratiques
et la négociation sur le statut final, sans se fixer de "dates butoir
artificielles" . Le Conseil de sécurité de l'ONU doit se réunir le 24
octobre pour examiner le rapport. Kofi Annan devrait ensuite choisir
Martti Ahtisaari comme envoyé spécial chargé de la négociation.
L'ex-président finlandais commencera sa médiation par des navettes
entre Pristina et Belgrade, qui renâclent à négocier face à face. Le
"groupe de contact" sur le Kosovo, qui rassemble les Etats-Unis, la
Russie, la Grande-Bretagne, la France, l'Allemagne et l'Italie, sera
central. Washington soutient déjà "pleinement" l'ouverture des débats
et va nommer son propre émissaire diplomatique.

Que deviendra le Kosovo ? Trois solutions ont été rejetées par le
"groupe de contact" : la partition du nord du Kosovo majoritairement
serbe, le rattachement à l'Albanie, et le retour à une province serbe
sans autonomie. Quel qu'il soit, le nouveau statut devra être approuvé
par le Conseil de sécurité de l'ONU, où la Russie, alliée de Belgrade
et opposée à l'indépendance, dispose d'un droit de veto. Les
Etats-Unis penchent plutôt pour l'indépendance, mais, en coulisse, les
diplomates européens travaillent à des scénarios alternatifs
d'indépendance "limitée" (sans armée, avec des garanties pour les
minorités) ou "conditionnée" à une forte présence internationale.

Philippe Bolopion
Article paru dans l'édition du 11.10.05


SOURCE : http://fr.groups.yahoo.com/group/alerte_otan/messages
Liste gérée par des membres du Comité de Surveillance OTAN.