(sullo stesso argomento vedi anche JUGOINFO 11 marzo 2008:


Delo

Slovénie : l’État et l’Église se disputent l’île de Bled


Traduit par Ognjenka Fejić
Publié dans la presse : 28 août 2009
Mise en ligne : jeudi 24 septembre 2009

Le lac de Bled, perle des Alpes slovènes est au coeur d’une polémique. En effet, l’Etat et l’Eglise catholique se disputent la possession de la petite île du lac – la seule île du pays, dont les bâtiments, appartenant autrefois à l’Église, avaient été nationalisés en 1945. Un accord avait été passé en 2008 par l’ancien gouvernement, mais il a été dénoncé par la nouvelle ministre de la Culture, Majda Širca.

Par Klara Škrinjar et Dejan Karba

Au printemps dernier, l’actuelle ministre de la Culture, Majda Širca, avait décidé de faire appel à la justice pour contester, au nom de son ministère, l’accord passé en octobre 2008 entre son prédécesseur Vasco Simoneti et l’Eglise catholique slovène.

Par cet accord, il était prévu que l’archevêché de Ljubljana récupérerait trois bâtiments de l’îlot, de même qu’il aurait en location, gratuitement, l’ensemble de celui-ci pour une période de 45 ans. En échange, l’Eglise renoncerait à sa plainte contre l’Etat auprès de la Cour européenne des droits de l’homme. De fait, l’îlot restait propriété de l’Etat et tous les biens situés sur celui-ci devenaient propriété de l’Eglise. L’objectif était de résoudre un long conflit lié à la dénationalisation des anciens biens de l’Église confisqués par l’État après 1945.

À première vue, même les spécialistes semblaient satisfaits du partage mais les élections législatives ont amené au pouvoir en novembre 2008 une nouvelle équipe gouvernementale et donc une nouvelle approche de la question. L’actuelle ministre est en effet convaincue que cet accord est contraire à la législation slovène et au sein de son ministère on le considère comme caduc.

Comme premier argument, on avance le fait que le département juridique du ministère n’a pas participé à l’élaboration de l’accord et plus grave encore, qu’il n’a pas été informé de l’élaboration d’un tel document. Outre cet aspect technique, la contestation est également principielle : il est en effet difficilement compréhensible qu’au cours des dernières semaines de son mandat, un ministre ait pu faire à ce point abstraction de l’intérêt de l’Etat et bafouer la séparation des pouvoirs.

Cependant, Majda Širca et son équipe ne sont pas opposés à un dialogue et ont également souhaité – parallèlement à la procédure juridique - s’entretenir avec l’archevêque de Ljubljana, Mgr Uran, ainsi qu’avec les autres protagonistes concernés. La ministre a expliqué qu’elle souhait parvenir dans cette délicate question à un modus vivendi qui permettrait une cohabitation des acteurs, à condition bien sûr que l’accord d’octobre fût reconnu comme caduc par toutes les parties.

Et Majda Širca d’ajouter : « L’archevêché nous a confirmé qu’il était d’accord avec le principe de cohabitation. Nous attendons actuellement les solutions concrètes qu’il proposerait. Pour notre part, nous sommes conscients que l’Eglise a besoin de locaux pour assurer le déroulement régulier des services religieux sur l’îlot ou pour nourrir son personnel et nous sommes tout à fait prêts à mettre ces locaux à sa disposition à condition que ces derniers ne soient pas déclarés propriété ecclésiastique. Nous verrons quel cours prendront les discussions dans un avenir proche. De toute façon, une procédure a été ouverte et si nous ne parvenons pas à un accord direct ce sera au tribunal de régler le problème ».

Interrogée pour savoir si l’Eglise serait prête à déclarer caduc l’accord d’octobre, Majda Širca a répondu : « Ils sont d’accord avec nous sur la nécessité de protéger ce bijou du patrimoine national dans un esprit de dialogue, mais nous attendons toujours une réponse précise ».