* Meglio ladri che rossi?
* Risultati delle elezioni in Russia (Solidaire)
* Putin, la spia innamorata dell'Occidente (Jef Bossuyt)


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RUSSIA: MEGLIO LADRI CHE ROSSI

"La gran parte della campagna elettorale e’ stata spesa a bombardare la
Cecenia; un’altra a svillaneggiare i nemici di Eltsin [il sindaco di
Mosca Luzhkov (centro-sinistra) è stato accusato in diretta di omicidio;
al segretario del partito di maggioranza relativa, il comunista
Zjuganov, e' stato impedito di apparire in televisione sia prima che
dopo il voto] sulle televisioni pubbliche e private controllate dagli
amici di Eltsin [meglio: dai suoi padroni, come il
superbanchiere-supermafioso Berezovskij]. La famiglia’ - la figlia, i
generi, i grand commis e i nuovi ricchi ingrassati all’ombra del
presidente - ha finalmente trovato il candidato che garantirà il suo
futuro (...): Vladimir Putin"
Cosi’ scriveva Ugo TRAMBALLI sul “Sole 24 Ore” del 21\XII sui risultati
delle elezioni-farsa in Russia. Un improvviso scatto etico da parte del
quotidiano della Confindustria, a dispetto del fatto che per Vittorio
TORREMBINI, presidente dell’Associazione imprenditori in Russia (stessa
pagina), "queste elezioni siano un segno di vitalità democratica
positivo per coloro che vogliono lavorare e investire" ?

Niente paura! Continua Tramballi: "Non dobbiamo stupirci che il Paese
sia guidato da ex spie. Dove i servizi non sono deviati, esservi
appartenuti e’ un attestato di patriottismo. Ne’ deve indignare l’uso
elettorale di una guerra e di un popolo (i Ceceni), dei canali
televisivi e dei legami di famiglia. La Russia oggi e’ una cleptocrazia
[in greco: un ‘dominio di ladri’], il che e’ sempre un po’ meglio di
quando era una dittatura ideologica con la pretesa di esportare nel
mondo un modello politico..."

Tutto a posto, dunque. Ladri, fascisti, mafiosi, massacratori - si';
comunisti - no! Il ‘modello politico’ lo abbiamo esportato noi a loro:
il
‘dominio dei ladri’, appunto. [G.C.]

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Roger ROMAIN
a/conseiller communal
B6180 COURCELLES

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http://www1.brutele.be/users/r.romain/enbref.html


Elections en Russie

Beaucoup d?argent pour faire gagner Poutine

Les élections russes, organisées juste avant la Noël, ont conforté la
position des forces de droite à la Douma
(parlement). Quelques mois auparavant, le groupe entourant le président
Eltsine fondait le parti de l?Unité. Une
campagne médiatique sans précédent allait permettre à ce parti
d?engranger presque un quart des suffrages. A
gauche, les partis de Viktor Tioulkine et de Viktor Anpilov
recueillaient un total de 1,8 million de voix.

Jef Bossuyt

En juillet, les sondages étaient particulièrement catastrophiques pour
le Kremlin. 35% des salaires étaient inférieurs au
minimum vital de 872 roubles (1.308 FB). Les bombardements de l?Otan en
Yougoslavie avaient profondément humilié
la Russie, le Premier ministre Stepachine avait été forcé d?aller
mendier à New York un nouveau prêt du Fonds Monétaire
International. Tous ces éléments contribuaient à indisposer les Russes
vis-à-vis de l?équipe en place au Kremlin.
Le 2 juillet, cette équipe décidait d?inverser la vapeur en mettant sur
pied un état-major électoral. Dans la foulée, Serghei
Siojgou, ministre des Urgences, devenait le patron du tout nouveau parti
de l?Unité. Depuis lors, c?est tous les jours
qu?on allait le voir, grimé en pompier, éteindre des incendies, sauver
des blessés, distribuer repas chauds, couvertures et
matelas. Une image facile, car le Kremlin contrôle une bonne part de la
presse. Boris Berezovski, le banquier attaché au
Kremlin, était déjà actionnaire de la chaîne de TV ORT. Désormais, il
détient également 15% des parts du journal le plus
important, le Kommersant Daily. Le sponsor de la chaîne NTV, qui a
poussé celle-ci à soutenir les candidats de
l?opposition Loutchkov et Primakov, a eu maille à partir avec
l?inspection des impôts et les banques.
Autre point fort de la campagne électorale, la nomination de Poutine au
poste de Premier ministre. Sur-le-champ,
celui-ci lançait une campagne militaire destinée à traquer les
terroristes tchétchènes. Le groupe Eltsine profitait de
l?occasion pour le présenter comme un homme décidé, peu enclin à faire
des concessions aux séparatistes tchétchènes et à
l?ingérence étrangère. Sa popularité a donc grimpé en flèche. Dans un
même temps, on filmait Loutchkov, candidat de
l?opposition, en compagnie d?un homme d?affaire tchétchène, en suggérant
qu?il conspirait avec les terroristes de Grozny.
Alors que la guerre en Tchétchénie s?intègre dans la stratégie des
Etats-Unis pour démanteler la Russie, le régime Eltsine
a détourné la colère populaire contre les Tchétchènes, préservant ses
amis de Washington.

Outre le bassinage médiatique, il y a eu la pression administrative. Les
listes de candidats du parti de l?Unité étaient
truffées de fonctionnaires, de chefs d?entreprises, de pique-assiettes
du Kremlin, chargés tous de faire voter leurs ouailles
pour le parti de l?Unité. Résultat des courses, le nouveau parti a
récolté 23% des voix.
Ce faisant, le score total des partis de droite ralliés au gouvernement
(Unité, Patrie, Forces de Droite; Jirinovski,
Yabloko) atteignait 56% et leur accordait environ 70% des sièges de la
Douma. Dans les élections bourgeoises, où les
facteurs déterminants sont l?argent et la manipulation médiatique, le
peuple choisit lui-même ses exploiteurs. Pas un
seul travailleur ne siégera à la nouvelle Douma.

___________________

1,8 million de voix pour les révolutionnaires russes

103 millions de Russes pouvaient se rendre aux urnes. 61 millions
d?entre eux l?ont fait effectivement.

Le Parti Communiste Russe des Travailleurs (PCRT) de Viktor Tioulkine a
obtenu 1.427.447 voix. Le Bloc Stalinien
pour l?Union Soviétique de Viktor Anpilov en a reçu 327.364. Soit au
total 1.816.619 pour la gauche. Certains candidats
du PCRT ont obtenu des scores particulièrement élevés. Ainsi, Anatoli
Ouchakov, 51.000 voix (20,5%) parmi les
travailleurs du pétrole de Tchoumen. A Leningrad, Vladimir Grigoriev a
récolté 22.600 voix (10,7%).

La haute responsable syndicale Tamara Bedernikova, du secteur
Quadrichromie de Leningrad, était candidate du PCRT.
Elle raconte: 'Notre imprimerie compte 500 personnes. Une firme privée
voulait nous reprendre, mais avec 200
travailleurs seulement. Nous nous sommes battus en Justice. Notre usine
était propriété fédérale de l?Etat, le ministère
devait donc autoriser la privatisation et cela n?a pas eu lieu. Nous
savons bien qui se trouve derrière: Piatnik, une boîte
autrichienne. Elle veut nous reprendre, puis nous liquider, car nous
sommes ses principaux concurrents. Nous
fabriquons les plus belles cartes à jouer au monde. Malgré tous les
bâtons dans les roues, notre entreprise poursuit ses
activités.

Lorsque je me suis présentée comme candidate PCRT, certains travailleurs
ont dit: ?Ouais, imagine que tu sois élue. Tu
vas déménager à Moscou, et puis au revoir!? Mais je continue à habiter
ici. Jamais auparavant je n?ai fait de politique,
mais il faut bien que quelqu?un les représente. Mes parents
travaillaient dans cet atelier, et mon grand-père aussi. Mon
père a participé à la libération de Berlin avec l?armée rouge. Il a reçu
une sale blessure par balle et est revenu
quasiment sourd. Après la guerre, il a été responsable politique à
l?usine. Manifestement, il faut que je poursuive la
tradition, non?' (J.B.)

___________________

Les résultats des élections

1. Parti Communiste. Parti réformiste, n?est communiste que de nom.
Dirigeant: Ziouganov. 24,3% des voix.

2. Parti de l?Unité. Parti du président Eltsine sous direction de
Sioygou. 23,2%.

3. Patrie. Parti social-démocrate de Loutchkov et Primakov. 13,1%.

4. Forces de Droite. Libéraux de droite sous la direction de Kyrienko.
8,6%.

5. Bloc Jirinovski. Parti nationaliste de droite, soutien à Eltsine.
6,1%.

6. Yabloko. Parti pro-américain et ouvertement procapitaliste sous la
direction de Yavlinski. 6,0 %.

7. Parti Communiste Russe des Travailleurs (PCRT). Parti
marxiste-léniniste sous la direction de Viktor Tioulkine.
2,23%.

14. Bloc Stalinien pour l?Union Soviétique. Parti marxiste-léniniste
sous la direction de Viktor Anpilov. 0,61%.

Lu dans
SOLIDAIRE du 5 janvier 2000

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>
> Poutine, l?espion qu?aimait l?Occident
>
> Vladimir Poutine, le nouveau président russe, est-il un faucon? Un
> officier KGB menant une guerre acharnée en Tchétchénie? Un homme que
> les Occidentaux doivent prendre avec des pincettes? Une enquête sur sa
> carrière balaie vite fait cette image façonnée par nos médias: la race
> Poutine est aussi servile pour l?Occident que la race Eltsine.
>
> Jef Bossuyt
>
> De 1982 à 1986, Poutine est espion du KGB en Allemagne de l?Est. A
> partir de 1985, son équipe a comme tâche d?y imposer la perestroïka,
> la nouvelle politique de Gorbatchev. Concrètement, cela signifie que
> les troupes soviétiques doivent quitter ce qui est toujours la RDA et
> que ce pays doit engager des réformes économiques d?inspiration
> libérale.
>
> Mais le chef de fil des communistes est-allemands, Erich Honecker, y
> est opposé. Les espions russes recrutent alors des opposants en vue
> d?un putsch1. Deux mois plus tard, le Mur de Berlin tombe?
>
> Début des années 90, Poutine devient assistant de Sobtsiak, maire de
> Léningrad. Il mène les privatisations, vend bâtiments et entreprises
> de la ville au capital national et étranger. Dans les crémeries de
> Léningrad, on trouve désormais du yaourt Früchtegut en provenance de
> Bavière. Les kolkhozes (coopératives) ne doivent plus fournir de lait:
> elles dépérissent. Thane Gustafson, directeur du Cambridge Eurasia
> Energy Program (EU), décrit Poutine comme un homme 'habitué à traiter
> avec des sociétés occidentales'2.
>
> Tombeur de Mur et expert ès privatisations
>
> Mi-1999, le président Eltsine devient un danger pour la stabilité du
> régime pro-occidental de Russie. 35% des salaires sont passés sous le
> minimum vital. Et les bombardements de l?Otan en Yougoslavie ont
> profondément humilié la Russie. Il devient urgent de trouver la relève
> du chef du Kremlin. 'Le remplacement d?Eltsine par Poutine était déjà
> préparé six mois d?avance', confiera Gleb Pavlovski, conseiller
> privilégié d?Eltsine et de Poutine.3
>
> La décision est en effet prise en juillet 1999, lors du forum
> économique d?été à Salzbourg (Autriche)4. Le cénacle se compose
> d?investisseurs étrangers, de chefs d?Etat de l?Europe de l?Est, de
> hauts dignitaires autrichiens et de la crème des politiciens russes
> les plus pro-occidentaux: Tchoubaïs, Kirienko et Rijkov.
>
> En août 1999, Poutine devient Premier ministre et passe à
> l?avant-scène. Il déclare mener une guerre chirurgicales contre les
> rebelles tchétchènes. Les victimes civiles ne sont pas montrées. En
> décembre, son parti d?unité nouvellement constitué gagne les élections
> parlementaires. On décide alors de le lancer comme président
> intérimaire jusqu?aux élections présidentielles anticipées de mars
> 2000. Le délai maximum durant lequel on peut maintenir sa popularité?
>
> La meilleure manière de perdre la guerre
>
> Juste après l?abdication d?Eltsine, un journal américain écrit: 'Il y
> a quelques années, la démission d?Eltsine aurait choqué et alarmé
> Washington. Aujourd?hui, l?ambiance est plutôt au soulagement.'5 Dans
> le secteur de l?énergie, les investisseurs américains sont même
> enthousiastes: 'C?est une bonne nouvelle pour les investisseurs car
> ils sont favorables à ce Poutine pragmatique. Cela met un terme à
> notre incertitude. Le marché des actions a fait un bond de 25 % quand
> il a gagné les élections parlementaires, et c?est un deuxième bond en
> avant.'6 Madeleine Allbright, secrétaire d?Etat américaine aux
> Affaires étrangères, définit elle Poutine comme 'une personne pouvant
> réaliser quelque chose'7.
>
> Clinton et Allbright protestent bien contre la guerre en Tchétchénie,
> mais ils sont conscients que leurs intérêts au Kremlin ne peuvent être
> mieux servis que par Poutine. La manière dont celui-ci mène la guerre
> est en effet la meilleure pour la perdre. Il admet des observateurs en
> Tchétchénie qui préparent le terrain pour des interventions depuis
> l?Occident. Il se garde bien de s?en prendre aux mercenaires en chef,
> Basaev et Chatab. Mais n?hésite pas à bombarder la population des
> villages.
>
> Le président de l?Ingouchie, région voisine de la Tchétchénie, a la
> formule suivante: 'S?il y a des terroristes dans une maison, pourquoi
> détruis-tu alors toute la maison? Lorsque les réfugiés tchétchènes
> reviendront, ils ne le pardonneront jamais. Combien de temps encore
> l?armée russe pourra-t-elle payer une telle campagne? C?est la voie
> directe pour perdre tout le Caucase'.8
>
> 1 Berliner Zeitung, cité dans Le Soir, 11 janvier 2000. ? 2
> Cambridge, Massachussets, 31 décembre 1999. ? 3 De Standaard, 3
> janvier 2000. ? 4 Newsline, 2 juillet 1999 et ORT-tv-nouvelles, 3
> juillet 1999. ? 5 Los Angeles Times, 1 janvier 2000. ? 6
> Cambridge, Massachussets, 31 décembre 1999. ? 7 AP, Washington,
> 31 décembre 1999. ? 8 Pratislava?s Pravda, 28 décembre 1999.


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