LE MENTEUR DE LA SEMAINE

http://www.ptb.be/solidaire.html
mardi, 16 décembre 2003, 16h17

Le menteur de la semaine
Bernard Kouchner, pas cher pour Total

«Rien ne me laisse penser que le groupe ait pu prêter la main à des
activités contraires aux droits de l'Homme», affirme le «french
doctor» Bernard Kouchner dans un rapport tout récent sur les
activités de la firme pétrolière Total en Birmanie. Il y a pourtant
un tout petit problème de crédibilité. Car ce rapport, qui blanchit
si complaisamment Total, a en fait été commandé par la firme Total
elle-même. Total cherche en effet à se dépêtrer de l'accusation
d'avoir pratiqué le travail forcé en Birmanie. Plusieurs plaintes
internationales dûment motivées ont d'ailleurs été déposées contre
la multinationale à ce sujet, notamment en France. Kouchner, en tant
qu'ancien administrateur civil du Kosovo, est un des responsables
d'un nettoyage ethnique qui a fait, selon la Croix Rouge, 226.000
personnes déplacées. Devenu sans emploi, il a accepté ce «job»
proposé par Total. Payé 12.500 euros, selon la presse. Pas cher du
tout, du tout pour un consultant de cette envergure!


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From: Roger Romain
 
Kouchner total mercenaire ...


Tiré de " L' INVESTIGATEUR":
 
DOSSIER / Kouchner total mercenaire
Dec 11, 2003

L’ancien ministre de la Santé vient d’écrire un rapport pour Total qui
lui a été payé 25 000 euros. Ce rapport dédouane
totalement la multinationale Total de toute responsabilité
en Birmanie. Total a fait l’objet de plusieurs plaintes
pour violation des droits de l’homme dans ce pays soumis à
l’une des dictatures les plus sanglantes de la planète
contre laquelle la prix Nobel de la paix Augn San Susi Kyi
a demandé un boycott. Récit d’un naufrage intellectuel.

Le site Total l’a bien mis en avant. Il s’agit d’un rapport écrit par
Bernard Kouchner le french doctor, blanchissant les
pratiques de la firme Total en Birmanie . On ne sait plus
très bien d’ailleurs à la lecture de ce rapport que nous
produisons in extenso si Kouchner est un observateur ou un
conseiller en communication de la firme qui outre son
soutien à la junte birmane a eu des attitudes scandaleuses
au Nigeria quand ça n’était pas au cours de l’enquête relative à
l’Erika ou encore après la catastrophe d’AZF à
Toulouse .

Que Bernard Kouchner se vende pour 25 000 euros officiels
est son problème. Toute vieillesse est un naufrage et plus
encore celle des starlettes de la politique. Mais que
Kouchner utilise une image de french doctor qui n’est pas
la sienne, ne lui en déplaise, est une escroquerie morale.
Et quand il prétend se substituer à Augn San Susi Kyi qui,
elle a condamné les agissements de Total, nous frôlons la
mégalomanie assortie d’un total manque de pudeur . Nous ne
saurions hélas douter de la bonne foi de celui qui donna
des leçons de morale à tous et à tout le monde.

Mais qu’avec ce style onctueux qui prétend défendre les
droits de l’homme il devienne le tremplin d’une opération
de vulgaire marketing est tout simplement une honte. Car
Total voit son image affaiblie par les plaintes qui le
visent au niveau international pour son acceptation du
travail forcé et son aide conséquente à la junte birmane.

Or un mouvement s’amplifie aux États-Unis : celui du
travail propre. Des firmes comme Levis ou encore Nike ont
été obligés de revoir leurs relations avec des pays
dictatoriaux concernant notamment le travail des enfants. Salie dans
tous les sens du terme par les affaires Erika et AZF en
France, nigériane et birmane à l’extérieur, Total se paye
un lifting et fait appel au médecin qui est censé incarner
la justice dans le monde : Bernard Kouchner.

Des précédents ont eu lieu mais moins hurlants : Claude
Allègre défendant l’industrie de l’amiante, Georges
Charpack insultant les anti-nucléaires Mais au moins ces
deux hommes avaient l’excuse de défendre leur gamelle :
l’Institut de la physique du globe d’Allègre était en
grande partie financer par Eternit, le géant de l’amiante
et il occupait le poste prestigieux de président du conseil
d'administration du Bureau de Recherches géologiques et minières.
Que l’on se rappelle lors que le directeur de l'IPG, le futur
ministre avait fait paraître dans Le Point (le 19 octobre
1996) un article très virulent, écrivant entre autres :
"Quant au rapport demandé à l'Inserm, qu'il me soit permis
de dire qu'il ne brille ni par la rigueur scientifique, ni
par le courage, ni par l'esprit d'initiative
scientifique". Interrogé hier, lors d'une conférence de
presse, Claude Allègre a réitéré ses critiques : "C'est nul. Ce
rapport n'est pas bon scientifiquement" . Marcel Goldberg a repris
point par point les études épidémiologiques citées par
Claude Allègre et révélé plusieurs problèmes
d'argumentation, notamment lorsque celui-ci affirme qu'on
ne trouve rien de significatif chez les femmes vivant près
des mines d'amiante de Thedford ou d'Asbestos, au Canada.
"En fait, leur risque de mésothéliome est multiplié par
dix" , remarque Marcel Goldberg.

Quant à Georges Charpack il dépend en grande partie du
financement d’EDF mais est aussi persuadé, en bon
scientiste anciennement marxiste, de la prédominance de
l’intelligence humaine sur les logiques de catastrophe.

Mais Kouchner…On le savait celui-ci et à la recherche
d’une utilité . Mais à ce point-là, il s’agit d’un
alzheimer intellectuel. Ou peut-être une dérive à la Régis
Debray lorsque celui-ci se fit le chantre de la dictature
serbe.

Kouchner tourne ainsi le dos à ses propres conclusions
tirées dans un précédent rapport écrit avec le Dalaï-lama sur la
dictature birmane. Il foule aux pieds les terribles misères de ce
peuple qui a élu la prix Nobel de la paix mais a été
maintenu dans la dictature grâce à la complicité des états
dominés par les intérêts des firmes pétrolières comme
Total. Il passe sous silence le génocide du peuple karen,
oublié de tous et des dieux. Kouchner se vautre dans sa
propre fange. Et c’est triste. Quant à Total, elle restera
l’instrument d’une impitoyable loi du marché. Elle peut
toujours se farder : elle est l’égale de l’Exxon Valdes ou
des grandes compagnies texanes qui collaborèrent avec les
nazis pendant la guerre jouant ainsi contre les Alliés.
L’argent n’a pas d’odeur et encore moins de morale.
Lorsqu’il s’en vêt c’est qu’il y a été obligé. En se
faisant le complice d’une telle logique, Kouchner rejoint,
toutes proportions gardées, le camp de ces médecins de la
Croix Rouge qui, durant la seconde guerre mondiale,
visitèrent les camps de concentration ne voulant bien voir
que ce qu’ils voulaient voir . Croyant que les quelques
comprimés d’aspirine valaient tous les compromis du monde, ils se
firent les complices objectifs d’horreur. Car si l’horreur des
camps fut unique dans son expression technique, elle ne
l’est évidemment pas dans le vécu. La douleur d’un Birman
soumis à la torture est la même que celle de tout être
humain torturé. Et réduire le problème de Total à celui
d’une médicalisation de la population est une fumisterie.

Quant au style de Kouchner, il est hélas celui des
paragons staliniens. Remplacez Total par Staline et vous aurez
une idée du simplisme du petit propagandiste Kouchner. Il sait tout
mieux que les autres à commencer par les victimes. Il loue
Total grand coryphée de l’humanité quand tout accable
cette multinationale.

Parce que le Kouchner des droits de l’homme avait valeur
de symbole, nous nous sentons le droit de repousser
celui-ci dans les oubliettes de l’histoire au nom tout simplement
des quelques mois de survie que son sale écrit va offrir à une
junge birmane qui a besoin de l’argent de Total pour
continuer son terrible travail.

Afin que nos lecteurs se fassent une idée de cette
catastrophe humanitaire voici le dossier Total Birmanie.


L’ article du Canard enchaîné

Kouchner dénonce une injustice Total ....

Certains internautes ont dû en rester bouche bée: la
compagnie pétrolière Total vient de mettre en ligne sur
son site un rapport signé Bernard Kouchner. Évoque
brièvement par « Le Nouvel Observateur , et plus en détail par Radio
France internationale, ce document nous apprend que le «
French Doctor » s'est rendu en Birmanie sur le chantier
d'un gazoduc construit par le groupe pétrolier français.

L'ancien secrétaire d'État à l'Action humanitaire a passé
quatre jours, fin mars 2003, dans cette zone contrôlée par
les militaires birmans. Accompagné par les cadres de la
boîte, Kouchner a notamment visité des dispensaires
financés par Total pour améliorer le quotidien des
autochtones. Conclusion du rapport de BK Conseil (BK pour Bernard
Kouchner) « Des résultats médicaux très significatifs un vrai
succès. » Un « trop grand succès », même, qui mérite un
avertissement : « Prenez garde, ceux qui triomphent peuvent
devenir des cibles. »

Mais qu'est donc allé faire Kouchner dans cette galère?
Sollicité par les avocats de Total, il est venu enquêter sur
place. Officiellement, il fallait que ce ponte de l'aide humanitaire
donne son avis sur les activités de la compagnie pétrolière
en Birmanie. Laquelle s'est installée, voilà plus de dix
ans, dans ce doux pays où règnent sans partage les
généraux. Version moins reluisante : des accusations de
travail forcé ont été formulées contre Total par plusieurs
associations de défense des droits de l'homme qui
s'appuient sur les témoignages d'anciens travailleurs
birmans. Cela méritait bien une contre-enquête de BK
Conseil.

Les villageois rencontrés ont en effet démenti ces
allégations « farfelues ». Elles ont pourtant conduit une juge de
Nanterre à ouvrir, en octobre 2002, une information judiciaire
pour « crime de séquestration » (le crime de travail forcé
n'existant pas en droit français) à l'encontre de Total.
Et les avocats de la compagnie ignoraient sans doute que
la juge chargée de cette affaire n'est autre... qu'une
ancienne collaboratrice du cabinet de Kouchner dans le
gouvernement Jospin!

Joint par « Le Canard », l'ancien ministre maintient les
termes de son rapport, tout en reconnaissant qu'il avait
d'abord eu des doutes». Cela dit, si Total veut « changer
[son] image, Kouchner suggère, à la fin de son rapport,
que ses cadres « visitent plus souvent » Aung San Suu Kyi -
Prix Nobel de la paix et opposante au régime militaire - dans sa
prison. Et que, « par une démarche, d'abord discrète, et plus
tard éventuellement publique, le groupe exige sa remise en
liberté ».

Ce sont bien là les conclusions et conseils d'un rapport
objectif, rédigé par un homme de terrain payé environ 25 000 euros
par Total. Pas cher, cependant, pour un travail auquel personne
ne l'avait forcé…
Laurione Gaud


L’article de Libération

Auteur d'un rapport payé par Total, l'ancien ministre
blanchit le géant pétrolier.

Kouchner fait écran Total sur le travail forcé en Birmanie

Par Philippe GRANGEREAU
mercredi 10 décembre 2003

«Ce programme socio-économique est la meilleure publicité
pour Total. Une sorte de bureau en ville, un show-room...»
Bernard Kouchner

Total, qui depuis août 2002, fait l'objet en France d'une
plainte pour travail forcé en Birmanie, a appelé Bernard
Kouchner, l'ex-ministre de la Santé du gouvernement
socialiste et «French Doctor» fondateur de MSF, à la
rescousse. En mars, le géant pétrolier a commandé un rapport à sa
société, BK Conseil. «...Médecin humanitaire spécialiste des
problèmes de santé publique et des situations d'urgence»,
écrit Total sur son site internet
(http://birmanie.total.com/) où figure en bonne place ce
rapport de 19 pages, «homme politique engagé connaissant
personnellement Mme Aung San Suu Kyi (l'opposante birmane,
prix Nobel de la paix en résidence surveillée, ndlr),
Bernard Kouchner avait toute l'expérience requise pour être un
observateur critique et impartial de l'action de Total en
Birmanie».

Bernard Kouchner s'est donc rendu sur place pendant
quelques jours, afin de voir le site du gazoduc construit
par Total et achevé en 1998. Il a visité sept «villages modèles» du
projet Yadana installés par le pétrolier dans cette zone dotée
d'hôpitaux et d'orphelinats. Il n'en dit que du bien. «Ce
programme socio-économique, note-t-il, est la meilleure
publicité pour Total. Une sorte de bureau en ville, un
show-room...»

Sur l'essentiel, c'est-à-dire le travail forcé des
populations locales dont Total est accusé d'avoir profité
vers 1995, Kouchner reprend l'argumentaire bien rodé du
pétrolier : «Le chantier a employé 2 500 personnes (...).
Toutes bénéficièrent d'un contrat écrit, de salaires
réguliers, d'une protection sociale et de normes
reconnues.» Des travaux forcés ? Il ne s'agissait que d'une
confusion avec le chantier voisin d'une voie ferrée où «il est
probable que des travaux forcés aient malmené les populations».
«N'oublions pas, ajoute Kouchner pour ponctuer son
paragraphe, que pour détestable qu'il soit, le recours au
travail forcé est une coutume ancienne, qui fut même
légalisée par les Anglais en 1907.» «Plus tard, au début
du chantier, concède l'ancien ministre en se contredisant
quelque peu, des villageois avaient été raflés par l'armée
pour défricher la forêt et se livrer à d'autres besognes aux
services des militaires (...). Ayant été prévenue de cette violation
des droits de l'homme, la compagnie Total exigea que ces
exactions cessent. Elle s'en ouvrit à Rangoon, aux
dirigeants qui promirent d'intervenir et le firent. Deux
décrets abolissant le travail forcé furent publiés en mai
1999 et octobre 2000.» L'auteur du rapport explique donc
que Total, contrairement à ce que certains esprits «mal
informés» ont pu supputer, a en réalité lutté contre le travail
forcé. «Il oublie de dire, commente Farid Ghehioueche du collectif
Info Birmanie, que ces décrets n'ont jamais été
appliqués.» «En fait, ajoute le militant, Total a su que
du travail forcé avait lieu sur son chantier, et lorsque
l'entreprise s'est aperçu du danger que cela comportait en
terme d'image, elle a changé de politique.»

Nombreux sont les témoignages accréditant le recours au
travail forcé au profit de Total. Il y a le rapport
confidentiel «L'action de Total en Birmanie», commandité par Total
en juin 1996, dont Libération s'est procuré une copie. L'ancien
responsable des questions de sécurité du pipe-line relate
que «les unités affectées à la protection du projet Yadana
ont déjà utilisé les services des local helpers (recrues
locales) réquisitionnés pour le chemin de fer, pour
certaines tâches à leur profit direct ou pour du
défrichage au profit de Total, alors que la société ne cesse de
leur expliquer qu'elle dispose de ses propres moyens pour
effectuer des travaux».

La compagnie française a opéré un certain nombre de
glissements sémantiques. En novembre 2002, le PDG Thierry
Desmarest, affirmait que Total n'avait «jamais recouru, directement
ou indirectement, au travail forcé». Mais en novembre 2003,
Jean du Rusquec, chargé de mission de Total en Birmanie,
déclarait à l'AFP : «Il y a eu des problèmes au démarrage
du chantier. Strictement du travail forcé, vers décembre
1995, pour la construction de baraquements et pour du
portage (...). Nous avons indemnisé les villageois, 400
environ. Il a fallu se bagarrer.» Malgré ce demi-aveu, la
ligne de défense de Total demeure la même, précise
l'avocat des plaignants birmans, William Bourdon, à savoir qu'«il
n'y a jamais eu de travail forcé sur le chantier».

Total, s'il n'a pas profité sciemment de ce travail forcé,
pouvait-il penser qu'il échapperait à ces pratiques ? Une
étude confidentielle, commandée dès 1992 par Unocal, le
partenaire américain de Total, à Control Risks Information
Services, dont Libération s'est procuré une copie,
avertissait le pétrolier : «Dans toute la Birmanie, le
gouvernement utilise habituellement des travailleurs forcés pour
construire les routes (...). Dans de telles circonstances Unocal
et ses partenaires n'auront qu'une marge de manœuvre très
réduite.»

Dans son rapport, payé selon lui 25 000 euros par Total,
Kouchner se prononce pour l'engagement constructif avec la
dictature : «Fallait-il répondre aux appels d'offre et installer ce
gazoduc en Birmanie ? Je le crois.» Et de conclure : «L'époque
n'est plus à l'embargo et au boycott.» Position en totale
contradiction avec ses convictions d'antan. Dans la
préface de Dossier noir Birmanie (Ed. Dagorno, 1994), où
il qualifiait la junte de «narcodictature», il reprenait à
son compte l'idée selon laquelle «il faut imposer à la
junte birmane des sanctions économiques». Ajoutant que de
telles sanctions «heurtent bien souvent l'intérêt des
Etats, dont la France qui, comme beaucoup d'autres, commerce
avec les généraux via ses industries pétrolières». Pour justifier
son revirement, Kouchner explique qu'à l'époque : «Je n'avais
pas fait d'enquête. Mais un certain nombre de prix Nobel,
dont mon ami Elie Wiesel, prétendaient l'avoir menée pour
moi.»


L’article du Nouvel Obs

Payé par Total, Kouchner blanchit Total en Birmanie

Le fondateur de Médecins sans frontières a touché 25.000
euros pour rendre un rapport sur le travail forcé en
Birmanie, qui conclut que celui-ci n'a pas jamais été
utilisé par la compagnie. Le travail forcé est d'ailleurs,
selon l'ancien ministre, "une coutume ancienne, qui fut
même légalisée par les Anglais en 1907".
Le groupe pétrolier Total a payé 25.000 euros en mars
dernier Bernard Kouchner, ancien ministre socialiste et
fondateur de Médecins sans frontières, pour qu'il rende un
rapport sur le travail forcé en Birmanie. Un rapport qui
conclut… à l'absence de travail forcé sous l'égide de
Total.
Pour rédiger son rapport, publié sur le site internet de
Total, Bernard Kouchner s'est donc rendu pendant quelques jours en
Birmanie. Il y a visité le site du gazoduc de Total, ainsi que
les sept villages modèles installés par Total dans cette
zone. Pour n'en dire que du bien. "Ce programme
socio-économique, écrit Bernard Kouchner dans son rapport
de 19 pages, est la meilleure publicité pour Total. Une
sorte de bureau en ville, un show-room".

Travail forcé ?

Sur la délicate question du travail forcé, qui a valu à
Total une plainte déposée en août 2002 en France, le
ministre conclut qu'il y a eu erreur sur la personne. En
effet, il reprend l'argument du pétrolier : "Le chantier a
employé 2500 personnes". "Toutes bénéficièrent d'un
contrat écrit, de salaires réguliers, d'une protection sociale et de
normes reconnues".
Concernant l'accusation de travail forcé, il y a eu
méprise, affirme Bernard Kouchner, avec le chantier voisin
d'une voie ferrée, "où il est probable qu'il y ait eu des travaux
forcés". Et le ministre de rappeler que le travail forcé est de
toute façon "une coutume ancienne, qui fut même légalisée
par les Anglais en 1907".

Birmans "trop heureux"

Le "french doctor" note cependant qu'au début du chantier
du gazoduc, "des villageois avaient été raflés par l'armée
pour défricher la forêt et se livrer à d'autres besognes
au service des militaires". Mais Total une fois au courant
de ces dérapages, "exigea que ces exactions cessent".
"Deux décrets abolissant le travail forcé furent publiés
en 1999 et 2000", poursuit Bernard Kouchner.
Ce que ne dit pas cependant l'ancien ministre, c'est que
ces deux décrets n'ont jamais été appliqués, selon un
militant du collectif Info Birmanie interrogé par
Libération.
Interrogé, par le quotidien, Bernard Kouchner s'explique :
"Les Birmans que j'ai vu sont absolument heureux de la
présence de Total, trop à mon avis par rapport au reste de
la population. Personne ne connaît les 'victimes de Total'
à ma connaissance".


Liens utiles

http://web.amnesty.org/report2003/mmr-summary-eng

http://www.ibiblio.org/obl/docs/SRM2003.htm

http://www.birmanie.int.ch/Nouvelles/news262002.htm