[ "Si, Kouchner mentiva": alcune note di Michel Collon ripercorrono
fasi della costruzione della disinformazione strategica sulla
Jugoslavia. Disinformazione essenziale per portare a compimento lo
smembramento del paese, nell'interesse della canaglia imperialista
europea e statunitense. Un breve excursus dalla guerra in Bosnia fino a
quel regime di apartheid in Kosovo che Kouchner, da primo responsabile
dell'amministrazione coloniale ONU sul territorio, ha attivamente
contribuito a realizzare... ]

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From : "Michel Collon"
Date : Sun, 20 Mar 2005 19:13:59 +0100
Subject : Oui, Kouchner mentait

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Oui, Kouchner mentait...
MICHEL COLLON

Le co-auteur d'un des plus gros médiamensonges des années 90 vient
d'avouer.
Instructif pour l'avenir, car les trucs de manipulation sont toujours
les mêmes...

Flash-back. Eté 92, guerre en Bosnie. Bernard Kouchner et ses «
Médecins du
monde » diffusent dans la presse et sur les murs de Paris une pub,
frappante et
coûteuse. La photo - montage présente des « prisonniers » d'un camp
serbe en
Bosnie. Derrière des barbelés. Kouchner y accole l'image d'un mirador
d'Auschwitz. Son texte accuse les Serbes d' « exécutions en masse ».

Info ou intox ? Intox, reconnaît Kouchner douze ans plus tard. Son
récent livre
autopublicitaire, Les guerriers de la paix, relate une entrevue avec
Izetbegovic
(le dirigeant nationaliste musulman au pouvoir à l'époque à Sarajevo),
sur son
lit de mort :

- Kouchner : C'étaient d'horribles lieux, mais on n'y exterminait pas
systématiquement. Le saviez-vous ?
- Izetbegovic : Oui. L'affirmation était fausse. Il n'y avait pas de
camp
d'extermination quelle que fût l'horreur des lieux. Je pensais que mes
révélations pourraient précipiter les bombardements.

Ce médiamensonge a effectivement fait basculer l'opinion vers le
soutien aux
bombardements. Toute la presse occidentale l'avait diffusé massivement
Mais le
récent démenti a été passé sous silence. Le public ne peut savoir qu'il
a été roulé.

Le demi-aveu de Kouchner et ce silence médiatique posent des questions
cruciales :

1° Kouchner savait-il bien plus tôt ?
Réponse : Oui. Dès 1993, un journaliste de France 2, Jacques Merlino,
révélait
la supercherie dans un bouquin au titre éloquent « Toutes les vérités
ne sont
pas bonnes à dire ». Il y interviewait le directeur de Ruder Finn,
agence US de
relations publiques. Lequel, très fier, avouait avoir monté de toutes
pièces la
campagne des « camps d'extermination » : « Nous avons circonvenu trois
grandes
organisations juives : B'nai B'rith, American Jewish Committee et
American
Jewish Congress. Aussitôt, nous avons pu dans l'opinion publique faire
coïncider
Serbes et nazis. Le dossier était complexe, personne ne comprenait ce
qu'il se
passait en Yougoslavie, mais d'un seul coup, nous pouvions présenter
une affaire
simple avec des bons et des méchants. »
En mentant, fait observer le journaliste ! Réponse : « Nous sommes des
professionnels. Nous ne sommes pas payés pour faire la morale. »
Donc, Kouchner savait depuis longtemps et ce n'est pas joli - joli d'à
présent
mettre toute la faute sur le dos d'un mort.

2° Les médias ont-ils enterré les preuves de la supercherie ?
Réponse : Oui. Un journaliste allemand Thomas Deichman a montré dès
1994 que
l'image des barbelés était truquée, que les « prisonniers » n'étaient
pas
enfermés. En fait, elle était tirée d'un reportage ITN où ils
déclaraient être
bien traités, mais la journaliste avait coupé ces déclarations !
On trouvera l'affiche de Kouchner, les commentaires de Deichmann, et
notre
exposé des trucages dans notre livre Poker menteur. Daté de 1998. Donc,
il ne
fallait pas attendre aujourd'hui pour rectifier :
http://www.michelcollon.info/display.php?image=img/tm/tm_yougo34.jpg
Dans un reportage-vidéo « Sous les bombes de l'Otan » (1999), nous
avions aussi
présenté les images tournées par une télé locale, qui démontraient la
tricherie
du reportage ITN.

3° Kouchner a-t-il été protégé, même par des « critiques de médias » ?
Réponse : Oui. Un exemple : Daniel Schneidermann (Arrêts sur images,
France 5)
nous avait contacté sur ce dossier, puis nous a écarté du débat pour ne
pas
nuire à Kouchner.
On n'a pas non plus interrogé ses médiamensonges sur le Kosovo et son
bilan
catastrophique dans cette province. Nous disons bien : médiamensonges,
et non
erreurs. Son plan de carrière visant le poste de secrétaire - général
de l'ONU,
il lui faut tout faire pour plaire aux USA.

4° Pourquoi fallait-il présenter une histoire « simple », mais fausse ?
Pour cacher la responsabilité des grandes puissances occidentales dans
ce conflit :
- Depuis 1979, la CIA allemande soutenait des extrémistes pour faire
éclater la
Yougoslavie.
- En 1989, le FMI avait mis la pression néolibérale pour éliminer
l'autogestion
et les droits travailleurs, excitant la crise et les nationalismes.
- En 1991, l'Allemagne avait armé les extrémistes croates et musulmans
avant la
guerre.
- De 1992 à 1995, les Etats-Unis ont délibérément prolongé le conflit,
comme en
atteste l'envoyé spécial européen en Bosnie, lord Owen.
http://www.michelcollon.info/reponses_tm.php
- Pour quels intérêts, toutes ces manoeuvres ? Eliminer un système
social trop à
gauche, mais aussi contrôler les Balkans stratégiques et les routes du
pétrole.

5° S'agit-il de nier tous les crimes commis ?
Pas du tout, mais lorsque nos gouvernements cherchent à nous entraîner
par une
propagande de guerre « bons contre méchants », il est important de
repérer leurs
intérêts cachés. Et leurs trucages d'infos. Par exemple, s'agissant des
camps de
prisonniers en Bosnie, l'ONU en avait recensé six croates, deux serbes
et un
musulman. Et c'étaient plutôt des camps de regroupement en vue
d'échanges, et
non des camps d'extermination. Mais, les nationalistes croates et
musulmans
étant "nos" alliés, ou plutôt "nos" agents, Kouchner, Bernard-Henri
Lévy et
autres invités médiatiques permanents les ont mensongèrement blanchis.
Il faudrait juger les criminels de guerre. Tous les criminels de
guerre, dans
tous les camps. Mais pas par des tribunaux bidons mis sur pied par une
justice
des vainqueurs où les USA et l'Otan se placent d'office au-dessus de la
loi et
même carrément hors-la-loi puisqu'ils violent la Charte de l'ONU à tour
de bras.

6° Y a-t-il eu d'autres médiamensonges « réussis » dans cette guerre ?
Oui. Un seul exemple. Quand l'Otan a commencé à bombarder la
Yougoslavie, en
1999, elle a affirmé réagir à ce qu'elle appelait un « massacre de 40
civils »
par l'armée yougoslave, à Racak, village du Kosovo. Mais Belgrade
parlait d'un
combat entre deux armées, provoqué par les forces séparatistes
albanaises. L'ONU
avait commandé un rapport à une commission de légistes dirigée par un
docteur
finlandais, Madame Ranta. Celle-ci a confirmé la thèse de Belgrade.
Mais aucun
média n'en a parlé. Le médiamensonge reste intact pour l'opinion.
Pourquoi ? Parce que les médiamensonges de Kouchner, BHL et Cie ont
permis de
diviser la gauche et de l'empêcher de s'opposer à une guerre en réalité
injuste.
L'opinion publique, ça se travaille. Et la prochaine fois, ça
recommencera.

Ces questions seront prochainement débattues en Belgique et en France :
Cinq ans après l'intervention de l'OTAN au Kosovo, quel bilan tirer ?
Quel est
aujourd'hui le sort des minorités nationales ? Quels sont les
véritables enjeux
géopolitiques de cette guerre et la place des Etats-Unis dans les
conflits?

21 / 3 - MONS (Belgique)
Projection + débat Les Damnés du Kosovo
Avec Vanessa Stojilkovic et Michel Collon.
Org. Initiative pour les Droits des Etrangers (IDE)
Au cinéma Plaza Art - Info : 065/35.15.44 plaza.art @ skynet.be

29 / 3 - CARPENTRAS (France)
Projection + débat Les Damnés du Kosovo.
Avec Vanessa Stojilkovic. Org. Cercle Concorcet. Au lycée agricole de
Serres-Carpentras, à 20h30.
Info : camille.vivante @ wanadoo.fr