This text was written to explain to french orthodox the roots of the
NATO
agression against Yugoslavia

Eliazar

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PART 1:

G - L’art de la provocation, un art nazi toujours actuel

Il faut toujours, pour comprendre la réaction serbe, revenir en
arrière
et par exemple se souvenir que dans le tout premier train de décrets
pris
par le nouveau «gouvernement croate» (dès le lendemain de la
sécession qui déclencha l’actuelle cascade de conflits armés) figurait
l’interdiction de tout enseignement et de toute publication, livre,
journal,
etc... en alphabet cyrillique, considéré comme alphabet coutumier des
Serbes. On sait que si la langue parlée est la même pour les Croates et
pour les Serbes l’alphabet, lui, est différent. Cette mesure avait pour
but
d’écarter progressivement de tout emploi intellectuel (enseignement,
professions juridiques, médicales, etc...) les Serbes encore trop
nombreux dans le territoire revendiqué par le futur État Croate.
La
provocation s’accompagnait - il serait plus juste de dire qu’elle avait
été
précédée depuis plusieurs mois - de menaces, de voies de fait (églises
orthodoxes brûlées, prêtres agressés, passés à tabac avec leurs femmes
et leurs enfants, fermes isolées attaquées - sans intervention des
forces
de police locales: situation qui évoque ce que subissent les Algériens,
pris
entre le FIS et les forces gouvernementales...) et d’autres moyens
d’intimidation, comme par exemple l’affichage du sinistre sigle des
oustachis sur des affiches promettant leur retour imminent et leur
vengeance sur les civils serbes et leurs familles. Ironie goguenarde ou
conviction sincère, ce sigle officiel des oustachis représente un
crucifix
catholique, flanqué d’un poignard et d’un pistolet (parfois d’une
grenade
offensive) - ce qui semble à première vue assez peu évangélique.
Là encore, nos médias ont brillé par leur silence. Ces mesures
et ce
terrorisme ont pu un moment passer pour le fait de quelques groupes
d’excités, mais nous avons vu depuis qu’elles s’inscrivaient dans un
retour programmé du fascisme, notamment aux U.S.A., en Allemagne,
Autriche, Ukraine, Pologne, etc - pour ne rien dire de l’Angleterre! Et
bientôt de la France...
Dès la troisième semaine de la déclaration unilatérale
d’indépendance
de la Croatie, le nouveau gouvernement croate mettait en œuvre
d’importants travaux de réaménagement de l’ancien camp de
Jasenovac. C’était annoncer clairement ses intentions: la Valise ou le
Cercueil en quelque sorte! Le comble de la provocation anti-serbe fut
apporté par l'adoption de nouveaux uniformes de police aux
connotations oustachi.
C’était si clair que de nombreuses familles serbes s’enfuirent
en
abandonnant leurs maisons, leurs magasins, leurs fermes, leurs
troupeaux... Imagine-t-on une province française déclarant son
indépendance, sa filiation avec l’ancien état vichyste et habillant sa
police
de l’ancien uniforme de la Milice, dans un silence complice général de
la
presse européenne? Par la suite (mai 1994) le gouvernement croate
devait encore souligner sa volonté de retour aux sources en remplaçant
le dinar par la kuna, qui avait été l'unité monétaire de l'État fasciste
oustachi de 1941 à 1944.
Devant de tels indices, on ne peut pas plus oublier Hitler,
Mussolini
et Pavélitch qu’on ne peut oublier que pendant des siècles, Zagreb a été
au cœur des Balkans une des capitales de la culture allemande.
Personne aujourd’hui ne peut assurer que tout cela est définitivement
fini... et non plus que cela «n’arrivera qu’aux autres». Et pourtant
nos
médias se taisent, complices.
Ce soutien au terrorisme anti-serbe, au début de ce qui devait
devenir le conflit inter-yougoslave actuel et mener aux événements du
Kosovo, avait naturellement pour but de condamner les Serbes à la ruine
- ou de les pousser à un exode massif. Là encore, notre génération a
connu bien des événements historiques similaires, pour lesquels nous
n’avons jamais déclanché de «guerre humanitaire». Ceux-là, au
contraire, nous arrangeaient: entre autres l’exode forcé de 300 000
Turcs lors de la «libéralisation» du régime ex-communiste en Bulgarie
(1989), ou les massacres (comme celui de Deir Yassin) organisés par
les Israéliens pour forcer le petit peuple palestinien à s’enfuir et à
abandonner ses villages et ses terres aux colons d’Eretz Israël... Sans
parler de la politique de violences poursuivie par la Turquie dans l’île
de
Chypre envahie et occupée depuis plus de vingt-cinq ans - brutalités que
nos médias ont constamment passées par pertes et profits. Aucune
«frappe humanitaire» ne semble avoir été envisagée par le Big Brother
moralisateur américain dans ces cas... ni dans quelques autres - de
l’Afrique du Sud de l’apartheid au Maroc de la guerre de Mauritanie,
aux exterminations du Timor oriental, aux Talibans du nouvel
Afghanistan, aux escadrons de la mort en Amérique du Sud, aux
génocides en Afrique Noire, etc...

H - l’exode a été bien préparé...

Le journal grec Vradyni a publié d’intéressants détails sur les
missions terroristes menées en territoire kosovar dès décembre 1998
par un certain groupe «Seals», parfaitement identifié, venu tout
exprès
de la base de la CIA à Miami (Opa-Loka) et placé sous la direction
d’un officier traitant nommé Soister, déjà connu par ses précédentes
missions à Berlin (1969), Chypre (1975), Beyrouth (1977), et Athènes
(à partir de 1983). Ce groupe a constamment agi avec la plus grande
férocité (utilisant notamment d’anciens convicts des pénitenciers US,
libérés sous condition) dans le double but de promouvoir la terreur sur
les «arrières de l’ennemi» et de disqualifier les troupes régulières
yougoslaves dans l’opinion publique des pays de l’OTAN.

Grâce à ces actions préparatoires, et selon un rapport non
seulement
confirmé par certaines sources crédibles des milieux du renseignement,
mais également transmis par Jürgen REENTS, porte-parole de presse
du SPD au Parlement Allemand, les motifs de l’exode des réfugiés du
Kosovo sont, à peu près à égalité:

1° - Certains des excès justement reprochés aux forces
yougoslaves
de police et plus rarement de l’armée; elles sont souvent «piégées»
par
des attaques de l’UCK exécutées sous couverture de «civils kosovars-
albanais». On possède néanmois des informations sûres confirmant que
des soldats yougoslaves pris en flagrant délit de pillage ont été
traduits en
cour martiale;
2° - les résultats des bombardements de l’OTAN, tels que le
manque d’eau potable généralisé à presque toutes les localités du
Kosovo, et les dévastations en général;
3° - la peur compréhensible de se trouver pris sous les feux
croisés
de l’UCK, de l’armée yougoslave et des attaques aériennes de l’OTAN;
4° - la diffusion constante de récits d’horreur et de panique
diffusés
par des douzaines de petites stations d’ondes courtes de l’UCK, de
l’OTAN ou d’Albanais émettant à partir des montagnes, à côté des
émissions officielles de propagande de l’UCK sur Radio Tirana;
5° - le pillage systématique des bandes de la Mafia albanaise,
qui
extorquent de l’argent grâce aux armes volées au cours de la guerre
civile en Albanie, fouillent les maisons abandonnées et y mettent
ensuite
le feu pour créer un effet de diversion politique;
6° - des troupes irrégulières de l’UCK qui ont décrété une
«mobilisation générale» et obligent tous les hommes valides à
s’enrôler
dans leur «service militaire». Ceux qui refusent sont soumis à divers
abus physiques graves et ne sont relâchés que contre rançon, après avoir
juré sous la menace de vendetta de ne pas dire la vérité à leurs
familles
mais de déclarer publiquement qu’ils ont été maltraités par les Serbes;
7° - l’annonce par l’UCK que l’OTAN va être obligée de
déclencher une inévitable attaque terrestre et que cette invasion est
imminente.

Les gouvernements de l’OTAN sont parfaitement au courant des
causes réelles de l’exode «kosovar» et jouent cyniquement avec des
souffrances utilisées comme appât international - pour mieux diaboliser
Milosevitch et «expliquer» la destruction de la Serbie. Hitler avait
fait
de même avec les Sudètes pour expliquer l’invasion de la
Tchécoslovaquie. Les crimes incessants de cette véritable armée de
coupe-jarrets qu’est l’UCK sont connus, mais les services d’intoxication
psychologique de l’OTAN, en les portant au crédit des Serbes, s’en
servent pour «chauffer» l’opinion publique des pays de l’Alliance et
préparer le monde à l’éventualité d’une prochaine guerre.

*

Certes, rien de ce qui précède ne peut ôter quoi que ce soit au
caractère souvent atroce des affrontements de cette nouvelle «guerre de
Yougoslavie» que l’OTAN a choisi de déclencher à cheval sur la
Semaine Sainte catholique et les Pâques orthodoxes. Rien ne saurait
justifier les crimes, les viols, les bombardements de civils désarmés,
les
expulsions, les camps de regroupement etc... Mais l’honnêteté la plus
stricte exigerait qu’on reconnaisse que ces violations des droits de
l’homme, il y en a eu dès le début du conflit en 1991. Et qu’il y en a
eu
dans les trois camps.
Notre presse a constamment mis en avant ceux des Serbes, passant
sous silence ceux des Croates et des Musulmans de Bosnie, pourtant
connus, et attestés par des documents incontestables. Aucun tribunal
international «européen» n’a jusqu’ici fait mine d’exiger qu’on lui
livre
ces criminels-là... Parce que dans ce cas, le tribunal aurait bien été
forcé
de «découvrir» que les terroristes croates néo-oustachis avaient été
fournis en armes et en munitions par le BND allemand dès l’année 1979 -
comme l’a révélé l’ancien agent secret Erich Schmidt-Enboom. Et les
expéditions du «groupe Seals» n’auraient pu rester bien longtemps
«Secret Défense».

Dans une affaire aussi douteuse, il est évident qu’aucun
gouvernement français ne devrait admettre l’intervention d’unités
françaises - surtout aux ordres d’un général américain! Force est au
contraire de constater qu’il appelle chaque jour davantage à
l’intensification de ce véritable anéantissement de la Serbie, de son
patrimoine millénaire et des moyens d’existence des peuples
yougoslaves.
Il faut de toute évidence qu’il y ait là un but de grande
importance
pour les USA, but dont on s’interdit de parler ouvertement et que les
déclarations d’intentions «humanitaires» dissimulent derrière un
rideau
de fumée de moins en moins crédible. Un journaliste renommé du New
York Times, Richard Poe, évoquait le 14 avril 1999 l’hypothèse crédible
d’un plan à plus long terme contre la Russie:

«Clinton implore: «Sauvez les Albanais du Kosovo!» En 1938,
Hitler
trompetait: «Sauvez les Allemands des Sudètes!». Les noms ont changé,
la
stratégie reste la même.
Hitler accusait Bénès d’engager une «guerre d’extermination»
contre les
Allemands des Sudètes. «Maintenant, il expulse les Allemands!» crie
Hitler dans
son discours du 16 septembre 1938. «Nous voyons bien les terribles
chiffres: un
jour 10 000 réfugiés, le lendemain 20 000... et aujourd’hui 214 000. Des
régions
entières du pays ont été désertifiées, les villages brûlés, ils ont
tenté d’asphyxier
les Allemands avec des grenades et des gaz».
Cela vous rappelle quelque chose?
... / ...
Certains ont désigné les mines de Trepca, dans le Nord du
Kosovo, riches en
or, zinc, argent et plomb. Le New York Times les a nommées «la prime
scintillante
de la guerre du Kosovo» (8 juillet 1998).
D’autres ont en vue une stratégie à beaucoup plus long terme.
Les Russes
prétendent que l’OTAN, comme Hitler, veut se servir des Balkans comme
tremplin
pour étendre sa domination vers l’est - et se mêler éventuellement des
affaires de
la Russie elle-même. Mais tout cela n’est que spéculations. Seul le
temps révélera
les véritables intentions de Clinton - comme il l’a fait plus tard pour
celles de
Hitler.»

*

L’Histoire récente n’incite que trop les Serbes à «mettre dans
le
même sac» Croates, Bosniaques, Albanais, Turcs et Allemands - et par
le fait, à confondre leur appartenance au catholicisme ou à l‘islam
avec
leur ralliement historique au fascisme ou au nazisme, comme avec leurs
tendances historiques au terrorisme ethnique. C’est sûrement un
amalgame - mais il est profondément ancré dans le subconscient de ce
peuple. La politique d’un Président gaulliste et d’un premier ministre
socialiste va-t-elle y ajouter les Français, considérés jusqu’ici comme
des alliés, des frères, et qui viennent maintenant bombarder un peuple
déjà impitoyablement soumis depuis des années à un blocus qui frappe
essentiellement les petites gens - exactement comme en Irak ?
On voudrait nous faire croire que ce sont les Serbes et les
Irakiens
qui mettent les Droits de l’Homme en péril, et quel’Europe entière doit
aider les Américains à leur faire la guerre, participant allègrement à
leur
ruine économique et à leur massacre. On a été jusqu’à parler d’invasion
serbe dans un Kosovo albanais, comme s’il s’agissait d’un pays
étranger, de quelque nouveau Koweit en somme! Certaines des mesures
prises par le Président Milosevic semblent indéfendables, quelque
puissent avoir été les provocations que nous commençons à peine à
entrevoir - mais sommes-nous si bien placés pour stigmatiser et punir
les
crimes des autres?

Les Français eux-mêmes ont-ils fait la guerre comme des
enfants de choeur en Algérie, en Indochine, à Madagascar...?
Quel tribunal international a jamais réclamé ces tortionnaires-là (les
nôtres...) qui pourtant n’ont jamais fait mystère de leurs «activités»
d’outre-mer. Certain colonel Érulin (lieutenant pendant la «bataille
d’Alger», rendu aussi célèbre par son art de «l’interrogatoire» que
par
l’accablant récit qu’en fit Henri Alleg dans La Question) n’a-t-il pas
été
décoré de la main même du Président de la République Française?

Continuer à faire l’impasse sur des faits si importants, comme
le fait
l’ensemble de notre presse, c’est faire de l’Histoire (et plus
exactement,
en l’occurrence, de la politique actuelle d’une Europe à direction
socialiste...) une «histoire de fous racontée par un ivrogne» - pour
paraphraser Shakespeare. Cela fait craindre que l’Europe «unie» qu’on
nous prépare (une Europe visiblement militaro-industrielle et
financière)
ne soit finalement qu’un paravent commode pour réinstaller aux
commandes un libéral-capitalisme au fascisme à peine masqué, basé
sur les intérêts allemands et turcs comme dans la première moitié de ce
siècle, mais sous direction américaine cette fois - et avec notre
indispensable Collaboration, morale, militaire, financière.

Tous les précédents sont là pour nous rappeler que cette
séculaire
«Alliance» a toujours poussé à la guerre, pour éliminer les peuples
«gênants». Nous ne sommes «pas racistes, mais»... comme par hasard
chaque fois que nos intérêts le veulent nous exterminons avec bonne
conscience Arméniens, Kurdes, Grecs, Chypriotes, Tziganes, Slaves,
Algériens ou Juifs.

Cette fois encore, nous savons que les intérêts de l’OTAN ne
sont
pas les nôtres: l’avancée vers les pétroles off-shore de
l’ex-Yougoslavie
renforce déjà un militaro-capitalisme allemand qui n’a jamais été
négligeable. Le renforcement de la présence turque dans les Balkans
favorisera très vite en Europe l’expansion de l’Islam - déjà bien
avancée
ici-même avec les récentes autorisations d’implantation de mosquées sur
notre territoire. La France est amenée par l’OTAN à tirer les marrons du
feu pour le service exclusif d’intérêts opposés à ceux (spirituels et
matériels) de notre peuple. Devra-t-elle sacrifier la confiance d’un de
ses derniers amis à l’Est - contre le plat de lentilles d’une Europe
déjà
dominée par l’Allemagne, et visée par un Islam à nouveau conquérant?

Le fait que notre gouvernement soit entré illégalement en guerre
dans
le cadre de l’OTAN et conjointement avec les USA et l’Angleterre, sans
aucune consultation préalable, sans aucun mandat de l’O.N.U. et du
Conseil de Sécurité ne fait qu’ajouter à ce crime initial la violation
de la
Charte des Nations-Unies, celle des accords d’Helsinki et la déchéance
du principe de l’intangibilité des frontières - qui ont assuré la paix
relative
du monde occidental depuis la fin de la Seconde Guerre Mondiale.
Nous sommes sortis volontairement du Droit des Nations - avec toutes
les conséquences que cela impliquera pour l’avenir de notre civilisation
et
de nos peuples.

Les puissances d’argent de l’Europe (et derrière elles se
profilent
celles des U.S.A) semblent bien décidées à pousser de plus en plus loin
le baril de poudre balkanique. La destruction systématique du potentiel
industriel yougoslave s’accompagne d’un début de catastrophe
écologique programmée pour frapper tous les Balkans; le soin
apporté à rendre préventivement imparable le cataclysme engendré par
l’embrasement des stocks de PVC et de VCM de Pancevo le 17-18
avril est un indice de ce qui nous attend tous - et que préfigurait
cyniquement le nom de code de «Dresde» choisi par l’OTAN pour ces
bombardements... avec une délicatesse bien américaine.

Quel qu’en soit le résultat final, nous aurons en plus à en
payer la
note, qui sera salée - et ni l’indépendance européenne ni l’euro ne s’en
relèveront de si tôt. Cette guerre va contribuer à nous enfoncer, nous
tous, dans une crise économique inextricable, et à étendre le chômage
comme une tache d’huile. L’expérience a prouvé qu’à chaque fois que
cela se produit, l’ultime ressource du capitalisme est une «bonne
guerre» d’extermination pour rétablir l’équilibre démographique et
économique en faveur du plus fort, militairement. Cette fois, celui à
qui
profitera le crime est parfaitement à l’abri, outre-Atlantique, des
retombées écologiques du cataclysme qu’il déclanche

Même si les Français acceptent avec insouciance de ruiner un peu
plus leur économie pour aider le Pentagone à détruire le peuple
yougoslave (coupable de non-alignement sur les USA sous le président
Milosevic comme hier il l’était de non-alignement sur l’URSS, sous le
maréchal Tito) et surtout pour installer leurs prochaines bases contre
la
Russie - nous autres chrétiens ne pouvons pas rester indifférents à la
souffrance de nos frères orthodoxes serbes. Parce que sous prétexte de
diaboliser des chefs d’états qui gênent le Pentagone - en Irak, en
Yougoslavie ou ailleurs: les cibles ne lui manqueront jamais ! - c’est
toujours leurs peuples dont on écrase l’économie, qu’on affame, et que
le Pentagone nous envoie massacrer. Nous devons absolument
combattre ces crimes.

Il faut arrêter immédiatement la guerre
(avril
1999)


Éliazar MARIO-VINCENT pour: «Forum Européen des Orthodoxes» - 6 rue
de
l’Adour - F-65140 TOSTAT




trois notes complémentaires





I - AU SUJET DE L’U.C.K. ET DES
PRÉTENDUS «KOSOVARS»


L’UCK n’a été organisée officiellement qu’il y a moins de deux
ans, à
partir de bandes rivales (implantées des deux côtés de la
frontière-passoire
avec l’Albanie) qui mettaient le Kosovo en coupe réglée depuis une
quinzaine d’années au moins, dans une situation de violence qui rappelle
singulièrement celle de la Corse sous le FLNC. Ces bandes se sont
notamment assuré depuis plus de vingt ans le monopole de la «blanche»,
qui transite par l’Albanie et l’Italie proches. Leur trésor de guerre,
est placé
en Suisse; il provient essentiellement de la drogue et du trafic
d’armes.
Nos média, qui les choient, ignorent volontairement ces réalités.
Leurs buts de guerre, à eux, sont évidents. Sans même parler du
tenace projet d’une «Grande Albanie» qui engloberait la Macédoine et
ferait jonction avec la Turquie d’Europe, une partition du Kosovo leur
garantirait la possession d’un état minuscule, certes, mais bien à eux
et
dont ils assureraient la police eux-mêmes. Ce Kosovo «kosovar»
pourrait
devenir le triangle d’or de l’Europe. Il n’y a que deux ans qu’on
accorde aux
albanophones le statut de « peuplekosovar»: chacun sait qu’il y a
toujours
eu en réalité quatre ethnies principales, et qu’elles ont toujours vécu
ensemble (sans difficultés majeures) dans cette petite province
yougoslave:
Serbes, Rroms, Squiptars («Albanais»), et Bulgares.
Une victoire de l’U.C.K. permettrait aux Squiptars de dominer
les autres
peuples de la région en toute impunité, après élimination des Serbes
jugés
trop irréductibles, et sous couverture de l’OTAN. Il est notoire que les
USA
n’éprouvent aucune gêne à couvrir des situations similaires dans de
nombreux pays d’Amérique Latine. Quand ils ne les ont pas organisées
eux-
mêmes, ils en tirent les ficelles.
Déjà, leur opposition initiale à Fidel Castro avait été causée à
l’époque
par sa volonté affirmée de mettre fin à la dictature de la drogue et de
la
prostitution à Cuba, fief du célèbre mafieux Batista - qui était loin
d’être le
seul «dictateur» de cette espèce à être protégé par Washington.
L’espèce
n’est du reste pas en voie de disparition, elle rapporte trop et
intéresse trop
le Pentagone.






II - CAPITALISME DE GUERRE ET GUERRE DU
CAPITALISME

La propagande de guerre fait rage des deux côtés. Nos vertueux
média
(rangés en ordre de bataille du côté de l’OTAN) «révèlent» les
intérêts
«mafieux» de la famille Milosevic dans diverses sociétés
d’import-export,
dans les mines d’or, etc Il est de bonne guerre que ces «informations»
leur soient fournies par les milieux du renseignement américains. Les
mêmes média trouventpar contre un infantilisme agressif à la propagande
serbe, qui s’est permis d’assimiler l’agression US-OTAN à l’agression
nazie
de 1941 et d’attaquer «grossièrement» la vie privée des dirigeants
ennemis. Elle... Enfin, ils ne tarissent pas d’émerveillement sur les
milliers
de tonnes de dons «pour les Kosovars» apportés à la Poste par des
milliers de petites gens, en France.

Pas plus que l’habit ne fait le moine, rien de tout cela ne peut
changer
les faits réels: l’OTAN prépare l’opinion publique à approuver
l’invasion d’un pays souverain, mais pauvre, par «l’Alliance» des
pays riches (ils n’osent tout de même pas reprendre l’ancien titre de
«Sainte Alliance») désormais placés sous statut colonial par l’Empire
US.
Et chaque tonne de vivres donnée généreusement par des particuliers
économise une partie du budget de guerre de l’OTAN qui, sinon, serait
bien
obligée de nourrir elle-même ses réfugiés sur son budget. Politiquement,
ce
budget n’est pas extensible à l’infini, car au-delà d’un plafond donné
d’augmentation des impôts, les peuples de «l’Alliance»
militaro-industrielle
perdraient confiance et refuseraient de suivre plus longtemps les USA.

Chaque économie réalisée par les gouvernements «alliés» qui
ont
lancé cette guerre est donc nécessaire pour produire de nouveaux
missiles,
de nouveaux armements. Et ce, grâce au bon cœur des plus pauvres, qui
sont comme toujours les plus influençables! Les USA font exploser chaque
jour des dizaines de millions de dollars d’un armement désormais périmé:
ces missiles, ces avions seraient obsolètes en cas de guerre contre une
grande puissance. Or il en reste une, l’ex-URSS, malgré le chaos où l’a
plongée l’invasion masquée du capitalisme: la Russie est encore l’ennemi
potentiel. Ruiner la Serbie, lui imposer demain des forces d’occupation
sous commandement américain, c’est compléter la chaîne des bases
militaires de l’OTAN autour d’une Russie dont rien n’est encore parvenu
à
débander l’armée, restée solide et moderne contre toute attente, même
mise en demi-solde! En attendant, cet armement «démodé» accomplit sa
mission: tuer, mutiler, détruire l’outil de travail de centaines de
milliers de
travailleurs, nos frères. Et les USA nous feront payer au prix fort, à
nous les
contribuables«alliés», cette liquidation de leurs vieux stocks de
mort et
leur remplacement par des armes plus sophistiquées.

Triple bénéfice: Clinton améliore ainsi son image auprès des
contribuables américains et sera réélu, le Pentagone modernise son
armement à moindres frais (la France fait de même quand elle vend des
armes aux dictateurs du Tiers-Monde pour exterminer leurs rebelles
désarmés), les USA font monter en Bourse les actions de leurs grandes
sociétés contre leurs concurrents. L’effet immédiat est de pomper nos
finances publiques, ce qui obligera les gouvernements européens à
réduire
encore leurs budgets civils, d’assistance, d’éducation, de santé etc...
et
augmentera nos impôts destinés à financer le surarmement USA, et à
relancer l’économie américaine. L’Euro tant vanté sera mis au pas et le
Dollar revalorisé - ce qui accentuera notre crise et notre chômage.
Par le jeu des vases communicants, la crise basculée sur
l’Europe
enrichira encore le pays déjà le plus riche du monde, et augmentera les
moyens militaro-financiers qui lui sont nécessaires pour asseoir son
empire
sur les nations appauvries et vassalisées de la planète. Demain, les USA
seront plus encore que depuis ces cinquante dernières années les «super
gendarmes» capitalistes du monde. La question peut se poser:
mettront-ils
le feu à nos paillotesaussi ?

Marx a depuis plus d’un siècle analysé dans tous ses détails ce
processus du capitalisme avancé. Sans refaire ici son analyse, regardons
enfin la réalité de cette guerre «humanitaire» à notre niveau, celui
des
travailleurs que nous sommes: cela annonce pour nous plus de misère et
moins de partage des richesses produites par notre travail. Plus de sang
versé, plus de charges, moins de social.
Après un mois de guerre «humanitaire», le bilan de l’O.T.A.N.
était
déjà de plus de 1000 morts et plusieurs milliers de blessés ou
d’infirmes à
vie. Les usines, les raffineries, les centrales sont visées
méthodiquement.
Les «Alliés» détruisent systématiquement les ponts, pour accentuer
l’effondrement de l’économie et des conditions de vie du peuple
yougoslave.
C’est déjà près d’un million de travailleurs (toutes ethnies confondues)
qui
vont être jetés au chômage et à la misère pour des années.
Les stratèges de l’O.T.A.N. le savent, et ils le veulent. Ils
réalisent
méthodiquement leur plan.

Tout le reste: humanitarisme, beaux sentiments, patriotisme,
démocratie,faire reculer la barbarie, voler au secours des réfugiés
etc...
n’est que slogans publicitaires pour cacher la vérité: le capitalisme
est
impitoyable pour les peuples pauvres, le capitalisme est une bête de
proie
qui s’accouple tout naturellement avec ses semblables: fascismes,
racismes, militarismes de tout poil - et qui le fait contre les
«civils», les
travailleurs, les «peuples inférieurs», c’est à dire contre nous, leur
gibier
préféré. Le capitalisme porte en ses flancs la guerre comme la nuée
porte l’orage (Jean Jaurès).

Il est donc normal que le capitalisme mondial (c’est à dire,
schématiquement: les USA qui en sont devenus les seuls maîtres et les
grands régulateurs depuis Bretton Wood... un «accord» où la
capitulation
de l’indépendance monétaire des pays «alliés» n’a pu être signée que
sous la pression d’une autre guerre, soit dit en passant!) fasse tout
pour
attiser les conflits entre Serbes et Croates ou entre Serbes et
Squiptars.
Tout fait ventre: tout ce qui fait monter les bénéfices et renforce les
armées.
Seulement nous ne sommes pas capitalistes: nous sommes les
victimes désignées du Capitalisme. Ce n’est pas la même chose. On nous
berce d’illusions, et au terme de ce bourrage de crâne on nous fera
exactement ce que nous faisons en ce moment aux malheureux peuples de
la République Fédérale de Yougoslavie - chaque fois que cela sera utile
pour augmenter le chiffre d’affaire des grands groupes internationaux et
faire
fructifier leurs opérations boursières, chaque fois nous serons bons.
Les crimes auxquels on nous fait participer contre nos frères
les
travailleurs serbes, comme contre nos frères les émigrés du Kosovo (mais
aussi les Kurdes, les Palestiniens, les Irakiens, les Soudanais, etc...)
ont
pour effets secondaires - collatéraux, comme ils disent! - de les priver
pour
des années de leurs derniers moyens d’existence, par la destruction
voulue
de toutes leurs usines. Comme en Irak... Nous savons ce qui est arrivé
déjà en Russie: les travailleurs restent maintenant des mois sans
toucher le
moindre salaire, les retraités ne touchent plus leurs pensions et n’ont
plus
d’assistance médicale gratuite; les plus faibles meurent de froid, de
faim,
ou se suicident. C’est le rêve béni de tout capitaliste! car à ce régime
là,
plus de lois sociales non plus pour gêner les requins dans leur course à
l’enrichissement - en faisant crever leurs esclaves bien plus durement
encore qu’au temps des Tsars, des pogroms, de ces knoutages à mort que
relatait avec horreur le Dostoïevski de la Maison des Morts! Le knout,
aujourd’hui, tombe du ciel sur nos frères serbes - de cinq mille mètres
de
haut. Ils en meurent. A qui le tour demain?

Civils, travailleurs et contribuables - c’est à dire exploités
et agneaux de
boucherie à la fois - nous n’avons rien à voir dans cette guerre. Nous y
perdrons nos dernières libertés, avant d’y perdre à notre tour notre
travail et
notre vie. On croit donner sa vie pour la Patrie - et on se fait tuer
pour
des industriels (Anatole France). Le bourrage de crâne sentimental
actuel
dans tous nos média (mobilisés sous commandement américain) a pour
finalité de nous le faire accepter: 72 % de citoyens français acceptent
déjà
les bombardements de civils! 65% soutiendraient une invasion terrestre
de
ce pays ami!
Chacun de nous doit s’opposer totalement à cette guerre, à toute
guerre, par tous les moyens. Il n’y a jamais eu de «guerre sainte», ni
de
«guerre juste»: le sort des humbles à toujours été pire pendant et
après
une guerre, et la puissance de leurs maîtres en est sortie à chaque fois
accrue, mieux armée, plus impitoyable. Toute guerre est financière,
suscitée par les appétits du capitalisme. On voit la Bourse flamber et
crever
le plafond des super-bénéfices à chaque nouveau désastre qui frappe les
êtres humains. La guerre n’a qu’un but: augmenter la suprématie des
puissances d’argent, l’arrogance des violents, et la faiblesse des plus
pauvres. C’est aussi vrai pour les peuples pauvres qui gênent les
puissants,
comme les Serbes, que pour chacun de nous: nous sommes tous des
gêneurs en sursis.




III - DOCTEUR KOUCHNER… OU DOCTEUR
SCHACHT?

Le «Monde» du 5-6 septembre 1999 nous apprend page 4
une
bien satisfaisante nouvelle. Le célèbre docteur Bernard Kouchner vient
d’octroyer au peuple kosovar sa monnaie «nationale»: le
deutschmark. Acte régalien s’il en est.

Les autres monnaies ne seront «pas vraiment
interdites», mais
l’organisation de ce grand ami des droits de l’homme (et par paraphrase
sans doute, des droits des peuples?) a décidé avec sagesse (et
unilatéralement) que «les personnes qui insisteront pour payer avec des
dinars yougoslaves devront acquitter une taxe supplémentaire».

Comme dirait n’importe quel autre diplomate de l’ONU, le
Kosovo est toujours une province de la République Fédérale de
Yougoslavie, et le dinar est toujours la monnaie officielle de ce pays
souverain. Mais «notre» Dr Kouchner fait l’Histoire. Ave Caesar!

Après avoir élevé les résidus des milices «albanaises»
du
Kosovo au rang de police nationale, et avoir établi aux frontières du
Kosovo des droits de douane au bénéfice exclusif des Kosovars
«albanais»11 Les Kosovars ou habitants du Kosovo sont composés de cinq
groupes ethniques différents. Au moins. Ils ne sont donc ni albanais, ni
indépendants pour le moment, mais Yougoslaves. Cela n’empêche pas la
télévision française de nous montrer complaisamment à chaque reportage
des
municipalités UCK délibérant sous le drapeau national de l’Albanie.
Comme diraient «nos Alliés»: on n’est pas au Timor oriental, que
diable! Et les mêmes médias taisent soigneusement le fait que l’UCK
massacre aussi bien les Roms (éternelles victimes de tous les racismes)
que les Serbes: il
y a donc bien une volonté de «purifier ethniquement» le Kosovo de tout
ce qui gênerait la future «Grande Albanie»., le Dr Kouchner fait
avancer d’un nouveau pas de géant sa
Weltanschaung personnelle pour l’avenir des Balkans. Les visiteurs
nazis du camp d’extermination de Jasenovac n’auraient pas fait mieux, si
on leur en avait laissé le temps: leur ministre des Finances, le Dr
Schacht, n’avait-il pas donné au Mark sa «puissance» de future
monnaie de l’Europa ?

Question subsidiaire: «nos Alliés» de l’OTAN
auraient-ils cessé
d’avoir confiance, eux, en l’avenir de cet Euro dont on nous assure
chaque jour (à nous, en France…) qu’il est seul capable de garantir la
concorde entre les peuples, dans une Europe enfin débarrassée de ses
discordes financières et de ses monnaies nationales?



Éliazar MARIO-VINCENT pour: «Forum Européen des Orthodoxes» - 6 rue
de
l’Adour - F-65140 TOSTAT

"Eliazar" <eliazar@...>


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Date: Thu, 9 Mar 2000 16:18:25 -0000


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