Le Comité de surveillance OTAN, le Mouvement Chrétien pour la Paix et VREDE

 organisent une conférence sur le thème

KOSOVO 2006 :


Indépendant et multiethnique ? 

le 15 mai 2006 à 20 heures

à l'Espace XE, 39 rue Mercelis à Ixelles 

Sept ans après les bombardements de l'OTAN et sa mise sous protectorat, où en est aujourd'hui le Kosovo, alors qu'il semble être à la veille de son indépendance ? En particulier, où en sont l'instauration de la démocratie, le respect des droits humains, le retour des réfugiés et la multiethnicité, que les puissances occidentales s'étaient engagées à promouvoir et développer dans la province d'où étaient chassées l'administration et les forces de sécurité serbes et yougoslaves ?

Une soirée d'information et de débat exceptionnelle, avec la participation de :

  • Marek Nowicki, ombudsman officiel du Kosovo de 2000 à 2005, sur le respect des droits de l'homme et des minorités au Kosovo
  • Jean Toschi Marazzani-Visconti, journaliste italienne, sur le rôle des médias occidentaux durant la guerre du Kosovo
  • Frédéric Saillot, journaliste français, sur la situation actuelle au Kosovo et les pourparlers pour le « statut final »

P.A.F. : 3 euros

Accès STIB : bus 54 et 71, trams 93 et 94

Plus d'infos :

•  téléphone : 02 511 63 10 ou 02 734 79 82
•  courriel : info@... ou mcp.belgium@...


Kosovo 2006 : l'indépendance, prime au nettoyage ethnique ?

Il y a sept ans, les forces de l'OTAN bombardaient la Serbie et le Monténégro, sous prétexte de prévention d'un génocide au Kosovo, puis prenaient le contrôle militaire de la province, laissant les affaires civiles à une mission de l'ONU. Si 800.000 réfugiés albanophones – déplacés pendant les bombardements – rentraient rapidement dans leurs foyers, plus de 300.000 Serbes, Roms et autres membres de minorités kosovares quittaient les leurs, chassés par une campagne de terreur accomplie sous les yeux des forces de l'OTAN et de la police de l'ONU. Ceux-ci continuent à vivre loin de chez eux, surtout en Serbie, mais également en Europe occidentale où tentent de trouver l'asile de nombreux Roms.

Pour trouver une solution à long terme au problème du statut du Kosovo, dont la majorité albanophone réclame l'indépendance, mais qui reste une province de Serbie, l'ONU décida en 2001 d'appliquer la méthode des « normes avant le statut ». Un ensemble de normes relatives au respect des droits de l'homme et des minorités et à la bonne gouvernance devait être appliqué avant qu'on ne discute du statut futur de la province. En 2005, un envoyé spécial de l'ONU, après une enquête approfondie, constata que ces normes n'étaient nullement mises en œuvre, notamment au niveau des droits des minorités, totalement bafoués. Pourtant, il recommandait que commencent sans tarder des négociations pour déterminer le fameux statut du Kosovo, comme le souhaitaient d'ailleurs les puissances occidentales.

C'est ainsi qu'actuellement se tiennent à Vienne des négociations entre Belgrade et Pristina. Les jeux semblent cependant déjà faits, si l'on en juge les déclarations des responsables occidentaux, et même de l'envoyé de l'ONU qui dirige les pourparlers, le Finlandais Ahtisaari : la seule issue imaginable serait l'indépendance, une indépendance conditionnée au maintien de troupes de l'ONU et au passage de l'administration dans les mains de l'Union européenne. Le seul détail qui reste à négocier est le degré de décentralisation dont disposeront les dernières enclaves serbes.

En outre, c'est un Kosovo gangrené par une corruption généralisée et sous la coupe du crime organisé, qui s'apprête à accéder à une indépendance formelle. Cela règlera-t-il tous les maux dont souffre cette société, comme l'affirment les leaders albano-kosovars ? Ou bien, cela entérinera-t-il le nettoyage ethnique, comme le craignent les représentants des minorités ?

Les orateurs

Marek Antoni Nowicki :

un témoin exceptionnel

Avocat, proche du mouvement Solidarité dans la Pologne des années 80, actif depuis plus de vingt ans dans le domaine des droits humains, dans son pays et au sein de diverses organisations internationales, Marek Antoni Nowicki a été nommé Ombudsperson (médiateur) international pour le Kosovo le 11 juillet 2000, fonction qu'il a exercée jusqu'à l'abolition du poste le 31 décembre 2005.

Après plus de cinq ans dans ce territoire administré par l'ONU et occupé par les armées de l'OTAN, Marek Nowicki a été confronté à des milliers de plaintes de citoyens du Kosovo. Nul autre que lui ne connaît aussi bien les multiples violations des droits humains dont se rendent responsables le crime organisé, une administration corrompue et les tenants d'un territoire « ethniquement pur », ainsi que l'impunité dont ils jouissent de la part d'un système judiciaire inféodé aux impératifs mafieux et claniques. En particulier, Marek Nowicki est apparu comme le dernier recours des diverses minorités – Serbes, Roms, Bosniaques, etc. – soumises à de multiples exactions et discriminations depuis la prise en charge du territoire par la communauté internationale.

Alors que sont en cours des négociations sur le statut futur du Kosovo, ce témoin exceptionnel livrera ses observations sur la situation actuelle dans cette entité et sur les problèmes rencontrés dans la mise en œuvre des normes d'un état de droit, tel que demandé par les puissances occidentales en contrepartie d'une probable indépendance.

 

Jean Toschi Marazzani-Visconti :

la bataille de l'information

Originaire de Milan, Jean Toschi Marazzani-Visconti y a développé des fonctions de création d'événements. En 1992, le hasard se charge de l'initier aux événements balkaniques. Elle collabore à l'organisation du voyage du Prix Nobel pour la Paix, Elie Wiesel, en Yougoslavie et en Bosnie. Par la suite, elle parcourra les fronts de la guerre à plusieurs reprises. Elle était à Belgrade pendant les bombardements. Ces expériences lui ont permis de coudoyer les personnages clés du monde politique et d'être le témoin de nombreux événements essentiels.

En 1993, elle commence sa collaboration avec le quotidien Il Manifesto et les magazines liMes, Avvenimenti, Maiz, Alternative Europa dans les pages consacrées à la politique étrangère et à la culture. Elle est aussi coauteur de Le temps du réveil (L'âge d'Homme, 1993) et auteur de Voyage dans la folie d'une guerre (Europublic, 1994) et d'une comédie, Un répondeur téléphonique comme amant. Elle a aussi traduit en italien Les fils d'Abraham de Marek Halter (Sugarco, Milan) et Monopoly de Michel Collon (EPO, Bruxelles).

Jean Toschi vient de publier Il Corridoio (Le corridor) qui retrace les épisodes de la guerre en ex-Yougoslavie de 1992 à 1994 et a été écrit “par la nécessité de présenter les événements yougoslaves sous un angle de vérité qui a été soigneusement occulté”.
C'est dans cet esprit qu'elle prendra la parole à Bruxelles, afin de dénoncer – exemples à l'appui – la désinformation qui a caractérisé le traitement médiatique des guerres yougoslaves, et celle du Kosovo, en particulier.




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