Le Président Slobodan Milosevic est mort. Il a travaillé jusqu'à l'épuisement de ses forces physiques afin que les greffiers serviles du TPI n'écrivent pas l'Histoire de l'ex-Yougoslavie. Nous avons eu le privilège et l'honneur de le rencontrer longuement dans sa cellule au cours de l'année 2005. En arrivant pour la première fois au centre de détention de Scheveningen, nous n'avions pas de sentiment particulier à l'égard de cet homme que nous n'avions jamais rencontré auparavant, mais à la fin de notre témoignage nous éprouvions pour lui de l'amitié et même, disons le clairement, de l'affection.
A l'heure où les hypothèses sur sa mort vont bon train, nous voudrions souligner des faits, évidents et objectifs, qui ont incontestablement aggravé sont état de santé. Slobodan Milosevic ne demandait pour lui-même que deux choses. D'abord, le droit de voir sa famille. Ensuite, le droit de bénéficier d'un traitement médical conforme aux données actuelles de la science. Ces deux droits fondamentaux lui ont été refusés par des individus dont l'hypocrisie n'a d'égale que la bassesse d'âme. Il y a quelques mois, Slobodan Milosevic nous avait demandé de relire une lettre qu'il venait de rédiger en français à l'intention de Javier Solana. Il nous priait de corriger d'éventuelles erreurs de style dans une langue "diplomatique" qu'il ne maîtrisait pas. Nous ne pensons pas trahir un secret en publiant cette lettre dans B. I.
La voici : "Monsieur Solana. Vous savez bien que je dirigeais mon pays et ses forces armées au moment où vous avez déclenché les frappes contre la Yougoslavie et vous n'ignorez pas qu'à présent je me trouve dans votre prison de Scheveningen. La différence fondamentale entre ma personne et les autres détenus qui m'entourent ne réside pas seulement dans le fait que je suis le seul chef d'Etat emprisonné ici mais également dans le fait que je suis la seule personne qui se voit privée de la possibilité de voir sa famille. Je vous décris ma situation car je ne suis pas sûr que vous soyez informé des conditions de ma détention et je ne peux imaginer qu'un homme digne de respect puisse se rendre responsable d'une telle vilénie. Les mesures de rétorsion à l'encontre de l'épouse et des enfants d'un adversaire sont indignes d'un homme d'honneur. Au regard des hautes fonctions qui furent les vôtres et qui sont également les vôtres aujourd'hui, je ne peux douter que vous prendrez les mesures nécessaires afin que les membres de ma famille puissent se rendre et séjourner librement aux Pays-Bas pour me rendre visite. Slobodan Milosevic."
Force est de constater que Javier Solana a cautionné cette vilenie et a révélé, une fois de plus à cette occasion, sa grande carence d'âme. Il est certain que le stress provoqué par la privation de tout contact familial depuis plus de quatre ans a joué un rôle délétère dans l'évolution de son affection cardiovasculaire.
Vers la fin de l'année 2005, alors que son état de santé se dégradait, Slobodan Milosevic nous avait demandé de rechercher un spécialiste français de cardiologie qui accepterait de l'examiner dans sa prison car il n'avait aucune confiance dans les médecins assignés d'office par l'autorité pénitentiaire.
Madame le professeur Florence Leclercq, chef de service de cardiologie au CHU de Montpellier, accepta généreusement de se rendre à La Haye en compagnie d'un cardiologue serbe et d'une cardiologue russe. Leur rapport d'expertise concluait à la nécessité d'un repos, d'une adaptation du traitement et d'un certain nombre d'examens complémentaires. Ils n'ont pas été entendus. Peu après l'annonce du décès de Slobodan Milosevic, le professeur Florence Leclercq nous a adressé un message précisant : "Je suis triste que les examens que nous avions demandés n'aient pas été réalisés".
Concernant la "théorie de la Rifampicine", il convient de souligner que la pathologie cardiovasculaire dont souffrait Slobodan Milosevic ne constituait ni une contre-indication absolue ni même une contre-indication relative à la prise de cet antibiotique. La Rifampicine, en cas de prise répétée, est seulement capable de diminuer l'efficacité de certains traitements par un mécanisme d'induction enzymatique, en modifiant en particulier le métabolisme hépatique. Il est donc stupide de prétendre qu'une prise de Rifampicine puisse être responsable d'une mort subite assimilable à une forme de suicide. La thèse du suicide peut être écartée sans l'ombre d'un doute. Il est clair que le décès brutal de Slobodan Milosevic n'aurait jamais pu être mis sur le compte de l'évolution normale et prévisible de sa pathologie cardiovasculaire si cette dernière avait été correctement prise en charge. Il s'agit donc d'un "assassinat judiciaire" provoqué par des conditions de détention inhumaines et des soins médicaux approximatifs et inadaptés, "consentis" par des médecins aux ordres de l'autorité pénitentiaire.
Slobodan Milosevic a porté sur ses épaules, jusqu'à l'épuisement, les charges de tout son peuple, accumulées sadiquement par Madame Carla Del Ponte. Jamais un chef d'Etat ne s'est montré aussi digne de sa fonction que le Président Milosevic dans les geôles du TPI. Ceux-là même qui lui refusent aujourd'hui des "funérailles nationales" ont depuis bien longtemps oublié le sens du mot "nation", pour le plus grand malheur de la Serbie. Mais ses amis, et Dieu sait qu'ils sont nombreux, viendront se recueillir sur sa tombe dans son village natal de Pozarevac, avec le profond respect et toute l'affection qu'il mérite. Et nous sommes fiers d'en faire partie à jamais.
Patrick BARRIOT, médecin colonel, chargé de cours dans plusieurs facultés dont celle de Montpellier, et Eve CREPIN, qui prépare un doctorat d'histoire sur les Serbes de Krajina, tous deux anciens casques bleus en Yougoslavie. Et auteurs de trois livres publiés aux éd. de l'Age d'homme.
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Italia – Roma, 27 agosto 2006
All’ attenzione dell’ Illustre Segretario Generale dell’ ONU,
Signor Kofi Annan
Onorato Segretario Generale,
pur consapevoli ch’ Ella è chiamata a dare la sua attenzione e la Sua opera ai gravissimi problemi che coinvolgono popoli e paesi di questo nostro pianeta, ci rivolgiamo a Lei, certi che l’ appello di noi Partigiani nella lotta di Resistenza contro il nazifascismo, non le sarà indifferente.
Come Ella ben conosce, abbiamo lottato contro le ingiustizie, contro il razzismo, nel nome della Pace e della collaborazione tra i singoli dei divrsi continenti e nel rispetto delle diverse realtà statali.
Sono le ingiustizie, Signor Presidente,che ancora oggi sollevano la nostra militante indignazione!
Vogliamo parlare del Presidente jugoslavo Slobodan Milosevic Non vogliamo commentare qui, il suo arresto in quanto, in quel tribunale definito ICTY, se questa prassi si doveva seguire, ben altri capi di Stato avrebbero dovuto e dovrebbero rispondere di massacri, di genocidi di aggressioni a popoli inermi, di inquinamenti, di rovina dei mari ed altro.
Noi chiediamo il Suo autorevole intervento affinché chi di dovere sia chiamato a rispondere di OMISSIONE DI SOCCORSO per la quale si è causata la morte prematura ed evitabile di Slobodan Milosevic.
Questo è un omicidio, Signor Segretario Generale e noi ci riserviamo di costituirci parte civile contro gi assassini in oggetto. Non ci si può e non ci si deve sottrarre a far luce su questa grave pratica, relativa all’ omissione di soccorso, sancita come reato in tutti i codici civili, penali e morali del mondo. Pensiamo che la famiglia Milosevic e i milioni di cittadini in Jugoslavia, in Serbia e nel resto del mondo che lo hanno stimato e compianto, debbano fruire almeno di un atto di onesta chiarificazione e di appropriata condanna.
Nel ringraziare, restiamo fiduciosi di un Suo giusto e necessario intervento. Cordialmente salutiamo
per ICDSM-Italia il Presidente
Miriam Pellegrini Ferri