Dear friends,

This article (28.000 signs) “Nato syndrome: weapons, profits and lies”
contains:

- a summary for a large public of the D.U. case. Based on a very good
new French book “La sale guerre propre” (The dirty clean war) by
Christine Abdelkrim-Delanne. She made investigation in France since 1996
and helped organize the French soldiers in the association Avigolfe. Her
revelations forced minister Alain Richard to many "turns".
- revelations about the production and use of D.U. by France
- how French army tried to make silence about its dead and sick soldiers

- the story of those who engaged this struggle
- criticism against Belgian officials
- relations with the other “medialies” of the Nato
- what we should demand to make justice
- useful books, videos and sites

-- Michel Collon

1. English, Spanish and Italian versions should be available soon.
2. We send it not in attachment. If you want you may receive a word
version.
3. For publication, please contact author: michel.collon@...

Le "Syndrome de l’Otan" : armes, profits et mensonges

Qui cache depuis dix ans les dangers de l’uranium appauvri et pour quels
intérêts?
Après des années de souffrances, des soldats belges déposent plainte
contre leur gouvernement. Mais pourquoi l’Otan cache-t-elle la vérité
depuis dix ans? Si le scandale de l’uranium éclate enfin, c’est grâce à
la lutte acharnée menée depuis dix ans - aux USA, puis en
Grande-Bretagne et en France - par des associations de soldats victimes
et par une poignée de scientifiques et de militants courageux. Dont
Christine Abdelkrim-Delanne qui vient de publier La Sale Guerre propre .
Historique de ce combat.
MICHEL COLLON

26.000 soldats US souffrent
de "maladies inconnues"

"J’ai été blessé le 26 février 1991 par un “tir ami” impliquant des
munitions à l’uranium appauvri, raconte Jerry Wheat (3ème division
blindée US dans le Golfe). En octobre, j’ai ressenti des douleurs
abdominales violentes. J’ai quitté l’armée. J’ai envisagé de me suicider
car il n’y avait aucune réponse et aucun traitement. On m’a dit que ma
maladie n’était pas réelle, que c’était dans ma tête. Notre gouvernement
devrait arrêter d’utiliser l’uranium appauvri. S’il ne le fait pas,
qu’il assure au moins le suivi médical de ceux qui en ont besoin.
Souvenez-vous, ce triste héritage des fautes du gouvernement n’est pas
nouveau. Il y a environ 50 ans, des Vétérans ont été utilisés comme
cobayes humains pour les essais nucléaires. Puis le gouvernement a testé
le LSD sur d’autres. Puis ils ont utilisé l’agent orange au Vietnam."
Au retour de la guerre du Golfe, en 1991, de nombreux soldats
américains et britanniques constatent certains troubles: cancers,
maladies des poumons et de la peau, lésions cérébrales. Et malformations
monstrueuses chez des enfants nouveaux-nés.
On observe les mêmes pathologies dans la population irakienne, constate
le professeur Selma Al Taha, directeur d’un laboratoire de génétique:
"Depuis la guerre, nous enregistrons une augmentation importante de
malformations congénitales: hydrocéphalies (ndlr: gonflement du
cerveau), encéphalites, spina-bifida (ndlr: fermeture incomplète des os
de la colonne, privant la moëlle épinière de protection), mais aussi
malformations monstrueuses des bras et des jambes, absence de cœur et de
tête."
Son collègue Al Askri, spécialiste en médecine nucléaire, souligne "une
forte augmentation des problèmes de thyroïde et des cancers. Nous voyons
quotidiennement environ cinquante patients présentant un cancer." C’est
dans le sud, foyer intense de la guerre qu’on trouve le plus fort taux
de leucémie des enfants.
Une enquête scientifique approfondie et indépendante est indispensable
Les symptômes du "syndrome de la guerre du Golfe" étant très divers,
plusieurs causes possibles ont été avancées au fil des années: uranium
appauvri, vaccins imposés aux soldats, pesticides, bombardement d’usines
chimiques… Complexe, la question nécessiterait une recherche
scientifique approfondie et coûteuse. Les Etats-Unis et l’Otan nient
tout lien avec l’uranium appauvri ou toute faute de leur part. Mais
c’est justement leur refus d’entreprendre cette recherche scientifique
qui leur a permis de nier le syndrome du Golfe depuis dix ans.
Pourtant, l’armée américaine a dû reconnaître récemment que 132.749
anciens combattants étaient "inaptes au service" dont 20% atteints de
"maladies inconnues". Mais elle rejette toutes les études notamment du
très officiel département des Vétérans ou du centre de recherche des
forces navales de San Diego, et s’obstine à prétendre qu’il s’agit de
"victimes du stress de guerre".



Qui ne cherche rien, ne trouve rien

Malgré l’obstruction systématique de l’armée US, la vérité va faire
lentement son chemin… Le 7 mai 1991, le professeur allemand Sigwart
Gunther découvre des débris de projectiles de formes et de poids
bizarres sur l’autoroute, dans le désert irakien. "J’ai vu des enfants
jouer avec ça. J’ai appris qu’une petite fille qui en possédait était
morte de leucémie." Quatre instituts allemands différents y découvrent
une radioactivité énorme. La police saisit et fait disparaître le
projectile, mais ne peut empêcher Gunther de sonner l’alerte. Peu
entendue, hélas.
En 1992, une étude du Bureau d’évaluation technologique du Congrès US,
constate que, sur 148 tués officiellement reconnus, 34 l’ont été par des
"tirs amis". Et conclut: "Impossible de prévoir le nombre de décès
ultérieurs parmi les soldats portant des éclats d’uranium appauvri dans
leur corps".
Serait-ce pour cela que l’armée US aurait, après la guerre, ramené en
secret aux USA des matériels américains et irakiens contaminés? En tout
cas, en janvier 92, sous la pression des associations de vétérans, le
Bureau d’investigation du Congrès américain lance une enquête. Et en
mars, le service de santé de l’armée recommande d’identifier les soldats
portant des éclats dans leur corps "pour observer et cataloguer les
signes de toxicité rénale chronique et de cancer". Mais pendant cinq
ans, le nombre de soldats contaminés ne sera jamais publié.
L’armée US en flagrant délit de mensonges répétés
Systématiquement, l’armée US cache les informations alarmantes. Ainsi,
cinq mois après la fin de la guerre, un incendie fait rage durant six
heures à la base US de Doha, près de Koweït City, détruisant 4 chars
Abrams, 660 obus de 120 mm et 9.720 de 25 mm, tous chargés en munitions
à l’uranium appauvri. 3.500 soldats sont présents et on détecte une
contamination supérieure aux normes admises. Une note précisant le
danger d’inhaler des particules n’est pas distribuée au personnel qui
nettoiera le hangar sans aucune protection, buvant même l’eau d’un
jerrycan proche. Mais à la fin de la journée, des officiers viennent
coller des étiquettes “radioactivité” sur les débris de munitions. Et
deux mois plus tard, les équipes chargées de décontaminer porteront
toutes des masques, gants et combinaisons de protection.
Pendant sept ans aussi, l’armée US refusera de révéler combien de
soldats ont été contaminés parmi les équipes chargées de réparer - sans
protection - les véhicules de combat endommagés par les “tirs amis”.
Depuis 1992, Vétérans et autorités US se sont livrés à une bataille de
chiffres. Jusqu’en mars 98, le Pentagone maintient que la contamination
à l’uranium ne concerne que 35 personnes. Mais des documents secrets
déclassifiés permettent au chercheur Dan Fahey d’obliger le Pentagone à
reconnaître publiquement son “erreur”: il y en aurait 113. Au moins.
La détermination des Vétérans a été l’élément décisif pour contrer la
mauvaise foi des autorités américaines qui, aujourd’hui encore, ne
cherchent qu’à gagner du temps et semer le doute. Ce que Fahey résume
ainsi: "Qui ne cherche rien, ne trouve rien".


Deux femmes admirables, Sara et Carol, ont lancé la résistance

Sara Flounders est cofondatrice de l’International Action Center, une
organisation présidée par Ramsey Clark (ex-ministre américain de la
Justice) qui lutte contre toutes les guerres impérialistes des
Etats-Unis: Vietnam, Grenade, Panama, Nicaragua, Libye, Somalie et bien
sûr la guerre du Golfe.
Dès 1992, Sara Flounders auditionne plus d’une centaine de soldats et
commence les premières recherches sur le lien avec l’uranium. En 1997,
dans son livre Metal of Dishonour (Le Métal de la honte), elle publie un
des premiers témoignages de Vétérans: "J’étais volontaire par
patriotisme, raconte Carol H. Picou, je voulais aider. Infirmière
militaire, j’étais dans le premier hôpital de campagne à entrer en Irak
(…) dans le désert irakien. Il y avait des munitions partout, des obus,
des bunkers soufflés, et notre unité médicale de 150 personnes a
traversé tout cela sans aucune protection. Nous étions sept femmes. Nous
sommes toutes malades. D’autres membres de l’unité sont morts. Les chars
(irakiens) étaient brûlés et les corps carbonisés. Je n’avais jamais vu
une chose pareille. J’ai arrêté mon véhicule et j’ai pris des photos.
J’étais très inquiète. Nous nous sommes dits: “C’est la route de
l’enfer.” On ne nous avait pas avertis de la contamination.
"Je ne pouvais plus contrôler mes intestins, ni mon sphincter"
En Irak, j’ai commencé à remarquer des taches noires sur ma peau. Je
sentais un changement en moi. Je ne pouvais plus contrôler mes
intestins, ni mon sphincter. Ils m’ont dit que c’était mécanique et que
je devrais faire des examens en rentrant. A mon retour, j’ai commencé à
poser des questions et j’ai eu peur pour ma carrière militaire. Un
“Vétéran atomique (ndlr: c’est ainsi que l’on nomme les 250.000 soldats
– chiffres américains officiels – irradiés durant les expériences
nucléaires américaines entre 1942 et 1963) m’a dit que j’étais
empoisonnée par l’uranium appauvri. Un médecin civil a diagnostiqué:
encéphalopathie due à l’exposition à une substance toxique, anomalies du
système immunitaire, etc.
L’armée n’a retenu pour mon invalidité que “l’incontinence urinaire et
intestinale d’origine inconnue“. On m’a licenciée, on m’a évidemment
supprimé mon assurance maladie militaire. En février 94, un contrôle a
révélé la présence d’uranium. Je suis allée à Washington et je me suis
publiquement exprimée. Aujourd’hui, j’ai un grave problème de mémoire.
J’ai une encéphalopathie d’origine toxique, une détérioration de la
thyroïde, une dégradation musculaire. Je souffre d’incontinence de la
vessie et des intestins et je ne peux pratiquement plus me servir de mes
mains et de mes pieds. Le bébé d’un membre de notre unité est né sans
oreilles, sans yeux et le cœur à droite."
Depuis lors, Carol a beaucoup témoigné à travers le monde. Son courage,
ainsi que l’action de Sara Flounders et de l’International Action Center
ont fait reculer le mur du silence.



Encore une histoire de fric?

A qui profite le crime? Qui a intérêt à ce qu’on emploie des tonnes
d’uranium appauvri?
En septembre, un colonel de l’armée yougoslave, chargé de l’enquête sur
les sites bombardés par l’Otan et de la protection des soldats, me
disait qu’il existe des métaux autant ou plus performants pour percer
les blindages que l’uranium appauvri. Mais l’employer permet de résoudre
l’épineux problème du traitement de ces déchets nucléaires (qui restent
radioactifs pendant des milliards d’années). L’industrie nucléaire
transformerait donc certains pays - et certains peuples - en poubelles
nucléaires.
N’étant pas expert, je ne peux juger des “mérites” des divers
composants possibles. Il serait important que des chercheurs honnêtes et
indépendants creusent cet aspect. Quand on voit employer des armes aussi
criminelles, ne faut-il pas chercher quels intérêts se cachent derrière?

La faute aux vaccins? A la pilule anti-sommeil? Ou au business?
Diverses hypothèses tentent d’expliquer le "syndrome du Golfe et des
Balkans"… Selon Pamela Asa, chercheur en biologie nucléaire, l’armée US
aurait clandestinement introduit une substance non autorisée, le
squalène, dans le cocktail de vaccins administrés à ses soldats.
Réaction? D’abord, l’armée US nie que ses laboratoires disposent de
squalène. Puis, elle admet son utilisation mais après la guerre. Enfin,
elle avoue l’avoir expérimenté avant la guerre, mais refuse d’ouvrir ses
archives. Or, une enquête du Congrès américain montre que le nombre de
vaccinés est septante fois supérieur aux chiffres officiels. Les soldats
auraient servi de cobayes pour des tests secrets.
Même accusation contre l’armée française. Ses comprimés de
pyridostigmine (prévention contre les gaz de combat) auraient été
imposés aux soldats sans autorisation légale, malgré leurs dangereux
effets secondaires. Aux USA, ce produit n’a toujours pas obtenu
l’autorisation de la Food and Drug Administration.
Autre suspect: le Canard enchaîné a découvert que "dans le plus grand
secret, l’état-major français a expérimenté une pilule anti-sommeil
alors interdite à la vente". 14.000 boîtes de Modafinil, acheminées sous
un faux nom en refusant de dire aux soldats ce qu’ils avalaient
(beaucoup refusèrent). Une telle pilule magique anti-fatigue promet
évidemment de juteux bénéfices. Mais la loi française interdit, sous
peine de prison, tout test pratiqué sans informer le sujet de la nature
du produit et des risques. L’armée française se serait-elle mise hors la
loi pour servir de gros intérêts financiers?
Le livre d’Abdelkrim examine encore divers suspects dont un pesticide.
Que conclure? D’abord, que la conspiration du silence, organisée par les
Etats-Unis et l’Otan, est responsable de cette incertitude qui exacerbe
l’angoisse des victimes. Deuxièmement, que les symptômes des soldats
occidentaux pourraient provenir de différents facteurs: uranium,
vaccins, médicaments spéciaux ou pollutions locales. Mais, dans chacun
de ces cas, ce livre démontre que les armées occidentales ont utilisé
des produits dangereux en cachant les risques. Elles s’accrochent donc à
la théorie des “malades dans leur têtes”, car toute enquête révélerait
des fautes gravissimes. Troisièmement, les populations d’Irak et des
Balkans n’ont pas reçu ces vaccins ou autres produits, c’est donc bien
l’uranium qui cause ces cancers et ces malformations monstrueuses, il
faut donc interdire sur le champ cette arme criminelle.


Ils savaient, et ils n’ont rien dit

Quatre mois avant la guerre du Golfe, l’état-major US diffuse des
“Consignes en cas d’accident de transport des munitions à l’uranium
appauvri”. Révélatrices:
"Si les emballages sont endommagés, ils doivent être remplacés avant de
poursuivre le transport. Un contrôle de contamination radioactive doit
être effectué. S’ils sont contaminés, ils doivent être décontaminés
selon les méthodes décrites au chapitre 7 …" On notera que ces mesures
strictes visent un accident de transport, même pas une explosion! Il y
avait donc bien un danger grave?
Bien sûr, et ils le savaient. Le 22 juillet 1990, le lieutenant-colonel
Ziehm avait écrit dans un rapport officiel: "Il y a eu et il continue
d’y avoir une inquiétude quant à l’impact de l’uranium appauvri sur
l’environnement. Si personne ne doute de l’efficacité de l’UA sur le
champ de bataille, ces munitions peuvent devenir politiquement
inacceptables et susceptibles d’être, en conséquence, retirées de
l’arsenal." ( p 202). C’est donc en parfaite connaissance et pour éviter
la protestation que les dirigeants militaires US ont organisé la
conspiration du silence!
Pourquoi a-t-on licencié Asaf Durakovic?
Cette conspiration dure toujours. Asaf Durakovic, professeur de médecine
nucléaire, chargé d’examiner les soldats du 144e New Jersey Transport
Corps, en avait envoyé 24 à la clinique des Vétérans de Boston. Les
recherches avançaient, mettant en évidence des traces de radioactivité.
Brutalement, ses dossiers et échantillons sont détruits et, en février
97, son poste est supprimé pour “raisons budgétaires”. A la même époque,
les docteurs Burroughs et Slingerlan perdent aussi leur poste pour avoir
demandé du matériel de recherche performant. Durakovic écrira à Clinton
pour "dénoncer le complot dont sont victimes les Vétérans". Sans
réponse.
Mais en Europe aussi, la protestation s’organise. A Manchester, en
janvier 99, un ensemble d’ONG lancent une grande campagne d’information.
Et certains pays finissent par s’inquiéter. En août, le ministre
finlandais de l’Environnement organise une équipe d’enquête au Kosovo.
L’Otan refuse de collaborer, mais l’équipe persévère et conclut que les
risques sont sérieux. En novembre, le gouvernement italien approuve une
note très critique. En Belgique, une série d’articles de Frédéric Loore
fait grand bruit dans le Journal du Samedi. Le ministre Flahaut tente
d’abord de minimiser, puis doit reculer…
Messieurs nos ministres, que saviez-vous exactement?
Monsieur le ministre Flahaut, quand dites-vous la vérité? En octobre 99
et en février 2000, vous affirmez "ne pas être au courant de risques de
santé pour les militaires après des opérations dans les Balkans". Mais
le 7 janvier 2001, vous reconnaissez que l’Otan avait averti des risques
et que vous avez fait discrètement effectuer des tests d’urine à leur
retour! Selon le syndicaliste Marc De Ceulaer, les avertissements de
l’Otan n’ont pas été portés à la connaissance du public car il s’en
serait suivi un mouvement contre l’envoi de soldats en Bosnie. Tout ceci
exige un débat pour établir la vérité.
De deux choses l’une. Ou bien les ministres belges successifs n’ont pas
été informés par les Etats-Unis des dangers de l’uranium appauvri. Et
alors la Belgique ne devrait-elle pas quitter une organisation qui
méprise à ce point la vie humaine, y compris de ses propres soldats? Ou
bien ils étaient au courant, et dans ce cas ne devraient-ils pas être
jugés pour complicité?



Paris et Londres produisent aussi des armes à l’uranium. Et ont aussi
étouffé la vérité.

En 1993, la petite anglaise Kimberley Office meurt dès sa naissance de
malformations congénitales graves. Son père, soldat dans le Golfe, et sa
mère, soutenus par les associations de vétérans, forceront finalement
l’armée britannique à entamer une étude pilote en 1998. Résultat
officiel: rien.
Mais les autorités britanniques sont-elles fiables? Elles produisent ce
type d’armement depuis 1979, ont mis très longtemps à le reconnaître et
ont d’abord nié publiquement avoir utilisé des armes à l’uranium pendant
la guerre du Golfe.
Les autorités françaises ont longtemps nié produire ou utiliser ce type
d’armes. Illégales et condamnées par les Nations-Unies dans une
(discrète) résolution de 1996. Mais, en 1994, la revue française
pacifiste Damoclès relève la présence de déchets lors d’essais d’armes.
En 1998, elle révèle que Giat Industries produit 60.000 obus 120 mm à
l’uranium.
En 1998, Christine Abdelkrim-Delanne, l’auteur du livre récent La Sale
Guerre propre, interroge les autorités françaises. A-t-on analysé la
terre et l’eau dans les zones d’essai des armes à l’uranium? Le
personnel était-il protégé? Comment peut-on être certain qu’aucun soldat
français n’a été contaminé? Sans réponse.
En août 2000, le ministre de la Défense, Alain Richard, affirme encore
solennellement qu’aucun soldat français n’a été victime de munitions à
l’uranium dans le Golfe. Mais les soldats s’organisent et leur
association Avigolfe riposte en publiant une longue liste de soldats
malades ou décédés: Frédéric Bissérieix, décédé de tumeurs à 32 ans;
A.N., mort à 43 ans de cancer généralisé; M.C. décédé de lymphome, M.L.,
mort en 1992 d’un cancer du poumon… L’enquête démontre que les autorités
militaires ont, comme leurs collègues US, refusé de répondre aux
angoisses des soldats, de leur transmettre des dossiers médicaux
complets ou de mener des recherches sérieuses. Le livre d’Abdelkrim
épingle les nombreux mensonges et dissimulations du ministre Richard et
de l’armée.
A présent, certaines puissances européennes tentent de rejeter la faute
sur les seuls Etats-Unis et d’en profiter pour promouvoir leur projet
d’Euro-armée. Mais ils ont tous fait pareil.


L’embargo empêche de secourir la population irakienne

La tactique actuelle des médias pro-Otan est de limiter le débat aux
seuls soldats occidentaux. Mais en Irak, des millions de gens sont
menacés car une infime particule d’uranium inhalée suffit à détraquer le
système immunitaire. Et l’embargo empêche de les secourir. Un crime
après tant d’autres…
"Nous ramènerons l’Irak à l’âge de la pierre", avait annoncé le
président US George Bush. On a bombardé, en violation des conventions
internationales, de multiples sites civils: centrales électriques,
stations de pompage et d’épuration de l’eau, sites pétroliers, silos de
céréales, entrepôts alimentaires… Une cruauté délibérée. En octobre 90,
l’Institut de Washington pour le Moyen-Orient recommandait de frapper
"les stations de pompage et d’épuration des eaux de Bagdad sans
lesquelles la population urbaine devra passer plusieurs heures par jour
à chercher l’eau et à la purifier".
On a aussi bombardé, sans se préoccuper des effets sur l’environnement
et la santé, les sites militaires de production d’agents chimiques et
biologiques, les centrales nucléaires, les usines d’armements, les
complexes pétrochimiques et leurs produits hautement toxiques.
La liste des crimes commis est longue: usage des effroyables (et
illégales) “bombes à fragmentation” dont chacune sème des centaines
d’éclats meurtriers pour les populations, milliers de soldats irakiens
ensevelis vivants dans le désert, massacre de milliers de soldats en
fuite sur “l’autoroute de la mort”… Quinze ans après le Vietnam, l’armée
US ne fut nullement plus “civilisée”.
Mais le pire crime est certainement l’embargo. Aujourd’hui encore, tout
un peuple est privé des moyens de se nourrir et de se soigner. Ce
scandale doit cesser immédiatement! C’est dans la population irakienne
que l’uranium a fait le plus de victimes. Toute une génération est en
péril. Il faut d’urgence les secourir en finançant les recherches et les
soins nécessaires.
Christine Abdelkrim a visité l’Irak, cet "enfer empli de cris et de
souffrances" et son livre a le mérite de montrer que l’uranium appauvri
et l’embargo contre l’Irak sont deux aspects d’une même guerre barbare.
Menée par des gens pour qui la vie humaine ne compte pas.


Pour faire justice

L’ancien ministre Ramsey Clark (voir page 2) a bien défini ce qu’il faut
exiger:
"Les armes à l’uranium appauvri représentent une menace inacceptable
pour la vie, une violation de la loi internationale et une atteinte à la
dignité humaine. Pour sauvegarder le futur de l’humanité, nous exigeons
l’interdiction internationale inconditionnelle de la recherche, la
production, les essais, les transport, la détention et l’utilisation de
l’uranium appauvri à des fins militaires.
De plus, nous demandons que toutes ces armes et tous les déchets
radioactifs soient immédiatement isolés et stockés, que l’uranium
appauvri soit classé “substance radioactive à risque”, que les zones
contaminées soient nettoyées et que ceux qui ont été exposés puissent
recevoir des soins médicaux appropriés."

Et qui doit payer? Le principe “pollueur = payeur” n’est que simple
justice.
L’Otan, les firmes privées qui ont produit ces armements et les divers
gouvernements qui ont produit, utilisé ou laissé utiliser ces armes
doivent prélever sur leurs budgets militaires de quoi financer:
1. Des recherches scientifiques approfondies et indépendantes sur les
effets de l’uranium appauvri et sur les symptômes constatés.
2. Une campagne d’information des populations d’Irak, de Bosnie et de
Yougoslavie, ainsi que des soldats et autres personnels menacés.
3. Des mesures d’isolement immédiat des zones contaminées, ainsi que
d’évacuation et de traitement des déchets et équipements suspects.
4. Des soins de qualité et des dédommagements pour toutes les victimes:
populations locales ou soldats occidentaux.
5. Une commission d’enquête indépendante, constituée de personnalités
scientifiques non liées à l’industrie de l’armement ou à l’armée, afin
de rechercher les responsables des actes commis dans ces guerres et ceux
qui ont étouffé l’information sur les dangers de l’uranium.
De plus, le gouvernement belge arrêtera immédiatement, unilatéralement
et inconditionnellement toute politique d’embargo qui aggrave la
situation de la population irakienne et empêche de la secourir."




Pourquoi l’Otan ne respecte aucune vie…

A nouveau, l’Otan est prise en flagrant délit. Mais a-t-elle menti
seulement sur ses armes perverses et sa “guerre propre”? Ou aussi sur
ses véritables objectifs?
Souvenez-vous: les guerres contre l’Irak, en Bosnie ou contre la
Yougoslavie étaient toutes “humanitaires”. Mais aujourd’hui, le peuple
irakien reste soumis à un embargo impitoyable, rien n’est réglé en
Bosnie transformée en protectorat occidental corrompu et invivable
tandis qu’en Yougoslavie deux milles civils ont été tués par les
bombardements de l’Otan. Quant au Kosovo, il est ethniquement “nettoyé”
par ses protégés de l’UCK.
Et transformé en poubelle nucléaire. En octobre dernier, j’invitais à
Bruxelles Snezana Pavlovic, experte nucléaire de Belgrade, pour un grand
débat sur l’uranium. Cette Serbe nous a dit: "Notre gouvernement avait
prévu l’usage d’armes à l’uranium et organisé la protection des soldats
visés. En Serbie, les sites contaminés sont délimités et interdits
d’accès. Mais pas au Kosovo occupé où l’Otan nie tout danger. En fait,
ce sont surtout les civils albanais, particulièrement les enfants, qui
seront victimes de l’uranium."
De la santé des Albanais, l’Otan se foutait complètement. Et
aujourd’hui, le nombre de cancers augmente fortement au Kosovo. Ainsi
qu’en Bosnie. Par exemple, à Bratunac où se sont réfugiés les civils
serbes issus de zones bombardées par l’Otan en 95 dans les faubourgs de
Sarajevo, le cimetière est trop petit car, tous les trois jours,
quelqu’un meurt de cancer.
"Faisons la guerre pour vendre" (Bill Clinton)
Ce terrifiant constat d’échec amène à se demander: quels étaient leurs
véritables objectifs? En vérité, la guerre de l’Otan n’avait rien
d’humanitaire, avouait Bill Clinton (en privé) à la veille de la guerre:
"Si nous voulons des relations économiques solides, nous permettant de
vendre dans le monde entier, il faut que l’Europe soit la clé. C’est de
cela qu’il s’agit avec toute cette chose (sic) du Kosovo."
Un de ses proches confirmait: "Pour que la globalisation marche,
l’Amérique ne doit pas craindre d’agir comme la superpuissance
omnipotente qu’elle est. La main invisible du marché ne fonctionnera
jamais sans un poing caché. McDonalds ne peut être prospère sans
McDonnell Douglas, le constructeur de l’avion F-15. ." C’était donc
bien une guerre pour les superprofits des multinationales, pour briser
la résistance d’un pays prétendant garder une économie indépendante.
Pour ceux qui veulent dominer et exploiter le monde, une vie humaine ne
vaut rien. Ni celle des soldats américains ou européens, ni celle des
Irakiens, des Serbes et des Albanais, tous délibérément contaminés.
Voilà pourquoi Javier Solana, responsable hier de l’Otan et aujourd’hui
de la future Euro-armée, a organisé cet été le “secret défense” sur tous
les projets et analyses militaires européens. Provoquant la colère, mais
en vain, d’une majorité des europarlementaires privés de tout contrôle.
Est-ce aux peuples de juger s’il faut faire la guerre ou est-ce aux
multinationales et aux généraux? Monsieur Solana a répondu. Aujourd’hui,
nous payons les conséquences. Il faut arrêter l’Otan!



Pour (s’) informer:

* Christine Abdelkrim-Delanne, auteur de ce livre La sale guerre propre,
sera au Forum Festival Irak ce samedi 20 janvier, Passage 44, Bruxelles.
16 heures débat, 19 h spectacle (voir page XXXX).

* Débat à Tournai le 9 février, organisé par la coalition pour
l’interdiction des armes à l’uranium appauvri. A19h30, à l'EPI, 21rue
Duquesnoy. Avec Frédéric Loore, journaliste à l’origine des révélations
en Belgique et auteur de La
guerre invisible (sortie début février) et Pierre Pierart, professeur
honoraire de l'Université de Mons. Info: didier.caluwaerts@...
La Coalition peut vous fournir documentation et conférenciers partout en
Belgique. Elle prépare un grand débat avec des soldats victimes et des
experts à l’Université de Bruxelles le 15 février. Info: 02/ 511.63.10.
ou csotan@...

* Trois livres de Michel Collon exposent les médiamensonges du Golfe:
Attention, médias!, ceux de la Bosnie: Poker menteur et ceux du Kosovo:
Monopoly – L’Otan à la conquête du monde. Editions EPO. Diffusés
notamment à la Librairie Internationale 02 / 513.69.07.

* Le film Sous les Bombes de l’Otan – 15 Belges en Yougoslavie ( 43
minutes) révèle également des médiamensonges importants et le vrai
visage de la guerre dite “propre”. 350 FB. Diffusion: Ligue
Anti-Impérialiste, 68 rue de la caserne, 1000 Bruxelles, 02 / 504.01.40.

* La vidéo Otan, Kosovo et médias présente le seul débat contradictoire
accepté par Jamie Shea, porte-parole de l’Otan. Avec Olivier Corten,
professeur à l’ULB et Michel Collon, journaliste. Révélateur. Même
diffuseur.

* Le film La Guerre radioactive secrète du Français Martin Meissonnier
sera projeté au week-end Globalisation et santé, organisé par Médecine
pour le Tiers Monde le 4 février à 14h, à Dworp (Brabant). Avec Pierre
Piérart (Médecins pour la Prévention de la Guerre nucléaire) et le
docteur Colette Moelaert (Médecine pour le Tiers Monde) Infos et
inscriptions: tél. 02/504.01.47, fax 02/513.98.31, g3w@.... Ce
film, excellent pour introduire un débat, est disponible à l’asbl Projet
Vidéo: 02 / 504.01.56.

* Sites utiles: www.lai-aib.org/balkans WWW.STOPNATO.ORG.UK
www.emperors-clothes.com

* Solidaire prépare plusieurs dossiers et témoignages exclusifs sur
l’uranium. Michel Collon prépare un film documentaire sur la situation
générale au Kosovo. Infos et réactions: michel.collon@...

---

Bollettino di controinformazione del
Coordinamento Nazionale "La Jugoslavia Vivra'"
Sito WEB : http://digilander.iol.it/lajugoslaviavivra

I documenti distribuiti non rispecchiano necessariamente le
opinioni delle realta' che compongono il Coordinamento, ma
vengono fatti circolare per il loro contenuto informativo al
solo scopo di segnalazione e commento ("for fair use only")

Archivio di JUGOINFO:
> http://www.ecircle.it/an_ecircle/articles?ecircleid%c2%91979 oppure
> http://www.egroups.com/group/crj-mailinglist/

Per iscriversi al bollettino: <jugoinfo-subscribe@...>
Per cancellarsi: <jugoinfo-unsubscribe@...>
Contributi e segnalazioni: <jugocoord@...>

~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~
eCircle ti offre una nuova opportunita:
la tua agenda sul web - per te e per i tuoi amici
Organizza on line i tuoi appuntamenti .
E' facile, veloce e gratuito!
Da oggi su
http://www.ecircle.it/ad865607/www.ecircle.it