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Desaparecidos e profughi serbi in Croazia

1) Identifikovani posmrtni ostaci 17 Srba ubijenih u Hrvatskoj / Esumati e identificati i resti di altri 17 serbi in Croazia

2) Les réfugiés serbes de Croatie demandent réparation à Zagreb / Réfugiés serbes de Croatie : l’impossible retour ?


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Zagreb: Identifikovani posmrtni ostaci 17 Srba ubijenih u Hrvatskoj

29. mart 2011. 16:52        ( Izvor: Tanjug )

U Zavodu za sudsku medicinu i kriminalistiku Medicinskog fakulteta u Zagrebu identifikovani su posmrtni ostaci 17-oro Srba ekshumiranih u proteklih 10 godina iz masovnih, zajedničkih i pojedinačnih grobnica na području Hrvatske, saopštio je Dokumentaciono-informativni centar "Veritas".  Reč je o Srbima stradalim za vreme rata 1991/95. na području Like, Dalmacije, Korduna, Banije, Zapadne i Istočne Slavonije. Na spisku "Veritasa" nalazi se još 2.100 Srba, koji su nestali od 1991. do 1995. godine, a među njima je 1.404 civila, među njima 559 žena. Prema podacima te organizacije, na području Hrvatske postoje još 592 registrovana grobna mesta s posmrtnim ostacima ubijenih Srba koja ni 16 godina posle rata nisu ekshumirana zbog opstrukcije vlasti u Zagrebu. 

fonte: http://www.glassrbije.org/

Trad. sintetica:
Esumati e identificati i resti di altri 17 serbi negli ultimi dieci anni all' Istituto di medicina e criminalistica di Zagabria. Si tratta di vittime serbe delle Krajine, morti durante la guerra del 1991-1995. Sulla lista della associazione "Veritas" [http://www.veritas.org.rs/ - in english: http://www.veritas.org.rs/indexen.htm] si trovano ancora 2100 serbi, scomparsi durante la guerra 1991 - 1995, tra cui 1404 civili di cui 559 donne. Secondo questa organizzazione in Croazia si trovano ancora 592 luoghi di sepoltura registrati con serbi uccisi, che ancora oggi, 16 anni dopo la fine della guerra, non sono stati esumati a causa dell'ostruzionismo del governo croato.


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Les réfugiés serbes de Croatie demandent réparation à Zagreb

Traduit par Jacqueline Dérens

B92 - 1er avril 2011

Vendredi, les représentants de plus de cent associations de réfugiés serbes de Croatie ont déposé des lettres à l’ambassade de Croatie à Belgrade. Ils demandent au Président Josipović et à la Première ministre Kosor de soutenir leur demande de résolution reconnaissant la responsabilité de Zagreb dans les souffrances subies par les Serbes de Croatie pendant la guerre.

Une centaine d’associations de réfugiés serbes de Croatie sont venus déposer des lettres à l’ambassade de Croatie à Belgrade à la veille de la réunion à Smederevo (Serbie) des Premiers ministres croate et slovène et du Président serbe.

« Nous implorons le Président Josipović et Madame Kosor de soutenir le projet de résolution envoyé aux députés et responsables des groupes parlementaires leur demandant de respecter les droits des réfugiés serbes de Croatie », a déclaré Miodrag Linta, responsable de l’union des associations de réfugiés, après avoir déposé les pétitions.

Les associations de refugiés serbes de Croatie cherchent à obtenir que le Parlement croate adopte une déclaration reconnaissant la responsabilité de Zagreb dans les souffrances et les pertes subies par les Serbes pendant la guerre.

Pour les associations de réfugiés serbes de Croatie, les mécanismes de régulation des droits de propriété et autres droits des personnes déplacées doivent reposer sur cette déclaration. Des groupes de travail doivent être formés afin de garantir la restauration de la propriété et l’attribution de compensations légales pour chaque personne ou famille spoliée de ses droits.


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Blic 11 décembre 2010

Réfugiés serbes de Croatie : l’impossible retour ?


64.000 réfugiés serbes de Croatie vivent toujours en Serbie. Alors que les relations entre les deux États se sont singulièrement réchauffées ces derniers mois, la question du retour est à nouveau posée. La question de la restitution des biens et du logement n’est pas le seul problème : s’ils reviennent en Croatie, ces réfugiés pourront-ils trouver du travail et refaire leur vie ? Reportage dans le centre collectif de Krnjača, près de Belgrade.

Par Irena Radisavljević

Traduit par Stéphane Surprenant

Si l’on en croit les récentes déclarations des présidents de Serbie et de Croatie, Boris Tadić et Ivo Josipović, Radmila et sa famille devraient bientôt avoir l’opportunité de choisir une nouvelle vie : retourner chez eux en Croatie, dans leur appartement d’avant la guerre, ou bien dans un nouveau logement en Serbie. Même si Radmila ne croit plus qu’une telle chose s’offrira à elle un jour, elle est cependant convaincue qu’il vaut mieux pour elle de demeurer en Serbie – tout comme, d’ailleurs, la majorité des personnes qui vivent actuellement dans ce centre d’hébergement.« Où devrions-nous aller ? Ici je suis une réfugiée, et là-bas une étrangère dans mon propre pays ! Nous n’avons même pas réussi à reprendre possession de l’appartement que l’on nous a volé en Croatie, et je ne m’attends pas à ce que l’on nous en donne un en Serbie... Après sept années passées dans un centre d’hébergement collectif, dans cette pièce de quelques mètres carrés où j’ai élevé mes deux enfants, un être humain apprend à ne plus croire en rien et à ne s’attendre à rien de bon. Si l’on me donnait le choix entre rester ici et retourner chez moi, je choisirais de rester ici. Je n’ai plus rien à espérer là-bas... », raconte Radmila Milanko, qui vit aujourd’hui dans un centre d’hébergement situé à Krnjača, un faubourg éloigné de Belgrade.

« Mes enfants étudient maintenant à la faculté de Belgrade. Ils ont grandi ici, qui pourrait les persuader de retourner vivre en Croatie ? C’est ici chez eux ! Et la majorité des réfugiés qui vivent ici ressentent la même chose. Nous avons vécu ici pendant deux décennies. Même si notre appartement nous était restitué, nous n’aurions pas d’emploi, de quoi pourrions-nous bien vivre ? », demande Radmila.

Savo Strbac, qui tente lui aussi d’obtenir la rétrocession de son appartement en Croatie, pense la même chose. « Nous ne croyons plus du tout en ce genre de promesse... Franchement, je ne leur fais pas confiance. Il n’y aura jamais de véritables retours sans que certains prérequis soient assurés. Vous n’avez pas seulement besoin d’une maison dans la vie, il vous faut aussi un emploi ! », explique-t-il. Quant à la procédure de récupération des appartements elle-même, elle est pour le moins compliquée, ce qui rend les choses encore plus difficiles et en décourage plus d’un.

Selon les évaluations établies par diverses associations de réfugiés, les Serbes de Croatie exigeraient la rétrocession d’un nombre variant de 42.000 à 50.000 logements. Les estimations du Haut Commissariat aux réfugiés des Nations unies, elles, se situent plutôt à la moitié de ce chiffre, soit 29.000 logements, surtout des appartements. À ce jour, 4.500 familles serbes ont déposé une demande de retour en Croatie. Depuis 2004, seules 1.035 familles ont retrouvé leur logement, tandis que 1.600 demandes ont été rejetées. Les autres familles sont toujours en attente d’une réponse.

Slobodan Uzelac, vice-Premier ministre de Croatie, espère que l’idée d’une conférence destinée à recueillir des dons en argent en vue d’acheter des logements en Serbie pour les réfugiés permettra à autant de gens que possible d’obtenir un nouveau logis. Cela dit, il ne s’agit encore que d’un projet. Des donateurs de l’UE et des États-Unis devraient y participer. « Si cette idée veut être couronnée de succès, la Serbie et la Croatie devront collaborer étroitement à tous les niveaux de l’appareil politique, y compris les plus élevés. Il me semble qu’en ce moment, en particulier après la visite récente de Boris Tadić en Croatie, cette idée peut prendre corps », explique Slobodan Uzelac.

D’après certaines estimations officieuses, il serait possible d’aller chercher près de 100 millions d’euros lors d’une conférence semblable. Savo Strbac croit qu’avec ce chiffre, on resterait loin du compte.

« Ce montant suffirait à peine pour acheter environ 2.000 appartements de taille moyenne, alors qu’en Serbie on dénombre approximativement 64.000 réfugiés de Croatie. Et puis, à vrai dire, ce n’est pas la première fois que nous entendons parler d’une conférence destinée à recueillir des dons... », lance-t-il, passablement sceptique.