(en francais)

Quelli che vogliono squartare la Russia (8)

1. Analyse / Beslan: les vraies connexions internationales

2. Les amis américains des Tchétchènes
(John Laughland, The Guardian)

VOIR AUSSI:

UN AGENT DE LA CIA REVENDIQUE LA PRISE D'OTAGES DE BESLAN (Reseau
Voltaire - 17 septembre 2004)

La prise d'otages de Beslan, qui s'est soldée par la mort de 320
personnes dont la moitié étaient des enfants, ainsi que les attentats
contre deux avions russes perpétrés une semaine plus tôt, ont été
revendiqués sur un site de rebelles tchétchènes par le commandant
Chamil Bassaiev. Le secrétaire d'État adjoint des États-Unis, Richard
Armitage, a commenté cette revendication en déclarant que Bassaiev
n'était « pas digne de vivre », cependant le site sur lequel il
s'exprime librement n'a pas été inquiété. Surtout Bassaiev était
présenté comme un agent de la CIA, en 1991, lorsqu'il avait rejoint
Boris Eltsine sur les barricades pendant le putsch des généraux de
Moscou. En 1995, il avait commandé une prise d'otages très similaire à
celle de Beslan, cette fois dans l'hôpital de Budennovsk (sud de la
Russie), faisant 150 victimes dont la plupart étaient des patients ou
du personnel médical. Il revenait alors d'un stage intensif en
Afghanistan, supervisé par les services secrets pakistanais (ISI, liés
à la CIA) qui l'avaient entraîné à ce genre d'opération destinée à
provoquer l'émotion de la communauté internationale et à discréditer
les autorités russes.

http://www.reseauvoltaire.net/article14948.html


=== 1 ===

-------- Original Message --------
Subject: [TV-STOP] Analyse / Beslan: les vraies connexions
internationales
Date: Thu, 16 Sep 2004 23:35:05 +0200
From: TV-STOP <tv-stop@ bluewin.ch>

A LIRE ABSOLUMENT! (Essai en anglais, lien en fond de page)

Le massacre de Beslan, les Russes l'ont souligné, a été perpétré par
une trentaine de terroristes de diverses origines, dont aucun ne semble
avoir été tchétchène. De fait, explique Brendan O'Neill, tant la
composition de ce commando, que sa cruauté immédiate et illimitée,
rendant toute revendication politique inopérante, font penser à autre
chose qu'aux procédés d'un mouvement séparatiste. Non: cette débauche
de violence nihiliste, cette détermination à répandre la plus grande
terreur possible, le caractère "supranational" de l'opération, classent
celle-ci du côté des attentats de l'islamisme planétaire, tels ceux du
11 septembre ou celui de Bali.
Ce terrorisme hors frontières, non relié à une cause concrète et
locale, est une nouveauté. D'où vient-il? Selon l'analyste de "Spiked",
il est la conséquence, et le miroir, de la politique supranationale de
l'Occident depuis la fin de la guerre froide. Ayant proclamé, sous
Clinton, l'abolition des cloisonnements nationaux, la marche vers la
"citoyenneté mondiale" — et, surtout, déverrouillé tous les obstacles à
la libre circulation de ses capitaux et de ses armées, l'Occident a
suscité, en contrepartie, une résistance elle aussi déracinée,
attaquant "l'ennemi" où qu'il se trouve.
A l'appui de sa thèse, O'Neill détaille la complaisance des
gouvernements occidentaux à l'égard de l'islamisme bosniaque, dont ils
avaient autorisé et favorisé l'armement, le financement et l'assistance
militaire par les pays musulmans et par Al Qaida. La même politique a
été poursuivie, sur sol européen, à l'égard de l'UÇK en 1999, autre
organisation liée à celle de Ben Laden.
Conclusion: ceux qui, dans les années 1990, ont favorisé l'abolition
des frontières établies et prôné l'ingérence occidentale sur toute la
planète, sont ceux-là mêmes qui ont créé et financé les réseaux
islamistes apatrides qui se retournent aujourd'hui contre leur "Dr
Frankenstein", tout en continuant de mordre ceux contre qui ils furent
dressés à l'origine.

*
L'article de Brendan O'Neill, hormis sa brillante intelligence,
fourmille de références fiables sur la politique américaine et
occidentale d'aide à l'islamisme.
--

Source:
http://www.spiked-online.com/Printable/0000000CA6CA.htm

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=== 2 ===

Les amis américains des Tchétchènes

John Laughland    08/09/2004

source : The Guardian
URL :
http://www.anti-imperialism.net/lai/texte.phtml?section=&object_id=23045
Traduction par J-M. Flémal

Une énorme charge de vapeur s’est massée derrière l’opinion prétendant
que le président Poutine est en quelque sorte le principal coupable
dans les macabres événements qui se sont déroulés en Ossétie du Nord.
De petites phrases et des gros titres du style « Le chagrin se mue en
colère », « Des mots très durs à l’encontre du gouvernement » et « Les
critiques sont de plus en plus dures à l’égard de Poutine » se sont
multipliées, alors que les correspondants de la TV et de la radio à
Beslan ont été mis sous pression pour dire sur les ondes que les gens,
là-bas, rejetaient le blâme sur Moscou autant que sur les terroristes.
Il y a eu de nombreux éditoriaux pour nous encourager à comprendre –
ici, je cite le Sunday Times – les « causes sous-jacentes » du
terrorisme tchétchène (habituellement, on cite l’autoritarisme russe),
alors que l’usage très répandu du terme « rebelles » pour désigner des
gens qui abattent des enfants témoigne d’une suprême indulgence face à
une brutalité aussi extrême.

En y regardant de plus près, il s’avère que ces prétendues « critiques
de plus en plus dures » sont en fait exprimées par un groupe bien
spécifique du spectre politique russe – et par ses supporters
américains. Les principaux critiques russes hostiles à la façon dont
Poutine s’est occupé de la crise de Beslan sont les politiciens
pro-américains Boris Nemtsov et Vladimir Rychkov – des hommes associés
aux réformes de marché néo-libérales très poussées qui ont tellement
dévasté l’économie russe sous le chouchou de l’Occident, Boris Eltsine
– ainsi que le Centre de Dotation (= Fondation) Carnegie de Moscou.
Financé par son siège principal à New York, ce très influent réservoir
de cerveaux – qui opère en association avec la militaro-politique Rand
Corporation, par exemple, en produisant des articles politiques sur le
rôle de la Russie dans l’aide aux Etats-Unis en vue de restructurer un
« Moyen-Orient élargi » – a été cité à maintes reprises, ces derniers
temps, pour avoir reproché à Poutine la vague d’atrocités tchétchènes.
Le centre s’est également opposé avec insistance, tout au long de ces
derniers mois, aux affirmations russes prétendant qu’il existait un
lien entre les Tchétchènes et al-Qaeda.

Ces personnes se font essentiellement l’écho de la même ligne que
celle exprimée par les dirigeants tchétchènes en personne, comme Ahmed
Zakaïev, par exemple, exilé à Londres et qui, hier, a publié un texte
dans ce même journal (The Guardian). D’autres personnages de premier
plan qui utilisent la rébellion tchétchène comme d’un bâton pour
fustiger Poutine comprennent, entre autres, Boris Berezovsky,
l’oligarque russe qui, à l’instar de Zakaïev, s’est vu octroyer l’asile
politique en ce pays, bien que les autorités russes le recherchent
suite à de nombreuses accusations. Moscou a souvent accusé Berezovsky
d’avoir financé les rebelles tchétchènes dans le passé.

Pareillement, la BBC et d’autres sources médiatiques font circuler le
bruit que la télévision russe a minimisé la crise de Beslan, alors que
seules les chaînes occidentales ont fait des reportages en direct,
insinuant par-là que la Russie de Poutine est restée un Etat policier
sous contrôle sévère. Mais ce point de vue concernant les médias russes
est précisément à l’opposé de l’impression que j’ai eue en regardant et
CNN et la télévision russe tout au long de la semaine dernière : les
chaînes russes proposaient de bien meilleures informations et images de
Beslan que leurs concurrentes occidentales. Cette hargne envers Poutine
s’explique peut-être par le fait qu’aux Etats-Unis, le principal groupe
à plaider en faveur de la cause tchétchène est justement le Comité
américain pour la paix en Tchétchénie (ACPC). La liste des prétendus «
Américains distingués » qui y sont affiliés permet de passer en revue
les néo-conservateurs les plus éminents qui soutiennent avec tant
d’enthousiasme la « guerre contre le terrorisme ».

Dans leurs rangs, Richard Perle, le conseiller notoire du Pentagone,
Elliott Abrams, bien connu depuis l’affaire des contras iraniens,
Kenneth Adelman, l’ancien ambassadeur des Etats-Unis aux Nations
unies,,qui a encouragé l’invasion de l’Irak en prédisant que ce serait
du « gâteau », Midge Decter, biographe de Donald Rumsfeld et directeur
de la Heritage Foundation, d’extrême droite, Frank Gaffney, du très
militariste Centre pour une politique sécuritaire, Bruce Jackson,
ancien officiers de renseignement de l’armée américaine et en son temps
vice-président de Lockheed Martin, actuellement président de la
Commission américaine sur l’Otan, Michael Ledeen de l’American
Enterprise Institute, un ancien admirateur du fascisme italien et,
aujourd’hui, partisan bien connu d’un changement de régime en Iran, et
R. James Woolsey, l’ancien directeur de la CIA qui est en même temps
l’un des principaux meneurs de ban derrière les plans de George Bush
visant à remodeler le monde musulman selon des lignes pro-américaines.

L’ACPC encourage à fond l’idée selon laquelle la rébellion tchétchène
est une preuve de la nature antidémocratique de la Russie de Poutine et
il cultive le soutien à la cause tchétchène en insistant sur la gravité
des violations des droits de l’homme dans la petite république
caucasienne. Il compare la crise tchétchène à ces autres causes «
musulmanes » plus à la mode, celles de la Bosnie et du Kosovo –
impliquant que seule une intervention internationale dans le Caucase
pourrait y stabiliser la situation. En août, l’ACPC a accueilli
favorablement l’octroi du droit d’asile aux Etats-Unis et une donation
accordée par le gouvernement américain à Ilyas Akhmadov, ancien
ministre du gouvernement tchétchène de l’opposition, un homme que
Moscou décrit comme un terroriste. Composé de membres des deux partis
politiques, l’ACPC constitue l’épine dorsale de l’establishment
américaine n matière de politique étrangère et ses conceptions sont
naturelles les mêmes que celles de l’administration américaine.

Bien que la Maison-Blanche ait publié une condamnation des preneurs
d’otages de Beslan, sa position officielle demeure celle-ci : le
conflit tchétchène doit être résolu politiquement. Selon un membre de
l’ACPC, Charles Fairbanks, de la Johns Hopkins University, les
pressions américaines sur Moscou vont désormais s’accroître afin qu’on
en arrive à une solution politique plutôt que militaire – en d’autres
termes, afin que l’on négocie avec des terroristes, une politique que
les Etats-Unis rejettent résolument partout ailleurs.

On prétend même en Russie que l’Occident lui-même soutient d’une façon
ou d’une autre la rébellion tchétchène et que le but d’un tel soutien
est d’affaiblir la Russie et de la chasser du Caucase. Le fait qu’on
pense que les Tchétchènes utilisent comme base la gorge de Pankisi, en
Géorgie voisine – un pays qui souhaite rejoindre l’Otan, avec un
gouvernement extrêmement pro-américain et où les Etats-Unis ont déjà
une importante présence militaire – ne fait qu’encourager de telles
spéculations. Poutine lui-même a sembler accorder du crédit à cette
idée dans une interview avec des journalistes étrangers, lundi dernier.

La preuve d’une implication occidentale serait difficile à établir,
mais est-ce étonnant si les Russes se posent de telles questions quand
les mêmes personnes de Washington, qui réclament le déploiement de
forces militaires colossales contre les prétendus ennemis terroristes
des Etats-Unis, insistent également pour que la Russie capitule face à
ses propres terroristes?

• John Laughland est un mandataire du British Helsinki Human Rights
Group www.oscewatch.org