http://www.balkans.eu.org/article4861.html
VECERNJE NOVOSTI
Serbie : après les bombardements à l’uranium appauvri, cancers en hausse
TRADUIT PAR PERSA ALIGRUDIC
Publié dans la presse : 29 novembre 2004
Mise en ligne : vendredi 3 décembre 2004
L’uranium appauvri provenant des bombardements des avions de l’OTAN sur
les objectifs du sud de la Serbie a t-il commencé à produire des effets
catastrophiques sur la santé des habitants ? On note une nette
recrudescence des cancers et maladies malignes, même si les effets
exacts de l’uranium demeurent sujet de polémiques.
Par Misa Ristovic
Les institutions officielles, outre la constatation que le nombre de
maladies cancérogènes et malignes est en augmentation dans le sud de la
Serbie, disent que, pour l’heure, il n’y a pas lieu de paniquer. Mais
le docteur Radomir Kovacevic, chef du département pour la protection
radiologique de l’Institut de médecine du travail Dr. Dragomir
Krajovic, a confirmé que les conséquences se font déjà sentir.
« Pour prouver les conséquences directes, il faut d’abord prouver la
présence de l’uranium dans le milieu, ce que nous avons fait, puis dans
la nourriture ou l’eau, ce que nous avons également constaté, ensuite
dans l’organisme humain, où nous ne sommes pas très avancés car les
appareils coûtent cher et nous n’avons ni suffisamment de médecins ni
des programmes appropriés », souligne le docteur Kovacevic. Le
quatrième point est de mesurer concrètement les conséquences.
« La plus dangereuse des substances cancérogènes et toxiques » ?
Il est intéressant de noter que, très peu de temps après la fin des
bombardements, la Commission Européenne a demandé au Centre régional
écologique pour l’Europe centrale et orientale à Budapest de faire un
rapport sur l’utilisation et les effets de l’uranium appauvri, qui est
décrit comme étant supposé « être la plus dangereuse des substances
cancérogènes et toxiques ».
Comme il est indiqué dans ce rapport, les nombreuses substances
libérées peuvent provoquer des avortements et des défauts de l’embryon,
alors que d’autres favorisent des maladies mortelles des nerfs et du
foie. Il y a deux ans, les Nations Unies ont envoyé une équipe
d’experts en Yougoslavie, et après avoir fait le tour des zones
contaminées, les responsables du Programme de l’ONU pour
l’environnement (UNEP) ont établi un rapport dans lequel sont notées
deux « nouveautés » quant à la réaction de l’uranium. L’une est
l’étonnante rapidité de corrosion des pénétrateurs qui produisent la
poussière et, dans le même temps, la laissent sur la surface de la
terre. Comme l’ont constaté les experts de l’UNEP, cela crée un danger
indirect, tout d’abord par la pollution des eaux souterraines, tandis
que le deuxième danger est que, même après trois ans, les particules
d’uranium peuvent se transférer par voie aérienne dans d’autres espaces.
« Lors d’examens chez 29 sujets du village de Bratoselca, on a trouvé
une concentration d’uranium des centaines de fois plus élevée dans
l’organisme que la normale », constate le docteur Radomir Kovacevic.
Chez 90% de la population examinée, on note des changements sur le
matériau génétique, bien qu’on ne puisse avec sûreté les attribuer aux
conséquences de l’uranium.
Dès la fin de la guerre en 1999, les experts du ministère de la Défense
russe ont estimé que les avions de l’OTAN lors des bombardements en RFY
ont jeté au moins 30 tonnes d’uranium appauvri : c’est comme si un
« réacteur nucléaire avait éclaté » dans notre pays.
Dispersion des particules radioactives dans l’eau
D’après les experts militaires russes, il serait possible que l’uranium
des munitions de l’OTAN se serait dispersé sur tous les pays
balkaniques et qu’il aurait également pénétré jusqu’aux réservoirs
d’eau, ce qui porte à croire que l’on boit toujours de l’eau polluée en
Serbie. Il a été constaté que les nuages de poussière d’uranium
s’élevaient jusqu’à une altitude de 1000 mètres, et l’on peut se
demander où s’en sont allés ces nuages...
L’uranium appauvri est un déchet des centrales atomiques, inutile, mais
radioactif en permanence. Les Américains possèdent plusieurs dizaines
de milliards de tonnes de cette matière, avec laquel ils ne savaient
que faire mais, après de nombreux tests sur leur propre population, ils
ont eu l’idée de fabriquer des bombes avec de l’uranium appauvri. C’est
ainsi que les déchets sont devenus une grande affaire. Bientôt, ces
armes ont été qualifiées un moyen conventionnel et permis de tuer,
alors qu’au début de la dernière décennie, le Sénat américain avait
adopté une recommandation permettant que les bombes à l’uranium
appauvri puissent commencer à être utilisées dans les « conflits de
portée limitée ».
L’uranium appauvri devient sans danger après sa décomposition qui se
fait au bout de plus de quatre milliards d’années !
« Nous n’osons pas aller jusqu’à l’endroit où l’OTAN a bombardé un
pilier de pont », raconte Desanka Mladenovic, âgée de 63 ans, du
village de Borovac. « J‘ai surtout peur pour les enfants et ils sont
une quinzaine à jouer aux alentours. Mais les enfants ne connaissent
pas le danger. Du reste, nous n’avons pas d’autre issue ni d’autre
village ».
© Tous droits réservés Vecernje Novosti
© Le Courrier des Balkans pour la traduction
VECERNJE NOVOSTI
Serbie : après les bombardements à l’uranium appauvri, cancers en hausse
TRADUIT PAR PERSA ALIGRUDIC
Publié dans la presse : 29 novembre 2004
Mise en ligne : vendredi 3 décembre 2004
L’uranium appauvri provenant des bombardements des avions de l’OTAN sur
les objectifs du sud de la Serbie a t-il commencé à produire des effets
catastrophiques sur la santé des habitants ? On note une nette
recrudescence des cancers et maladies malignes, même si les effets
exacts de l’uranium demeurent sujet de polémiques.
Par Misa Ristovic
Les institutions officielles, outre la constatation que le nombre de
maladies cancérogènes et malignes est en augmentation dans le sud de la
Serbie, disent que, pour l’heure, il n’y a pas lieu de paniquer. Mais
le docteur Radomir Kovacevic, chef du département pour la protection
radiologique de l’Institut de médecine du travail Dr. Dragomir
Krajovic, a confirmé que les conséquences se font déjà sentir.
« Pour prouver les conséquences directes, il faut d’abord prouver la
présence de l’uranium dans le milieu, ce que nous avons fait, puis dans
la nourriture ou l’eau, ce que nous avons également constaté, ensuite
dans l’organisme humain, où nous ne sommes pas très avancés car les
appareils coûtent cher et nous n’avons ni suffisamment de médecins ni
des programmes appropriés », souligne le docteur Kovacevic. Le
quatrième point est de mesurer concrètement les conséquences.
« La plus dangereuse des substances cancérogènes et toxiques » ?
Il est intéressant de noter que, très peu de temps après la fin des
bombardements, la Commission Européenne a demandé au Centre régional
écologique pour l’Europe centrale et orientale à Budapest de faire un
rapport sur l’utilisation et les effets de l’uranium appauvri, qui est
décrit comme étant supposé « être la plus dangereuse des substances
cancérogènes et toxiques ».
Comme il est indiqué dans ce rapport, les nombreuses substances
libérées peuvent provoquer des avortements et des défauts de l’embryon,
alors que d’autres favorisent des maladies mortelles des nerfs et du
foie. Il y a deux ans, les Nations Unies ont envoyé une équipe
d’experts en Yougoslavie, et après avoir fait le tour des zones
contaminées, les responsables du Programme de l’ONU pour
l’environnement (UNEP) ont établi un rapport dans lequel sont notées
deux « nouveautés » quant à la réaction de l’uranium. L’une est
l’étonnante rapidité de corrosion des pénétrateurs qui produisent la
poussière et, dans le même temps, la laissent sur la surface de la
terre. Comme l’ont constaté les experts de l’UNEP, cela crée un danger
indirect, tout d’abord par la pollution des eaux souterraines, tandis
que le deuxième danger est que, même après trois ans, les particules
d’uranium peuvent se transférer par voie aérienne dans d’autres espaces.
« Lors d’examens chez 29 sujets du village de Bratoselca, on a trouvé
une concentration d’uranium des centaines de fois plus élevée dans
l’organisme que la normale », constate le docteur Radomir Kovacevic.
Chez 90% de la population examinée, on note des changements sur le
matériau génétique, bien qu’on ne puisse avec sûreté les attribuer aux
conséquences de l’uranium.
Dès la fin de la guerre en 1999, les experts du ministère de la Défense
russe ont estimé que les avions de l’OTAN lors des bombardements en RFY
ont jeté au moins 30 tonnes d’uranium appauvri : c’est comme si un
« réacteur nucléaire avait éclaté » dans notre pays.
Dispersion des particules radioactives dans l’eau
D’après les experts militaires russes, il serait possible que l’uranium
des munitions de l’OTAN se serait dispersé sur tous les pays
balkaniques et qu’il aurait également pénétré jusqu’aux réservoirs
d’eau, ce qui porte à croire que l’on boit toujours de l’eau polluée en
Serbie. Il a été constaté que les nuages de poussière d’uranium
s’élevaient jusqu’à une altitude de 1000 mètres, et l’on peut se
demander où s’en sont allés ces nuages...
L’uranium appauvri est un déchet des centrales atomiques, inutile, mais
radioactif en permanence. Les Américains possèdent plusieurs dizaines
de milliards de tonnes de cette matière, avec laquel ils ne savaient
que faire mais, après de nombreux tests sur leur propre population, ils
ont eu l’idée de fabriquer des bombes avec de l’uranium appauvri. C’est
ainsi que les déchets sont devenus une grande affaire. Bientôt, ces
armes ont été qualifiées un moyen conventionnel et permis de tuer,
alors qu’au début de la dernière décennie, le Sénat américain avait
adopté une recommandation permettant que les bombes à l’uranium
appauvri puissent commencer à être utilisées dans les « conflits de
portée limitée ».
L’uranium appauvri devient sans danger après sa décomposition qui se
fait au bout de plus de quatre milliards d’années !
« Nous n’osons pas aller jusqu’à l’endroit où l’OTAN a bombardé un
pilier de pont », raconte Desanka Mladenovic, âgée de 63 ans, du
village de Borovac. « J‘ai surtout peur pour les enfants et ils sont
une quinzaine à jouer aux alentours. Mais les enfants ne connaissent
pas le danger. Du reste, nous n’avons pas d’autre issue ni d’autre
village ».
© Tous droits réservés Vecernje Novosti
© Le Courrier des Balkans pour la traduction