Guerre(s) : ce qu'on aurait pu savoir dès 1999…

Un ex-président PS: "Les médias n'ont pas dit la vérité sur la
Yougoslavie"

Interview de Michel Collon et Vanessa Stojilkovic, auteurs du film Les
Damnés du Kosovo: "Serons-nous toujours `une guerre en retard' ?"

Pavé dans la mare! Le récent livre de Guy Spitaels, ex-président du PS
belge, démontre à quel point l'opinion européenne a été menée en
bateau lors de la guerre contre la Yougoslavie. Or, si on avait tiré à
temps les leçons de celle-ci, la construction du mouvement anti-guerre
et d'un front style STOP USA à échelle européenne aurait démarré bien
plus tôt.

Interview de Michel Collon, spécialiste des médiamensonges et
stratégies impérialistes, et de Vanessa Stojilkovic, auteur du film
Les Damnés du Kosovo. Bilan de leurs nombreux débats en Europe. Où va
le mouvement anti-guerre et comment le consolider ?

Interview : Antoine Renard

Michel Collon, le récent livre de l'ex président du PS belge, Guy
Spitaels,[1] a dû vous faire un drôle d'effet. Il écrit - à
contre-courant de tout ce qu'on nous avait dit - que la guerre contre
la Yougoslavie a été voulue par les Etats-Unis pour installer leur
présence militaire en Bosnie, au Kosovo, en Macédoine « jamais loin du
pipeline qui doit venir de la Mer Noire vers l'Adriatique ». C'est
exactement la thèse de vos livres Poker menteur en 98 et Monopoly en
janvier 2000. Depuis des années, vous répétiez : « Toutes ces guerres
visent à contrôler les routes du pétrole. »

Michel Collon. En effet. Que n'a-t-il dit ça quand il était au pouvoir
et que son parti a marché dans toutes les guerres enclenchées par les
Etats-Unis ! Ce n'est pas le premier politicien à ne dire un peu de
vérité qu'une fois arrivé à la pension. Certains feraient bien
d'écrire leurs mémoires avant de faire leur carrière !

Vous râlez parce que les médias vous ont censuré quand vous disiez cela !

Michel Collon. Et comment ! Le Soir (Belgique) qui l'interviewe, par
exemple, a systématiquement boycotté ces analyse, a refusé tout débat.
Idem Le Monde, Libé, les grandes télés à part quelques journalistes de
la RTBF.

Et je râle parce que leur propagande pour la guerre et leurs silences
sur les sordides intérêts économiques des multinationales, tous ces
mensonges ont permis qu'on bombarde la Yougoslavie. Que ce pays
subisse à présent la dictature du FMI, alors qu'au Kosovo, c'est pire
qu'avant bien qu'on nous le cache. Et surtout, toute cette propagande
a encouragé les Etats-Unis à se croire tout permis et à déclencher de
nouvelles guerres !

Il vous reste à travailler sous un pseudo et à faire la pub de son
livre, alors ?

Michel Collon. Je trouve, oui, que la gauche devrait lire ce bouquin
et se demander pourquoi on nous a caché tout ça pendant dix ans. Mais
si je partage son constat de l'impérialisme US, je rejette à fond sa
conclusion…

Parce que Spitaels appelle à créer une armée européenne…

Michel Collon. Exactement, la majorité des milieux dirigeants
européens veut créer une Euro-armée, pour s'emparer de régions et
matières premières stratégiques. Pour favoriser leurs propres
multinationales au lieu de laisser les USA rafler le gâteau…
D'ailleurs Spitaels réclame pour l'Europe le « droit d'ingérence »,
c'est-à-dire le droit au néocolonialisme.

Vanessa, en tant que jeune Française d'origine yougoslave, avec toute
votre famille là-bas, vous avez dû souffrir de cette diabolisation et
de cette guerre de propagande…

Vanessa Stojilkovic. Oui, j'avais 13 ans quand la guerre a éclaté, et
du coup, en France, je suis devenue une « sale Serbe ». J'avais beau
dire qu'à la télé, on ne disait pas la vérité, personne ne m'écoutait.
Avec les nombreux décès dans ma famille yougoslave, la mort
épouvantable d'un cousin, j'en ai été traumatisé, oui.

Quel était votre sentiment en réalisant le film Les Damnés du Kosovo,
qui montre le nettoyage ethnique actuel des minorités non albanaises :
Serbes, Juifs, Roms, Musulmans, Turcs, Gorans, et qui expose les vrais
objectifs stratégiques US dont l'installation au Kosovo de la
super-base militaire de Camp Bondsteel ?

Vanessa Stojilkovic. Lorsque j'ai monté les images, exceptionnelles,
que Michel avait ramenées du Kosovo, avec toutes ces souffrances qu'on
nous cache maintenant, et que j'y ai ajouté des images des effets des
bombardements, je me sentais très triste de n'avoir pas pu faire plus
pour ma famille.

Bush commençait alors à menacer l'Irak. Donc, puisqu'il était trop
tard pour les morts yougoslaves, j'ai voulu faire un film « préventif
». Pour défendre l'Irak. Si nous pouvions montrer que chaque guerre
était motivée par des intérêts économiques, nous aiderions les gens à
se défendre contre les prochaines propagandes de guerre. Et montrer le
côté inhumain, barbare des grandes puissances.

Mais la Yougoslavie ne reste-t-elle pas un sujet tabou à gauche ? On a
démasqué de nombreux médiamensonges sur l'Irak, mais sur la
Yougoslavie, c'est moins évident.

Michel Collon. En effet, il n'y a eu aucun bilan critique de cette
désinformation. Pourtant, ça vaudrait la peine à en croire, par
exemple, les récentes déclarations du brigadier général Bo Pellnas,
qui était à la tête des observateurs ONU en Croatie : «L'équipe de
Madeleine Albright et du Département d'Etat a présenté contre
Milosevic de fausses preuves, des photos satellites manipulées .
Refusant de nous montrer leurs documents. La supériorité technique des
USA leur permet de fabriquer de fausses preuves. Si les USA
présentaient des preuves quant aux armes de destruction massive
irakiennes, les pays européens n'auraient pas les moyens de les
vérifier. ».

L'info sur Milosevic a été largement manipulée, en l'amalgamant à
certaines milices serbes de Bosnie. Et surtout on a caché que les
multinationales voulaient démanteler l'autogestion yougoslave et faire
main basse sur les richesses du pays.

Vanessa Stojilkovic. En effet, la Yougoslavie comme l'Irak ont été
attaqués et diabolisés parce qu'ils résistaient à l'hégémonie des USA.

En allant ainsi à contre-courant, vous ne craignez pas d'être
diabolisés à votre tour comme « pro-Milosevic » ?

Michel Collon. Attention, réfléchissons bien, justement, à ce
processus de diabolisation. Qui a le pouvoir de nous informer (ou
déformer) ?

Ce qui se passe aujourd'hui, cette immense révolte contre la guerre
impérialiste des Etats-Unis, c'est magnifique, mais il faut aller plus
loin. Les progressistes sont forcés de se poser la question : Et les
guerres précédentes ? Nous a-t-on menti également ? Je demande qu'on
regarde aussi CNN et les autres télés US ces jours-ci : quand vous
regardez cette énorme machine de propagande, ses médiamensonges
fabriqués, ce bourrage de crâne sophistiqué avec des techniques de
Hollywood, eh bien, dites-vous qu'ils ont fait exactement pareil dans
les guerres précédentes, et que les médias européens les suivaient !

Aujourd'hui, pourquoi certains gouvernements européens s'opposent-ils
à Bush ? Surtout parce que Total ne veut pas être évincé du
Moyen-Orient par Shell et Esso. Du coup, les médias européens ont le
droit de nous dire que c'est une guerre impérialiste des USA.

Vanessa Stojilkovic. Mais l'Europe a participé à la guerre contre la
Yougoslavie, l'Europe a bombardé mon pays, rappelons-le !

Michel Collon. Alors, moi, je demande deux choses : 1. Examinons
sérieusement si les guerres du passé ont été ou non emballées avec des
médiamensonges. 2. Demandons si TF1 a le droit de dire que les guerres
françaises en Afrique sont impérialistes également. Oui, elles visent
à protéger le pillage des ressources par les multinationales
françaises qui ruinent ces populations.

Bigre, c'est pas demain qu'on vous verra à TF1 !

Vanessa Stojilkovic. Demandons-nous d'abord pourquoi ni TF1, ni les
autres ne disent un mot sur la situation qui règne à présent dans mon
pays recolonisé ! La population y crève de faim. Les mendiants sont
apparus dans les rues. Par deux fois, les gens ont carrément refusé
d'aller voter. Le premier ministre assassiné était détesté, personne
ne le pleure. Combien de fois avais-je entendu là-bas : « Il va se
faire descendre, il nous a vendus nous et notre pays pour s'enrichir
personnellement, et nous on n'a pas de quoi manger ni se soigner !»

Face à la montée des grèves, le gouvernement du FMI a profité de
l'assassinat pour instaurer l'état d'urgence. Le droit de grève est
interdit (pas suspendu, interdit) et une violente répression
s'installe. Dans le silence des médias pour qui on « cherche juste les
coupables »…


Mais vous revenez d'une tournée de projections-débats de votre film
dans plusieurs pays européens. Vos impressions ?

Vanessa Stojilkovic. Dans tous ces débats, les gens comprennent bien
pourquoi nous lions Irak et Yougoslavie. Surtout quand nous expliquons
la situation économique et sociale qui sévit en Serbie. Aussi en
Croatie, d'ailleurs, où les syndicats ont appelé à la grève générale.
Et au Kosovo, en Bosnie occupés avec un chômage de 60% !

Ne vous dit-on pas : « Mais pourquoi parler de la Yougoslavie ?
L'actualité à présent, c'est l'Irak. » ?

Vanessa Stojilkovic. Oui, on le dit. Mais c'est une erreur. D'abord,
il faut rendre justice à ce peuple agressé, l'histoire ne s'efface
pas. Ensuite, en montrant les crimes que commet aujourd'hui
l'impérialisme US au Kosovo, nous avons fait ?uvre utile pour l'Irak :
on peut voir qu'une occupation par les Etats-Unis, c'est une
catastrophe. Une très vieille femme serbe dit dans notre film : « Les
bombardements, c'était bien, c'était pas aussi grave. Maintenant, on
n'ose même plus sortir dans la rue, on doit s'enfermer à double tour
chaque jour. C'est pas bon, on devrait pouvoir vivre comme des frères. »

Nous avons voulu faire un film pour que les gens comprennent une fois
pour toutes la nature des guerres menées par l'impérialisme. Qu'ils
aient les moyens d'analyser eux-mêmes toutes les prochaines guerres.
Leur donner la clé.

Est-il exact que des spectateurs aient réagi : « C'est une bombe,
votre film ! » ?

Michel Collon. Oui, c'est arrivé plusieurs fois, à des endroits
différents, avec quasi les mêmes mots. Les gens se rendent compte
qu'on leur a caché les faits essentiels, qu'on les a menés en bateau.


A l'époque, on disait que, dans les Balkans, les Etats-Unis
soutenaient les Musulmans. Comment les Arabes réagissent-ils à votre
film ?

Michel Collon. Très bien. Le sort fait aux Palestiniens et aux
Irakiens a montré que Washington n'est nulle part « l'ami » des
Musulmans. Et notre film révèle que ceux-ci aussi sont aujourd'hui
victimes du nettoyage ethnique au Kosovo. Victimes de l'UCK dont les
Etats-Unis sont le patron.

Vanessa Stojilkovic. En tant que Serbe, j'ai été diabolisée, mais les
Arabes, en Europe, ça fait quarante ans qu'ils le sont. La jeunesse
d'origine immigrée vit une réalité catastrophique. Faites l'expérience
de chercher un logement hors des ghettos des « ZUP » si vous avez un
nom arabe ou un accent étranger ! Et si vous demandez un emploi, vous
risqueriez de vous mettre très en colère devant tant d'injustice !

Je me souviens qu'un prof m'avait expliqué qu'en période de crise
économique, il fallait toujours un bouc emissaire. Aujourd'hui, c'est
les Arabes. Je trouve qu'ils ont beaucoup de sang-froid de garder leur
calme devant tant de propagande de haine et de lois injustes : ainsi,
on peut les placer dès 10 ans dans des centres fermés: coûteuses
écoles de la délinquance, largement financées alors que les
subventions ne cessent de baisser pour les varies écoles. Il y a bien
une volonté de criminaliser cette jeunesse issue de l'immigration !

Nous, Serbes, avons reçu une image médiatique très négative dans le
but de légitimer la guerre. Un jour, à Paris, lors d'une manif serbe
contre les bombardements, j'entends un homme qui passait par là dire à
ses deux enfants: «Vite, on s'en va, sinon on va nous prendre pour des
Serbes.»

Quatre ans après la guerre, la diabolisation vous frappe toujours ?

Vanessa Stojilkovic. Bien sûr! Quand notre film a été projeté à la
Sorbonne, la prestigieuse université de Paris, la première question
qu'un homme français nous a posé, après la projection a été : «Pour
que les choses soient claires, quelle est la nationalité de Vanessa?»
Sous-entendu: si elle est Serbe, elle n'est pas crédible.

Michel Collon. On retrouve encore souvent une mentalité «La France,
c'est le pays des droits de l'homme, 1789 et tout ça… Nous, on sait et
on peut juger le monde, on a le droit d'ingérence…» Le néocolonialisme
est loin d'avoir disparu dans tous les esprits. Il est temps de
renverser les mentalités, et pas seulement en France: les pays
européens qui ont engendré les deux plus effroyables guerres de
l'Histoire, et qui ont colonisé, c'est-à-dire pillé le monde entier,
ces pays impérialistes n'ont pas à donner de leçons, mais plutôt à se
mettre à la place de leurs victimes. La plupart des gens rencontrés le
comprennent bien…


Pourquoi avoir choisi la forme "film"? Un livre ne suffisait pas?

Michel Collon. Avec un film, vous pouvez amener les gens du monde
entier à l'intérieur même du Kosovo, faire sentir de près ces
terribles souffrances dissimulées. Dans le monde entier, des gens ont
pu voir Maria traumatisée par le meurtre de son jeune neveu, assassiné
par l'UCK. Ou Stanimir dont la maison a été brûlée, dire qu'il n'en
voulait pas à ses amis albanais, seulement aux terroristes de l'UCK.
Ou un homme albanais expliquer qu'il a dû fuir car il était marié à
une femme serbe. Et comprendre que c'était une guerre de la
globalisation, pas une guerre humanitaire.

Pour ça, je suis extrêment reconnaissant à Vanessa d'avoir apporté à
ce film tout son talent et son travail acharné. Depuis la sélection
des images, la construction du scénario jusqu'au travail énorme de
montage, on ne soupçonne pas ce qu'il faut comme temps et comme soin :
vous pouvez mettre une journée pour "monter" dix secondes! A mes yeux,
il est important que la gauche puisse utiliser des moyens audiovisuels
modernes, on peut déjà passer des films sur Internet, ça va se
généraliser, donc a grand besoin de jeunes comme Vanessa qui se
lancent courageusement dans cette bataille!


Vous êtes bien plus âgé et connu que Vanessa (25 ans) ! Les gens
n'ont-ils pas tendance à se tourner uniquement vers vous?

Michel Collon. Oui. Disons-le : il y a parfois (souvent?) un peu de
racisme anti-jeunes, en tout cas un manque de confiance, on ne les
prend pas au sérieux. Mais si on veut qu'un autre monde soit possible,
il faut préparer, former et donc faire confiance à cette nouvelle
génération!


Le bilan de votre film est positif ?

Vanessa Stojilkovic. Largement! Et la manière que nous avons choisie
pour militer…


C'est-à-dire ?

Vanessa Stojilkovic. D'abord, nous lançons le film dans un pays par
une tournée de projections-débats. Dans des cinémas ou autres lieux le
plus ouverts possible, avec le soutien d'associations locales
dynamiques, des campagnes de mails. Ca nous a permis de rencontrer
quelques milliers de personnes en France, en Belgique, en Espagne…
Demain, nous partons en tournée en Italie. D'autres versions
étrangères vont bientôt sortir : anglaise, néerlandaise, serbe, russe,
arabe…

Michel Collon. Ca nous permet d'entrer en contact avec de nombreuses
personnes, notamment des jeunes, qui nous apportent leurs témoignages,
leurs problèmes politiques , leurs projets, leurs suggestions… C'est
très enrichissant. Et devoir répondre à tant de questions, pas
toujours évidentes, ça nous force à approfondir les choses, à
améliorer notre pédagogie…

Mais vous vendez aussi la cassette individuellement…
Vanessa Stojilkovic. Et c'est très encourageant de voir les gens se
mobiliser, ils achètent notre cassette (9 Euros). Pas comme souvenir
mais pour militer avec, la prêter, la projeter à des amis et discuter.
Puis, ils nous envoient des mails ou des lettres avec les résultats,
les réactions. Que je note soigneusement dans mon petit cahier...

Des exemples?

Vanessa Stojilkovic. D'abord, le film m'a permis de me réconcilier
avec des amis qui avaient été influencés par les médias français.
Maintenant, ils me soutiennent et m'encouragent. Certains se sont mis
à militer. Ma mère et ma soeur sont devenues actives contre la guerre
actuelle.

Ensuite, beaucoup de Yougoslaves nous ont remercié les larmes aux yeux
de faire enfin sortir la vérité. Une femme croate qui a dû quitter son
pays à cause de la terrible campagne antiserbe. Un professeur de la
Sorbonne qui avait renoncé à s'exprimer devant la surdité et
l'intolérance de ses collègues.

Le plus dur que j'ai entendu : cette femme serbe de Bosnie qui habite
en France: elle est à la retraite mais continue de travailler, car
elle a besoin d'argent pour racheter les têtes de ses morts aux
mercenaires islamistes qui servaient le gouvernement bosniaque
d'Izetbegovic. Racheter les têtes de ses proches pour pouvoir les
enterrer avec le reste de la dépouille!

Psychologiquement, vous ne pouvez pas sortir intact d'une telle
propagande, d'une telle injustice, tant d'atrocités. Les gens ici
n'imaginent pas à quel point on peut être détruit. Aujourd'hui encore,
je ne peux me retenir de pleurer quand je vois à la TV un reportage de
propagande anti-yougoslave, je pleure pour me libérer de ma colère.
Tout comme j'ai pleuré devant la préparation de la guerre contre
l'Irak. Pensant à l'angoisse des gens là-bas, la même que celle que
j'ai vécue.

Michel Collon. Aujourd'hui, énormément de gens se rendent compte que
la guerre contre l'Irak est scandaleuse malgré tous les prétextes dont
on l'emballe dans la propagande. Alors, faisons un bilan sérieux de
toutes les guerres précédentes. Si même ce président du PS dit qu'on
nous a manipulés, faisons en sorte que le mouvement anti-guerre
acquière une base solide pour son action à venir. Qu'il procède à un
test-médias sérieux.


Des projets ?
Vanessa Stojilkovic. Il y a dans le monde quantité de pays menacés de
devenir la cible des USA. Je me sens moralement obligée de leur donner
la parole, d'expliquer pourquoi ils seront agressés, de démonter les
médiamensonges...


Y a du boulot !

Vanessa Stojilkovic. En effet. Nous lançons un appel à tous ceux qui
peuvent nous aider à faire de tels films ou à les diffuser.

On peut contacter les auteurs du film, s'informer, faire des
propositions via le site: www.lesdamnesdukosovo.chiffonrouge.org

[1] Guy Spitaels, L'improbable équilibre, L. Pire, Bruxelles, janvier
2003. Interview Le Soir, 22 janvier.