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Devoir de mémoire : le croissant et la croix gammée

Alija Izetbegovic : grand recruteur des SS de Bosnie à Sarajevo


Ce que les médias taisent sur l'ex président de la FBiH
lundi 20 octobre 2003.

A 78 ans, Alija Izetbegovic vient de décéder. Présenté par les médias
occidentaux comm un "homme de paix" et un musulman modéré", il fut très
tôt engagé dans l'islamisme radical allant jusqu'à collaborer avec
l'Allemagne hitlérienne. Retour sur un passé honteux caché par les
"bien-pensants" et intellectuels autoproclamés.

A 78 ans, Alija Izetbegovic, l'ex président de la fédération de
Bosnie-Herzégovine, vient de décéder. La plupart des médias occidentaux
ont salué « l'homme de paix » et « le musulman modéré » en taisant
volontairement ce que fut Alija Izetbegovic lors de la seconde guerre
mondiale. C'est l'occasion de le rappeler.

Au service de l'Ordre noir

Au printemps 1943, au plus fort de la guerre des partisans dans les
Balkans, le SS-Führerhauptamt (office supérieur des SS à Berlin)
d'Heinrich Himmler décide de lever une nouvelle division de Waffen-SS
destinée à renforcer en Bosnie, et en Yougoslavie en général, les
unités de lutte anti-partisans. Ce sera la division de montagne
Handschar. A Sarajevo, ce sont les Jeunes musulmans de Bosnie, dirigés
par Alija Izetbegovic, qui mènent à bien le recrutement de ces
volontaires musulmans de la Waffen-SS. A 18 ans, le jeune Alija
Izetbegovic s'est déjà fait une réputation de dur de l'islam
balkanique. A ce titre, en avril 1943, c'est lui qui organise dans la
capitale de la Bosnie, la visite officielle du grand mufti de
Jérusalem, Hadj Amine El-Husseini. Cette visite intervient dans le
cadre d'un accord officiel avec Hitler. En effet, Husseini, ami
personnel du Führer, doit jouer le rôle de pilier
islamo-national-socialiste dans les Balkans pour appeler ses frères
musulmans au Jihad. Il édicte même à cet effet une fatwa stipulant que
l'enrôlement des quelque 4,5 millions de musulmans des Balkans dans les
forces du Reich est une « obligation religieuse » (1).

Comme les Frères musulmans d'Egypte, Adj Hamine El-Husseini prône la
guerre sainte contre les Juifs, présentée comme étant « le combat sacré
sur le chemin de Dieu » (2). Aussi, Alija Izetbegovic met-il en place
des bureaux (appelés Ersatzkommando der Waffen-SS) pour faire enrôler
les milices musulmanes jusqu'alors soumises à l'Etat indépendant de
Croatie d'Ante Pavelic. Ce qui ne va pas sans créer quelques frictions
avec les Ustaci. Les miliciens de Nasid Topci, les Cadres verts du
major Muhammad Hadziefendic ainsi que de nombreux éléments de la Légion
islamique d'Huska Miljkovic en Bosnie orientale (3), comptent parmi
les premiers volontaires pour la division Handschar. La haine
antichrétienne et antijuive d'Alija Izetbegovic et de ces Jeunes
musulmans n'a rien à envier à l'antisémitisme de l'extrême-droite
croate. C'est lui qui organise la réception officielle à Sarajevo lors
de la visite d'inspection d'Himmler à la division Handschar en avril
1944. Pourtant, Izetbegovic ne s'engagea jamais sous l'uniforme des
Waffen-SS, préférant laisser le don du sang à d'autres.

Chassez le naturel...

En 1946, Alija Izetbegovic est condamné à trois ans de prison pour
« nationalisme et islamisme » par le pouvoir communiste yougoslave. En
1970, il publie à Sarajevo une première version de la Déclaration
islamique, brûlot destiné à jeter les bases d'une grande Bosnie
musulmane et ethniquement purifiée sur les principes de la Charia. Il
se rapproche alors des islamistes iraniens. Il est condamné en 1984 à
14 ans de prison (non effectuées dans leur totalité) pour
« nationalisme musulman visant à faire de la Bosnie un Etat
ethniquement pur ». Ce qui ne l'empêche pas de faire une deuxième
édition de son ouvrage en 1990. De 1992 à 1995, il dirige la lutte
armée contre les Serbes et les Croates avec l'aide des pays musulmans
du Golfe persique, de l'Union européenne, des USA et de l'OTAN.
Pratiquant la purification ethnique, il est alors perçu par les
extrémistes islamistes comme un chef de guerre musulman à soutenir. Il
devient ainsi la coqueluche des médias occidentaux politiquement
corrects et des « intellectuels » autoproclamés. En 1995, après s'être
momentanément allié aux ultra-nationalistes croates (Ustaci), il édifie
une entité musulmane au sein de la Fédération de Bosnie-Herzégovine
(FBiH) sur des bases islamistes. Il est devenu depuis le président de
cette FBiH avant de se retirer à la fin des années 1990.


Notes :

(1) La correspondance entre le Grand Mufti et le SS-Führer-Haupthamt,
qui est conservée aux archives yougoslaves (Sarajevo et Belgrade) et
aux archives militaires allemandes, est particulièrement explicite à ce
sujet : AVII (archives yougoslaves) - Na - NAV-T-120 - r.2908 - Berlin
12. Mai 1943 - An das SS-Haupthamt Z. Hd v. SS-Obersturmmbannführer Dr.
Reiding - E 464782 et AVII - Na - NAV-T-120 - r.2908 - Berlin 18. Mai
1943 - An das Auswärtige Amt - Betr. Vorschläge des Grossmufti -
SS-Gruppenführer G. Berger - E 464779-464780. BA/MA (archives
militaires allemandes de Fribourg en Brisgau), RS 3-13/3-5 : 13. SS
Division Handzar et archives de l'Oberbefehlshaber Südost, KTB (journal
de marche) : BA/MA, RW 40/81.

(2) Hadj Hamine El-Husseini est né à Jérusalem dans une riche famille
palestinienne. Il part étudier au Caire à l'université El-Azhar où il
en ressort diplômé d'un doctorat de théologie. Cadet à l'académie
militaire d'Istambul, il devient officier d'artillerie dans l'armée
ottomane avant de devenir mufti après le conflit. C'est là qu'il se lie
avec les Frères musulmans égyptiens avant d'être élu président du
Congrès islamique mondial à La Mecque. Cheville ouvrière de l'agitation
pan-arabe et anti-britannique, Adj Hamine El-Husseini est l'inspirateur
des insurrections de Jaffa et Jérusalem. Mais, c'est l'échec : il
s'enfuie en Syrie, gagne l'Irak, puis Téhéran. En 1937, on le retrouve
aux côtés de l'Italie fasciste avant de se rapprocher du IIIème Reich
pour la formation d'un islamisches zentral Institut à Berlin, puis la
Ligue des volontaires arabes. Il étend alors son influence dans les
Balkans à partir de 1942 grâce à l'appui de milieux derviches. Puis,
c'est après une première entrevue avec Ante Pavelic à Zagreb qu'il
entame une tournée en Bosnie.

(3) Il s'agit de la tristement célèbre Huskina Milicija ou Huskina
Legija, formation comptant 11 bataillons et quelque 3 000 volontaires
dirigés par Hussein Miljkovic à partir de novembre 1943.


Gordana Kostic


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