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Espace de coopération 

14/12/2007


BELGRADE/PRISTINA/BERLIN (Compte rendu de la rédaction) - Au lendemain de la signature du traité de l'UE, les chefs d'Etat et de gouvernement de l'Union européenne se retrouvent aujourd'hui, vendredi, pour fixer la date à laquelle se produira la séparation du Kosovo d'avec la Serbie. A Bruxelles, on indique que la décision pourrait n'être annoncée qu'en mars, pour ne pas priver entièrement de leurs chances, lors de l'élection présidentielle serbe en janvier prochain, ceux qui, à Belgrade, sont du côté des centres décisionnels du noyau dur européen. L'UE refuse toute négociation supplémentaire destinée à résoudre le conflit pacifiquement et en accord avec le droit international. La sécession du Kosovo est l'aboutissement d'un processus encouragé depuis des décennies par la République fédérale: le démantèlement d'éventuels centres de résistance nationale dans l'Europe de l'Est et du Sud-est, et leur annexion à une UE sous domination allemande. Berlin ne tient compte ni du droit international ni des principes démocratiques, pour cette transformation de l'UE en un outil efficace de la politique étrangère allemande; le traité de l'UE signé hier est de facto identique au projet de traité constitutionnel européen rejeté par référendum. Pendant ce temps, la restructuration de l'Europe du Sud-est se poursuit - avec la création, dans les pays de l'ex-Yougoslavie, d'"eurorégions multiethniques", appelées, sous le contrôle de Berlin et de Bruxelles, à constituer les petits Etats atomisés en un espace fiable au service de l'économie.

Ainsi que l'a annoncé hier, jeudi, Olli Rehn, le commissaire européen à l'Elargissement, l'UE ne fera connaître qu'au printemps 2008 sa décision quant à la sécession du Kosovo. La date possible est celle d'une réunion des ministres des Affaires étrangères de l'UE, fin mars, en Slovénie. A Pristina, on laisse entendre qu'on se soumettra à cette décision, et qu'on ne cherchera pas à obtenir par des violences une séparation plus rapide. Bruxelles a déjà testé l'année dernière la tactique du report. Le "plan Ahtisaari", dans lequel l'émissaire spécial de l'ONU pour le Kosovo a proposé une feuille de route en vue de la sécession du Kosovo, n'avait été rendu public qu'après les élections parlementaires en Serbie.[1] Malgré ce report, il n'y aura pas de nouvelles négociations. Au printemps, la Serbie, un opposant traditionnel à la politique allemande dans l'Europe du Sud-est, verra son territoire ramené à ce qu'il était au début du 20ème siècle. Belgrade ne pourra plus résister vraiment à la politique d'hégémonie allemande.

Plus aucun espoir

Au sein de l'UE, Chypre est le seul pays qui se montre encore récalcitrant. Accepter la scission du Kosovo, "ce serait reconnaître l'invasion militaire d'un Etat par un autre Etat", comme l'écrit la presse chypriote: "Reconnaître un Kosovo indépendant aurait pour effet la reconnaissance de l'indépendance de la partie nord de Chypre, et réduirait à néant tout espoir d'une réunification de l'île."[2] Bien que le gouvernement de Chypre fasse valoir des intérêts nationaux majeurs pour s'opposer à la sécession de la province du sud de la Serbie, il devra se contenter d'une abstention lors du vote décisif. Car la scission est le résultat d'une politique que l'Allemagne poursuit depuis des décennies.

Contacts oustachis

La République fédérale d'Allemagne a fortement poussé à la scission du Kosovo depuis le milieu des années 1990 (voir les informations à ce sujet de german-foreign-policy.com [3]). Elle renoue ainsi avec sa politique à long terme d'affaiblissement et d'émiettement de la Yougoslavie, dont on peut remonter le cours jusqu'aux années 1960. Quand le gouvernement de la République fédérale a remarqué en 1962 un nationalisme croissant dans la république constituante yougoslave de Croatie, le service de renseignements fédéral allemand (BND) a établi des contacts avec le groupe des fascistes oustachis au sein des organisations yougoslaves en exil. A partir de 1966, le service allemand d'espionnage à l'étranger a considérablement augmenté le nombre de ses agents en Yougoslavie.[4] A partir de 1971, face aux manifestations de masse nationalistes en Croatie, le BND a misé sur des mesures actives pour déstabiliser l'Etat yougoslave. A partir de 1980 enfin, sous l'autorité du président du BND et futur ministre des Affaires étrangères Klaus Kinkel, le démembrement de la Yougoslavie a été accéléré, avec tous les moyens dont dispose un service de renseignements.

L'Empire des Habsbourg

Parallèlement, le ministre-président de Bavière Franz-Josef Strauss a été l'initiateur de mesures destinées à détacher économiquement la Slovénie et la Croatie de la république fédérative de Yougoslavie. On s'est servi du "groupe de travail Alpen-Adria" créé à la fin des années 1970, dont le but était de rapprocher de l'Allemagne du sud, par une politique d'"organisation de l'espace", d'anciennes provinces de l'Empire austro-hongrois, dont des Bundesländer autrichiens et le nord de l'Italie (Bolzano-Alto Adige/"Südtirol"). Des représentants des parlements régionaux de Slovénie et de Croatie - les deux régions avaient elles aussi fait partie de l'Empire austro-hongrois - ont participé dès le début aux réunions de l'organisation Alpen-Adria. Un Français avait critiqué cette coopération, "officiellement subventionnée à des fins culturelles par des crédits bavarois" pour "aider, en Slovénie et en Croatie, des groupes qui se détournaient de tout ce qui était serbe": "C'est ainsi que la séparation a été préparée psychologiquement."[5]

Brusqués

L'Allemagne de l'Ouest a encouragé de plus en plus ouvertement les gouvernements régionaux de Ljubljana et de Zagreb à faire sécession, quand la Yougoslavie, en 1987, s'est trouvée au bord de la faillite à cause d'une crise de paiement des dettes, et qu'elle a dû se soumettre à un sévère programme d'adaptation des structures du Fonds monétaire international (FMI).[6] L'argument de Bonn a été que la Slovénie et la Croatie n'auraient une chance d'être admises dans l'Union européenne que si elles se séparaient du Sud pauvre de la Yougoslavie. Fortes de ce soutien, la Slovénie et la Croatie ont déclaré leur indépendance en juin 1991, en violation de la Constitution yougoslave. La première guerre de sécession en Yougoslavie s'en est suivie. Tout d'abord, mis à part l'Allemagne, l'Autriche et le Vatican, aucun Etat n'était prêt à donner son accord pour un démembrement du pays. Aussi le gouvernement fédéral a-t-il brusqué, début décembre 1991, ses alliés de l'UE et de l'Otan, ainsi que ceux de l'ONU, menaçant pour la première fois depuis 1945 d'un cavalier seul de l'Allemagne sur la scène internationale: l'Allemagne annonça que même si aucun autre Etat ne la rejoindrait, elle allait reconnaître fin 1991 l'indépendance nationale des deux républiques sécessionnistes.

Mises en garde

Washington, Londres et le secrétaire général de l'ONU Perez de Cuellar ont alors exprimé leur inquiétude. Ils ont demandé à Bonn de renoncer purement et simplement à la reconnaissance unilatérale des deux Etats, et ils ont mis en garde contre la guerre que provoquerait en Bosnie-Herzégovine la sécession de la Slovénie et de la Croatie. Le secrétaire général de l'ONU Perez de Cuellar a textuellement écrit ceci au ministre des Affaires étrangères Hans-Dietrich Genscher: "J'espère que vous avez pris connaissance de la grande inquiétude des présidents de la Bosnie-Herzégovine et de la Macédoine, et de beaucoup d'autres personnes, qui considèrent qu'une reconnaissance sélective prématurée pourrait entraîner l'extension du conflit actuel aux régions politiquement très sensibles. Une telle évolution pourrait avoir de graves conséquences pour l'ensemble des Balkans."[7] A nouveau, des voix s'élèvent aujourd'hui pour des mises en garde analogues, face à la sécession imminente du Kosovo.

Guerre

Pas plus qu'il ne l'a fait hier, le gouvernement fédéral ne s'en formalise aujourd'hui. Lors d'une séance de nuit à Bruxelles, le 15 décembre 1991, en faisant des concessions d'ordre économique et politique dans d'autres domaines, Hans-Dietrich Genscher a pressé ses homologues de l'UE de prendre une décision, par laquelle l'UE en son entier reconnaissait la sécession de la Slovénie et de la Croatie pour janvier 1992. Peu de temps après, en avril 1992, la guerre se déclencha en Bosnie-Herzégovine. Déjà, la presse française avait décrit avec clairvoyance la politique allemande dans l'Europe de l'Est et du Sud-est: "L'Allemagne réunifiée pourrait être tentée de jouer de nouveau un rôle dominant dans cette partie de l'Europe, et, pour y parvenir, d'attiser des conflits en jetant de l'huile sur le feu."[8]

Free Trade Agreement

16 années, et quelques guerres et guerres civiles plus tard, Berlin et Bruxelles travaillent à refaire de ces petits Etats de l'ex-Yougoslavie, ennemis les uns des autres, et atomisés avec succès, un espace homogène au service de l'économie. Dès le 1er janvier 2007, sous la pression de l'UE, la Serbie, le Monténégro, la Bosnie-Herzégovine et le Kosovo ont adhéré à l'accord économique Central European Free Trade Agreement (CEFTA), qu'avaient rejoint auparavant la Croatie et la Macédoine. A l'exception de la Slovénie, qui est déjà intégrée dans l'UE, toutes les parties de l'ancienne Yougoslavie sont ainsi rassemblées dans une alliance commerciale.[9] La principale différence par rapport à l'époque d'avant le démantèlement de la Yougoslavie est que la Serbie a été privée de son pouvoir, et que le contrôle s'exerce désormais à Bruxelles.

Europanon

Le processus se poursuit à présent par la création d'"eurorégions". C'est l'Association des régions frontalières européennes (ARFE), dont le siège est en Allemagne, à Gronau, qui publie les projets appropriés.[10] Le 30 novembre, une initiative a démarré à Novi Sad (Serbie), pour la création d'une eurorégion appelée "Europanon", qui va regrouper des parties de la Serbie, de la Croatie et de la Bosnie-Herzégovine. "Nous essayons de réunir les communes dans une région encore imprégnée des larmes qu'ont versées les victimes de crimes de guerre", comme le dit un représentant du Pacte de stabilité pour l'Europe du Sud-est.[11] Ainsi que le déclare le directeur de la mission de l'OSCE en Serbie, cette zone, qui est une "région conflictuelle", doit se transformer en un "espace de coopération" - une périphrase polie pour désigner l'annexion forcée à l'UE, après les déchaînements de violence favorisés par l'Allemagne. Par ce processus, qui remplace pas à pas l'ancienne influence de Belgrade dans l'ex-Yougoslavie par le contrôle direct depuis Berlin et Bruxelles, la réorganisation de l'Europe du Sud-est sous direction allemande, qui a fait couler le sang, touche à son terme.


[1] voir à ce sujet Abmontiert
[2] Der Kosovo und Zyperns Spaltung; Phileleftheros 12.12.2007
[4] Schmidt-Eenboom, Erich, Der Schattenkrieger, Econ-Verlag, Düsseldorf 1995, S. 215ff.
[5] Pierre Gallois, zitiert nach: Junge Welt, 26./27.10.1996
[6] Jugoslawien: Selbstverwaltungssozialismus versus Weltmarktintegration; Analyse und Kritik Nr. 340, 11.03.1992
[7] Genscher widerspricht Perez de Cuellar; Frankfurter Allgemeine Zeitung 16.12.1991
[8] L'humanite, cité d'après: Frankfurter Allgemeine Zeitung 04.07.1991
[11] Euroregion zwischen Serbien, Bosnien und Kroatien geplant; Deutsche Welle 07.12.2007


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Kooperationsraum 

14.12.2007


BELGRAD/PRISTINA/BERLIN (Eigener Bericht) - Einen Tag nach der Unterzeichnung des EU-Vertrags verhandeln die Staats- und Regierungschefs der Europäischen Union am heutigen Freitag über die genaue Terminierung der Abspaltung des Kosovo von Serbien. Wie es in Brüssel heißt, soll die Entscheidung womöglich erst im März bekannt gegeben werden, um den Belgrader Parteigängern der kerneuropäischen Machtzentren nicht jede Chance bei den serbischen Präsidentenwahlen im kommenden Januar zu nehmen. Weitere Verhandlungen mit dem Ziel, den Konflikt friedlich und in Übereinstimmung mit internationalem Recht zu lösen, lehnt die EU ab. Mit der Sezession des Kosovo kommt eine Entwicklung zum Abschluss, die die Bundesrepublik bereits seit Jahrzehnten fördert: Die Zerschlagung möglicher staatlicher Widerstandszentren in Ost- und Südosteuropa und deren Angliederung an eine deutsch dominierte EU. Dabei nimmt Berlin ebenso wenig Rücksicht auf das Völkerrecht, wie demokratische Prinzipien bei der Umformung der EU zu einem schlagkräftigen Instrument deutscher Außenpolitik beachtet werden; der gestern unterzeichnete EU-Vertrag ist de facto mit dem per Referendum zurückgewiesenen EU-Verfassungsentwurf identisch. Die Neugliederung Südosteuropas schreitet unterdessen voran - mit der Gründung "multiethnischer Euroregionen" in den Ländern des ehemaligen Jugoslawien, die unter Kontrolle Berlins und Brüssels die zerschlagenen Kleinstaaten zu einem loyalen, wirtschaftlich nutzbaren Terrain verbinden sollen.

Wie EU-Erweiterungskommissar Olli Rehn am gestrigen Donnerstag angekündigt hat, wird die Europäische Union erst im Frühjahr 2008 ihre Entscheidung über die Sezession des Kosovo bekannt geben. Als möglicher Termin wird ein Treffen der EU-Außenminister Ende März in Slowenien genannt. Pristina signalisiert, sich der Entscheidung zu fügen und nicht mit gewalttätigen Unruhen eine raschere Abspaltung zu erzwingen. Die Taktik der Verschiebung hat Brüssel bereits im vergangenen Jahr erprobt. Damals wurde der sogenannte Ahtisaari-Bericht, in dem der UN-Sonderbeauftragte für das Kosovo einen Fahrplan zur Sezession des Kosovo entwickelte, erst nach den serbischen Parlamentswahlen bekannt gegeben.[1] Neue Verhandlungen sind trotz der Verschiebung nicht vorgesehen. Im Frühjahr wird Serbien, ein traditioneller Opponent der deutschen Südosteuropapolitik, auf den territorialen Stand zurückgedrängt, den es zu Beginn des 20. Jahrhunderts hatte. Ernsthaften Widerstand gegen die deutsche Hegemonialpolitik wird Belgrad nicht mehr leisten können.

Keine Hoffnung mehr

Innerhalb der EU widerstrebt nur noch Zypern. Die Abspaltung des Kosovo zu billigen, "hieße die militärische Invasion eines Staates durch einen anderen Staat anzuerkennen", schreibt die zypriotische Presse: "Die Anerkennung eines unabhängigen Kosovo hätte die Anerkennung der Unabhängigkeit Nordzyperns zur Folge und würde jede Hoffnung auf eine Wiedervereinigung der Insel zunichte machen."[2] Obwohl die Regierung Zyperns höchstrangige Staatsinteressen gegen die Sezession der serbischen Südprovinz geltend macht, wird sie sich auf Druck Brüssels mit einer Enthaltung bei der entscheidenden Abstimmung begnügen müssen. Denn die Abspaltung folgt einer Politik, die von Deutschland seit Jahrzehnten vorangetrieben wird.

Ustascha-Kontakte

Die Bundesrepublik Deutschland hat die Abspaltung des Kosovo seit Mitte der 1990er Jahre massiv forciert (german-foreign-policy.com berichtete [3]). Damit knüpft sie an ihre langfristige Politik der Schwächung und Zersplitterung Jugoslawiens an, die sich bis in die 1960er Jahre zurückverfolgen lässt. Als die bundesdeutsche Regierung 1962 Notiz vom zunehmenden Nationalismus in der jugoslawischen Teilrepublik Kroatien nahm, stellte der Bundesnachrichtendienst (BND) Kontakte zur faschistischen Ustascha-Fraktion innerhalb der jugoslawischen Exilorganisationen her. Ab 1966 weitete die deutsche Auslandsspionage die Zahl ihrer Agenten in Jugoslawien massiv aus.[4] Ab 1971 setzte der BND angesichts nationalistischer Massendemonstrationen in Kroatien auf aktive Maßnahmen, um den Staat Jugoslawien zu destabilisieren. Ab 1980 schließlich wurde unter dem BND-Präsidenten und späteren deutschen Außenminister Klaus Kinkel die Teilung Jugoslawiens mit allen nachrichtendienstlichen Mitteln vorangetrieben.

Habsburgerreich

Parallel dazu initiierte der bayerische Ministerpräsident Franz-Josef Strauß Maßnahmen zur wirtschaftlichen Loslösung Sloweniens und Kroatiens aus dem jugoslawischen Staatsverband. Mittel war die Ende der 1970er Jahre gegründete "Arbeitsgruppe Alpen-Adria", deren Ziel es war, mit einer Politik der "Raumordnung" ehemalige Provinzen des österreichisch-ungarischen Kaiserreiches, darunter österreichische Bundesländer und Norditalien (Bolzano-Alto Adige/"Südtirol"), an Süddeutschland anzunähern. Vertreter der Regionalparlamente Sloweniens und Kroatiens - beide Regionen hatten ebenfalls zum Habsburgerreich gehört - waren von Beginn an bei den Sitzungen der Alpen-Adria-Organisation präsent. Die Kooperation sei "offiziell mit bayrischen Krediten zu kulturellen Zwecken unterstützt" worden, um "in Slowenien und Kroatien Gruppen, die (...) sich (...) vom Serbischen abwandten", zu fördern, urteilte ein französischer Kritiker: "So bereitete man psychologisch die Abtrennung vor."[5]

Brüskiert

Immer offener ermutigte Westdeutschland die Regionalregierungen in Ljubljana und Zagreb zur Sezession, als Jugoslawien 1987 aufgrund einer Schuldenkrise vor dem Staatsbankrott stand und sich einem rigiden Strukturanpassungsprogramm des Internationalen Währungsfonds unterwerfen musste.[6] Bonn argumentierte, Slowenien und Kroatien hätten nur dann eine Chance zur Aufnahme in die Europäische Union, wenn sie sich vom armen Süden Jugoslawiens abspalteten. Mit solcher Rückendeckung ausgestattet, erklärten Slowenien und Kroatien unter Verletzung der jugoslawischen Verfassung im Juni 1991 ihre staatliche Unabhängigkeit. Der erste Sezessionskrieg in Jugoslawien war die Folge. Zunächst war außer Deutschland, Österreich und dem Vatikan kein Staat der Welt bereit, einer Aufspaltung des Landes zuzustimmen. Daher brüskierte die Bundesregierung Anfang Dezember 1991 ihre Verbündeten in EU und NATO sowie die UNO und drohte erstmals seit 1945 einen deutschen Alleingang auf internationalem Parkett an: Auch wenn kein anderer Staat sich anschließe, wolle Deutschland Ende 1991 die staatliche Unabhängigkeit der beiden Sezessionsrepubliken anerkennen.

Warnungen

Washington, London und UN-Generalsekretär Perez de Cuellar reagierten besorgt. Sie forderten Bonn auf, von der einseitigen staatlichen Anerkennung unbedingt abzusehen, und warnten, die Abspaltung Sloweniens und Kroatiens werde zu einem Krieg in Bosnien-Herzegowina führen. UN-Generalsekretär Perez de Cuellar schrieb wörtlich an Außenminister Hans-Dietrich Genscher: "Ich hoffe, dass Sie die große Besorgnis der Präsidenten von Bosnien-Herzegowina und Mazedonien sowie vieler anderer zur Kenntnis genommen haben, wonach eine vorzeitige selektive Anerkennung die Ausweitung des gegenwärtigen Konflikts auf die politisch hochgradig sensiblen Gebiete nach sich ziehen könnte. Ein solche Entwicklung könnte schwerwiegende Konsequenzen für den gesamten Balkan haben".[7] Ähnliche Warnungen werden heute angesichts der bevorstehenden Abspaltung des Kosovo erneut laut.

Krieg

Die Bundesregierung störte sich damals ebensowenig daran wie heute. In einer Brüsseler Nachtsitzung am 15. Dezember 1991 drängte Außenminister Hans-Dietrich Genscher seine EU-Amtskollegen mit wirtschaftlichen und politischen Zugeständnissen in anderen Bereichen zu einem Beschluss, mit dem die gesamte EU die Sezession Sloweniens und Kroatiens zum Januar 1992 anerkannte. Kurz darauf, im April 1992, kam es in Bosnien-Herzegowina zum Krieg. Die französische Presse hatte bereits zuvor die deutsche Ost- und Südosteuropapolitik weitsichtig charakterisiert: "Das wiedervereinigte Deutschland könnte versucht sein, erneut eine vorherrschende Rolle in diesem Teil Europas zu spielen, und, um das zu erreichen, Konflikte anfachen, die gewiss keinen zusätzlichen Brennstoff bräuchten."[8]

Free Trade Agreement

16 Jahre und mehrere Kriege und Bürgerkriege später arbeiten Berlin und Brüssel daran, die verfeindeten, erfolgreich zersplitterten Kleinstaaten des ehemaligen Jugoslawien wieder zu einem wirtschaftlich nutzbaren Terrain zu verbinden. Bereits zum 1. Januar 2007 sind auf Druck der EU Serbien, Montenegro, Bosnien-Herzegowina und das Kosovo dem Wirtschaftspakt Central European Free Trade Agreement (CEFTA) beigetreten, dem sich zuvor schon Kroatien und Mazedonien angeschlossen hatten. Damit sind bis auf Slowenien, das bereits in die EU eingegliedert ist, sämtliche Teile des ehemaligen Jugoslawien in einem Handelsbündnis vereint.[9] Der zentrale Unterschied zur Zeit vor der Spaltung Jugoslawiens besteht darin, dass Serbien entmachtet wurde und die Kontrolle jetzt in Brüssel liegt.

Europanon

Der Prozess wird nun durch die Errichtung sogenannter Euroregionen weitergetrieben. Entsprechende Pläne publiziert die im deutschen Gronau ansässige Arbeitsgemeinschaft Europäischer Grenzregionen (AGEG).[10] Am 30. November startete in Novi Sad (Serbien) eine Initiative zur Gründung einer Euroregion mit der Bezeichnung "Europanon", die Teile Serbiens, Kroatiens und Bosnien-Herzegowinas zusammenschließen will. "Wir versuchen die Gemeinden in der Region zusammenzubringen, die noch getränkt ist von den Tränen der Opfer von Kriegsverbrechen", sagt ein Vertreter des Südosteuropa-Stabilitätspakts.[11] Wie der Leiter der OSZE-Mission in Serbien erklärt, soll sich das Gebiet von einer "konfliktreichen Region" zu einem "Kooperationsraum" wandeln - eine höfliche Umschreibung für die erzwungene Angliederung an die EU nach den von Deutschland begünstigten Gewaltexzessen. Mit diesem Prozess, der Schritt für Schritt den früheren Einfluss Belgrads im ehemaligen Jugoslawien durch die direkte Kontrolle aus Berlin und Brüssel ersetzt, kommt die blutige Neuordnung Südosteuropas unter deutscher Führung zu ihrem Ende.


[1] s. dazu Abmontiert
[2] Der Kosovo und Zyperns Spaltung; Phileleftheros 12.12.2007
[4] Schmidt-Eenboom, Erich, Der Schattenkrieger, Econ-Verlag, Düsseldorf 1995, S. 215ff.
[5] Pierre Gallois, zitiert nach: Junge Welt, 26./27.10.1996
[6] Jugoslawien: Selbstverwaltungssozialismus versus Weltmarktintegration; Analyse und Kritik Nr. 340, 11.03.1992
[7] Genscher widerspricht Perez de Cuellar; Frankfurter Allgemeine Zeitung 16.12.1991
[8] L'humanite, zitiert nach: Frankfurter Allgemeine Zeitung 04.07.1991
[11] Euroregion zwischen Serbien, Bosnien und Kroatien geplant; Deutsche Welle 07.12.2007