(français / italiano)


Veniva assassinato due anni fa nella galera dell'Aia Slobodan Milosevic, socialista serbo, ultimo leader jugoslavo.

Con la sua eliminazione, gli "sponsor" del "Tribunale ad hoc" impedivano tra l'altro che, nel contro-interrogatorio della fase della Difesa, importanti leader politici occidentali potessero chiarire davanti al mondo le proprie responsabilità per il bagno di sangue pianificato e realizzato sui territori della Repubblica Federativa Socialista di Jugoslavia.

Sulla figura di Milosevic, sulla sua detenzione e sulla sua eliminazione si veda ad esempio:

ARCHIVIO DOCUMENTAZIONE ICDSM-ITALIA

ARCHIVIO MILOSEVIC (in costruzione)


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L'ULTIMA LETTERA DI MILOSEVIC 

Gentili signore e signori, 

Vi invio i miei ringraziamenti per la solidarietà che avete manifestato dichiarandovi pronti ad accettarmi per una cura medica. Vorrei informarvi della cosa seguente: credo che l'ostinazione con cui mi hanno rifiutato un trattamento in Russia sia motivata, in primo luogo, dal timore che in occasione di esami approfonditi, si scoprirebbe che sono stati effettuati interventi attivi e maliziosi allo scopo di nuocere alla mia salute. Questi interventi non possono restare nascosti a specialisti russi. 

Per giustificare le mie accuse, vi presento un semplice esempio che troverete in allegato. Questo documento, che ho ricevuto il 7 marzo, mostra che il 12 gennaio una medicina particolarmente forte fu individuata nel mio sangue e che, come dichiarano loro stessi, essa è utilizzata per trattare la tubercolosi e la lebbra, benché io non abbia preso, durante questi cinque anni nella loro prigione, alcun antibiotico. 

Durante tutto questo tempo, non ho mai avuto, a parte l'influenza, alcuna malattia contagiosa. Anche il fatto che i medici hanno impiegato due mesi (per informare sui risultati dell'esame, N.d.Red) può essere spiegato soltanto da una manipolazione. I responsabili di questi atti non possono realmente curare la mia malattia, e neppure quelli contro i quali ho difeso il mio paese in tempo di guerra e che hanno un interesse a farmi tacere. 

Cari signori, voi sapete che medici russi sono giunti alla conclusione che l'esame ed il trattamento dei problemi dei vasi sanguigni nella mia testa sono necessari ed urgenti. Ecco perché mi rivolgo a voi, nella speranza che mi aiutiate a difendere la mia salute contro le attività criminali in questa istituzione che lavora sotto l'egida dell'ONU, e che io riceva prima possibile un trattamento adeguato nel vostro ospedale dai medici in cui nutro fiducia totale, come nella Russia. 

Vi prego di accettare, signore e signori, l'espressione del mio rispetto profondo. 

Slobodan Milosevic 

(lettera inviata da Milošević l'8 marzo 2006, e ricevuta l'11 marzo all'Ambasciata russa in Olanda; traduzione originale: AP; fonte: quotidiano junge Welt (Germania) del 15 marzo 2006; versione italiana a cura di ICDSM-Italia)


--- francais (selezione di testi a cura di OJ) ---

SLOBODAN MILOSEVIC EST MORT

par Klaus Hartmann

/Vice-président et président du bureau directeur de l'ICDSM,
porte-parole de la section allemande/

Ce samedi 11 mars 2006, se répandait la nouvelle : Slobodan Milosevic a
été retrouvé mort dans sa cellule de prison à La Haye.

Dans les grands médias, la nouvelle a déclenché les réflexes
automatiques de défense : toute mise en doute à une cause naturelle du
décès devient pour eux une hypothèse farfelue. Cela, ils le savent déjà
avant que les résultats de l'autopsie n'aient été présentés et le
maintiennent dur comme fer, de la même manière que, pour eux, la
culpabilité de Slobodan Milosevic était déjà claire et nette, avant que
le show judiciaire ne s'ouvre à La Haye.

Cependant, c'est un fait que, la veille, lors de la séance de
préparation avec le prochain témoin, Momir Bulatovic, ex-président du
Monténégro, Milosevic faisait part de ses craintes à son conseiller
juridique, Zdenko Tomanovic, d'être empoisonné en prison et d'être
traité avec de mauvais médicaments. Milosevic appelait instamment à
l'aide le gouvernement russe dans une lettre que Tomanovic remettait le
même jour, 10 mars 2006, à l'ambassade russe aux Pays-Bas.

C'est aussi un fait avéré que, lors d'un examen sanguin, des traces
inexplicables de médicaments contre la lèpre et la tuberculose
neutralisant l'action des médicaments contre l'hypertension furent
détectées. Un fait supplémentaire est que Milosevic, il y a deux ans,
avait rapporté au tribunal que sa ration alimentaire en prison qui ne se
distinguait pas en apparence de celles des autres détenus avait été
brusquement échangée par un garde, ce qui fut ignoré par les juges et
qui n'intéressa pas les médias.

Indépendamment des résultats des examens, si ceux-ci sont conduits de
manière indépendante et objective, on peut constater la réalisation
tragique des craintes exprimées quant au calcul d'une solution
biologique à l'affaire Milosevic. Dans les conditions données, même une
cause naturelle au décès serait le résultat de sa liquidation
programmée. Les mots inhumains de Carla Del Ponte, procureur en chef,
dans le /Neue Zürcher Zeitung/ du 18 juillet 2003 parlent d'eux-mêmes :
« Il se porte très, très bien. Beaucoup de personnes de 60 ans et plus
souffrent d'hypertension. Nous ne le ménageons pas. J'espère que vous
n'avez pas cette impression ».

Ces mots montrent que derrière la fausse façade juridique, c'est un
tribunal d'exception aux ordres de l'OTAN qui agit et dans lequel
l'accusation joue le rôle de l'ange de la mort et des juges soudoyés
celui de bourreaux. Ils sont responsables non seulement de violation des
normes de l'ONU concernant le traitement des prisonniers, mais ils sont
aussi de lâches criminels sans scrupule. Eux et ceux qui se cachent
derrière doivent être jugés et leur institution doit être dissoute comme
Abou ghraïb et Guantanamo.

L'OTAN et leurs scribouilleurs se plaignent d'avoir été empêchés, par la
mort de Milosevic, de prononcer un jugement dans leur semblant de
tribunal. Ils cherchent à nier que l'accusation n'est pas parvenue,
jusqu'au dernier jour de procès, à présenter une seule preuve, alors que
l'accusé a réfuté jusqu'à présent toutes les accusations et que sa mort
est donc, pour ce faux tribunal, une issue salvatrice d'un dilemme
insoluble. Tous ceux à qui les médias ont caché pendant des années toute
information sur le déroulement des débats au procès, doivent continuer à
croire que bombardement signifie humanité et que la victime d'une guerre
d'agression est le responsable.

Les membres de la section allemande du Comité International pour la
Défense de Slobodan Milosevic (ICDSM) pleurent avec sa famille, avec les
Serbes, avec les progressistes du monde entier, la victime d'une
machinerie criminelle, le grand homme d'état et politicien,
l'internationaliste et anti-impérialiste. Nous ne permettrons pas que la
vérité sur la destruction de la Yougoslavie soit réduite au silence.

/Traduit de l'allemand/

source : journal /junge Welt/ (Allemagne) du 13 mars 2006

_http://www.jungewelt.de/2006/03-13/020.php_

*»LES JUGES SONT UNE BANDE DE LÂCHES CRIMINELS«*

/Milosevic craignait d'être empoisonné. Il pria le gouvernement russe de
le protéger. Entretien avec Klaus Hartmann*./

Q: Samedi, l'ancien président yougoslave Slobodan Milosevic a été
retrouvé mort dans sa cellule de prison à Scheveningen, près de La Haye
aux Pays-Bas. Ses supporters craignaient le pire pour lui depuis
longtemps. Vous-même évoquiez déjà, il y a des années, le danger d'une
« solution biologique » avec laquelle le prétendu tribunal des criminels
de guerre de La Haye pourrait, au besoin, faire taire Milosevic pour
toujours.

KH: Déjà en 2002, il y avait de nombreux indices allant dans le sens
d'une « solution biologique ». Le point principal était la façon de
traiter les recommandations médicales face à l'état de santé critique de
Milosevic. Déjà à cette époque, un groupe de médecins allemands s'était
adressé au tribunal « soucieux de la vie et la santé de Slobodan
Milosevic », car les propositions médicales concernant le déroulement du
procès n'avaient pas été appliquées, car aucun contrôle médical ni
aucune thérapie n'était effectuée. À la réponse du tribunal qu'un « bon
suivi médical de haute qualité était effectué par le centre médical de
la prison », l'initiative des médecins répondait que ce centre ne
consiste que d'un médecin non-spécialiste et d'une infirmière et que la
« qualité réside en cela qu'à la place de médicaments contre
l'hypertension, des médicaments augmentant la tension furent
administrés ». Déjà à cette époque, il était question de recourir à un
avocat commis d'office contre la volonté de Milosevic, ce qui augmentait
le stress et les risques.

Q: Comment a réagit le tribunal aux appels des médecins ?

Un médecin néerlandais appelé par le tribunal lui-même constatait une
« hypertension primaire, des dommages secondaires d'organes et des
poussées d'hypertension ainsi qu'un risque d'apoplexie, d'infarctus et
de décès ». Ceci fut commenté par Carla Del Ponte, procureur en chef du
tribunal, dans le /Neue Zürcher Zeitung/ du 18 juillet 2003 en ces
termes : « Il se porte très, très bien. Beaucoup de personnes de 60 ans
et plus souffrent d'hypertension. Nous ne le ménageons pas. J'espère que
vous n'avez pas cette impression ». Des appels renouvelés des médecins
allemands restèrent inentendus. Un jour avant que la mort de Milosevic
ne soit découverte, des membres dirigeants de l'ICDSM s'adressèrent au
Conseil de sécurité de l'ONU pour protester contre le refus d'un
traitement cardiologique dans une clinique spécialisée de Moscou. Bien
que le gouvernement russe ait présenté la garantie requise pour son
retour, les bourreaux du tribunal se permirent l'affront diplomatique
inouï d'un refus, stigmatisant ainsi implicitement la Russie comme un
état voyou.

Q: Dans l'entourage de Milosevic, on parle de la possibilité d'un
empoisonnement.

Et pas sans raison. Ce même vendredi se déroula dans la prison de
Scheveningen une séance de préparation avec le prochain témoin, l'ancien
président du Monténégro, Momir Bulatovic. À cette occasion, Milosevic
exprimait à son conseiller juridique la crainte d'être empoisonné en
prison. Milosevic rédigea une lettre personnelle dans laquelle il
appelait instamment à l'aide le gouvernement russe. Tomanovic transmit
la lettre le jour même à l'ambassade russe aux Pays-Bas.

Il y a déjà deux ans, Milosevic avait fait remarquer que sa ration
alimentaire en prison, qui ne se distinguait pas en apparence de celle
des autres détenus, fut brusquement échangée par l'un des gardes. Cette
information sur l'événement alarmant ne fut pas entendu par les juges.
Tout cela montre que, derrière la fausse façade de justice, un tribunal
d'exception aux ordres de l'OTAN est à l'oeuvre et où l'accusation joue
le rôle d'ange de la mort et les juges soudoyés celui de bourreaux. Ils
sont responsables non seulement de la violation des normes de l'ONU
concernant le traitement des prisonniers, mais ils sont aussi de lâches
criminels sans scrupule. Leur institution avec un nombre surprenant de
morts doit être dissoute comme Abou ghraïb et Guantanamo.

Entretien: Anna Gutenberg

*Klaus Hartmann est vice-président du Comité International pour la
Défense de l'ancien président yougoslave Slobodan Milosevic (ICDSM).

source : journal /junge Welt/ (Allemagne) du 13 mars 2006

_http://www.jungewelt.de/2006/03-13/003.php_

*»DES CADAVRES JONCHENT LA ROUTE DU TRIBUNAL«*

Slobodan Milosevic n'est pas la première victime à mettre sur le compte
des enquêteurs de La Haye.

/par Jürgen Elsässer/

Le tribunal pénal pour l'ex-Yougoslavie (TPI) est couramment appelé
tribunal des Nations unies, ce qui est destiné à le doter d'un aspect
d'impartialité. Cependant, cela ne correspond pas à la réalité. La
décision de le mettre en place ne fut pas prise par l'assemblée générale
des Nations unies en 1993, mais par le Conseil de sécurité, comme si la
justice internationale faisait partie des tâches de maintien et
d'application de la paix, qui seules, d'après la charte de l'ONU,
entrent dans la compétence de cet organe suprême.

Contre l'impartialité du tribunal, on peut noter que, parmi les accusés,
il y a plus de Serbes que de représentants d'autres nationalités. Ainsi,
après la mort de Milosevic, ce sont encore deux autres chefs d'état
serbes qui sont en cellule : l'ex-présidente de la république serbe de
Bosnie (Republika Srpska), Biljana Plavsic, ainsi que le président serbe
Milan Milutinovic. Un autre ex-président des Serbes de Bosnie, Radovan
Karadzic, est également recherché comme son commandant en chef, Ratko
Mladic. De même le commandant en chef yougoslave du corps du Kosovo,
Nebojsa Pavkovic a, lui aussi, été livré. Parmi les présidents et
commandants en chef des adversaires des Serbes, seulement un seul est en
prison à Scheveningen : le commandant en chef croate Ante Gotovina. Les
têtes de l'armée clandestine albanaise UÇK, Hashim Thaçi et Agim Çeku,
exercent encore aujourd'hui les plus hautes fonctions politiques au
Kosovo. Ce dernier a été élu, vendredi dernier, premier ministre de la
province.

La pression des recherches et l'antipathie anti-Serbes manifeste de la
procureur en chef actuelle à La Haye, Carla Del Ponte (Suisse) et de
celle qui la précédait Louise Arbour (Canada) ont conduit à un grand
nombre de morts parmi les accusés et recherchés, évidemment seulement
chez ceux de nationalité serbe.

Un aperçu non-exhaustif :

Le 30 janvier 1996, Djordje Djukic était kidnappé par une troupe
musulmane lors d'un voyage conduit en accord avec la troupe d'occupation
IFOR en Bosnie centrale et transféré à La Haye en passant par Sarajevo,
bien qu'aucun mandat d'arrêt n'exista à l'époque. Djukic, atteint d'un
cancer, ne reçut pas de traitement médical approprié et décéda le 18 mai
1996.

Le 10 juillet 1997, des unités spéciales britanniques des SAS
appartenant aux troupes d'occupation en Bosnie SFOR tuèrent Simo
Drljaca. Le cadavre présentait trois traces de tirs à distance dans le
dos et celle d'un tir mortel final à courte distance.

Le 29 juin 1998, on prétend que Slavko Dokmanovic se serait pendu dans
sa cellule de La Haye, bien que le prétendu suicidé fut soumis à un
contrôle accru et que le jugement devait être prononcé une semaine plus
tard.

Le 3 août 1998, décéda Milan Kovacevic dans sa cellule de La Haye d'une
crise cardiaque. Ses avocats se plaignirent que ses problèmes de santé
étaient connus et qu'il aurait pu être sauvé si on s'était occupé de lui
à temps.

Le 9 janvier 1999, des unités de la SFOR abattirent Dragan Gagovic en
présence de cinq adolescents qui se trouvaient dans la voiture du
professeur de karaté.

Le 13 octobre 2000, Janko Janjic empêcha son arrestation, à laquelle
participaient entre autres des soldats allemands de la SFOR, en se
faisant sauter à l'aide d'une grenade.

Le 11 avril 2002, le parlement serbe, en violation de la constitution,
vota une loi permettant le transfert de suspects à La Haye. En marque de
protestation, le député socialiste Vlajko Stojiljkovic, qui figurait sur
la liste des recherchés de La Haye, se tira une balle dans la tête sur
les escaliers de la Chambre haute.

Le 5 janvier 2006, des soldats italiens des troupes d'occupation en
Bosnie EUFOR assassinèrent, lors de l'arrestation de Dragomir Abazovic,
sa femme Rada, qui aurait prétendument défendu son mari avec une
Kalachnikov. Du côté de l'EUFOR, il n'y avait bizarrement aucun blessé
tandis que la femme serbe fut tuée d'une seule balle.

Le 5 mars 2006, on prétend que Milan Babic, président de l'éphémère
république serbe de Krajina (1991-1995) ait mis fin à ses jours dans sa
cellule de La Haye. Babic s'était livré lui-même au tribunal en 2003.
Vuk Draskovic, ministre des Affaires étrangères de Serbie-Monténégro,
critiqua les responsables de la prison qui auraient pu, selon lui,
empêcher sa mort.

source : journal /junge Welt/ (Allemagne) du 13 mars 2006

_http://www.jungewelt.de/2006/03-13/004.php_

*COMMUNIQUÉ DE «SLOBODA» CONCERNANT LA MORT DE SLOBODAN MILOSEVIC*

Belgrade, le 11 mars 2006

Le président Slobodan Milosevic, le grand combattant pour la liberté et
la dignité du peuple serbe et dont le nom représente la lutte pour le
droit international dans le monde, a été tué ce matin dans la prison de
Scheveningen.

Le tribunal de La Haye est directement responsable de ce crime, car il
refusa au président Slobodan Milosevic un traitement à Moscou, malgré
son état de santé critique.

Nous appelons le secrétaire général des Nations unies à suspendre
immédiatement les travaux de cette institution criminelle et demandons
au Conseil de sécurité de l'ONU de l'abolir.

Nous exigeons du gouvernement serbe de cesser immédiatement toute
coopération avec le tribunal et le mettons en garde, d'empêcher le
peuple de témoigner son respect au président Milosevic. Dans le cas
contraire, le peuple en tirera les conséquences qui s'imposent.

Qui était Milosevic et ce pour quoi il a lutté, le peuple serbe le sait
mieux que quiconque, comme tous les hommes épris de liberté du monde
entier. Sa mort doit mettre fin à la politique renégate et de division,
qui entraîne le pays et ses habitants à la ruine.

Nous appelons le peuple à l'unité pour défendre, suivant l'exemple de
Milosevic, sa liberté et sa dignité.

Le livre de condoléances sera disposé à partir de dimanche 12 mars à 9
heures dans les locaux de l'organisation SLOBODA, 16 rue Rajiceva, à
Belgrade.

/SLOBODA - Comité national pour la libération de Slobodan Milosevic/

/Traduit de l'allemand/

source : journal /junge Welt/ (Allemagne) du 15 mars 2006

_http://www.jungewelt.de/2006/03-15/003.php_

*LA DERNIÈRE LETTRE DE MILOSEVIC*

Chers mesdames et messieurs,

Je vous transmets mes remerciements pour la solidarité que vous avez
manifesté en vous déclarant prêts à m'accepter pour un traitement médical.

Je voudrais vous informer de la chose suivante : je crois que la
persistance avec laquelle on m'a refusé un traitement en Russie est
motivée, en premier lieu, par la crainte que lors d'examens approfondis,
on découvrirait que des démarches actives et malicieuses ont été
entreprises dans le but de nuire à ma santé. Ces démarches ne sauraient
rester cachées à des spécialistes russes.

Afin de justifier mes accusations, je vous présente un simple exemple
que vous trouverez en annexe. Ce document, qui j'ai reçu le 7 mars,
montre que le 12 janvier un médicament particulièrement fort fut décelé
dans mon sang et qui, comme ils le déclarent eux-mêmes, est utilisé pour
traiter la tuberculose et la lèpre, bien que je n'ai pris, durant ces
cinq années dans leur prison, aucun antibiotique.

Pendant tout ce temps, je n'ai jamais eu, sinon une grippe, aucun
maladie contagieuse. Également le fait que les médecins aient pris deux
mois [pour informer des résultats de l'examen, N.d.Red] ne peut être
expliqué que par une manipulation. Les responsables de ces actes ne
peuvent vraiment pas traiter ma maladie, ni non plus ceux contre
lesquels j'ai défendu mon pays en temps de guerre et qui ont un intérêt
à me faire taire.

Cher messieurs, vous savez que des médecins russes sont parvenus à la
conclusion que l'examen et le traitement des problèmes des vaisseaux
sanguins dans ma tête sont nécessaires et urgents. C'est pourquoi, je
m'adresse à vous dans l'espoir que vous m'aidiez à défendre ma santé
contre les activités criminelles dans cette institution travaillant sous
l'égide de l'ONU et que je reçoive aussitôt que possible un traitement
adapté dans votre hôpital par les médecins en qui j'ai totale confiance
comme en la Russie.

Je vous prie d'agréer mesdames, messieurs, l'expression de mon respect
profond.

Slobodan Milosevic


(lettre envoyée le 8 mars; reçue le 11 mars à l'ambassade russe;

Traduction originale: AP)

/Traduit de l'allemand/