Kathimerini

Conflit du nom : la Grèce affirme qu’un compromis a été trouvé


Traduit par Laurelou Piguet
Publié dans la presse : 13 juin 2010

La Grèce et la Macédoine s’approchent d’un accord. Sous la pression des interventions des États-unis et de l’UE, les deux pays seraient tombés d’accord sur le nom de « République de Macédoine du Vardar ». Cette appellation satisfait l’exigence grecque d’une désignation géographique, et est déjà largement utilisée par les citoyens du pays voisin pour différencier la Macédoine de l’Égée (la Grèce) et la Macédoine du Pirin (la Bulgarie).

Par Athanasios Ellis


Par ailleurs, il y a un an exactement, le conseiller du président de la FYROM, Risto Nikovski, s’était officiellement prononcé en faveur de l’appellation « République de Macédoine (du Vardar) ». Dans cette perspective, la forme exacte que prendra la transcription de ce nom a une très grande importance.

Utiliser des régions géographiques ou des fleuves comme élément constituant du nom officiel est une idée qui a été remise sur la table des négociations, selon un diplomate occidental très bien informé. Selon lui, l’initiative de Yorgos Papandréou d’inaugurer directement des rencontres avec Nikola Gruevski a été un facteur déterminant dans les avancées vers une solution. « Ces rencontres ont permis de briser la glace. Les mouvements de Papandréou ont eu une grande importance symbolique. D’un coup, vos voisins ne se sont plus sentis exclus ni humiliés ». Les contacts fréquents entre Dimitris Droutsas (vice-ministre grec des Affaires étrangères) et Antonio Milososki sont allés dans le même sens.

Les négociations intensives qui sont en cours ces derniers temps, loin des feux des médias, ont porté leurs fruits. Du côté américain, c’est le secrétaire d’État adjoint, James Steinberg, qui s’en est occupé de façon intensive : il a visité les deux pays à plusieurs reprises. Il est venu par exemple trois fois en Grèce, en mai, en juin et en décembre 2009, et a rencontré Kostas Karamanlis et Yorgos Papandréou.

James Steinberg, auquel la « direction grecque et chypriote » a remis il y a trois semaines une distinction à Washington, a déclaré récemment que Gruevski avait « des décisions difficiles à prendre dans un avenir proche », et a souligné l’importance que revêtait pour Skopje, dans l’incertitude de la période actuelle, son intégration à l’UE et à l’Otan. Par ailleurs, il s’est réjoui de l’attitude positive de Yorgos Papandréou et de sa vision d’une complète incorporation des Balkans occidentaux dans l’Union européenne d’ici à 2014.

La partie grecque insiste sur la nécessité que la nouvelle appellation composée qui désignera le pays voisin soit utilisée par tous, pour éviter la confusion que créerait l’utilisation de plusieurs noms. Des pays influents se rallient aussi progressivement à cette idée.

Dans ce cadre, on estime que l’appellation « Macédoine du Vardar » est celle qui représente le moins d’obstacles, et qu’elle pourra être conservée dans la Constitution puisqu’elle constitue une description du pays pour les citoyens même de la FYROM.

Pendant la visite de Yorgos Papandréou à Washington en mars, la partie américaine avait fait connaître son intention d’adopter l’appellation choisie tant dans les forums internationaux que dans les relations bipartites, que celle ci soit « Macédoine du Nord », comme l’avait proposé l’année dernière Matthew Nimetz, soit « Macédoine du Vardar », qui est la solution vers laquelle vraisemblablement les deux pays se dirigent.