Par Drago Kovačević
La Serbie a commencé à commémorer les 1.700 ans de la signature de l’édit de Milan ou édit de Constantin, qui marque officiellement la fin des persécutions religieuses dans l’Empire romain. Selon cet édit impérial, chacun peut « adorer à sa manière la divinité qui se trouve dans le ciel ». On accorde ainsi la liberté de culte à toutes les religions ; la religion païenne n’est plus religion officielle de l’Empire et de son armée, et les chrétiens ne sont plus obligés de vénérer l’empereur comme un dieu.
L’histoire a retenu que se sont les empereurs Constantin Ier, alors tétrarque d’Occident, et Licinius, tétrarque d’Orient, qui ont promulgué cet édit en avril 313, qui n’est en fait que le décret d’application du premier édit de tolérance, signé en 311 à Sardique par le prédécesseur de Constantin, l’empereur Galère, lui-même natif de Felix Romuliana (aujourd’hui Gamzigrad, près de Zaječar). La source de l’édit n’a jamais été retrouvée, mais le texte original est cité par des contemporains tels que Lactance ou Eusèbe de Césarée. On pense souvent à tord que c’est avec l’édit de Milan que le christianisme est devenu religion officielle de l’Empire Romain. En réalité, ce ne fut le cas qu’en 380, lorsque les empereurs Théodose, pour l’Empire d’Orient, et Gratien, pour l’Empire d’Occident, tous deux chrétiens, l’élevèrent au rang de seule religion officielle et obligatoire par l’édit de Thessalonique, du 28 février 380.
L’empereur Constantin Ier est né en 274 à Naissus (Niš), voilà pourquoi on y célèbre aujourd’hui l’événement « qui aurait fait sortir le christianisme des catacombes ». La commémoration de cette loi édictée il y a 17 siècles a commencé le 17 janvier au théâtre National de la ville, devant de nombreuses personnalités dont le patriarche Irinej, co-président du comité d’organisation, et le Président Tomislav Nikolić. « La Serbie vit aujourd’hui selon les principes de l’édit de Milan », a affirmé Tomislav Nikolić dans son discours d’ouverture. Lors de la cérémonie qui a suivi, on a lu le texte de l’édit, et les chœurs du monastère Sretensky de Moscou ont donné un concert. Toutes ces festivités ont été parrainées par l’ambassadeur de Russie à Belgrade, Aleksandr Konuzin, ce qui donne un message assez clair.
Le pape ne viendra pas à Niš
L’événement central des festivités aura lieu le 6 octobre 2013 et devrait rassembler plus de 100.000 fidèles venus du monde entier. L’État a prévu quelque quatre millions d’euros de financement. Les représentants de toutes les Églises chrétiennes ont été invités, notamment le patriarche russe Kiril Ier de Moscou et Bartholomée Ier, patriarche œcuménique de Constantinople. Dans les rangs catholiques, ont été invités l’archevêque de Milan Angelo Scola et, l’archevêque de Belgrade Stanislav Hočevar, qui fait partie du comité d’organisation.
Tout au long de l’année 2011, on a spéculé sur l’éventuelle invitation du pape Benoît XVI. Le gouvernement et l’Église se sont renvoyé la question comme une patate chaude, et le patriarche Irinej a fini par avouer que c’était un point délicat à cause « de la question des personnes déplacées de Croatie et de tout ce qui s’est passé pendant la Seconde Guerre mondiale. »
Commentant le refus d’inviter le pape, le nonce apostolique à Belgrade, Mgr Orlando Antonini, a déclaré que la situation en Serbie n’était « pas assez sereine » sur le plan œcuménique, et que ces changements demandaient un long processus historique. Il a aussi souligné que la nomination de l’archevêque Hočevar en tant que membre du comité d’organisation était une première étape vers la réconciliation.
Si on analyse le projet global de célébration de la signature de l’édit de Milan, on constate que la première manifestation au théâtre de Niš a été organisé avec le soutien de la Russie. Il y a quelques mois, le patriarche Irinej a même affirmé « le parti pris russe est très important pour nous ». Reste à savoir combien de temps ce soutien sera effectif. Quoi qu’il en soit, il est question d’« un long processus historique »…
L’État et l’Église en parfaite « symphonie »
Sociologue des religions, Mirko Đorđević commente ainsi la manifestation du 17 janvier et le discours de Tomislav Nikolić : « Confus et affligeant, voici les deux adjectifs que je choisirais, et c’est souvent le cas lors de ce genre de cérémonie. Le Président a raconté que l’empereur est né à ‘Medijana près de Niš’ et que la Serbie ‘vit aujourd’hui selon les principes de l’édit de Milan’. Tout cela est complètement faux. La Serbie d’aujourd’hui n’est certes pas un pays ou les chrétiens sont persécutés, mais bel et bien un État laïc. Les historiens et archéologues s’étonnent ? Mais à quoi s’attendaient-ils donc ? Les propos de Nikolić n’ont pas été empruntés aux archéologues sérieux, mais au métropolite Jovan de Niš ».
« Dans la Serbie d’aujourd’hui, le gouvernement voudrait établir une nouvelle ’symphonie’, selon ce principe théologique byzantin qui place le pouvoir temporel sous les ordres du pouvoir spirituel. On sait bien que ni cet État-là, ni aucun autre État serbe avant lui, n’ont jamais eu rien à voir avec l’édit de Milan. Il suffit de se remémorer que le christianisme n’est devenu la religion nationale en Serbie qu’à l’époque de Mutimir (au IXe siècle, NDT) », poursuit Mirko Đorđević.
« La seule présence de Konuzin, ambassadeur de la Fédération de Russie peut expliquer ces mots lâchés imprudemment. D’ailleurs tous les responsables présents étaient hypnotisés pas sa présence. Quant à lui, l’ambassadeur était bien plus prudent car il sait très bien que l’édit de Milan n’a aucun lien direct avec la Serbie, ni avec la Russie, qui ne devinrent chrétiennes que bien des siècles plus tard. Pour le président Nikolić, ce qui importe c’est l’orchestration parfaite des relations de son gouvernement avec l’Église orthodoxe », s’agace-t-il.
« Chez les orthodoxes, on fabrique des saints à tout bout de champs. C’est infernal. En Russie, il y peu, des membres de l’Église ont même demandé à faire de Staline un saint, mais l’Église a quand même refusé. En Serbie, la liste des saints et autres martyrs est déjà trop longue. C’est ainsi que l’Empereur Constantin est un saint serbe de Niš, même si cette auréole n’est reconnue que par un petit nombre d’Églises chrétiennes. Il est complètement ridicule de faire des parallèles entre les empereurs romains et les nations contemporaines, ces deux époques sont complètement différentes ».
Rimski a naš
U Srbiji je počelo obilježavanje 1700. godišnjice Milanskog edikta, akta kojim je službeno označen kraj vjerskih progona u Rimskom Carstvu. Glavni značaj edikta sastoji se u tome što je hrišćanstvu, ali i svim drugim religijama, omogućeno da imaju pravni položaj jednak položaju paganstva, koje je prestalo biti službena religija Carstva i njegove vojske.
Historijske činjenice kažu da su tu uredbu 313. godine zajednički proglasili Konstantin I Veliki, tada tetrarh Zapada, i Licinije, tetrarh Istoka, a njome je Carstvo zauzelo neutralan položaj u odnosu na sve religije. Milanski edikt ima svoju značajnu prethodnicu u ediktu o toleranciji što ga je u Nikomediji 311. godine proglasio car Galerije. Izvorni tekst edikta nikada nije pronađen, ali ga u svojim spisima navode savremenici Laktancije i Euzebije Cezarejski. Često se pogrešno misli da je Milanskim ediktom hrišćanstvo postalo državna religija u Rimskom Carstvu, no ono je to postalo tek 380. godine, uredbom cara Teodosija I.
Pošto je car Konstantin I Veliki rođen 274. godine u rimskom Naissusu (današnjem Nišu), to je centralna proslava obilježavanja događaja kada je hrišćanstvo izašlo iz katakombi dodijeljena ovom gradu. Obilježavanje 17 vjekova Milanskog edikta započelo je 17. januara u Narodnom pozorištu u Nišu, u prisustvu kopredsjednika organizacionog odbora, patrijarha Irineja i predsjednika Srbije Tomislava Nikolića, te brojnih ličnosti iz političkog, kulturnog i vjerskog života. U svom govoru Nikolić je ustvrdio da “Srbija i danas živi po principima Milanskog edikta”. Pročitan je taj akt, a hor moskovskog Sretenjskog manastira održao je svečani koncert duhovne muzike, čiji je pokrovitelj bio ruski ambasador Aleksandar Čepurin, što ima sasvim jasnu poruku.
Inače, do centralne proslave, koja će se održati 6. oktobra, planiran je veći broj događaja, a tada se očekuje dolazak 100.000 hodočasnika iz Evrope. Država je za organizaciju centralne manifestacije izdvojila oko četiri miliona evra. Pozvani su predstavnici svih hrišćanskih crkava, među kojima su najzvučnija imena patrijarh Rusije Kiril i vaseljenski patrijarh Vartolomej. Od katoličkih svećenika poziv je upućen milanskom kardinalu Anđelu Skali, a nadbiskup beogradski Stanislav Hočevar član je organizacionog odbora.
Čitavu prošlu godinu u srpskim se državnim strukturama i u onima SPC-a političarilo oko dolaska papeBenedikta XVI, koji je upravo ovih dana najavio odreknuće od papinske službe. Država je u tom igrokazu prebacivala lopticu crkvi, a patrijarh Irinej na razne druge adrese, ustvrdivši čak da bi rado pozvao papu, ali da ne može zbog izbjeglica i nekih događaja iz Drugog svjetskog rata. Komentarišući izostanak poziva papi, apostolski nuncije u Beogradu Orlando Antonini kazao je kako po pitanju ekumenizma stanje u Srbiji “još nije dovoljno opušteno” te da se radi o dugotrajnom historijskom procesu, mada je naglasio da je imenovanje nadbiskupa Hočevara u organizacioni odbor prvi korak ka pomirenju.
Posmatrajući projekt obilježavanja godišnjice Milanskog edikta, lako je zapaziti da je prva manifestacija, ona u niškom pozorištu, održana pod pokroviteljstvom ruske države. Sam patrijarh Irinej kazao je prije nekoliko mjeseci da je “nama jako važan ruski stav”. Koliko će to trajati, ostaje da se vidi. U svakom slučaju, u pitanju je “dugotrajan historijski proces”…
Manifestaciju od 17. januara i Nikolićev govor za “Novosti” komentariše sociolog religije dr. Mirko Đorđević.
- Neprecizno i tužno, kako to kod nas često biva u jubilarnim prigodama. Besedio je predsednik da je veliki car Konstantin “rođen u Medijani kod Niša”. Nismo to slučajno zaslužili, jer Srbija “danas živi po principima Milanskog edikta”, što je netačno, jer Srbija nije zemlja gde su hrišćani progonjeni, nego sekularna država. Čude se i naši i svetski arheolozi i istoričari, a mi se pomalo njima čudimo – šta su oni očekivali? Nije on čitao arheologe i naše vizantologe svetskog glasa. Beseda mu nije originalna. Udarnu misao je pozajmio od niškog episkopa Jovana. Danas u Srbiji, slovio je vladika, postoji simfonija države i crkve, te je odao priznanje sadašnjoj vlasti. Vladika kaže da su država i crkva srasle, kao u Rusiji pod Putinom, iako Rusija, rečeno je tada od strane Rusa, “nema nikakve direktne veze sa Milanskim ediktom”. Kao ni Srbija, jer valjda znamo koliko smo vekova nakon 313. primili hrišćanstvo. Negde u vreme kneza Mutimira – kaže Đorđević.
- Car Konstantin nije imao problema sa Srbima tada, ali ih ima danas, i to preko glave – duhovito dodaje Đorđević.
Potom objašnjava prirodu tih problema u svjetlu Nikolićeve izjave o caru Konstantinu i Milanskom ediktu da se “o tome malo zna u svetu, kao što se malo zna o svemu dobrom što dolazi iz Srbije”.
- Šef države ne govori tako nigde u svetu, jer se na vreme obavesti kod svojih savetnika. Za sada imamo samo jedno objašnjenje u vezi sa ovim. Svi su bili, pa i šef naše države, opčinjeni prisustvom ambasadora Ruske Federacije Čepurina. Sam ambasador je bio oprezniji u ovoj prilici, jer on zna da Milanski edikt nema nikakve direktne veze sa Rusima ili Srbima, koji su hrišćanstvo primili tek nekoliko vekova nakon njega. Predsedniku Nikoliću je važna simfonija u odnosima između današnje države i SPC-a i ta je doktrina zaista realizovana. Opčinjen je i time što je car Konstantin svetac, iako mu oreol priznaje malo savremenih hrišćana i crkava hrišćanskih. O ovom okrutnom vladaru znamo dosta – i koja nam je vajda od toga? Nikakva. Ko sve kod nas nije svetac! Tome kraja nema. Nedavno su iz Ruske crkve tražili da se i Staljin proglasi za sveca, ali je RPC to ipak odbacio. Kod nas je kalendar svetaca i mučenika odavno prebukiran. I tako sada ispade da je car Konstantin naš Nišlija i svetac. Krajnje je neukusno povezivati rimske careve i današnje nacije, jer nisu ni u kakvoj međusobnoj vezi. Neko se sa predsednikom našalio – zaključuje Đorđević.