Source: <alerte_otan @ yahoogroupes.fr>

1. L'état désolé des droits de l'homme au Kosovo (Beta 12/7)
2. Plan pour le Kosovo à l'agenda de l'UE (Beta 12/7)
3. L'OTAN et les Nations unies n'ont pas su protéger les minorités au
Kosovo, selon Human Rights Watch (AP 26/7)

4. "Voyage d'inspection citoyenne" au Kosovo : premiers jours (13 août
2004)

5. Un nouveau responsable de l'Onu au Kosovo
(NOUVELOBS.COM, 16.08.04)

=== 1 ===

Beta, 12 juillet 2004

L'état désolé des droits de l'homme au Kosovo

L'ombudsman pour le Kosovo Marek Anthony Novicki a déclaré que l'état
des droits de l'homme au Kosovo était en dessous de tous les standards
minimaux
Selon Novicki, c'est particulièrement vrai pour les non albanais vivant
dans la région.
«Même après 5 années d'occupation par les organisations
internationales, les droits fondamentaux à vivre, à travailler et à se
déplacer librement, ne sont toujours pas garantis pour les Serbes et
les Roms» a-t-il dit lors d'une conférence de presse à Pristina.
Il estime que la raison de cela, c'était la corruption largement
répandue à l'intérieure des institutions du Kosovo, et le fait qu'un
petit nombre d'individus avaient la plus grande partie du pouvoir dans
cette région.
Novicki a également déclaré que de plus en plus de gens quittaient le
Kosovo depuis les émeutes de mars, et peu y revenaient
Selon lui, les rapports des émeutes de mars que son organisation avait
fait, aboutissaient à des conclusions complètement différentes de
celles de la KFOR et de la MINUK, qu'il estime très peu claires et
exaspérantes [? unnerving].

=== 2 ===

Beta, 12 juillet 2004

Plan pour le Kosovo à l'agenda de l'UE

Les ministres des affaires étrangères de l'Union européenne sont réunis
pour examiner un plan préparé par les fonctionnaires autrichiens pour
résoudre la crise au Kosovo.
Selon ce plan, le gouvernement du Kosovo devrait recevoir d'avantage de
prérogatives sur les questions locales, tandis que la communauté serbe
de la région recevrait d'avantage d'autonomie.
La ministre autrichienne des affaires étrangères, Benita
Ferrero-Waldner, a déclaré que le rapport devrait être discuté
publiquement, avant qu'on aboutisse à une décision finale sur son
contenu. Elle dit que la situation de cette région du sud-est de
l'Europe est très importante pour l'Autriche.
«Il est vital de créer une atmosphère de sûreté.La sécurité et le
respect des minorités ethniques est également une priorité, cela peut
être atteint avec un certain niveau de décentralisation» a-t-elle dit.
Le président serbe Boris Tadic a également parlé de la situation au
Kosovo hier dans son discours inaugural [11 juillet].
«La sécurité de tous les citoyens de Serbie est une priorité pour le
Kosovo, de même que le retour de toutes les personnes déplacées de
cette région, et la reconstruction de toutes les maisons et églises
détruites, et le respect des droits de l'homme. Ce sont les facteurs
qui détermineront la paix et la stabilité dans les Balkans», a-t-il dit.
Tadic a déclaré que la coopération avec l'Union Européenne, les Nations
Unies et les USA est nécessaire pour apporter la stabilité au Kosovo.

=== 3 ===

lundi 26 juillet 2004, 17h44

L'OTAN et les Nations unies n'ont pas su protéger les minorités au
Kosovo, selon Human Rights Watch

PRISTINA (AP) - L'OTAN et les Nations unies ont manqué "de façon
catastrophique" à leur devoir de protéger les minorités au Kosovo lors
des violences ethniques qui ont frappé la province en mars dernier,
accuse Human Rights Watch dans un rapport publié lundi.
L'organisation indépendante, basée à New York, reproche notamment aux
soldats de la KFOR d'avoir verrouillé leurs portes à au moins quatre
reprises, alors que des incendies ravageaient plusieurs maisons serbes
à proximité de leurs bases lors des émeutes qui ont fait 19 morts et
900 blessés mi-mars.
"La KFOR et la police internationale de l'ONU ont manqué de façon
catastrophique à leur devoir de protéger les minorités lors de ces
émeutes", dénonce Human Rights Watch dans ce rapport de 66 pages, qui
accuse également la communauté internationale de nier "ses propres
échecs au Kosovo".
Pour un porte-parole de la KFOR, le colonel Horst Pieper, ce rapport ne
montre pas les soldats de maintien de la paix à leur juste valeur. "Ces
rapports, écrits depuis une position confortable, ne rendent pas
hommage aux efforts des soldats". Ces derniers "ont rapidement
stabilisé la situation en quelques heures lors des émeutes et empêché
(...) une guerre civile", a-t-il rappelé. "Ils ont fait de leur mieux
pour (...) sauver de nombreuses vies".
Quelque 800 maisons et églises orthodoxes avaient été démolies et
environ 4.000 personnes, essentiellement des Serbes, déplacées, lors de
ces violences albanophones à l'encontre de la communauté serbe. Il
s'agissait des pires violences ethniques depuis la fin du conflit au
Kosovo en 1999.
La KFOR avait à l'époque expliqué avoir préféré sauver des vies, plutôt
que des bâtiments. Plus de 1.200 personnes avaient trouvé refuge dans
les bases militaires de la force de l'OTAN. Ces événements a soulevé
des questions sur sa capacité à prévenir ou réprimer de telles
violences. AP

=== 4 ===

"Voyage d'inspection citoyenne" au Kosovo : premiers jours

13 août 2004

Nous quittons Belgrade à une douzaine de personnes, originaires de
Belgique, France, Suisse et États-Unis, repartis dans 4 véhicules.
Notre première étape est la petite ville de Pozega, dans l'ouest de la
Serbie.

Reçus chaleureusement par la Croix-Rouge locale, notre principale
activité est la visite d'un camp de réfugiés serbes du Kosovo. Le camp
abrite, depuis près de 5 ans, une bonne centaine de personnes toutes
provenant du village de Drsnik, dans la commune de Klina, comptant
alors également une minorité d'Albanais catholiques avec lesquels les
Serbes se sont toujours bien entendu. Ils ont été expulsés le 17 juin
1999, lors de l'arrivée des forces de l'OTAN, suivies des hordes de
l'Armée de libération du Kosovo (UCK). L armée italienne leur donna 2
heures pour quitter leur village, sans même leur fournir d'escorte.
Apres une nuit épouvantable sous les tirs de l'UCK, les Serbes finirent
par être escortés par l'armée française pour sortir du Kosovo.

Ils survivent depuis grâce à une allocation fournie par la Croix-Rouge
serbe et une aide en nature provenant du Secours Populaire français.
Ils vivent jusqu'à 7 par pièce dans des pavillons loués par une
entreprise. Ils se disent bien intégrés et acceptés par la population
locale, mais ne parviennent pas à trouver d'emploi dans une Serbie
frappée par un chômage de plus en plus massif. Leur souhait le plus vif
est de rentrer chez eux, à condition de pouvoir bénéficier d'un minimum
de sécurité et de liberté de mouvement. "Nous n'avons besoin de rien,
seulement de la liberté", nous déclare une femme en guise de conclusion.

14 août 2004

Dès notre arrivée au Kosovo, nous rendons visite aux réfugiés roms
installes dans un hangar à Leposavic, en zone serbe. Ils proviennent de
diverses villes du Kosovo et sont près de 200 à subsister dans ce camp
à l'extrême nord du Kosovo. Certains espèrent encore revenir un jour
chez eux, mais d'autres ne pensent qu'à trouver un pays tiers qui
acceptera de leur donner l'asile.

Plusieurs familles sont originaires de ce qui était le plus grand
quartier rom (``mahala``) du Kosovo, a Mitrovica. Pillée et incendiée
par l'UCK peu après l'arrivée des soldats français de l'OTAN, qui leur
avait donné 5 minutes pour partir, la mahala n est plus qu'un champ de
ruines d'un Km de long sur la rive sud de la rivière Ibar a Mitrovica.

Ils disent être bien acceptés par la population et les autorités serbes
locales et, outre une aide mensuelle de quelques dizaines d'euros par
famille, ils subsistent en faisant les marches et d'autres petits jobs.
Leurs conditions de vie, dans un hangar découpé en chambres au moyen de
cloisons en bois, restent néanmoins précaires, en particulier pour ceux
ayant besoin de soins médicaux qu'aucune organisation humanitaires ne
veut financer.

En soirée, à Mitrovica, nous rencontrons Oliver Ivanovic, un des
principaux leaders serbes du Kosovo, élu au parlement du Kosovo, dont
il est un des vice-présidents.

Relativement optimiste, convaincu que, depuis les pogroms de mars, les
Albanais ont perdu l'auréole de martyrs dont les avait affublé la
communauté internationale, il espère et se battra pour qu'un moratoire
d'au moins 10 ans précède toute décision sur le statut final du Kosovo.
Les négociations devraient commencer l'an prochain, mais les positions
serbe et albanaise sont tellement irréconciliables (l'indépendance tout
de suite pour les Albanais, tout sauf indépendance pour les Serbes) que
seule une telle solution pourrait aboutir à un semblant d'accord. Il
prône la participation aux élections législatives d'octobre prochain,
alors que de nombreux Serbes, au Kosovo comme à Belgrade, sont en
faveur de leur boycott.

=== 5 ===

Un nouveau responsable de l'Onu au Kosovo

NOUVELOBS.COM | 16.08.04 | 17:27

Le diplomate danois Soeren Jessen-Petersen a pris officiellement lundi
16 août ses fonctions de nouveau chef de l'Onu au Kosovo dans un
contexte difficile, la minorité serbe restant traumatisée par les
violences de mars dernier pour lesquelles l'Otan et l'Onu ont été
vivement critiquées.

A près de premières rencontres avec le président et le Premier ministre
de la province(les Albanais Ibrahim Rugova et Bajram Rexhepia), Soeren
Jessen-Petersen a déclaré : "Nous devons injecter une nouvelle énergie
dans un contexte d'urgence pour faire face ensemble à l'important ordre
du jour qui est devant nous".
Cinquième chef de la Mission de l'Onu (Minuk), Soeren Jessen-Petersen
succède au Finlandais Harri Holkeri qui a démissionné en mai dernier. A
son arrivée dimanche à Pristina, Soeren Jessen-Petersen, a placé la
question du Kosovo, où des élections législatives sont prévues le 23
octobre prochain, au coeur de la problématique des Balkans.
"Il n'y aura pas de stabilité ni de retour à la normale dans les
Balkans occidentaux tant que la question du Kosovo n'est pas résolue",
a-t-il déclaré. "Je crois fermement que le Kosovo est la dernière pièce
du puzzle qui va faire sortir les Balkans occidentaux du conflit des
années 1990 pour les mener vers la voie de la normalisation, de la
stabilité et de l'intégration européenne", a-t-il ajouté.
Le Kosovo, placé en 1999 sous protectorat international, est
formellement une province de Serbie-Monténégro mais les Albanais qui y
sont majoritaires veulent l'indépendance et réclament des pouvoirs
accrus.

Traumatisme des violences de mars dernier

Pour Soeren Jessen-Petersen la situation est d'autant plus délicate que
la minorité serbe --environ 80.000 personnes-- reste traumatisée par
des violences qui, en mars dernier, ont fait 19 morts et plus de 900
blessés.
L'Otan et l'Onu avaient été vivement critiquées par l'organisation
humanitaire Human Rights Watch pour n'être pas parvenues à protéger les
Serbes en mars dernier.
Les violences ont représenté un échec "catastrophique" pour la Mission
de l'Onu au Kosovo (Minuk) et l'Otan, avait estimé Human Rights Watch
dans un rapport.
"Il reste beaucoup à faire pour réparer les dommages physiques et
psychologiques résultant des affrontements" de mars, a souligné de son
côté le secrétaire général de l'Onu, Kofi Annan, dans un récent rapport
sur la situation au Kosovo.

Risque de boycott

Ces violences ont conforté Belgrade dans l'idée que les Serbes ne
devaient pas participer aux législatives d'octobre, leur sécurité
n'étant pas garantie.
Le boycott serbe, s'il persiste, aura pour conséquence la formation au
Kosovo d'un parlement albanais éthniquement homogène et face à ce
risque, Soeren Jessen-Petersen a, dès son entrée en fonction, appelé
les Serbes à revenir sur leur décision.
"Les élections seront un nouveau test pour les institutions et les
habitants du Kosovo", a-t-il dit, qualifiant d'"extrêmement important"
la participation de toutes les communautés.
Cet appel est intervenu alors que l'Otan a renforcé récemment les
mesures de sécurité au Kosovo, en particulier autour des enclaves
serbes, les soldats de l'Otan ayant notamment reçu l'autorisation
d'ouvrir le feu sur d'éventuels assaillants.