Kosovo-Metohija (en francais)


1. Les Damnées du Kosovo á la Fête de l'Huma - Paris, 11-12/9/2004

2. Voyage d'inspection citoyenne au Kosovo :
- 7e jour: Les Gorani
- Interview d'un responsable du camp de déplacés roms à Leposavic

3. Kosovo : "Le pire cauchemard de l'Europe"

4. FLASHBACK:
L'UÇK, une armée kosovare sous encadrement allemand
reseauvoltaire.net - 15 avril 1999

VOIR AUSSI:

*** Les Damnés du Kosovo
un film de Michel Collon et Vanessa Stojilkovic
http://lesdamnesdukosovo.chiffonrouge.org/

*** La liste de diffusion : Damnés du Kosovo
http://www.gael.ch/collectif/damnes/inscriptions.html

*** Le site du Comité pour la paix en Yougoslavie
http://www.gael.ch/collectif/

*** Le site du COURRIER DES BALKANS
http://www.balkans.eu.org
et notamment:

*** À la rencontre des Gorani du Kosovo
http://www.balkans.eu.org/article4540.html

Tanya Mangalakova a arpenté les montagnes du Sar, au-dessus de Prizren,
à la rencontre d’une des communautés les plus discrètes du Kosovo. Les
Gorani sont fortement attachés à leur culture et à leur identité, même
si les origines de cette communauté demeurent incertaines, et si elle
n’est pas officiellement reconnue comme une minorité nationale.

*** Kosovo : le jour où la MINUK vit que la lumière était une bonne
chose
http://www.balkans.eu.org/article4539.html


=== 1 ===

Á la fête de l'Huma de Paris
STAND CUBAIN "Ernesto Guevara"

http://fete.humanite.fr/fete04_accueil.html

LES DAMNÉS DU KOSOVO
un film de Michel Collon et Vanessa Stojilkovic

SAMEDI 17h30 et DIMANCHE 14h:

DEBAT:
1° partie: "LE COMBAT DU CHE TOUJOURS ACTUEL: la guerre impérialiste"
2° partie: " Yougoslavie, Irak, Cuba, cibles d'une même guerre globale"
avec :

vidéoprojection du film de :

Michel Collon  journaliste et écrivain

Vanessa Stojilkovic cinéaste

en présence des auteurs qui répondront à toutes les questions.

INTRODUCTION

Bill Clinton avait promis que l'occupation de l'OTAN amènerait la paix
et la protection de toutes les nationalités au Kosovo. Qu'en est-il
aujourd'hui ? vingt témoins parlent.

Un document essentiel pour tous les pays menacés de devenir un jour une
cible de l'impérialisme, particulièrement l'impérialisme des
Etats-Unis. La mondialisation nous mènent-t-elle vers des guerres de
plus en plus nombreuses ?

Chassée de son appartement à pristina, Maria n'a eu la vie sauve que
parce qu'elle parlait albanais. Son neveu, interprète pour l'ONU, a été
kidnappé en 1999, elle est toujours sans nouvelles. La maison de
Stanimir a été brûlée.

Qu'ont-ils en commun ? Ils sont Serbes et vivent, ou plutôt survivent,
au Kosovo.
Mais le « nettoyage » frappe aussi les autres minorités : Roms, Juifs,
Gorans, Musulmans.

Pourquoi les médias ne parlent-ils plus de cette région occupée par
l'OTAN ?
Le nouveau film de Michel Collon et Vanessa Stojilkovic brise le silence

Samedi à partir de  21h et dimanche à  partir de 17h, André Garand
répondra à vos questions.


=== 2 ===

Afin de se rendre compte de la situation vécue par les minorités au
Kosovo sous contrôle occidental et d'exprimer sa solidarité, le Comité
de surveillance OTAN (CSO), soutenu par des organisations de divers
pays a pris l'initiative d'organiser un voyage d'inspection citoyenne
au Kosovo, du 13 au 22 août 2004.

13 août 2004, une douzaine de personnes, originaires de Belgique,
France, Suisse et États-Unis, repartis dans 4 véhicules quittent
Belgrade. Première étape: la petite ville de Pozega, dans l'ouest de la
Serbie. Visite d'un camp de réfugiés serbes du Kosovo. Ce camp abrite,
depuis près de 5 ans, une bonne centaine de personnes, toutes provenant
du village de Drsnik, dans la commune de Klina, comptant alors
également une minorité d'Albanais catholiques avec lesquels les Serbes
se sont toujours bien entendu. Ils ont été expulsés le 17 juin 1999,
lors de l'arrivée des forces de l'OTAN...

Journal du voyage sur www.csotan.org

http://www.csotan.org/Kosovo2004/textes.php

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Source: alerte-otan -
http://fr.groups.yahoo.com/group/alerte_otan/messages

Voyage d'inspection citoyenne au Kosovo : 7e jour

Ceux d'en haut
19 août 2004

Les Goranci, littéralement "ceux d'en haut", vivent depuis des siècles
dans les montagnes de l'extrême sud du Kosovo, entre l'Albanie et la
Macédoine. Depuis 1999, leur exode s'est accéléré et ils se retrouvent
maintenant en minorité dans leur foyer de la Gora. Si Dragas compte des
membres des deux communautés, les villages au nord de la petite ville
sont habites par des Albanais et ceux au sud, souvent dépeuplés, par
des Goranci. Bien que la langue goran ou même le serbe soient souvent
entendus dans les rues de Dragas, les inscriptions, même officielles,
sont presque toujours uniquement en albanais.

Dans le petit village de Mlika, nous rencontrons Rustem Ibisi,
représentant au parlement de Pristina de l'Initiative citoyenne goran
(GIG). Selon une estimation de l'OSCE de l'an passe, la commune de
Dragas ne compterait plus que 6 à 7.000 Goranci, contre 18.500 avant la
guerre. Actuellement, la plus grande concentration de Goranci est à
Belgrade, qui en compterait près de 20.000. Depuis ce que Rustem
appelle "l invasion albanaise" de 1999, 11 Goranci ont été tués par des
extrémistes et 49 maisons ou commerces ont subi des attaques à
l'explosif. Il dénonce en particulier le comportement de la KFOR
allemande qui a toléré le nettoyage ethnique entrepris par l'UCK. Son
remplacement, quelques mois plus tard, par des unités turques a sans
aucun doute sauvé les Goranci et ramené un peu d'ordre dans la région.
Lors des pogroms de mars, les soldats turcs ont étouffé dans l'oeuf la
tentative de certains Albanais de s'en prendre aux Goranci.

Si depuis deux ans les Goranci n'ont plus subi d'attaque armée, leur
exode se poursuit lentement, principalement motive par l'absence
d'emplois et de perspectives économiques. La plupart des commerces sont
aux mains d'Albanais, parfois installes dans des locaux usurpés à leurs
propriétaires goran. Deux usines textiles fonctionnaient à Dragas
jusqu'en 1999 : la première a été détruite par les bombardements de
l'OTAN et la seconde a été fermée par les nouveaux occupants.

Mais un autre danger menaçant le peuple goran est la tentative
d'assimilation qu'ils subissent, non des Albanais, mais des Bosnjaci,
nouveau nom des Musulmans bosniaques. Le SDA, au pouvoir en
Bosnie-Herzégovine, multiplie les pressions pour que les Goranci se
déclarent Bosnjaci et optent pour l'enseignement en bosniaque plutôt
qu'en serbe (langues qui sont l'une et l'autre des variantes de la même
langue serbo-croate). Un accord unirait probablement les leaders de
Sarajevo et de Pristina à ce sujet et ferait partie, selon Rustem, du
plan de "transversale verte" visant à créer un territoire musulman
compact de la Turquie au nord de la Bosnie. Nous passons la soirée dans
le petit village de Lestane, où se déroule un concert de musique goran
marquant le début des festivités d'un mariage. Cela nous donne
l'occasion de découvrir la richesse culturelle de ce peuple, sa
musique, ses danses et les merveilleux costumes de ses femmes (voir les
photos).

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Source : http://fr.groups.yahoo.com/group/alerte_otan/messages

Retranscription de l'interview de G. S., responsable du camp de
déplacés roms à Leposavic (nord Kosovo)

14 août 2004

Interview par Georges Berghezan

Traduction par Nedzmedin Neziri

G. S. : C'est un camp de l'ancienne armée yougoslave, nous sommes là
depuis le 20 juin 1999. Tous les gens qui ont fui le quartier de la
Mahala Rom de Mitrovica sont arrivés ici pour se réfugier. Actuellement
il y a 36 familles ici. En juin 1999, quelques familles serbes avaient
aussi trouvé refuge ici, peu à peu les Serbes sont partis et les Roms
sont restés. Chaque famille a une chambre indépendamment du nombre de
personnes. Une famille de 10 a droit à une chambre, une famille de 3,
c'est également une chambre. Les conditions de vie sont misérables.
C'est un peuple qui ne vivait pas dans des caravanes, mais chacun
vivait dans sa propre maison. C'est un peuple qui vivait de son
travail. Ils étaient éduqués, ils suivaient l'école, ils avaient leur
culture. Ils vivaient comme tout le monde normalement. Tout ça s'est
passé à cause des Albanais, qui nous ont chassés de nos terres.

Ici, de quoi vivent les gens ?

N. N. : Ils touchent entre 30 et 60 euros par famille et par mois des
services sociaux de l'UNMIK[1]. Avant il y avait une association qui
s'appelait QUERY (?) qui nous aidait pour la nourriture, mais depuis
qu'ils sont partis, plus personne ne nous aide. Maintenant c'est
l'UNMIK qui a pris en charge l'assistance en versant 60 euros par
famille. Il y a deux catégories en fonction du nombre de personnes :
entre 30 et 60 euros. 60 euros c'est le maximum, même si tu as plus
d'enfants.

Pour les vêtements ?

G. S. : CARITAS-Belgique avait fait une distribution, ensuite, après
les événements de mars (2004), on a eu une aide du gouvernement serbe
qui nous a ramené des vêtements. Depuis personne d'autre.

Il y a des endroits où ils peuvent aller en dehors de ce périmètre ?

G. S. : Au départ il y a eu des tensions avec les Serbes, mais
maintenant, nos enfants sont scolarisés. Il y a 35 enfants ici qui vont
à l'école avec les Serbes et il y a un enfant qui va au gymnase en
troisième année.

Un enfant m'a dit qu'ils apprennent le serbe et le romani ?

N. N. : Oui, il y a une école maternelle et là ils apprennent la langue
maternelle. Ici c'est des Serbes, c'est la terre des Serbes. Maintenant
ils ont une grande liberté ici, il ont droit à leur langue maternelle
et ils ont une liberté large. Ils ont le droit de travailler... mais il
n'y a plus d'usine, donc plus de travail.

Il est possible de circuler en dehors du village ?

G. S. : Oui, on peut aller jusqu'au pont de Mitrovica, après on ne peut
pas aller. En Serbie on peut aller où on veut.

Quel sont les risques ?

G. S. : On ne peut pas aller là-bas parce qu'on va être tué. Ils
n'acceptent pas notre langue romani, ils acceptent les gens qui parlent
grammaticalement la langue albanaise. Nous en avons eu la preuve au
mois de mars. On a pensé que tout s'était calmé, mais ils ont chassé
des Serbes et aussi des Roms.

Mais vous parlez couramment l'albanais ?

G. S. : Non, on comprend un peu, mais on ne parle pas bien.

Comment est-ce qu'il explique qu'en mars les Ashkali[2] de Vucitrn qui
parlent albanais ont été chassés aussi ?

N. N. : Il dit que les Ashkali c'est des Roms qui prennent un autre nom
pour retourner là-bas chez eux.

Est-ce qu'on se marie facilement entre Roms et Ashkali ?

G. S. : Ce n'est pas très fréquent, mais ça arrive. Mes belles-filles
sont Ashkali.

N. N. : Ici vous avez des personnes qui se disent Roms, d'autres
Ashkali et d'autres Egyptiens, mais c'est le même peuple. Tout ceci est
artificiel, un jour ou l'autre même si on parle Albanais, on peut être
tué.

Vous qui n'êtes pas des "gadje" est-ce que vous pouvez voir des
différences ?

N. N.: En parlant avec une personne, on sait très vite mais sans
parler, il n'y a pas de différence.
[.........]
Nous, on a pas participé à la guerre, on est resté dans nos maisons.
Les Serbes n'ont pas confiance en nous. Les Roms, les Ashkalis et les
Egyptiens, nous avons des noms musulmans, les mêmes noms que les
Albanais. Au Kosovo, 95% des Roms sont musulmans, mais il a aussi des
Roms chrétiens, des Roms juifs.

La chronologie de l'expulsion des Roms de Fabricka Mahala

N. N. : Quand les militaires serbes sont partis, le 17 juin 1999, les
Albanais sont entrés, c'était une foule énorme, ils cassaient,
volaient, ils frappaient tous ceux qu'ils voyaient sur leur passage.
Mitrovica était sous commandement français, mais ils ne les ont pas
protégés. Ils n'ont même pas installé de sécurité pour protéger le
quartier de Fabricka Mahala qui comptait plus de 5000 habitants. Une
dame a été violée par les Albanais devant sa maison, en présence de
soldats français qui ne les ont pas arrêtés. Chacun s'est sauvé par ses
propres moyens de l'autre côté de la rivière Ibar. Lui, il est resté
jusqu'au 20 juin.

Je voulais leur expliquer que les Roms ne sont pas des criminels et
qu'ils puissent rester encore trois jours, mais des soldats de l'UCK en
uniforme sont entré chez lui et il lui ont donné 5 minutes pour quitter
sa maison (il cite les noms des témoins qui étaient avec lui). Un imam
rom a été brûlé vivant dans sa maison, c'est Azem AZIZ, il avait 79
ans. Ses trois nièces ont pris la fuite, de peur d'être violée, et il a
été battu et brûlé vivant dans sa maison. Si vous ne me croyez pas,
c'est écrit dans les archives françaises.

Une vielle dame de 65 ans a été violée. Elle s'est cachée dans un
tonneau et, après l'avoir violée, ils l'ont fait marcher sur du feu. On
a des images de ça. Ce sont les Français qui l'ont ramenée de ce
côté-là, des médecins français. Elle a été soignée est ensuite on ne
sait pas ce qu'elle est devenue. Je sais que cette dame est morte
quelques mois plus tard.

Il y aussi une personne qui s'appelle Diminjo NEDJAT (?), ils l'ont
attrapée dans sa maison. Il était tellement battu qu'il est anormal
aujourd'hui, il suit un traitement médical chez un psychiatre, il ne
voit même plus tellement il a été battu. Son neveu a été emmené dans le
poste de commandement de l'UCK, ils ont fait pression sur lui, mais ils
l'ont relâché et lui ont dit qu'il devait revenir. Ils disent que c'est
un miracle, ils n'arrivent pas à comprendre comment il a fait pour être
relâché.

G. S. lance un appel pour présenter une image de ce peuple qui vit
abandonné. Cela fait cinq ans qu'ils vivent dans un camp, alors que ce
n'est pas leur guerre et qu'ils ne sont que des victimes. Ils sont ici
comme des esclaves avec des souffrances comparables à celle que les
nazis leur ont fait subir (pendant la 2ème guerre mondiale).

Nous sommes en contact avec un groupe de retour à Mitrovica, mais ils
nous disent pour l'instant qu'il n'y a pas de retour. Les Albanais ne
nous condamnent pas, mais ils ne veulent pas que notre langue soit
entendue de leur côté (à Mitrovitca-sud). Il faudrait qu'on change de
langue, et ceux qui ont appris le serbe devraient apprendre
l'albanais...

La vie est très dure ici, il y a des restrictions d'électricité.
Certaines heures ça fonctionne mais il y a des coupure régulièrement.
Toutes les centrales sont de l'autre côté, à Obilic etc.

Pour l'instant, il n'y a aucun plan de retour pour les Roms de
Mitrovica ?

G. S. : Non, pour l'instant, il n'y a que des négociations.

N. N. : Il y a un plan qui leur avait été présenté avec un scénario,
mais tout ça a coulé et ils se sont fait avoir. On leur avait dit que
ce plan était bien et qu'il fallait l'accepter. Ils voulaient envoyer
les premiers Ashkalis construire 20 maisons. Mais il y avait plus 1000
maisons à reconstruire et ils (Fédération Luthérienne Mondiale ?)
voulaient reconstruire seulement 20 maisons, prendre des photos et dire
que le retour des Roms était en cours. Ensuite tout ça à coulé et je
pense que c'est bien.

(G. S. montre les documents)

N. N. : Il avait un budget de 2 369 700 euros pour 60 maisons. Ils
veulent manipuler ces gens ici, en leur disant « rentrez chez vous
là-bas », et ensuite on va montrer que tout se passe bien et on va
renvoyer ceux qui sont en Europe ! Mais ceux qui se trouveront de
l'autre côté, on va les tuer, parce qu'on avait déjà renvoyé des
réfugiés : grâce à ce projet "truqué", des réfugiés de 1999 qui se
trouvaient à Novi Sad, c'était 60 familles qui ont été renvoyées à
Vucitrn où elles ont vécus moins d'un an et en mars elles ont été
chassées. Ces gens se trouvent maintenant dans la base militaire
française "De Lattre de Tassigny" .

Depuis 5 ans qu'ils ont été chassés, expulsés ici au nord de l'Ibar,
parmi les centaines de personnes qu'il y a ici, est-ce qu'au fil du
temps un jeune ou une famille a pu se débrouiller tout seul pour partir
pour un autre pays, en Serbie, au Canada, je ne sais où, ... en
Bavière, chez des cousins ? Est-ce des gens qui sont parvenus,
individuellement, par chance, à s'en sortir ?

G. S. : Oui, ici au départ (en 1999), il y avait 3.000 Roms dans les
deux hangars plus des tentes. Au départ, les hangars étaient vides
(sans cloisons intérieures).

Qu'est-ce qui a permis à certains de se débrouiller ? Ceux qui étaient
musiciens, ceux qui avaient de l'argent ?

G. S. : Chacun se débrouillait à sa façon, souvenez-vous de l'image des
114 personnes qui se sont noyées dans l'Adriatique en voulant passer en
Italie. On sait aussi qu'il y a trois bateaux qui ont disparu en
Albanie. Ceux qui pouvaient partir sont partis. Avec les passeurs, il
faut prendre des risques. Certains passent aussi par la Hongrie,
maintenant par la Croatie. Ceux qui avaient beaucoup d'argent ont pris
la fuite. Certains ont laissé tous leurs bijoux là-bas, ceux qui
avaient de la famille, des frères, des amis, en Europe ont été aidés.

Est-ce que vous avez des titres de propriété de vos maisons à Mitrovica
?

N. N. : La plupart des gens n'ont pas eu le temps de prendre tous les
documents, d'autres ont perdu leurs documents lors du voyage, les
fouilles, etc. L'UNHCR a trouvé dans les archives 540 documents de
propriété de Roms de Mitrovica, certains datant de 1954 !

N. N.: Voici une partie de l'acte de propriété de M. G. S., il est daté
du 16 mai 1977 !

G. S. : C'est très important de dire aux nôtres qui vivent chez vous
comment nous vivons ici, comment la vie est difficile. Ils n'ont pas
une réelle idée (image) de notre vie misérable. La question principale,
c'est la sécurité. Nous vous demandons de montrer comment nous vivons
ici, et comment vivent nos enfants. Nous demandons que les Roms qui
sont chez vous ne soient pas renvoyés ici au Kosovo aussi longtemps que
la situation n'est pas meilleure.

N. N. : La question c'est de voir la vérité, on est pour la vérité.

Les gens avec lesquels j'ai parlé ici m'ont dit qu'ils souhaiteraient
quitter le pays. Est-ce exact ?

G. S. : Mon souhait personnel est de retourner à Mitrovica parce que
j'ai les documents de propriété de ma maison. C'est aussi la question
de vivre là où nous sommes reconnus, là où nos ancêtres ont vécu, mais
les conditions de vie ici, vous voyez ce qu'elles sont ! On ne peut pas
vivre 10 ans comme ça, avec 60 euros (par mois) ! La vie est chère, ce
n'est pas facile, j'ai 8 enfants qui sont scolarisés. On se débrouille.

N. N. : M. G. S. est membre du Réseau des Roms en Diaspora, c'est par
lui que j'ai des informations. J'ai aussi d'autres sources dans le même
réseau.

Des gens ici m'ont dit que des Serbes vous avaient lancé des pierres ?

G. S. : Il y a eu un tournoi, il y a trois jours, et c'est l'équipe de
nos enfants a gagné. C'est seulement quelques personnes saoules qui ont
jeté des pierres, ce ne sont pas des habitants "normaux" de Leposavic
et la police est intervenue. Mais sinon, on ne reçoit jamais de pierres.
[.........]


[1] Mission des Nations Unies au Kosovo (MINUK, ou UNMIK selon
l'acronyme anglais)

[2] les « Tsiganes » du Kosovo se réclament de trois groupes distincts
: les Roms, dont la langue maternelle est le romani, les Ashkali et les
Egyptiens, dont la langue maternelle est l'albanais.

ERRATUM

Georges Berghezan me signale que l'interview du responsable rom de
Leposavic qui vient d'être publiée, n'a pas été réalisée par lui seul,
mais bien de façon collective par les divers participants à la 'mission
d'inspection' au Kosovo. La retranscription est dûe à Philippe Scheller.
Pour rappel, l'ensemble des textes et reportages relatifs à cette
mission se trouve sur le site du CSO :
http://www.csotan.org/Kosovo2004/
RM


=== 3 ===

Source: alerte-otan -
http://fr.groups.yahoo.com/group/alerte_otan/messages

http://www.b92.net/english/news/
index.php?&nav_category=&nav_id=29585&order=priority&style=headlines

Beta (Serbia)
August 22, 2004

Kosovo : "Le pire cauchemard de l'Europe"

Un article publié dans un quotidien viennois à grand tirage déclare que
le Kosovo est 'le pire cauchemard de l'Europe', affirmant que toute
activité du crime organisé en Europe commence à partir du Kosovo, ou
bien conduit au Kosovo.

"Traffic de drogue, de cigarette, bordels clandestins, vol de voiture,
cambriolage... toutes les traces conduisent à des gangs kosovars",
selon cet article.

"Kosovo est le trou noir de l'Europe, où la loi et l'ordre sont absent.
L'Europe s'est mise elle-même dans cette situation lorsqu'ellle a
séparé le Kosovo de la Serbie, et en a fait un protectorat des l'ONU et
de l'OTAN. Les Nations Unies ne font montre d'aucune autorité dans la
région, et la KFOR s'enfuit lorsque les Albanais deviennent violents".


=== 4 ===

L'UÇK, une armée kosovare sous encadrement allemand

http://www.reseauvoltaire.net/article615.html

15 avril 1999

L'UÇK (Ushtria Clirimtare è Kosovès - Armée de libération du Kosovo)
aurait été créée au début 1996, c'est-à-dire consécutivement aux
accords de Dayton, par des militants du LPK. Les premières apparitions
de l'UÇK eurent lieu à l'occasion des obsèques de militants politiques
victimes de la répression serbe, à la manière des interventions de
l'IRA en Irlande du Nord. Ses premières actions étaient de type
terroriste classique : attentats contre des représentants du pouvoir
serbe. Il s'agissait de radicaliser la lutte et de s'opposer à la
stratégie non violente du LDK d'Ibrahim Rugova tout autant que de
combattre les Serbes.

À partir de mars 1998, ce mouvement groupusculaire a connu un
développement exponentiel en se nourrissant de la haine engendrée par
la spirale répression-attentats-répression. Son objectif affiché est
l'indépendance du Kosovo et la création de la Grande Albanie,
symbolisée par l'aigle à deux têtes. Néanmoins l'UÇK n'a jamais précisé
ses options politiques. On sait que ses dirigeants ont été formés au
maoïsme version Enver Hodja et qu'ils en ont conservé les méthodes
autoritaires, mais on ignore le type de régime politique qu'ils
souhaitent promouvoir dans un Kosovo indépendant ou dans la Grande
Albanie.

L'UÇK est dirigée par Hashim Thaçi, alias " le Serpent ", personnalité
charismatique de 29 ans ayant vécu en Suisse et en Allemagne, proche du
leader du LPK, Xhavit Haliti. Son porte-parole est Jakup Krasniqi.
Depuis le 13 août 1998, l'UÇK est formellement gouvernée par un Conseil
de six membres, contrôlé de fait par le LPK.

Le financement de l'UÇK a d'abord été assuré par le trafic de l'héroïne
dans la région, puis par l'association VT (Vendlindja Therret - La
patrie t'appelle). Celle-ci organise des collectes dans le monde
entier, notamment en Suisse et en Allemagne, auprès de la diaspora
kosovar.

En septembre 1998, la revue Raids consacrait un premier reportage à
l'UÇK. Quelques jours plus tard, The European révélait ses liens avec
les services secrets allemands. Le 1er octobre 1998, Le Monde du
renseignement détaillait ce dispositif.

On peut résumer ainsi les informations aujourd'hui disponibles: en mai
1996, Hansjörg Geiger, nouveau président du BND, a décidé du soutien
militaire aux indépendantistes kosovars. L'ambassade d'Allemagne à
Tirana est devenue la base régionale des opérations anti-serbes, tandis
qu'un gouvernement kosovar en exil était installé par le LDK à Bonn
sous l'autorité de Bujor Bukosi, numéro 2 de l'UÇK. Le BND et le MAD
ont assuré la formation et l'armement de l'UÇK. Des entraînements ont
été dispensés en Turquie, à Izmir, par le numéro 2 du BND, Rainer
Kesselring. D'autres entraînements ont eu lieu en Albanie sous
l'autorité du général Klaus Naumann, alors chef des KSK. Du matériel
d'écoute et de transmission, anciennement utilisé par la Stasi, a été
remis à l'UÇK par l'entremise des directeurs des services secrets
albanais, Arben Karkini et Fatos Klosi. L'essentiel de l'armement
initial a été fourni par les services albanais (AK-47, AKM, M-44, SKS,
mitrailleuses légères Ultimax 100, RPD, RPK, mitrailleuses lourdes
DSRK, lance-roquettes antichars RPG-2, RPG-7, Armbrust, mortiers de 81
et 82 mm). Évitant d'avoir à assumer cette aide devant la communauté
internationale, le gouvernement albanais avait maquillé ce transfert en
l'imputant à des " pillages " de ses arsenaux lors des émeutes de 1997.
De source officielle confirmée par les Nations Unies, ont alors "
disparu " 226 000 AK-47, 351000 fusils semi-automatiques Simonov, 38
000 pistolets, 25 000 mitrailleuses de tous types, 2 500
lance-grenades, 750 mortiers, 20 000 tonnes d'explosifs et 1,5 million
de munitions de 7,62 mm. Bien que quantitativement important, ce
matériel est qualitativement insuffisant.
L'UÇK manque cruellement d'armes anti-chars.

Ces arsenaux sont situés en Albanie et en Macédoine. Pour couper le
ravitaillement de l'UÇK, les forces serbes ont entrepris, au début de
l'année, de " nettoyer " les zones frontalières. Ils ont détruit les
habitations sur une bande de 14 km de large, faisant office de no man's
land, et l'ont minée. L'UÇK n'a donc plus d'accès direct à ses
arsenaux, ce qui implique soit des parachutages, soit des incursions à
l'intérieur du Kosovo par des unités spécialisées de l'OTAN. En outre,
si l'UÇK bénéficiait jusque-là du soutien des populations, l'exode
massif des Kosovars l'a placée à découvert. Elle doit donc se
transformer d'une armée de guerilla en une armée classique, ce qui
paraît difficile à court terme et l'expose à des revers importants.

Actuellement, l'UÇK compterait environ 500 hommes aguerris, 10 000
hommes au combat, et 20 000 nouvelles recrues en formation en Albanie.
Jusqu'à présent, leurs actions n'ont pas eu d'impact militaire
significatif.

Lorsque le gouvernement fantôme d'Ibrahim Rugova a envisagé
d'abandonner la stratégie non violente et de créer la Fark (Force armée
du Kosovo), l'UÇK a immédiatement éliminé l'homme chargé de la
constituer (assassinat le 18 septembre 1998, à Tirana même).

De manière fort surprenante, l'UÇK n'est pas intervenue, en avril 1999,
pour s'opposer à la déportation des Kosovars par la police serbe.

Il importe de souligner que Klaus Kinkel, ministre des Affaires
étrangères des gouvernements Köhl, fut président du BND du 1er janvier
1979 au 31 décembre 1982. Et que le général Klaus Naumann est l'actuel
président du Comité militaire de l'OTAN, d'où il dirige les troupes de
l'UÇK qu'il a lui-même formées.

La tentation est grande pour l'Allemagne et l'OTAN d'effacer les traces
de cette manipulation en laissant l'UÇK seule, exposée et sans armement
adapté, à l'intérieur du Kosovo. Aussi, les Émirats arabes unis
examinent actuellement le secours qu'ils pourraient apporter aux
combattants musulmans.