Kosovo-Metohija (en francais)

1. Paris - Fête de l'Huma - Samedi 11 (19 h) & dimanche 12 (14 h)

2. Le Kosovo, un otage de plus dans la guerre du pétrole


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Paris - Fête de l'Huma
Samedi 11 (19 h) & dimanche 12 (14 h)

Débat : l'enseignement du Che toujours actuel :

Yougoslavie, Irak, Cuba :
cibles d'une même guerre globale ?

Projection du film Les Damnés du Kosovo
Débat avec Michel Collon, écrivain et co-auteur du film

Où ? Stand Espace Che Guevara (B 7 - avenue de la générosité)

Les auteurs du film Les Damnés du Kosovo apportent des révélations
incroyables sur la réelle situation au Kosovo, sur l'installation d'une
super - base militaire US exactement sur le tracé de leur projet de
pipe-line (tiens, tiens !), sur les ravages du FMI aujourd'hui en
Serbie, sur les conséquences pour les travailleurs français et
européens...
Yougoslavie, Irak, Cuba (et les autres) : cibles d'une même guerre
globale ? Certes, à chaque agression, les prétextes varient : 'armes de
destruction massive de Saddam', 'génocide au Kosovo' (et à présent au
Darfour), 'Castro dictateur'... Mais ensuite, on dévoile les
médiamensonges et les prétextes s'effondrent. Pour autant, la gauche,
dominée par la position ambiguë du 'Ni, ni', a-t-elle été à la hauteur
dans sa solidarité ou bien est-elle tombée dans les pièges de la
désinformation et du néocolonialisme ?
Les guerres servent-elles aux multinationales pour dominer la planète,
détruire les protections étatiques et sociales, exploiter des main
d'oeuvre fragilisés afin de délocaliser et d'exercer partout un
chantage sur les conditions de travail ? Pourquoi on ne nous
informe-t-on pas sur la catastrophe sociale, démocratique, humanitaire
qui frappe à présent la Yougoslavie et sur les délocalisations que cela
va permettre ? Quelles leçons en tirer pour l'avenir ?
De quoi débattre, donc, samedi 11 et dimanche 12, à la Fête de l'Huma,
Espace Che Guevara, 19h.


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Le Kosovo, un otage de plus dans la guerre du pétrole

Liste de diffusion : Damnés du Kosovo
http://www.gael.ch/collectif/damnes/inscriptions.html

« La Force de Paix au Kosovo,
placée sous le commandement de l'OTAN
ainsi que la police internationale de l'ONU
ont lamentablement failli à leur mission
de protection des minorités
lors des émeutes généralisées
qui ont éclaté en mars dernier au Kosovo. »
Human Right Watch :
"Failure to Protect : Anti-Minority Violence in Kosovo,
March 2004"

Kosovo : un voyage pour rompre 5 ans de silence
http://www.csotan.org


Le 13 août 2004, douze personnes, originaires de Belgique, France,
Suisse, États-Unis, repartis dans 4 véhicules quittent Belgrade. Ce
groupe d’observateurs s’était fixé comme objectif de constater sur
place, pendant une dizaine de jours, la réalité de l’épuration ethnique
au Kosovo et les conditions de survie des populations minoritaires. (1)

Première constatation : un nettoyage ethnique brutal a accompagné
l’entrée des forces de l’OTAN au Kosovo, c’est incontestable

La visite de la mahala rom de Mitrovica, l’une des premières du groupe,
en dit long sur la violence du nettoyage ethnique qui a suivi l’entrée
des forces internationales au Kosovo. Plus de 7000 Roms habitaient ce
quartier situé sur la rive sud de la ville, à proximité du fameux pont
sur l’Ibar. C’était le plus grand quartier rom du Kosovo, il a été vidé
de ses habitants, puis rasé par les extrémistes de l’UCK le 17 juin
1999, sous les yeux des soldats français. (2)

Parmi les nombreux témoignages d’une grande intensité humaine, qui se
sont enchaînés tout au long du voyage, l’entretien accordé par Marek A.
Nowicki fût l’un des plus précieux pour la clarification des éléments
d’analyse sur les plans politique, juridique et social. Depuis son
entrée en fonction en tant qu’Ombudsman, désigné conjointement par le
représentant spécial du secrétaire général de l’ONU et par l’OSCE, les
services de l’Ombudsperson interviennent en tant qu’institution
consultative lors de conflits avec l’administration onusienne et
locale. Une place de choix pour prendre la mesure de la situation de
blocage qui caractérise le Kosovo : absence de droit, absence de
sécurité pour les minorités, absence de travail, absence de
souveraineté, absence de perspective en dehors de la réalité d’une
occupation militaire et policière sans fin. La démonstration détaillée
des mécanismes de blocage, générés par l’administration onusienne
elle-même, apparaît clairement dans les rapports annuels publiés par
l’Ombudsman et consultables sur Internet, mais dont personne ne parle,
bien sûr ! (3)

Deuxième constatation : nous sommes concernés qu’on le veuille ou non

Une constante dans les déclarations entendues pendant ce voyage, de la
part des interlocuteurs locaux : la solution n’est plus entre les mains
des populations concernées. C’est la « communauté internationale » qui
a les cartes en main, nous sommes donc collectivement concernés, qu’on
le veuille ou non. L’une des exigence de la « communauté
internationale » vis-à-vis de l’administration provisoire du Kosovo, à
dominante albanaise, est de faire appliquer la Loi. Mais dans les
faits, cette exigence n’a pas de sens, d’abord parce que la Loi change
en permanence, « transition » post-socialiste vers l’économie de marché
oblige, ensuite parce que les instances de recours passent forcément
par la structure onusienne de tutelle, la MINUK, dont les fondements ne
respectent même pas un principe essentiel qui caractérise la
démocratie : la séparation des pouvoirs !

Pour participer au déblocage de la situation au Kosovo, en agissant sur
ce qui nous concerne, ici et maintenant, il serait d’abord nécessaire,
de faire reconnaître l’erreur de ceux qui avaient soutenu, parfois en
toute bonne foi, l’intervention de l’OTAN en 1999. Certains ont déjà
reconnu cette erreur (4), mais beaucoup d’autres, surfant sur le
raz-de-marée médiatique à coloration « humanitaire » initié par les
superpuissances, ont été propulsés vers des carrières qui leur
permettent maintenant d’ignorer dédaigneusement le sort des populations
qu’ils prétendaient défendre. Comment faire pour permettre aux
populations concernées de récupérer leur souveraineté démocratique,
comment faire pour que les médiateurs, devenus objectivement acteurs,
se retirent, en faisant si possible moins de dégâts qu’ils en ont fait
en arrivant ?

Ce débat devrait aussi avoir lieu ici, dans nos pays où nous devrions
nous interroger sur l’action politique des dirigeants qui nous
représentent. Nous avons aussi le devoir de nous interroger sur la
nature des interventions d’apparence humaniste, qui s’apparentent trop
souvent, dans les faits, à celle du pompier incendiaire. Ce débat est
malheureusement déjà occulté par le dossier des opérations de renvoi de
requérants d’asile déboutés. Les « bonnes âmes » s’émeuvent en
découvrant soudainement devant leur porte, la pointe de l’iceberg
politique qui caractérise nos « démocraties occidentales exemplaires »,
alors qu’on fait silence, depuis 5 ans, sur le sort dramatique des 300
000 déplacés du Kosovo dont nous sommes pourtant collectivement
responsables depuis juin 1999 !

Une situation bloquée qui ne déplait pas à tout le monde

Seule certitude pour l’avenir : la base militaire US de Camp Bondsteel
est solidement implantée au cœur des Balkans, près de Gnjilane, à
proximité de la frontière avec la Macédoine. À quelques kilomètres du
fameux corridor 8, destiné à accueillir le pipeline de la compagnie
américaine AMBO (Albania, Macedonia, Bulgaria Oil Company). Le corridor
8 est intégré au gigantesque projet stratégique de ligne de
communication trans-balkanique destiné à assurer la liaison entre
Burgas en Bulgarie et le port Adriatique de Vlore en Albanie, projet
dont l’étude de rentabilité fut effectuée par la compagnie d’ingénierie
Brown & Root, filiale britannique de la compagnie Halliburton dont Dick
Cheney fût PDG avant de devenir vice-président de Etats-Unis…(5)

Ainsi, le destin terrible et sans issue des « damnés du Kosovo »
profitera au moins aux multinationales américaines qui pourront amasser
des profits substantiels par l’acheminement sécurisé des hydrocarbures
en provenance du Caucase. Elles peuvent compter sur le précieux
concours de la Trade and Development Agency (TDA), qui se charge déjà
d’expliquer aux pays concernés la nécessité « d’utiliser les synergies
régionales afin d’attirer les nouveaux capitaux ».

Des profits à l’abri de tout soupçon

Aucun risque pour les auteurs de ces projets de se voir soupçonné un
jour ou l’autre d’agissements criminels dans cette affaire, puisqu’un
Tribunal sur mesure, le TPIY, a été mis en place et financé notamment
par capitaux privés ( !) pour condamner le coupable officiel de cette
épouvantable tragédie. La mission de ce Tribunal mis en place par le
Conseil de sécurité de l’ONU, est précise : il faut donner le poids
d’un jugement à la thèse du tyran Milosevic, instigateur et maître
d’œuvre d’un « projet génocidaire de Grande Serbie ethniquement pure ».
Accusation largement relayée par nos médias est pourtant totalement
dénuée de sens, dès lors que la Serbie elle-même n’a jamais été un Etat
ethniquement pur et qu’elle reste, de fait, le dernier espace
multiethnique de toute l’Ex-yougoslavie !

Mais des faits nouveaux sont là : la réalité quotidienne du Kosovo est
à tel point catastrophique, que toute personne sensée doit admettre
qu’elle s’est dramatiquement dégradée suite à l’intervention de l’OTAN,
dans l’immédiat, sur le plan des droits de l’Homme et de la sécurité et
par la suite sur le plan économique et social. Dès lors, la course
contre la montre est engagée car la question du statut final doit
revenir sur le tapis dans le courant de l’année 2005, il sera alors
très difficile de cacher la situation qui prévaut au Kosovo. Pour les
procureurs du TPIY, il s’agit donc, coûte que coûte, de faire adopter
au plus vite par le jury le chef d’inculpation de génocide pour
justifier a posteriori l’intervention militaire illégale de l’OTAN en
1999, au besoin, en faisant taire l’accusé. C’est précisément ce qu’ils
tentent d’obtenir en imposant des avocats à la défense.

Philippe Scheller
Participant au voyage au Kosovo
Membre du Comité pour la paix en Yougoslavie
Genève, le 5 septembre 2004


(1) Journal du voyage consultable sur le site du Comité de surveillance
OTAN www.csotan.org Un rapport de synthèse est actuellement en
préparation ainsi que le montage d’un sujet vidéo.
(2) Interview avec un responsable du camp de Leposavic (Nord Kosovo)
sur www.csotan.org
(3) Ombudsperson Institution in Kosovo www.ombudspersonkosovo.org
(4) Déclaration du major-général MacKenzie" Nous avons bombardé le
mauvais côté" "The National Post - 6 avril 2004
www.gael.ch/collectif/damnes/20040501.html
(5) Michel Collon, « Monopoly - L'OTAN à la conquête du monde », éd.
EPO - 2000, p. 98-99 et Michel Chossudovsky « Les États-Unis sont en
guerre en Macédoine » - juillet 2001.


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Comité pour la paix en Yougoslavie
http://www.gael.ch/collectif/
CP 915 - 1264 St-Cergue
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