S. Flounders: Des milliers d' "ONG" financées par les USA ...

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VOIR AUSSI:

Russie : la grande offensive de George Soros trahit l’urgente réalité
énergétique

Tout comme il est difficile de croire que la révélation des activités
des espions britanniques par le FSB est un hasard du calendrier, il
est douteux d’imaginer que l’activité de Project Syndicate sur la
question ukrainienne n’est pas une riposte détournée. Le cabinet de
George Soros diffuse ainsi dans les médias qui lui sont affiliés des
textes mettant à la fois en cause la politique énergétique russe et
l’orientation politique du pays. Compte tenu de l’audience dont ils
disposent et de l’effet de répétition, on constate que les arguments
développés dans les tribunes estampillées Project Syndicate ont non
seulement un impact sur l’opinion mais aussi sur les autres analystes
traitant de ces questions. On devine ainsi en toile de fond les
préoccupations des milieux financiers quant à la redistribution du
pouvoir énergétique...

http://www.voltairenet.org/article134389.html

Les réseaux d’ingérence états-uniens
Freedom House : quand la liberté n’est qu’un slogan

Officine de propagande créée par Roosevelt pour préparer son opinion
publique à la guerre, la Freedom House (Maison de la liberté) a
rempilé pour stigmatiser le camp soviétique pendant la Guerre froide.
Elle employait à l’époque des intellectuels occidentaux, dont deux
Français. Aujourd’hui encore, c’est elle qui organise les campagnes
médias internationales pour la liberté religieuse en Chine ou pour la
paix en Tchétchénie. Freedom House est désormais présidée par James
Woolsey, l’ancien patron de la CIA. (7 septembre 2004)

http://www.voltaire net. org/article14830.html

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http://www.michelcollon.info/articles.php?dateaccess=2006-04-28%
2014:35:17&log=invites

Des milliers d' "ONG" financées par les USA à l'assaut de la Russie

Sara Flounders

Sara Flounders, animatrice de l'International Action Center aux USA,
analyse le rôle et les dessous des ONG internationales (elles
seraient près de 450.000 !) pour faire évoluer la Russie "comme il
faut"...


Une polémique est en cours en Russie au sujet d’un texte de loi
réglementant les organisations non-gouvernementales (ONG) et devant
entrer en vigueur courant avril.
Ce nouveau projet de loi a été voté par les deux chambres du
parlement russe, la Douma, et signé par le président Poutine le 10
janvier. La campagne de résistance à cette loi ouvre les yeux sur les
agissements de l’Occident, et particulièrement des Etats-Unis dans la
vie politique russe aujourd’hui.
Au titre de la nouvelle loi, les organisations étrangères ainsi que
les groupes bénéficiant d’un financement en provenance de l’étranger
doivent être enregistrés auprès de l’Etat. Les responsables russes
affirment qu’une telle législation s’avère nécessaire pour faire face
aux centaines de millions de dollars que des états étrangers versent
à des organisations du pays.
Une première version du texte a déjà été assouplie suite à une
campagne d’une rare intensité menée par les ONG elles-mêmes ainsi que
le gouvernement américain. La secrétaire d’état Condoleeza Rice fit
pression sur Poutine, exprimant sa préoccupation pour la
‘démocratie’. La loi figurait même à l’ordre du jour lors du dernier
sommet du G8.
La loi impose des restrictions au financement, à l’enregistrement et
aux activités des ONG. Ces dernières se référaient auparavant à toute
organisation à but non lucratif bénévole, civile, environnementale,
humanitaire, dans les domaines entre autres des droits de l’homme, de
la santé et de différents ‘services à la collectivité’. A présent un
nombre important d’organisations qui se disent non-gouvernementales,
mais dépendent de fonds provenant des Etats-Unis, des principaux pays
impérialistes et des grands groupes capitalistes, opèrent en Russie
ainsi que dans de nombreux autres pays du monde. Ils apportent une
aide financière et logistique, déterminent la ligne à suivre et
interviennent dans la vie politique selon l’orientation politique et
les intérêts économiques des bailleurs de fonds.
Le nombre même des organisations dénommées ONG ainsi que de celles
bénéficiant d’un financement de l’étranger est stupéfiant. Depuis
l’effondrement de l’Union soviétique en 1991, des centaines de
milliers d’ONG sont apparues en Russie. Des députés à la Douma
affirment que plus de 450.000 ONG sont actives en Russie à l’heure
actuelle. Le Yale Center for the Study of Globalization va encore
plus loin, puisque d’après lui « il y a plus de 600.000 organisations
non gouvernementales, non commerciales en activité en Russie. Il y en
a probablement autant qui fonctionnent dans le pays sans
enregistrement officiel. »
Le député à la Douma Alexeï Ostrovski, co-auteur de la nouvelle loi,
estime que plus d’un quart des ONG russes reçoivent de l’argent
étranger. Elles comprennent des groupes environnementaux, des
organismes de contrôle des droits de l’homme et des associations de
consommateurs.
Apportant son soutien au texte de loi, le président Poutine
ajoutait : « Que ces organisations le veulent ou pas, elles sont
devenues un instrument aux mains d’états étrangers qui les utilisent
pour atteindre leurs propres objectifs politiques. Cette situation ne
peut plus durer. La loi est censée empêcher toute immixtion de pays
étrangers dans la vie politique intérieure russe et permettre la
transparence quant au financement des organisations non-
gouvernementales. »

La Croix suit le Fusil

Quand les nations capitalistes européennes colonisèrent pour la
première fois le monde, la croix suivit bientôt le fusil. Des
milliers de missionnaires firent partie intégrante du mécanisme de
conquête et d’asujettissement.
L’implantation d’une administration coloniale exigeait que l’on
réorganisât la société et la structure de la propriété de façon à
privilégier les colonisateurs. D’où l’utilité de l’enseignement, de
la formation et de l’orientation politique dispensées aux membres de
l’élite locale appelés à collaborer. La conversion à la nouvelle
religion qu’ils apportaient aida à pacifier toute une section de la
population, et ouvrit la voie à certains pour qu’ils deviennent les
serviteurs loyaux et fervents du nouveau pouvoir.
En Russie aujourd’hui, ce ne sont pas que des organisations
religieuses qui inondent la région. Le premier rôle pour la
propagation des valeurs capitalistes revient aux ONG spécialistes des
‘droits de l’homme’.
En réaction contre les nouvelles restrictions, l’intensité des
pressions politiques et des protestations de Washington a redoublé.
Mais il s’agit purement et simplement d’une supercherie, étant donné
que des réglementations autrement plus restrictives et abusives
régissent les organisations aux Etats-Unis mêmes.
Tout individu et toute organisation qui y reçoit de l’argent d’un
pays étranger doit se faire enregistrer auprès de l’Etat américain au
titre du ‘Foreign Agents Registration Act’. Les dons charitables
doivent également être répertoriés pour que le public en prendre
connaissance. Imaginez que la Russie, l’Iran, la Corée du Nord, la
Chine ou Cuba déverse des millions de dollars sur des organisations
politiques américaines. Même des alliés des Etats-Unis tels que la
France , la Grande-Bretagne, l’Allemagne ou le Japon n’ont pas le
droit de financer des organisations politiques à l’intérieur des
Etats-Unis.
Dans le numéro du 25 janvier de la revue Russia Profile Alexeï Pankin
décrivait comme suit ses relations avec deux ONG : « Je gérais un
programme de trois ans, financé par USAID, de soutien aux médias
russes, doté d’un budget global de $ 10,5 millions, ainsi qu’un
programme de la Fondation Soros, également consacré au soutien des
médias, au budget annuel de $1,8 million. Le nombre de cadres,
directeurs, d’inspecteurs et conseillers auxquels j’ai eu affaire (ou
qui ont eu affaire à moi) défie l'entendement. Je suis persuadé qu’il
y avait des officiers du renseignement parmi eux. »
Le 23 janvier dernier le Service Fédéral de Sécurité de Russie (FSB),
successeur du KGB , a accusé quatre diplomates britanniques
d’espionnage. Il affirmait avoir surpris l’un d’entre eux en train de
transmettre des fonds à plusieurs organisations non-gouvernementales
russes. Londres a nié toute indélicatesse de sa part, affirmant que
son soutien aux ONG russe s’effectuait au vu et au su de tout un chacun.
Une part importante du financement étranger provient directement de
sources américaines, telles que le quasi-officiel National Endowment
for Democracy (NED) et la US Agency for International Development
(USAID) ainsi que du programme TACIS de l’Union Européenne. Des
millions de dollars proviennent de fondations représentant les
intérêts des milieux les plus fortunés, telles que celles de Ford,
MacArthur, Carnegie, Rockefeller et Soros.

Le changement de régime en Géorgie, en Ukraine et au Kirguistan

Le rôle des ONG financées par les Etats-Unis dans les tentatives de
‘changement de régime’ à Cuba, au Venezuela, au Chili, au Nicaragua
et à Haïti est bien connu. Le rôle de ces mêmes organisations
subversives en Europe de l’Est ainsi que dans les anciennes
républiques soviétiques l’est beaucoup moins, bien qu’elles y soient
encore plus présentes.
Le chef du FSB, le service de sécurité russe, accusait récemment les
ONG financées par l’étranger d’avoir fomenté le renversement des
régimes post-soviétiques de Géorgie, d’Ukraine et du Kirguistan.
Le rôle actif et déclaré joué par ces ONG à financement extérieur
dans le renversement de ces trois gouvernements explique l’alerte
lancée par Moscou. Dans leur enthousiasme, les médias impérialistes
les nomme ‘révolutions de velours’ et parfois ‘révolutions de
couleur’, la couleur en question étant celle choisie par les forces
d’opposition.
Il est d’ailleurs ironique que les leaders politiques renversés –
tout particulièrement Edouard Chevernatzé en Géorgie et Léonid
Koutchma en Ukraine – avaient de par le passé fait figure de
candidats préférés des Etats-Unis. Les deux avaient mis en œuvre des
politiques pro-américaines. Ils avaient favorisé l’adhésion au
‘Partenariat pour la Paix’ de l’OTAN et consenti à envoyer des
troupes en Irak.
Cependant les deux chefs furent évincés sans cérémonie quand ils
manifestèrent ne serait-ce qu’une volonté d’indépendance par rapport
aux intérêts américains. Leurs successeurs, Michaïl Chakachvili en
Géorgie et Victor Iouchenko en Ukraine, avaient d’ailleurs servi dans
leurs gouvernements respectifs.
A l’occasion de la cérémonie d’investiture du président ukrainien
Iouchenko l’ancien Secrétaire d’Etat américain Colin Powell déclara
qu’il était « fier d’avoir été associé aux deux événements » - tant
en Géorgie qu’en Ukraine.
Un aperçu des menées actuelles des Etats-Unis, ainsi que de leur
bilan des interventions passées, peut être obtenu sur les sites web
des fondations ayant apporté leur soutien à ces changements de régime.

40.000 ONG en Ukraine

Dans un article figurant sur le site internet de la Banque mondiale
et intitulé ‘Le Développement de la Société Civile en Ukraine et la
Révolution Orange’, Vira Nanivska, directeur du Centre International
d’Etudes Politiques d’Ukraine se félicite que « 40.000 ONG regroupent
12 pour cent de la population ukrainienne aujourd’hui – et ces
organisations ont joué un rôle moteur dans la Révolution Orange.
» (www.worldbank.org)
Elle décrit comment des consultants internationaux, des experts en
politique et des assistants techniques travaillent de concert pour
changer la législation existante, développer des associations,
constituer des centres d’informations, former des fonctionnaires,
mettre sur pied des conseils de quartier et des associations
commerciales, tout en faisant pression pour modifier le budget de
l’état dans leur propre intérêt.
Les jeunes et les organisations estudiantines sont attirés au moyen
de campagnes autour du HIV/ SIDA, de la protection des droits des
minorités et la protection des enfants abandonnés. Le but exclusif de
ce réseau de projets, explique-t-elle, est d’empêcher tout ‘retour à
l’ancien régime’ ainsi que de favoriser l’ ‘euro-intégration’, à
savoir l’intégration dans des structures internationales et
européennes telles que l’OTAN et la Banque Mondiale.
Le renversement de la propriété socialiste et le démembrement de
l’Union Soviétique ne se sont pas achevés en 1991. L’élaboration de
lois sur la propriété, les droits des investisseurs étrangers, la
justification de l’expropriation et de la privatisation des
ressources, de l’industrie et des services collectifs en vue du
bénéfice de certains, le démantèlement de programmes sociaux, la
nouvelle configuration des médias, de l’éducation et de la culture et
l’éradication de toute prétention à la souveraineté nationale sont
des tâches de longue haleine.
Ces fonds ont bien plus d’impact dans une zone où a disparu le
système socialiste à planification centralisée qui garantissait les
retraites, le plein emploi, les soins médicaux et l’enseignement
gratuits ainsi que le droit à un logement subventionné. Son
démantèlement brutal a touché des millions d’individus, d’où leur
grande colère contre les dirigeants qui les ont trahis.

Le financement des mouvements de jeunes

Une partie importante des fonds des milieux d’affaires américains est
destiné à la création de mouvements de jeunes. La Fondation Soros,
USAID et la NED financèrent toutes trois le groupe serbe de la
jeunesse Otpor. Les jeunes en question se virent offrir une formation
spécialisée et des séminaires à Budapest (Hongrie) ainsi que des T-
shirts, autocollants, affiches, la location d’un bureau et un
journal, qui jouèrent un rôle capital dans le renversement du
gouvernement Milosevik.
En Géorgie, la Fondation Soros alloua $ 4,6 millions au groupe de
jeunes Kmara, qui s’avéra une arme de premier ordre contre le
gouvernement. En Ukraine, Soros contribua $ 7 millions à Pora, un
autre groupe de jeunes.
Le site web opendemocracy.net est financé par les fondations Ford et
Rockefeller.Un article sur ce site de Sreeram Chaulia analyse le rôle
des ONG financées par les USA d’Ukraine au Kirguiztan, en passant par
la Géorgie. Son accroche publicitaire est polémique, énonçant que «
de nouvelles formes de mobilisation de masse des jeunes, fort bien
pourvues en moyens techniques, poussent au changement de régime. Mais
le phénomène est-il aussi innocent qu’il le paraît à premier abord ?
Les mouvements qui inspirent ‘les révolutions de couleur’ sont-ils
des catalyseurs ou des saboteurs ? »
L’auteur se garde bien de critiquer ces ONG : il évalue seulement
leur efficacité à effectuer des ‘changements de régime’. Quelques-
unes de ses observations donnent une idée du fonctionnement de ces
organisations politiques en tant que pièces parmi d’autres du
dispositif de l’arsenal américain.
« Le sabotage suffit dans certains pays, alors que dans d’autres il
faut des offensives militaires de grande envergure» d’après Chaulia.
« Ces trois révolutions – celle des ‘roses’ en Géorgie (novembre 2003
- janvier 2004), la ‘révolution orange’ en Ukraine (janvier 2005) et
la ‘révolution des tulipes’ au Kirguistan (avril 2005) – ont chacune
suivi le même modèle : toutes avaient pour fer de lance des ONGI (ONG
internationales) américaines des droits de l’homme. Ce n’est que
quand ils correspondent à leurs objectifs plus globaux de politique
étrangère dans une région donnée que les Etats-Unis y défendent les
droits de l’homme et la démocratie. On constate que les ONGI qui
dépendent de fonds américains soutiennent consciemment ou
inconsciemment les intérêts des Etats-Unis.
« Le premier président de la NED, Allen Weinstein admettait
ouvertement qu’une grande partie de ce que nous faisons aujourd’hui
l’était déjà fait de façon cachée par la CIA il y a 25 ans. La NED
fut conçue à l’origine comme une fondation quasi-gouvernementale par
laquelle transitaient des fonds gouvernementaux à destination d’ONGI
tels que le National Democratic Institute for International Affairs
(NDI), la International Foundation for Electoral Systems (IFES) , le
International Research and Exchanges Board (IREX) et Freedom House.»
« L’Ambassade américaine à Bichkek (Kirguistan) travaillait
étroitement avec des ONG comme Freedom House ou la Fondation Soros –
fournissant des générateurs, une presse typographique et de l’argent
pour que les protestations restent à niveau d’ébullition jusqu’à ce
que le Président Akaïev s’enfuie du pays. Des informations sur les
endroits où les manifestants devaient se rassembler et sur ce qu’ils
devaient apporter étaient propagés par des stations de radios et de
télévisions financées par le Département d’Etat. »
Le nouveau mouvement anti-guerre qui se développe aujourd’hui ne doit
pas perdre de vue la multiplicité des formes de l’intervention
américaine, ainsi que le chaos et l’instabilité qu’elles entraînent,
ce qui viendra intensifier la conscience anti-impérialiste et
renforcer l’exigence mondiale : ’US out now !’