("I progressisti dovrebbero esigere dai governi occidentali che ingeriscano DI MENO, e non di più, negli affari interni degli altri paesi". Queste le parole, semplici e chiare, di Jean Bricmont a giustificare il suo rifiuto ad unirsi alla enorme campagna internazionale in atto sulla questione birmana.
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Prestigious (German Foreign Policy Newsletter 2007/09/25)



Pourquoi je n'irai pas à la manif Birmanie

Jean Bricmont

 
Je n'irai pas à la manif (de Bruxelles) , même en admettant que la situation en Birmanie est horrible, que l'opposition a entièrement raison etc., parce que:
 
1. Je pense que les progressistes doivent exiger des gouvernements occidentaux - dont le nôtre - qu'ils s'ingèrent moins et non plus dans les affaires intérieures des autres pays. C'est un principe général, qui est soutenu par tout le mouvement des pays non alignés. Il faut exiger moins de sanctions, pas plus, et refuser l'usage des droits de l'homme et de la démocratie comme instrument d'ingérence. 
Nous n'avons aucun moyen d'agir directement sur la situation en Birmanie, et tout ce que l'on fait c'est de demander au gouvernement belge, qui suit en cela les Etats-Unis, de prendre des sanctions. La priorité des progressistes à mon avis, devrait être, lors d'une crise comme celle-ci, de connaître et de faire connaître les points de vue des gouvernements qui s'opposent à l'hégémonie américaine, la Chine par ex., ou d'autres pays du tiers-monde. 

2. A partir du moment où une "cause" est soutenue par les Etats-Unis, et par tous les médias des pays occidentaux, comme celle-ci, ou, dans le temps, les rebelles afghans (à l'époque soviétique) , Solidarnosc, les Kurdes en Irak ou les Kosovars, elle n'a pas besoin de l'aide de ma modeste personne. Je préfère réserver mon temps et mes efforts à des causes que les grandes puissances ne soutiennent pas: les Palestiniens, l'opposition libanaise, les Irakiens, et le droit pour l'Iran à l'énergie nucléaire. 

3. Je pense que ce serait une excellente "initiative citoyenne" de boycotter délibérément les manifestations auxquelles nous invitent nos médias. Quand on voit la quantité de manipulations auxquels ils se livrent, jouant sur les bons sentiments pour nous faire adhérer à l'agenda occidental du moment, la vraie résistance consiste par commencer en leur disant: Non. 
Par "manipulation" je ne veux pas dire que la situation n'est pas terrible en Birmanie, mais la question des priorités se pose. Pourquoi focalisent-ils leur attention sur la Birmanie, dont nous ne sommes pas responsables, et pas sur l'Irak, qui est la plus grande catastrophe humanitaire de notre temps (d'après les rappport les plus récents, un million de morts, trois à quatre millions de réfugiés), et dont nos alliés américains sont directement responsables? A quand une manif pour demander que les Américians se retirent du Moyen Orient, cessent leurs menaces contre l'Iran et leur soutien à Israël? On peut être certain qu'aucun média ne serait favorable à celle-ci. Et, étant donné les rapports de force, dans lesquels la soumission intellectuelle des progressistes à l'agenda médiatique joue un grand rôle, personne ne se risquerait à organiser une telle manif. Pourtant, en étant dirigée contre nos alliés et pas contre nos "ennemis" (la Chine), elle aurait au moins le mérite de l'honnêteté. 

Jean Bricmont 


Àlire aussi:

Réponse aux critiques à propos de la Birmanie (Jean Bricmont)

Jean Bricmont répond aux critiques à son précédent article posté sur notre site "Pourquoi je n'irai pas à la manif Birmanie". On pourra trouver ces critiques sur le site Le Grand Soir : http://www.legrandsoir.info/