(francais / english / italiano)

Ancora sul caso Handke

1. Peter Handke frappé d’une nouvelle forme d’ostracisme : Le Nouvel
Obstracisme. (Patrick Barriot et Eve Crépin / FRANCAIS) /
Peter Handke Hit with a New Form of Ostracism: Le Nouvel Obs-tracism
(by Patrick Barriot and Eve Crépin / ENGLISH)

2. Handke, accuse di censura alla Comédie Française (Anna Maria Merlo)


=== 1 ===

Source : http://cirqueminime.blogcollective.com/blog/_archives/
2006/5/3/1929441.html

[Depuis longtemps considéré comme un dinosaure ou au moindre comme
une espèce de théâtre ringard voire nul, la Comédie-Française, avec
le clown Bozonnet en tête, remontre son ignorance totale d’histoire
contemporaine en déprogrammant la pièce de Peter Handke, « Voyage au
pays sonore ou l’Art de la question », à cause de la présence à
Belgrade de l’auteur autrichien aux obsèques du feu président serbe/
yougoslave, Slobodan Milosevic, assassiné dans son cellule au centre
de détention de Scheveningen à la Hayes par les iatrogénocidaires de
l’OTAN et leur viles collabos de l’ONU. Le reportage de Nouvel Obs
serait marrant, carrément risible, s’il n’avait pas été aussi typique
du complexe d’infériorité hystérique vers les événements aux Balkans
comme en Rwanda dont la culture française subi depuis elle se donnait
en tout servilité au minable maquereau ami-requin. Mais laissons
Patrick Barriot et Eve Crépin mettre au point cette histoire. –mc]

Peter Handke frappé d’une nouvelle forme d’ostracisme :
Le Nouvel Obstracisme.

Patrick Barriot et Eve Crépin

L’administrateur de la Comédie-Française, Marcel Bozonnet, vient de
déprogrammer la pièce de Peter Handke « Voyage au pays sonore ou
l’Art de la question », qui devait être mise en scène début 2007 au
Vieux-Colombier. Cette sanction fait suite à un article de Ruth
Valentini paru dans Le Nouvel Observateur du 6 avril 2006 (1). A vrai
dire, il ne s’agit pas d’un article mais d’un libelle ne comportant
pas plus de six phrases venimeuses, en bord gauche de la page 102,
dans la rubrique « sifflets ». Ruth Valentini « siffle » donc Peter
Handke pour avoir participé aux obsèques de Slobodan Milosevic le
samedi 18 mars à Pozarevac. Elle insulte le dramaturge autrichien en
affirmant, avec des accents bien connus de procureure, qu’il est «
fidèle au Boucher des Balkans et à sa propre position révisionniste
», qu’il « approuve le massacre de Srebrenica et autres crimes commis
au nom de la purification » et qu’« avec son hommage au despote, le
poète a définitivement creusé la tombe de son honneur perdu ». Dans
cette brève philippique, la journaliste du Nouvel Observateur décrit
Handke « brandissant le drapeau serbe, se pressant pour toucher le
corbillard et y déposer sa rose rouge ». Or à aucun moment, et nous
pouvons l’affirmer car nous étions à ses côtés le 18 mars, Peter
Handke n’a brandi le drapeau serbe ni déposé la moindre rose rouge
sur le cercueil de l’ex-président serbe. Peter Handke était dans la
foule et c’est à la demande des représentants de la famille qu’il a
prononcé quelques phrases en langue serbe. La journaliste du Nouvel
Observateur était-elle à Pozarevac le samedi 18 mars ? Si oui, elle
affabule. Si non, elle rapporte des ragots. Dans les deux cas, sa
crédibilité de journaliste est mise à mal.

L’administrateur de la Comédie-Française, dont « le sang n’a fait
qu’un tour » quand il a lu l’article du Nouvel Observateur, a donc
décidé de punir Peter Handke pour sa présence aux obsèques de
Slobodan Milosevic. Marcel Bozonnet a déclaré : « Aller à
l’enterrement était un geste très fort. J’étais stupéfait. J’ai lu
ensuite la traduction de ses déclarations publiées par l’hebdomadaire
allemand Focus, qui sont édifiantes. Ça plus tout le reste, que je
n’avais pas lu avant : il y a de quoi grimper au rideau » (2). Nous
aimerions savoir ce que M. Bozonnet entend par ces « déclarations
édifiantes » qui font « grimper au rideau » et ce qui se cache
derrière « tout le reste ». Il s’agit de vagues sous-entendus
destinés uniquement à jeter l’anathème sur Peter Handke. Quand on se
présente à la fois sous les traits d’un enquêteur, d’un procureur et
d’un juge d’application des peines, il convient de citer des témoins
à charge qui ont réellement vu les faits, des traductions fidèles et
un acte d’accusation moins fantaisiste. Nous mettons au défi M.
Bozonnet de citer clairement et publiquement les propos auxquels il
fait référence (traduits du serbe en allemand puis de l’allemand en
français par des individus dont on peut apprécier l’objectivité et la
rigueur). Les accusations portées sont suffisamment graves et lourdes
de conséquences pour que l’on exige des précisions. Nous avons noté,
mot à mot, en langue serbe, la déclaration très courte faite par
Peter Handke le 18 mars à Pozarevac. Un juge impartial pourrait
constater que rien dans les propos de Peter Handke n’est susceptible
de « faire grimper au rideau » un administrateur de la Comédie-
Française, à moins que ce dernier n’y soit prédisposé par un
quelconque don de la nature. Pour M. Bozonnet, « La présence de Peter
Handke aux obsèques de Milosevic est un outrage aux victimes » et «
Il y a dans la position de Handke un tel déni de l’Histoire, des
faits, de la justice internationale…. Comme si pour lui, plus rien
n’avait d’existence ». On demeure atterrés devant de tels raccourcis.
Sur quoi reposent les accusations de « déni de l’Histoire, des faits,
de la justice internationale » ?

En résumé, six phrases de calomnie dans Le Nouvel Observateur
suffisent pour que l’administrateur de la Comédie-Française
déprogramme la pièce de l’un des plus grands dramaturges de notre
époque. Espérons que Le Nouvel Observateur n’écrira pas six phrases
contre Harold Pinter dont les déclarations en faveur de Slobodan
Milosevic sont sans ambiguïté : son prix Nobel pourrait lui être
retiré ! Dans la Grèce antique les proscriptions étaient inscrites
sur des morceaux de terre cuite, aujourd’hui elles sont inscrites
dans les pages du Nouvel Observateur. A ce jour aucun écrivain dans
la patrie de Voltaire, aucun dramaturge, aucun chroniqueur, aucun
rédacteur de bloc-notes hebdomadaire n’a pris la défense de Peter
Handke aussi injustement attaqué. Par un curieux hasard, l’annonce de
l’ostracisme de Handke, publiée en première page du Monde le 28
avril, côtoyait une publicité en couleur pour le livre de Cesare
Battisti Ma Cavale, publié par les éditions Grasset avec une préface
de Bernard-Henri Lévy et une postface de Fred Vargas. Rappelons que
Cesare Battisti a été condamné à perpétuité par un tribunal italien
pour des crimes de sang qu’il n’a pas le courage d’assumer. Dans sa
préface, Bernard-Henri Lévy estime que le dossier d’accusation est
fragile et il défend le criminel-écrivain au nom de « l’Etat de droit
». A l’évidence Peter Handke ne mérite pas le moindre soutien des «
intellectuels » français. Il est vrai que son crime est
imprescriptible : il a assisté à l’enterrement de Slobodan Milosevic !

(1). Sifflets : Peter Handke à Pozarevac. Article de Ruth
Valentini, Le Nouvel Observateur, semaine du 6 avril 2006, page 102.
(2). Peter Handke censuré pour un voyage de trop. Article de René
Solis, Libération, samedi 29 et dimanche 30 avril 2006, page 37.
(3). Peter Handke est interdit de Comédie-Française. Article de
Brigitte Salino, Le Monde, 28 avril 2006, page 27.
(4). Ma Cavale de Cesare Battisti, préface de Bernard-Henri Lévy,
post-face de Fred Vargas, Grasset/Rivages, 378 pages.

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SOURCE : http://cirqueminime.blogcollective.com/blog/_archives/
2006/5/7/1939115.html

Peter Handke Hit with a New Form of Ostracism:
Le Nouvel Obs-tracism.

by Patrick Barriot and Eve Crépin

The director of the Comédie-Française, Marcel Bozonnet, has pulled
from his 2006-2007 program the Peter Handke play “Voyage au pays
sonore ou l’Art of la question”. The play was to have been performed
in the C-F’s Vieux-Colombier theatre at the beginning of 2007. This
program change occurred directly after the publication of an article
by Ruth Valentini in Le Nouvel Observateur of 6 April 2006 (1).
Actually, it was not really so much an article as a little six-line
bit of nastiness off on the left margin of page 102 under the rubric
‘sifflets’ (boos). Ruth Valentini ‘boos’ Peter Handke for having
participated in the funeral of Slobodan Milosevic, Saturday 18 March,
in Pozarevac. She insults the Austrian playwright by claiming, in
tones reminiscent of Madame Del Ponte, the ICTY prosecutor, that he
remains ‘faithful to the Butcher of the Balkans and his own
revisionist position’, that he ‘approves of the massacre at
Srebrenica and other crimes committed in the name of ethnic
cleansing’ and that ‘with this homage to the dictator, the poet has
dug a grave for his lost honor’. In this brief philippic, the
journalist for Le Nouvel Observateur describes Handke at the funeral
as ‘waving the Serbian flag, pushing to touch the casket in order to
put a red rose on it.’ Yet at no time, and we can vouch for this
because we were beside him on 18 March, did Peter Handke either waved
a Serbian flag or put any kind of red rose on the coffin of the ex-
president of Serbia. Peter Handke was in the crowd, and it was at the
request of the family that he said a few words in the Serbian
language. Was this Nouvel Observateur journalist in Pozarevac on
Saturday 18 March? If she was, then she’s spinning this stuff from
whole cloth. If she wasn’t, then she’s just recycling malicious
rumors. In either case, her credibility as a journalist is dubious.

The director of the Comédie-Française, who ‘totally lost it’ on
reading the Nouvel Observateur article, thus decided to punish Peter
Handke for his presence at Slobodan Milosevic’s funeral. Marcel
Bozonnet declared: “Going to the burial was a very strong gesture. I
was struck dumb. I later read a translation of his remarks published
in the German weekly Focus, which was enlightening. This along with
everything else I had read before, really sent me up the wall”(2).
We’d love to know just what Mr. Bozonnet means by these ‘enlightening
remarks’, which sent him ‘up the wall’, and what exactly is hiding
behind his ‘everything else I had read’. These are little innuendos
aimed at gravely injuring Peter Handke’s reputation. When one acts as
a combination investigator, prosecutor and judge in handing out
punishment, it’s more effective to cite the testimony of witnesses
who actually saw the facts., translations of unquestionable fidelity
and charges that are somewhere this side of fantasyland. We challenge
Mr Bozonnet to cite clearly and publicly the remarks to which he made
reference (translated from Serbian to German, and then from German to
French, by individuals of unquestioned objectivity and rigor). The
accusations are serious and heavy enough in their consequences to
demand this kind of exactness. We took note, word for word, and in
Serbian, of the short statement made by Peter Handke on 18 March in
Pozarevac. An impartial judge would have noticed that nothing in the
remarks Peter Handke made should have caused a director of the
Comédie-Française to go ‘up the wall’, unless he was predisposed to
do so by some nartural quirk. For Mr. Bozonnet, ‘the presence of
Peter Handke at the Milosevic funeral is an outrage to the victims’
and ‘there is in Handke’s position such a denial of History, of the
facts, of international justice . . . as if, to him, nothing else
exists’. We’re still floored by this rhetorical short con. Just what
is his basis for these accusations of ‘denial of History, the facts
and international justice’?

To recap, six lines of calumny in Le Nouvel Observateur were enough
for the director of La Comédie-Française to drop the play of one of
our greatest living playwrights. Let’s hope that Le Nouvel
Observateur doesn’t write six such lines against Harold Pinter, whose
declarations in favor of Slobodan Milosevic are without ambiguity:
They might just pull his Nobel Prize! In ancient Greece orders of
banishment were written on baked earth; today they are written in the
pages of Le Nouvel Observateur. Today, in this the nation of
Voltaire, no writer, no playwright, no historian, no editor of a
weekly newspaper, has taken the defense of Peter Handke, so unjustly
attacked. By some curious chance, the announcement of Handke’s
ostracism, published on page one of the 28 April Le Monde, was
flanked by a color ad for the book by Cesare Battisti, Ma Cavale (My
Life on the Run), put out by Grasset with a preface by Bernard-Henri
Levy and a postface by Fred Vargas. You’ll remember that Cesare
Battisti was sentenced to life in prison by an Italian court for some
bloody crimes that he didn’t have the courage to stand up for. In his
preface, Bernard-Henri Levy figures that the charges against Battisti
were weak and he defends the writer/criminal in the name of ‘the rule
of law’. From the looks of it, Peter Handke doesn’t merit even the
slightest support from French ‘intellectuals’. It’s true that some
crimes are imprescriptible: he attended the burial of Slobodan
Milosevic!

(1). Sifflets : Peter Handke in Pozarevac. by Ruth Valentini, Le
Nouvel Observateur, week of 6 April 2006, page 102.
(2). Peter Handke censored for one too many voyages. by René Solis,
Libération, Saturday 29 & Sunday 30 April 2006, page 37.
(3). Peter Handke is banned from the Comédie-Française. By Brigitte
Salino, Le Monde, 28 April 2006, page 27.
(4). Ma Cavale (My Life on the Run) by Cesare Battisti, préface by
Bernard-Henri Lévy, post-face by Fred Vargas, Grasset/Rivages, 378
pages.


=== 2 ===

il manifesto
04 Maggio 2006

Handke, accuse di censura alla Comédie Française

Oggi la «difesa» dell'amministratore Marcel Bozonnet dopo le
polemiche seguite alla sua scelta di cancellare la pièce dell'autore
austriaco dal cartellone . 40 artisti hanno intanto firmato una
petizione in sostegno dello scrittore

Anna Maria Merlo

Parigi - Oggi, nella conferenza stampa sulla programmazione sulla
stagione 2006-2006 della Comédie française, l'amministratore generale
Marcel Bozonnet dovrebbe reagire alla polemica che sta suscitando la
sua decisione di eliminare dal cartellone la pièce di Peter Handke,
Voyage au pays sonore ou l'art de la question, regia di Bruno Bayern
(prevista al teatro del Vieux Colombier dal 17 al 24 febbraio 2007).
Una quarantina di personalità hanno già firmato una petizione contro
la decisione di Bozonnet, denunciando «la censura» contro Handke.
Tra i firmatari, la Nobel austriaca Elfriede Jelinek, scrittori come
Patrick Mondiano e Patrick Besson, registi come Luc Bondy e Emir
Kusturica. Jelinek, in una lettera a Le Monde, accusa la Comédie
française di inserirsi «nella peggiore tradizione di quelle
istituzioni culturali che mettono al bando gli artisti imbarazzanti e
li condannano al silenzio».
La petizione ripercorre la storia della deprogrammazione di Voyage :
all'origine, un articolo del Nouvel Observateur dove la giornalista
Ruth Valentini accusa Handke di «revisionismo» e di aver «perso
l'onore» partecipando il 18 marzo scorso al funerale di Milosevic.
Bozonnet ha affermato di essersi basato su questo articolo per
decidere di annullare Voyage, perché «la presenza di Handke alle
esequie di Milosevic è un oltraggio alle vittime» del regime serbo.
Bozonnet ha proposto a Bruno Bayern una pièce di un altro autore, ma
il regista (anche traduttore di Handke) ha rifiutato, perché, afferma
«pensavo che programmare Handke fosse il segno di un tempo di pace».
La petizione accusa Bozonnet : «senza essersi preoccupato di
verificare le affermazioni della giornalista, ne ha approfittato per
porsi pubblicamente come difensore delle vittime e eroe dei diritti
dell'uomo».
Per i firmatari, l'unica cosa vera è che Handke si è recato al
funerale di Milosevic : «non si tratta qui di decidere se ha avuto
torto o meno di andarci. Si tratta di sapere se questo fatto deve
giustificare o meno il ristabilimento in Francia di una forma di
censura esercitata dai benpensanti». Per i firmatari della petizione,
Handke è da alcuni anni vittima «di una messa la bando sistematica»,
al punto che, denunciano, «ormai delle librerie rifiutano di avere
dei libri di Handke nei loro scaffali». Questa «messa al bando»
avrebbe avuto origine quando Handke ha «cominciato a denunciare la
demonizzazione dei serbi e a porre delle domande sulla guerra
jugoslava».
Oggi, Marcel Bozonnet spiegherà le sue ragioni. Per la programmazione
del Vieux Colombier, è l'amministratore generale a decidere
autonomamente (a differenza della sala Richelieu, dove le devono
essere accettate da un voto del comitato di amministrazione).
Nel comitato alcune voci si sono comunque levate, in nome della
«separazione tra l'autore e l'opera», contro la decisione di
Bozonnet. L'amministratore generale non le ha però volute ascoltare,
sulla base del testo pubblicato da Handke sulla rivista tedesca
Focus, dove l'autore austriaco accusa il tribunale internazionale di
«non assistenza a persona in pericolo» per aver lasciato morire
Slobodan Milosevic in carcere.