Date: Thu, 04 Sep 2003 10:53:22 +0200
Subject: Faillite de l'ONU au Kosovo (le rapport du CICR)
From: Philippe SCHELLER
Le rapport du CICR et l’ONU
Le vendredi 29 août 2003, le CICR avait invité les médias à un point de
presse, destiné à présenter un rapport complet et précis sur la
situation des personnes déplacées du Kosovo*. Quelques Serbes, victimes
de la guerre, accompagnés de sympathisants ont souhaité profiter de cet
événement pour exprimer à la presse et aux médias leur indignation
vis-à-vis du silence observé depuis plus de 4 ans sur cette question. En
Serbie et au Monténégro, survivent, actuellement encore, 230 000
personnes chassées du Kosovo après l'entrée des forces de l'OTAN.
Depuis juillet 1999, moins de 2% sont retournées dans leur foyer. En
quatre ans, le Kosovo a connu
6 013 attaques contre des Serbes provoquant la mort de 1 021 d'entre
eux.
Message précédent: http://www.gael.ch/collectif/damnes/20030829.html
Le rapport du CICR présente des chiffres accablants pour la MINUK, la
mission intérimaire de l’ONU, responsable juridiquement du Kosovo
depuis plus de 4 ans. Or, c’est précisément le jour de ce point de
presse du CICR, qu’une cérémonie a été improvisée par l’ONU,
rassemblant tous les
médias au Palais des Nations pour un hommage majestueux aux 23 victimes
de l’attentat de Bagdad : éclipsés les 1 021 morts du Kosovo ! Et qui
trouve-t-on parmi les orateurs de la cérémonie du Palais de Nations :
Bernard Kouchner, le premier administrateur du Kosovo occupé par l’OTAN!
Joli coup : pas un seul représentant des médias n’était présent au
point de presse du CICR. On utilise des morts pour en cacher d’autres,
un concept qui vaut bien celui des “bombardements humanitaires”.
Silence des médias
Comment expliquer ce silence des médias, depuis plus de quatre ans, sur
la question du Kosovo ? La réponse est simple: le constat des faits
objectifs constitue la démonstration flagrante que les buts réels,
cachés derrière l’intervention militaire de l’OTAN en 1999, n’étaient,
bien évidemment, pas « humanitaires », comme on a voulu le faire
croire. Il s’agissait, bien au contraire, d’une guerre impérialiste de
plus, sur un modèle qui a déjà fait ses preuves et qui continue à faire
des
victimes en Afghanistan et en Irak.
Objectifs cachés et erreurs d’analyse
Il y a pourtant une différence, et même une différence de taille : la
guerre du Kosovo a été rendue possible grâce à la complicité des
gouvernements sociaux-démocrates européens et accessoirement grâce à
l’approbation, tacite au moins, d’une large frange de la gauche (?)
réformiste. Ce désastre politique trouve son explication dans les
erreurs d’analyse aux conséquences dramatiques, qui ont accompagné
toute la période couvrant le démantèlement de la Yougoslavie, de 1991 à
1999.
La focalisation de l’analyse sur les caractéristiques
intercommunautaires du conflit a occulté les enjeux réels visant le
partage du territoire yougoslave. Cette dérive analytique a porté
l’ensemble des mobilisations anti-guerre vers un soutien désordonné à
l’une ou l’autre des communautés qui s’affrontaient sur le terrain,
sans dénoncer les objectifs de partage de territoire et les ingérences.
On a
même entendu des théories sur le soutien à apporter aux pacifistes des
«deux camps» à propos du Kosovo, ce qui revenait à dire que le conflit
avait pour « origine » les désaccords entre Serbe et Albanais,
justifiant, de ce fait, une intervention pour « aider ces communautés à
se mettre d’accord » ...
Malheureusement, les buts étaient tout autres et l’agression militaire
révèle, après 4 ans son vrai visage et des objectifs bien plus
sordides: la base militaire US de Camp Bondsteel est bel et bien
installée au Kosovo et l’entreprise de privatisations générale et
massive des territoires disloqués de l’ex-Yougoslavie est lancée à
pleine vitesse sous la pression conjointe du FMI, de l’OMC et de
l’Union Européenne !
Responsabilités
L’autre différence de taille, réside dans la résolution 1244 du Conseil
de sécurité de l’ONU, qui avait mis fin, rappelons-le, aux
bombardements de 1999, et qui place depuis plus de quatre ans, le
territoire du Kosovo sous responsabilité internationale. Nous sommes,
de ce fait, directement impliqués et le silence des médias et des
autorités devient coupable :
nous avons donc le devoir de parler du Kosovo, des personnes qui en ont
été chassés et des responsabilités engagées!
Philippe Scheller
Comité pour la paix en Yougoslavie
http://www.gael.ch/collectif/
pschelle@...
Subject: Faillite de l'ONU au Kosovo (le rapport du CICR)
From: Philippe SCHELLER
Le rapport du CICR et l’ONU
Le vendredi 29 août 2003, le CICR avait invité les médias à un point de
presse, destiné à présenter un rapport complet et précis sur la
situation des personnes déplacées du Kosovo*. Quelques Serbes, victimes
de la guerre, accompagnés de sympathisants ont souhaité profiter de cet
événement pour exprimer à la presse et aux médias leur indignation
vis-à-vis du silence observé depuis plus de 4 ans sur cette question. En
Serbie et au Monténégro, survivent, actuellement encore, 230 000
personnes chassées du Kosovo après l'entrée des forces de l'OTAN.
Depuis juillet 1999, moins de 2% sont retournées dans leur foyer. En
quatre ans, le Kosovo a connu
6 013 attaques contre des Serbes provoquant la mort de 1 021 d'entre
eux.
Message précédent: http://www.gael.ch/collectif/damnes/20030829.html
Le rapport du CICR présente des chiffres accablants pour la MINUK, la
mission intérimaire de l’ONU, responsable juridiquement du Kosovo
depuis plus de 4 ans. Or, c’est précisément le jour de ce point de
presse du CICR, qu’une cérémonie a été improvisée par l’ONU,
rassemblant tous les
médias au Palais des Nations pour un hommage majestueux aux 23 victimes
de l’attentat de Bagdad : éclipsés les 1 021 morts du Kosovo ! Et qui
trouve-t-on parmi les orateurs de la cérémonie du Palais de Nations :
Bernard Kouchner, le premier administrateur du Kosovo occupé par l’OTAN!
Joli coup : pas un seul représentant des médias n’était présent au
point de presse du CICR. On utilise des morts pour en cacher d’autres,
un concept qui vaut bien celui des “bombardements humanitaires”.
Silence des médias
Comment expliquer ce silence des médias, depuis plus de quatre ans, sur
la question du Kosovo ? La réponse est simple: le constat des faits
objectifs constitue la démonstration flagrante que les buts réels,
cachés derrière l’intervention militaire de l’OTAN en 1999, n’étaient,
bien évidemment, pas « humanitaires », comme on a voulu le faire
croire. Il s’agissait, bien au contraire, d’une guerre impérialiste de
plus, sur un modèle qui a déjà fait ses preuves et qui continue à faire
des
victimes en Afghanistan et en Irak.
Objectifs cachés et erreurs d’analyse
Il y a pourtant une différence, et même une différence de taille : la
guerre du Kosovo a été rendue possible grâce à la complicité des
gouvernements sociaux-démocrates européens et accessoirement grâce à
l’approbation, tacite au moins, d’une large frange de la gauche (?)
réformiste. Ce désastre politique trouve son explication dans les
erreurs d’analyse aux conséquences dramatiques, qui ont accompagné
toute la période couvrant le démantèlement de la Yougoslavie, de 1991 à
1999.
La focalisation de l’analyse sur les caractéristiques
intercommunautaires du conflit a occulté les enjeux réels visant le
partage du territoire yougoslave. Cette dérive analytique a porté
l’ensemble des mobilisations anti-guerre vers un soutien désordonné à
l’une ou l’autre des communautés qui s’affrontaient sur le terrain,
sans dénoncer les objectifs de partage de territoire et les ingérences.
On a
même entendu des théories sur le soutien à apporter aux pacifistes des
«deux camps» à propos du Kosovo, ce qui revenait à dire que le conflit
avait pour « origine » les désaccords entre Serbe et Albanais,
justifiant, de ce fait, une intervention pour « aider ces communautés à
se mettre d’accord » ...
Malheureusement, les buts étaient tout autres et l’agression militaire
révèle, après 4 ans son vrai visage et des objectifs bien plus
sordides: la base militaire US de Camp Bondsteel est bel et bien
installée au Kosovo et l’entreprise de privatisations générale et
massive des territoires disloqués de l’ex-Yougoslavie est lancée à
pleine vitesse sous la pression conjointe du FMI, de l’OMC et de
l’Union Européenne !
Responsabilités
L’autre différence de taille, réside dans la résolution 1244 du Conseil
de sécurité de l’ONU, qui avait mis fin, rappelons-le, aux
bombardements de 1999, et qui place depuis plus de quatre ans, le
territoire du Kosovo sous responsabilité internationale. Nous sommes,
de ce fait, directement impliqués et le silence des médias et des
autorités devient coupable :
nous avons donc le devoir de parler du Kosovo, des personnes qui en ont
été chassés et des responsabilités engagées!
Philippe Scheller
Comité pour la paix en Yougoslavie
http://www.gael.ch/collectif/
pschelle@...