Informazione

1. M. Collon: "Qui a tué Djindjic?"
2. A. Jejcic: "Non au régime d'exception à Belgrade!"


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----- Original Message -----
From: Michel COLLON
Sent: Thursday, March 13, 2003 5:32 PM
Subject: Qui a tué Djindjic?

Qui a tué Djindjic?

Et quelles seront les répercussions dans les Balkans?

Sherlock Holmes aurait du travail à Belgrade. Et bien des suspects
sur les bras, car il serait difficile d'y trouver des amis de
Djindjic.
"Vous êtes le chef de la maffia, et j'en ai les preuves", venait de
lui lancer en plein parlement Vojislav Seselj. Beaucoup le pensaient
aussi. Où va la Serbie?

Michel Collon

Qui avait porté Zoran Djindjic au pouvoir? Le peuple serbe, nous
disaient les médias. En réalité, sa cote de popularité avait toujours
été proche du zéro (à l'inverse de Kostunica). Surtout après qu'il ait
soutenu l'Otan tandis que les bombes pleuvaient sur son pays.

Qui alors avait porté Djindjic au pouvoir? L'Occident. Grâce à 9
années d'un embargo épuisant (dicté par le FMI pour liquider
l'autogestion et imposer la globalisation). Plus 9 années d'une
guerre médiatique de diabolisation. Plus 78 jours de bombardements
de l'OTAN. Plus des dizaines de millions de dollars d'une
campagne de déstabilisation orchestrée par la CIA en 2000 pour
chasser Milosevic. Le même genre de campagne qui a jusqu'à
présent échoué contre Chavès.

Depuis, on ne nous parlait plus jamais de la Yougoslavie, ce pays
à qui l'Ouest avait généreusement offert le « marché libre », la
démocratie, et la promesse d'une entrée dans l'Otan et l'UE contre
l'abandon de toutes ses richesses aux multinationales. Depuis 2000,
plus un mot. Etait-ce la fin de l'Histoire, la globalisation ayant
triomphé jusqu'à Belgrade? Et au Kosovo où l'on venait,
discrètement, de privatiser 25% des entreprises en fermant tout le
reste?

Mais l'Histoire n'est jamais terminée. Le peuple serbe résistait
aux privatisations et aux trahisons. Les ouvriers de Zastava venaient
de faire grève, refusant d'être jetés à la poubelle pour qu'un groupe
canadien puisse faire main basse sur leur usine. L'Otan était
toujours qualifié comme il le mérite, à savoir « agresseur ». La
fierté restait debout attisant la crise du groupe au pouvoir.

Deux ou trois hypothèses?

Qui a tué Djindjic? Plusieurs hypothèses même si, à ce stade, il
convient de rester prudent. La méthode professionnelle employée
semble exclure l'idée d'un patriote voulant venger son pays trahi.
Restent: 1. Les rivalités au sein de la clique au pouvoir. 2. Un
règlement de comptes maffieux. Ou les deux ensemble.

Djindjic avait renversé Milosevic en construisant une coalition
hétéroclite de 18 partis dont le seul ciment était l'arrivisme. Une
fois arrivé au pouvoir, il s'était empressé de le confisquer,
suscitant le dépit car les privatisations profitaient surtout à ses
copains (voir notre article "Où en est la Yougoslavie?"). Les déçus de
son propre camp étaient donc nombreux et n'auraient sans doute pas
payé cent dinars pour augmenter le nombre de ses gardes du corps.

Mais qui étaient ces « copains » de feu Djindjic? Il y a
quelques mois, il avait étouffé une enquête sur la maffia et
les ministres du parti de Kostunica avaient démissionné
pour protester. Qui dit maffia, dit rivalités, intérêts lésés et
règlements de comptes. On ne spéculera pas sur la
question d'où viennent les balles. Mais on rappellera des
précédents: les protégés de l'Occident en ex-Yougoslavie
ont tous été liés à de sombres trafics, même si les médias
restent bien discrets là aussi. L'entourage du président
bosniaque Izetbegovic a détourné des millions de dollars
d' « aide internationale ». L'UCK, signalent tous les
services policiers européens, a transformé le Kosovo en
plaque tournante des trafics de drogue, armes et
prostitution. « L'Otan a fait un mariage de raison avec la
maffia », indiquions-nous dans notre film "Les Damnés du Kosovo" [1].

Dans la propagande occidentale, Djindjic était « l'homme qui
instaure la démocratie ». Or, ce bilan est tout aussi désastreux. Il a
supprimé l'Etat yougoslave juste pour priver de poste son rival
Kostunica. Il a illégalement fait exclure du parlement les députés du
plus grand parti, celui de Kostunica. Il a foulé aux pieds le jugement
de la Cour Suprême invalidant cette exclusion. Il avait fait pareil
lorsque la même Cour a rejeté la livraison - kidnapping de Milosevic
vers La Haye. Il a privé l'armée de ses budgets (y compris pour la
nourriture des soldats) parce que celle-ci avait démasqué des espions
étrangers au sein du gouvernement. L'homme providentiel de
l'Ouest était juste un gangster politique.

Washington contre Berlin?

En Serbie, la rue appelait Djindjic « l'homme des Allemands ». Ce
matin, une journaliste italienne nous a demandé: « Le meurtre
pourrait-il être lié à la rivalité Washington et Berlin dont vous avez
tant parlé depuis des années?» Ce n'est pas le genre de choses qui se
prouve facilement. Mais c'est en tout cas parfaitement possible.
Quelques indices?

Indice n° 1 : C'est le moment de rappeler pourquoi la guerre en
Bosnie a duré si longtemps. Dans ses mémoires, Lord Owen, envoyé
spécial européen, écrivit: « Je respecte beaucoup les Etats-Unis.
Mais durant ces dernières années (92-95), la diplomatie de ce pays
est coupable d'avoir prolongé inutilement la guerre en Bosnie. » [2]

Que visait-il? Ce que nous avons exposé dans notre livre Poker
menteur [3]: En 91, Berlin a fait éclater la Yougoslavie et pris le
contrôle des nouveaux régimes en Slovénie, Croatie et Bosnie.
D'abord prise de vitesse, Washington s'est efforcée de récupérer les
cartes en mains. La Yougoslavie, c'est le Danube, route stratégique
vers le Moyen-Orient et vers le Caucase, donc vers le pétrole et le
gaz. La voie que toutes les grandes puissances ont toujours voulu
contrôler.

Berlin veut amener son pétrole via le Danube et le Rhin. Par
contre, Washington veut construire un pipe-line plus au sud à
travers la Bulgarie, la Macédoine et l'Albanie. Car les Etats-Unis
entendent contrôler l'approvisionnement énergétique de leurs
rivaux, Europe et Japon. Ils ont construit au Kosovo la super-base
militaire de camp Bondsteel qu'ils comptent utiliser contre l'Irak.[4]

En Bosnie, Washington avait donc ordonné au président
bosniaque Izetbegovic de ne signer aucun accord de paix proposé par
les Européens en lui promettant de gagner la guerre sur le terrain.
Ce qui fut fait. Bref, les USA ont prolongé la guerre de deux années
et aussi les souffrances de toutes les populations. Dans la rivalité
entre grandes puissances, les pires coups sont permis.

Indice N° 2 : En 2000, Washington, qui contrôle les crédits accordés
ou non par le FMI, avait promis des flots de crédits pour aider le
nouveau régime et maintenir les illusions électorales créées dans la
population. Mais rien ne venait. Dans une interview au Spiegel, un
hebdo allemand précisément, Djindjic s'était plaint d'être ainsi mis
en danger: « J'avertis l'Occident ». Prémonitoire. Tout ce qu'on
peut dire à ce stade, c'est que Djindjic sera davantage regretté à
Berlin qu'à Washington.

Indice N° 3 : Que se passe-t-il ces temps-ci entre les grands alliés
de toujours, USA d'un côté, Allemagne et France de l'autre? La plus
grande dispute depuis la 2ème guerre mondiale. Si Washington veut
absolument attaquer l'Irak, et puis l'Iran, c'est aussi pour affaiblir
ses rivaux européens. Les multinationales anglo-américaines Esso,
BP, Shell veulent évincer d'Irak la société française Total. Et aussi
évincer d'Iran son partenaire économique numéro un: l'Allemagne.
Au moment où Berlin et Paris dérangent Bush, le coup porté à leur
pion serbe pourrait très bien être un avertissement dans cette
cynique partie d'échecs que constitue la guerre globale.

Et maintenant?

Quelles seront les conséquences de la disparition de Djindjic? 1. La
crise au sein du régime va encore s'aggraver. Kostunica tentera de
récupérer son pouvoir perdu. Les divers clans vont s'affronter pour
prendre le contrôle de l'économie et des trafics. 2. Un danger
fasciste guette la Serbie car le nouveau pouvoir aura fort à faire
pour briser les résistances ouvrières. 3. Les Balkans pourraient
replonger dans la déstabilisation.

Les Balkans pacifiés par l'intervention humanitaire de l'Ouest?
Le mythe aura du mal à se maintenir. Après la guerre déclenchée en
Macédoine en 2001 par les protégés des Etats-Unis, c'est le Sandjak
qui pourrait s'embraser avec une nouvelle menace de séparatisme à
base « nationaliste », en réalité manipulée de l'extérieur. Au
Kosovo, Washington continue à protéger l'UCK et son nettoyage
ethnique qui chasse les Serbes, mais aussi les Juifs, les Roms, les
Musulmans, bref toutes les minorités non albanaises. Ca gêne de
plus en plus certains puissances européennes qui aimeraient
stabiliser la zone et construire leur « corridor énergétique ».
D'autres régions voisines pourraient basculer. Une région où
s'affrontent les projets de pipe-lines ne saurait rester calme
longtemps.

Avec ce bilan catastrophique, il serait temps que la gauche
occidentale sorte de son silence et dresse le bilan de quatre années
d'occupation OTAN au Kosovo. C'est une catastrophe. Au moment
où Washington prépare d'autres occupations, la vérité doit
absolument être connue et reconnue. Que le débat s'ouvre enfin!

13 mars 2003


(Existe aussi en anglais, espagnol...)
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Voir aussi, du même auteur :
www.lesdamnesdukosovo.chiffonrouge.org
- Deux ans après, où en est la Yougoslavie ?
- Kosovo, testez vos connaissances
- Interview : Que se passe-t-il à présent au Kosovo ? Un film
brise le silence.
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[1] Les Damnés du Kosovo, film de Michel Collon et Vanessa
Stojilkovic, disponible en vidéo en français, espagnol, italien,
néerlandais, anglais, serbe... cfr: lesdamnesdukosovo.chiffonrouge.org
[2] El Pais, 12 novembre 1995.
[3] Michel Collon, Poker menteur, EPO, Bruxelles, 1998, chap. 9.
En anglais: Liars' Poker. En espagnol: El juego de la mentira.
[4] Voir Les Damnés du Kosovo. Et Michel Collon, Monopoly,
Bruxelles, 2000, p. 98, 120, 122.



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Non au régime d'exception à Belgrade!

Avec l'assassinat de Zoran Djindjic ce 12 mars 2003 s'achève en Serbie
une période historique qui débuta le 5 octobre 2001 dans les
circonstances qu'on connait. Ce jour là, avec l'aide de l'étranger et
le soutien logistique de la mafia un groupe de politiciens serbes
rassemblés au sein de l'Opposition Démocratique Serbe (DOS) s'empara
du pouvoir.

Ce double parrainage devait orienter l'action des démocrates serbes et
du gouvernement, qu'ils constituèrent sous la présidence de Zoran
Djindjic.
Ainsi, ceux-ci ont-ils donné aux investisseurs occidentaux la
possibilité de mettre main basse sur nombre d'usines parmis les plus
importantes du pays.
Ainsi, ont-ils instauré la loi de la terreur en violant le
constitution et en abandonnant toute morale et éthique dans la
conduite des affaires publiques.

Ce qui devait arriver est arrivé: le pays est en ruine, ses
institutions sont démantelées. Sans Président de la République, depuis
hier sans Premier ministre, avec un parlement dépourvu de toute
légitimité démocratique, avec un état fédéral démantelé, la Serbie et
le peuple serbe se retrouvent dans à une situation dramatique lourde
de tous les dangers.

Désormais, la question se pose: la Serbie et son peuple vont-ils
renouveler leur démocratie pour reconstruire leur pays ruiné ou bien
vont-ils succomber à la terreur fasciste pour le plus grand bien des
tenants de l'impérialisme occidental et de la mafia locale.

Il faut croire que l'Opposition Démocratique Serbe au pouvoir à
Belgrade a tranché la question en instaurant la loi martiale dès hier
soir. De la sorte, essaie-t-elle de se maintenir à la tête du pays
pour assurer par la contrainte la continuation dans la voie
catastrophique qu'elle inaugura il y a deux ans et demi. Poursuivre
l'oeuvre désastreuse entreprise le 5 octobre 2001, quelques soient les
moyens employés, telle est l'unique ambition de ceux qui
insensiblement s'apprètent à revétir l'ignoble acoutrement gris olive
comme on dit en serbe.

Bien évidemment, la conduite des autorités belgradoises recontre
l'assentiment de l'ensemble des ennemis du peuple serbe avec à sa tête
Javier Solana, George W. Bush et quelques autres. Toutefois, s'il a su
garder son calme à l'annonce de l'asssassinat de Zoran Djindjic, le
peuple serbe ne saurait se soumettre à la loi du silence. Partout dans
le pays, chaque jour depuis des mois, de dix à quinze mille
travailleurs font grève et manifestent, c'est dire que la révolte des
classes laborieuses ne cesse de s'exprimer. Elle continuera, comme à
Kragujevac, où sont situées les usines automobiles Zastava. Après des
jours et des jours de manifestations, la ville entière attend avec
fermeté la venue prochaine du ministre de l'économie Bozidar Djelic.
Loi martiale ou pas, ce qui compte pour les habitants cette ville de
Serbie centrale c'est leur usines. Et le message qu'ils ne cessent de
clamer depuis des semaines en parcourant le pays exprime déjà
l'opposition populaire aux projets séditieux.

Barrer la route à la sédition, telle est la tâche des patriotes serbes
à présent. En informant le public francais sur la réalité tragique de
l'affrontement qui se déroule dans ce pays ami, en dénoncant la mise
en place d'un régime d'exception on défend la démocratie en Serbie et,
par voie de conséquence, on la défend également chez nous.

A. Jejcic, Paris

LA JUGOSLAVIA NON C'E' PIU', MA ESISTONO ANCORA GLI JUGOSLAVI
Riflessioni al ritorno da un viaggio in Serbia e Croazia




Belgrado ci accoglie con un nebbione che impedisce l'atterraggio
dell'aereo. Ci dirottano, quindi, a Timisoara, in Romania:
l'aeroporto, di sera, è buio e desolato e si affolla immediatamente
dei passeggeri dei tre aerei appena atterrati. Dopo lunghe ore di
attesa, giungono dei pulmini che ci conducono a Belgrado. Arriviamo
nel cuore della notte, il buio ci nasconde quello che non possiamo non
vedere al mattino, girando per la città...

IN SERBIA

I palazzi sono ancora in rovina dopo la barbara aggressione Nato. I
cosiddetti aiuti internazionali, già impoveriti dall'ingordigia
SI-SA-DI-CHI (come definiamo dalle nostre parti i soliti noti) non
sono mai destinati alla ricostruzione di edifici pubblici e privati,
ma solo all'acquisto delle poche fonti produttive rimaste in piedi. Ci
riferiamo ai cementifici, agli zuccherifici, alla stessa Zastava (la
famosa fabbrica di automobili) che era stata ristrutturata e poteva
tornare a funzionare normalmente. Invece, che cosa è successo? E'
stata messa in liquidazione, gli operai hanno ricevuto il benservito
ed ora giace lì, in attesa del prossimo profittatore (a uno di loro è
andata male: si tratta di quell'imprenditore statunitense che tentò di
acquistarla per quattro soldi - bisogna capirlo, non ne aveva molti,
visto che nel suo paese aveva già subito grossi rovesci finanziari).
In questi giorni nella città di Belgrado sono arrivati una
ventina di tram, donazione del governo giapponese. Ma anche le
donazioni trà un po finiranno. Dal primo aprile per andare in Ungheria
i serbomontenegrini dovranno fare il visto, e così pure presto andra'
con la Romania... Bisogna "capirle" poverine, devono ascoltare lo zio
Sam!

Brevemente, per non ripeterci (chi ci segue sa che abbiamo già
ampiamente parlato dell'argomento) riassumiamo la situazione politica
in Serbia. Innanzitutto, non è ancora stato eletto il presidente:
Kostunica si era candidato, insieme a Seselj (radicale) e Labus
(vicino al premier Djindjic). Nessuno ha raggiunto la maggioranza nei
due turni, per cui non esiste il presidente della Serbia. In
contemporanea, la poltrona di presidente è vacante anche in
Montenegro.
A questi vuoti politici, si accompagnano anche i vuoti nelle tasche
della popolazione: il salario medio, per quelli che hanno la fortuna
di lavorare, si aggira intorno ai 150 euro al mese, ed è in calo
continuo.
I prezzi, a Belgrado, si avvicinano a quelli dei paesi europei e il
potere di acquisto dei salari è irrisorio. Sono in molti, quindi, a
dover ricorrere alle organizzazioni umanitarie, che garantiscono un
pasto caldo al giorno. Pensiamo in particolare ad un centro, nel
quartiere di Banovo Brdo, di Belgrado, dove ancora oggi vivono
numerosi cittadini di nazionalità croata. Lì, se vuoi un piatto di
minestra caldo, non te lo nega nessuno: devi avere un tesserino ed
essere disposto a recitare una preghiera cattolica, anche se sei
ortodosso.

Ancora due parole sulla situazione politico-economica. L'attuale
premier serbo Djindjic ha fatto tabula rasa: non esiste un'opposizione
politica (l'ultimo, il radicale Seselj, è finito davanti al Tribunale
dell'Aia), non funziona più l'apparato giudiziario, sottoposto
alle continue pressioni del ministro della Giustizia Batic (vi ricorda
niente, questo, come italiani?), i sindacati proliferano ma contano
meno di zero - tranne quelli del regime. Tutte le ex repubbliche
jugoslave, inclusa anche la Serbia adesso (visto che Milosevic è sotto
le grinfie del Tribunale dell'Aia), invocano calorosamente la
protezione della Nato: una manovra tesa non solo a difendere le
poltrone dei politicanti, ma, quel che è peggio, a giustificare le
bombe arricchite di uranio impoverito, di cui pare che gli attuali
governanti abbiano perso memoria. Il che non è facile impresa,
considerando le malattie e i decessi dovuti all'inquinamento
radioattivo, fin dal 1995, con il bombardamento dei Serbi della
Bosnia.

LA VITA "A CAVALLO DEL CONFINE" CON LA CROAZIA

Da Sombor, cittadina nella provincia serba della Vojvodina, ho
proseguito verso Tenja, piccolo centro in Croazia, vicino ad Osijek.
Nei "tempi che furono", Tenja, ora al confine tra Serbia e Croazia,
era prevalentemente abitata dai Serbi. Quando ebbe inizio la guerra
civile, i sei chilometri che dividono le due cittadine rappresentavano
la linea di fuoco negli scontri tra serbi e croati. Oggi, le Krajine
serbe appartengono alla Croazia e sono prevalentemente abitate dai
Croati. Che fine hanno fatto i serbi che, da sempre, vivevano lì? Gran
parte di loro è scappata durante la guerra civile, trovando rifugio in
Serbia o all'estero, altri continuano a lasciare le loro case, spinti
dalla necessità di trovare un lavoro, pochi altri sono rimasti, come a
Tenja, dove ho incontrato una famiglia serba che ho conosciuto da
bambino. Girando per la cittadina, ho visto case moderne esistenti già
da prima della guerra: il mio amico mi ha spiegato che molte sono
state vendute, altre sono in vendita, in altre abitano ormai soltanto
gli anziani. Lentamente, ma inesorabilmente, la popolazione serba va
scomparendo. "Pensa", mi dice l'amico, "c'è stato un esponente croato,
venuto ad abitare qui, che voleva raccogliere delle firme affinché i
bambini serbi venissero mandati a studiare in un altro villaggio,
lontani dai loro coetanei croati". Il mio accompagnatore è un uomo
anziano, ma non percepisce alcuna pensione dal governo croato,
nonostante abbia lavorato tutta la vita in Croazia. Riceve, dalla
Repubblica Srpska di Bosnia, una misera pensioncina che non basta
neanche a pagare le bollette della luce. Sopravvive grazie all'aiuto
di una figlia, rifugiata all'estero, ai frutti dell'orto e ai pochi
animali che accudisce. A Sombor vive la sorella, la quale per andare a
trovare le figlie oppure per andare a fare una visita ai genitori al
cimitero ha solo tre giorni di permesso "transfrontaliero". E' una
vergogna.

Ripetiamo, per l'ennesima volta, quanto andiamo dicendo ormai da dieci
anni: è vero o no che la Jugoslavia doveva scomparire e che la Serbia
doveva essere messa in ginocchio?! Ricordate l'articolo apparso sui
giornali il 28 novembre 1990 (la data non è casuale: il 29 novembre
ricorreva l'anniversario della Repubblica Socialista Federativa di
Jugoslavia): "la CIA ha detto che la Jugoslavia esisterà ancora per
diciotto mesi".
Che è rimasto della Jugoslavia socialista? Niente. Ma ci siamo noi,
gli jugoslavi - e mai diventeremo "ex" jugoslavi!

LE ADOZIONI A DISTANZA

Dopo tanti anni in cui abbiamo seguito da vicino i paesi in guerra,
abbiamo capito che un modo di aiutare concretamente le popolazioni
locali è quello di realizzare dei microprogetti (ad esempio, fornitura
di forni per la panificazione). Da parte nostra, continuiamo con
piccoli aiuti umanitari e con le adozioni a distanza che, oltre a
garantire al bambino la possibilità di studiare, rappresentano anche
un aiuto sostanziale per tutta la famiglia.
Le associazioni maggiormante degne di nota e di fiducia sono: ABC
Solidarietà e pace (Roma), Un ponte per... (Roma), GAMADI (Roma), SOS
Jugoslavia (Torino), Zastava (Trieste), Un ponte per Belgrado in terra
di Bari (Bari) - queste ultime in stretta collaborazione con il
Coordinamento Nazionale per la Jugoslavia. Ci scusiamo con quelle che
non abbiamo nominato per mancanza di informazioni.
Sollecitiamo tutti a continuare con il sostegno mensile e a
raccogliere altre adesioni. Abbiamo più volte notato che la gente, in
Serbia, tende a non chiedere aiuto, benche' ne abbia bisogno. In
questi casi, vorremmo essere in grado di fare noi il primo passo.


Ivan Pavicevac
(Coordinamento Nazionale per la Jugoslavia)
Roma, marzo 2003

NOMI DI BATTAGLIA

Nel riferire sull'attentato compiuto nella zona di Presevo, che a fine
febbraio e' costato la vita ad un poliziotto e ha provocato due feriti
gravi, ed e' stato rivendicato dalla "divisione Adem Jashari"
dell'"Armata Nazionale Albanese" (ANA), il vicepremier serbo Covic ha
spiegato che "dietro questa sigla si nascondono tre noti criminali:
Sefcet Musliju, Besin Tahiri detto 'il ceceno' e Ljirim Jakupi detto
'il nazista'".

(Fonte: ANSA OT 24/02/2003 18:48; http://www.ansa.it/balcani)

[L'articolo che segue e' interessantissimo, e speriamo di poterlo
tradurre in italiano: parla dei Balcani come trampolino di lancio per
le nuove conquiste NATO. Un trampolino che deve rimpiazzare l'Italia,
"disturbata" dai pacifisti, dove la gente - dice l'articolo - è stufa
dei pezzi degli aeroplani che cadono sulla testa degli abitanti in
prossimità delle basi... CNJ]

http://www.svedok.co.yu/

"Svedok", N°339, 21/1/2003

RAT U ZALIVU - VIA BALKAN

Sta se sve krije iza navodne ponude da Amerikanci na 99 godina
dobiju "Bondstil", aerodrom kod Sjenice i radarska postrojenja na
Kopaoniku

SRBIJA NA LIZING, JER JE ITALIJANIMA
I NEMCIMA DOSADILO DA IM AVIONI PADAJU
PO PRVIM KUCAMA UZ NATO BAZE

Sredoje Simic Svetlana Vojinovic


Vasington je vlastima u Beogradu predlozio da na rok od 99
godina zakupi neke vojne baze i postrojenja u SRJ, javio je, u sredu,
Radio Frans-internacional(RFI), pozivajuci se na dobro obavestene
izvore u Briselu. Rec je, navodno, o bazi americkog kontingenta
Kfora "Bondstil", kod Urosevca, radarskoj bazi nase vojske na
Kopaoniku, vojnom aerodoromu kod Sjenice i pratecim objektima
na Pesterskoj visoravni. Americka vlada je, prema francuskom
radiju, predlozila Beogradu neposrednu saradnju vojski SAD i
Jugoslavije, prvenstveno na Kosmetu i jugu Srbije.
Pentagon i americki vojni vrh su predlozili, a Stejt department
i Bela kuca prihvatili, da se sa Srbijom, a u vidu specificnog
vojnog sporazuma o saradnji, potpise ugovor o davanju na
koriscenje, i to na rok od 99 godina, amricke vojne baze
"Bondstil", koja se prosiiruje novim objektima. Vasington je,
navodno, zainteresovan i za zakup, na isti rok, radarske baze na
Kopaoniku, u koju je ugradjena mahom britanska tehnologija, koja
je kompatibilna sa americkom, odnosno standardima NATO-a, i
vojnih postrojenja na Pesterskoj visoravni, a posebno vojnog
aerodroma u Sjenici, koji bi brzo i lako mogao da bude preuredjen
i osposobljen za sletanje teskih americkih i NATO transportnih
viona.
Pored strateskih razloga - kontrole rovitog bliskoistocnog
podrucja i kavkasko-kaspijskog regiona, dakle i petrohemijskih
puteva - SAD se, tvrdi RFI, rukovode i namerom da americka
vojska ostane na Kosmetu i Balkanu, i da pruzi svu neophodnu
pomoc evropskim saveznicima - Sforu i Kforu - sve dok to bude
potrebno, odnosno dok se region ne stabilizuje. Americka
inicijativa je, prema navodima francuskog radija, u vezi i sa
planovima nekih kljucnih americkih i evropskih petrolejskih
kompanija o izgradnji naftovoda, koji bi naftu i gas iz kaspijskog
basena, preko Bugarske, juzne Srbije, Kosmeta, Makedonije i
Albanije, prebacivao u zapadnu Evropu.
Portparol Pentagona Mejdzor Bler odmah je, medjutim, kratko
i zvanicno Tanjugu demantovao informaciju o ustupanju pojedinih
vojnih baza u Srbiji na raspolaganje americkoj vojsci na 99 godina.
"Razgovarao sam sa nadleznima za odnose sa Jugoslavijom u
Pentagonu i nemamo saznanja o pregovorima koje spominje
francuski radio", rekao je Bler. Vest je demantovao i Beograd.
Izvor FoNeta u Saveznom sekretarijatu odbrane precizirao je da
"nikakvih zvanicnih razgovora sa najvisim organima VJ i
sekretarijata", o iznajmljivanju objekata ili uredjaja VJ nije bilo.
Bez obzira na ove demantije, SAD i njegovi saveznici, odavno
zele da na jugu Srbije naprave glavnu vojnu bazu na Balkanu. To su
najavljivali cak i pre dolaska NATO na Kosmet. Prva ideja je bila
da se smeste na vojni aerodorom, nedaleko od Pristine. Ta
varijanta im je propala, jer je, 11. juna 1999. godine, oko cetiri
sata ujutro, ruska padobranska jedinica iz sastava Vitebeske desantne
divizije (dosla iz Ugljevika), u potpunoj tajnosti, zauzela taj,
gotovo neostecen, vojni aerodrom.
Ali, Amerikanci nisu odustali od namere da se ukopaju u
juznoj srpskoj pokrajini. Ono sto nisu uspeli u Pristini, celnici
Pentagona i NATO uradili su u Urosevcu, 35 kilometara juzno od
Pristine. Kamp "Bondstil", povrsine 300 hektara, u kome su
smesteni americki vojnici, pretvoren je (jos se pretvara) u najvecu
vojnu bazu na Balkanu. Izgradjena je poljska bolnica, zatvor,
heliodrom i komunikacijski centar, a sve je obezbedjeno brojnim
oklopnim vozilima i tenkovima.
Vojnici SAD u novoj savremenoj bazi "Bondstil", pored potpune
bezbednosti, imaju i visok komfor. Pentagonu je, ocito,
stalo da sto dublje "pusti korenje" na Kosmetu i zato su zurili da
brzo i stabilno utvrde svoje vojne efektive. Da su duboko zagazili u
kosovsko blato govori i sledeci podatak: americki vojnici su u
Bosni proveli tri zime u satorima, pre nego sto su presli u solidni
mestaj sa grejanjem. U Urosevcu im je bilo toplo - vec prve zime!
Gradnja NATO baze pocela je odmah po dolasku trupa Kfora
u juznu srpsku pokrajinu, ali se, u pocetku, o tome samo suskalo po
kuloarima. Onda je progovorio (bivsi) portparol kampa "Bondstil",
americki kapetan Pet Svini i potvrdio da se zaista radi o najvecoj
bazi SAD na Balkanu. On je rekao i da Kfor jos nije kupio
zemljiste(?!) na kome se baza gradi, pravdajuci to uspostavljanjem
lokalne vlasti i neizvesnoscu oko duzine ostanka mirovnih snaga
UN na Kosmetu! Deo zemlje na kojoj je podignuta baza "Bondstil"
pripadao je pre 1945. godine Srpskoj pravoslavnoj crkvi.
Tako je Urosevac, grad koji je dobio ime po kralju Urosu, a
Siptari su ga uvek zvali turskim imenom Ferizaj, dobio kljucno
mesto u kontroli Balkana.
Izvor "Svedoka" tvrdi da izgradnjom baze u Urosevcu,
Amerikanci, ustvari, pripremaju preseljenje veceg dela svoje vojne
efektive iz Evrope na Balkan. Sistem NATO baza na Balkanu ce,
kaze nas izvor, prvo rasteretiti, a onda i ugasiti, bazu u Avijanu.
On tvrdi i da ce se baza "Bondstil" na Kosmetu "naslanjati" na
vazduhoplovnu NATO bazu u neposrednoj blizini grada Larise, u
grckoj oblasti Tesaliji.
Grcka vlada je, sredinom 2000. godine, sa lokalnim
gradjevinarima potpisala ugovor o izgradnji podzemnog
aerodroma, sa pratecim objektima, na 11.000 kvadrata, koja ce
kostati 70 miliona dolara. NATO ce tako, pored komandnog
centra, koji se takodje nalazi u Larisi i pomorske baze, koja se
uveliko gradi u mestu Litohoro, uskoro u Grckoj dobiti ekstra
modernu avio-bazu.
Baze u Litohori i Larisi, udaljene svega 50 kilometara,
medjusobno ce biti povezane centralnim autoputom Solun-Atina
sa osam kolovoznih traka, koje se uzurbano grade. U Larisi je i
Glavni stab NATO za ovaj deo Evrope, pa ce tako Alijansa imati
"punu kontrolu i severa i juga".
Vojni analiticari tvrde da bi "trece oko u glavi" mogla biti i
Prevlaka. Bivsi komandant NATO, general Vesli Klark je
svojevremeno od Hrvata zatrazio dozvolu za izgradnju americke
raketne baze "juzno od Dubrovnika". U toj bazi bile bi smestene
rakete ATMS, dometa 180 km. Amerikanci bi tako kontrolisali
juzni deo Jadrana i Crnu Goru.
Pentagon i njegovi NATO saveznici vec godinama, korak po
korak, pletu mrezu oko Balkana. Najveci vojni efektivi SAD, iz
sastava operativne grupe "Orao", rasporedjeni su u Bosni i
Hercegovini. Baza se nalazi u Bosanskoj POsavini, u sirem regionu
Tuzle. Najveca je baza "Orlova" na aerodromu Dubrave kod Tuzle,
gde je i komanda koja "pokriva" americki sektor u BiH.
Baza "Orlova" je pretvorena u pravu tvrdjavu sa dve snazne
eskadrile helikoptera, od koji jedan cine "apaci". SAD imaju jaku
bazu i u Brckom. Sforu su podredjeni i efektivi u Hrvatskoj, odakle
su tokom agresije na SRJ poletale bespilotne letelice "predator".
Vec godinama Amerikanci su prisutni i u Makedoniji. Na
erodromu Petrovec kod Skoplja, baza je formirana 1994. godine, sa
zadatkom da stiti interese SAD na juznom Balkanu. Od pocetka se
tamo nalazi jedan mehanizovani bataljon, koji podrzavaju
helikopteri. Nakon dolaska Kfora znatno je povecan kapacitet baze
Petrovec. Izgradjen je heliodrom i povecan broj letelica. Iz straha
od udara Yu-avijacije, za vreme NATO agresije, bazu su
osposobnili i za protivvazdusnu odbranu, opremili osmatrackim
radarima i novim raketnim sistemima EFOK-M.
Tokom agresije na SRJ, Amerikanci su u Albaniji imali
bataljon visecevnih lansera raketa i po oklopno-mehanizovanu i
vojno-policijsku cetu.
Amerikanci (i Zapad) grmeli su da na Kosmet dolaze da
zastite Albance i sprece navodnu humanitarnu katastrofu.
Ubrzanom gradnjom baze "Bondstil" kod Urosevca razotkrili su
svoje stvarne namere: u juznu srpsku pokrajinu su dosli da
zavladaju Balkanom, sa namerom da odatle dugo ne odu.
Javna je tajna, naime, da su Amerikanci odavno zeleli da na
Kosmetu stvore bazu i da su resili da tu nameru ostvare na bilo
koji nacin. Ocekivali su reprizu Makedonije, gde su "na lepe oci"
dobili bivsu bazu JNA Krivolak i aerodorom Petrovec. Bivsa vlast
u Beogradu, medjutim, nije postupila kao Skoplje.