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aout 2004

L'USAID et les réseaux terroristes de Bush

Au même titre que la Fondation nationale pour la démocratie (NED), les
États-Unis utilisent leur service de coopération et d'assistance
humanitaire, l'USAID, comme couverture pour leurs actions secrètes
d'infiltration et de déstabilisation. Le journaliste mexicain Edgar
González
Ruiz rapporte pour Réseau Voltaire/Red Voltaire le soutien de l'USAID
aux
formations d'extrême droite cubaines et vénézuéliennes pour renverser
les
présidents Fidel Castro et Hugo Chavez.

__________________________

Le terrorisme de l'administration Bush a inclus l'invasion de l'Irak, le
coup d'État en Haïti et la tentative de coup d'État au Venezuela, ainsi
que
le harcèlement constant de Cuba, dont la déstabilisation est l'un des
principaux objectifs de son gouvernement, qui peut compter pour cela
sur le
soutien des exilés cubains d'extrême droite.

Le gouvernement Bush s'active à la création de groupes de soutien
artificiels qui, financés par des fonds étasuniens, se chargent de
déstabiliser les gouvernements qu'il cherche à renverser, et justifie de
telles agressions par une rhétorique dans laquelle abondent les
invocations
à Dieu, à l'« amour », à la « compassion » et à la « défense de la
démocratie ».

La Fondation nationale pour la démocratie (NED) et l'Agence étasunienne
pour le développement international (USAID) sont autant d'instruments
destinés à financer les ONG de droite qui espèrent installer dans leurs
pays respectifs des gouvernements fidèles aux intérêts étasuniens.

Le 15 janvier 2004, l'USAID diffusait une note informative sur le
Programme
cubain dont le thème était de « favoriser une transition rapide et
pacifique
vers la démocratie à Cuba » et qui par sa nature même constitue un
projet
ouvert de subversion du gouvernement de ce pays.

Selon l'USAID, le Programme cubain avait jusqu'alors mobilisé un total
de 26
millions de dollars de donations bénéficiant à 28 ONG pour promouvoir «
la
solidarité avec les défenseurs des droits de l'homme cubains, permettre
aux
journalistes cubains indépendants de s'exprimer, développer des ONG
cubaines indépendantes et tracer un plan de transition vers la
démocratie
par le biais de dons aux universités et aux ONG ».

En juin 2004, le gouvernement des États-Unis annonçait, dans le cadre
d'un
ensemble de mesures contre le gouvernement cubain, qu'il portait à 36
millions de dollars la subvention accordée par le Département d'État et
l'USAID et destinée à « aider les proches des dissidents emprisonnés à
Cuba et pour soutenir des programmes de démocratisation de l'île ».

Les activités visant à faciliter le renversement du gouvernement cubain
incluent la distribution de dix mille radios à ondes courtes à Cuba
pour que
les insulaires aient accès à la propagande anticastriste, ainsi que le
financement et le maintien de journalistes et ONG opposés au régime
cubain,
qui manifestement ne sont pas indépendants de cet argent étasunien et
républicain.

Il convient de souligner qu'une stratégie identique, consistant à
financer
des organisations de droite dont la plupart sont d'inspiration
patronale,
fut adoptée par le gouvernement Bush dans le but de provoquer la révolte
en Haïti et de promouvoir le référendum contre Chavez au Venezuela.

Les fonds anticastristes de l'USAID ont été aiguillés vers l'Université
de
Rutgers, l'Université de Miami, le Fondation internationale pour les
systèmes électoraux (IFES) ainsi que le Conseil Patronal
États-Unis-Cuba.

Parmi les groupes ayant bénéficié de l'argent étasunien figure l'agence
CubaNet, qui soutient le journalisme anticastriste et a reçu pour cela
plus
de 800 000 dollars ainsi que The Freedom House, prétendu groupe de
défense des droits de l'homme présidé par l'ancien directeur de la CIA
James Woolsey, qui a reçu, en plus d'autres dons, la somme d'un million
trois cent mille dollars pour publier près de quarante mille livres,
pamphlets et autres publications sur Cuba.

C'est précisément à l'Université de Miami que le 17 octobre 2002, en
présence de la parlementaire cubano-étasunienne Ileana
Ros-Lehtinen, partisane de Bush et de causes réactionnaires allant de
l'anticastrisme au militantisme anti-avortement, l'administrateur de
l'USAID
Adolphe Franco, se présentant comme « un exilé cubain et fils d'exilés
cubains », inaugura un séminaire sur le « Projet de transition de Cuba
de
l'Université de Miami », et demanda avec insistance son soutien au
président
Bush, ainsi qu'à d'autres fonctionnaires parmi lesquels on trouve le
sous-secrétaire chargé de l'Amérique du sud Otto Reich, autre exilé
cubain
à la trajectoire sombre. Franco est un sympathisant actif et résolu de
l'extrême droite cubaine à Miami.

À l'Université de Miami, Franco a également déclaré qu'« il n'existe
aucun
substitut au leadership nord-américain dans le domaine de le promotion
des
droits de l'homme et la prospérité économique dans toute l'hémisphère
occidentale. ». Il a ajouté que « (.) le régime de Fidel Castro ne
s'est pas
assoupli et ses relations avec les États-Unis ne se sont pas améliorées
»
et, reprenant le lexique terroriste dont Bush fit usage dans un discours
prononcé le 20 mai 2002, a affirmé que « La normalisation complète des
relations avec Cuba, à savoir la reconnaissance diplomatique, le libre
commerce et un programme d'aide solide, ne sera possible que lorsque
Cuba
sera dotée d'un nouveau gouvernement. » En Irak, l'USAID poursuit ses
travaux selon une vision dictée par la surprenante rhétorique
terroriste de
Bush et du secrétaire d'État Colin Powell, qui dans son article « Du
cauchemar à la liberté : le réveil de l'Irak libre », diffusé par
l'USAID
sur ses pages internet, signale que face aux alarmantes nouvelles en
provenance du conflit se déroulant jour après jour en Irak, « il y a
également une abondance de bonnes nouvelles (...) Ces bonnes nouvelles
émanent d'une vérité irréversible et décisive : le peuple d'Irak est
libre ».

Il poursuit : « (...) cette liberté est tellement nouvelle pour les
Irakiens, contraste tellement avec l'énorme cauchemar du ouvernement de
Saddam Hussein, que beaucoup d'Irakiens demeurent indécis et désorientés
(...) », néanmoins :

« La société civile irakienne (sic) prospère. En Irak, où l'on ne
trouvait
auparavant qu'une source officielle d'informations à laquelle les
Irakiens
ne faisaient jamais confiance, aujourd'hui se développe une presse
libre.
Ses dirigeants peuvent communiquer la vérité et non plus l'odieuse
propagande du parti Ba'ath. Les tribunaux fonctionnent. Les banques sont
ouvertes et concèdent des prêts. Les commerces se multiplient, comme
on peut le constater en survolant rapidement les produits disponibles
dans les marchés de n'importe quelle ville irakienne. Les salaires
augmentent, les économies ne sont plus cachées, les gens dépensent
et gagnent de l'argent. ».

Pourtant « Au final, lorsqu'on trahit la confiance, il est difficile de
la
restaurer, sans parler de faire redémarrer une économie. Quand la vie de
générations entières s'est avérée être un cauchemar absolu, le
processus de
rétablissement est d'autant plus difficile. Les Irakiens doivent se
persuader eux-mêmes, de nouveau, qu'ils sont des personnes bonnes et
honorables, qu'il n'y a plus lieu de se sentir intimidé par les
conditions
qui leur étaient imposées par Saddam Hussein et sa légion de bandits et
criminels. ».

Toujours dans la même malheureuse rhétorique, Powell écrit : « Peu
importe
combien la vie des étasuniens et tous ceux qui veulent donner vie au
nouvel
Irak est difficile ou dangereuse, notre meilleur allié est le peuple
irakien. Si il est prêt à se sentir fort et à se préparer à un grand
voyage,
alors nous devons également persévérer, se tenir à ses côtés jusqu'à ce
que
notre mission soit menée à bien. ».

En Irak ainsi que dans d'autres pays, le personnel de l'USAID a,
particulièrement sous le gouvernement Bush, une fonction beaucoup plus
dangereuse que celle de disséminer les armes rhétoriques de Powell et
Bush.

Si la mauvaise foi des accusations du gouvernement Bush selon lesquelles
l'Irak détenait des armes de destruction massive nucléaires ou
bactériologiques, pouvant être utilisées lors d'une guerre contre les
États-Unis, a été démontrée, récemment des éléments ont fait surface
concernant la « dissémination » d'armes chimiques par les États-Unis
sur le
territoire irakien, par le biais de chargements étiquetés du nom
d'organisations humanitaires comme la Croix rouge et l'USAID. Selon des
sources irakiennes, les responsables irakiens se sont vus interdire
l'inspection de tels chargements et avisés que toute question relative
à ces
conteneurs devait être transmise aux « forces de la coalition ».

Comme en Irak, pour mettre fin à une « dictature » et étendre les «
bienfaits du libre échange », les États-Unis ont organisé une révolte
sanglante en Haïti, en ayant recours à des organisations comme l'IRI
(filiale républicaine de la NED) et aux ressources de l'USAID.

Fidèle à sa conception de l' « éducation à la démocratie », l'IRI a
entraîné, en République Dominicaine et avec l'assentiment de son
président
Hipolito Mejia, des groupes d'opposition à Aristide qui devaient
traverser
la frontière pour entrer en Haïti.

Le sénateur démocrate Christopher Dodd a déclaré que l'IRI avait reçu
1,2
millions de dollars en provenance de l'USAID pour entraîner des
Haïtiens, et
il a par ailleurs ajouté que conformément aux plans du département de la
défense, les États-Unis avaient livré 20 000 fusils d'assaut M-16 ainsi
que
d'autres équipements au gouvernement dominicain durant les deux
dernières
années, laissant en suspens la question de savoir si ces armes s'étaient
retrouvées entre les mains des opposants à Aristide.

En décembre 2003, Adolphe Franco faisait référence à Haïti en reprenant
les
termes de Colin Powell, expliquant que les États-Unis « ne
travailler[aient]
pas avec le gouvernement haïtien tant que ne ser[ait] pas résolu le
problème
politique qui afflige le pays depuis un certain temps, en grande partie

aux dernières élections législatives (...) ils pensent qu'elles ont été
l'objet de fraudes ».

Selon Franco, le gouvernement étasunien a canalisé l'aide économique «
directement » en direction du « peuple haïtien » et non pas par
l'intermédiaire de son gouvernement, selon une stratégie qui bien
entendu
fait partie du processus de déstabilisation fomenté par le gouvernement
Bush.

La manière dont l'USAID « aidait » directement le peuple haïtien est
illustrée par le témoignage suivant, celui de Tom Reeves, qui relate son
expérience lors d'un voyage qu'il fit à Haïti après le coup d'État
contre
Aristide : « A Jacmel, nous nous sommes réunis avec des étudiants, des
femmes et des syndicats qui avaient formé des groupes spécifiquement
anti-Aristide. Pierre J.G.C. Gestion, dirigeant de MHDR (Mouvement
haïtien
pour le développement rural) se vantait orgueilleusement de ses liens
avec
l'USAID, le programme du Département d'État pour le renforcement de la
démocratie et la NDI. " Ils nous ont entraînés et nous ont appris à nous
organiser ; nous avons organisé les groupes qui sont venus ici pour
exiger
que soit destitué le gouvernement corrompu d'Aristide" » [1].

Au Venezuela, l'USAID a installé ses bureaux à Caracas le 1er août 2002,
dans le but prévisible de « fournir une assistance adéquate et flexible
afin
de renforcer la démocratie », objectif qui, comme on le sait bien, s'est
matérialisé avec l'aide de la NED en un mouvement visant à expulser
Chavez par le biais d'un coup d'État ou d'un référendum.

Le 31 mai 2004, Jorge Valero, ambassadeur du Venezuela au Conseil
permanent de l'OEA, s'indignait de ce que « L'année du coup d'État,
l'Agence
étasunienne pour le développement international (USAID) du département
d'État, avait également déboursé 2 millions de dollars pour soutenir les
dirigeants et institutions vénézuéliennes qualifiées de " modérées "
mais
qui en pratique étaient opposées au président Hugo Chavez ».

« Durant les six mois précédant le coup d'État, six autres bureaux du
Département d'État ont fait des versements d'un montant de 695 300
dollars
pour financer des conférences et séminaires bénéficiant à l'opposition
».

* * * *

Edgar González Ruiz

Journaliste d'investigation mexicain, auteur de Los Abascal, De los
cristeros a Fox, La sexualidad prohibida, Cruces y Sombras ainsi que
d'autres livres sur la droite mexicaine et sud-américaine.

[1] « Retour à Haïti », par Tom Reeves, http://www.counterpunch.org

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SOURCE:
CUBA SOLIDARITY PROJECT
http://perso.club-internet.fr/vdedaj/cuba/
"Lorsque les Etats-Unis sont venus chercher Cuba, nous n'avons rien
dit, nous n'étions pas Cubains."

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