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L’Otan du Kosovo à l’Afghanistan : guerres sans frontières - Diana Johnstone


conférence organisée par les Amis du Monde diplomatique et le Comité Valmy à Nice, Le 12 novembre 2009.

mercredi 18 novembre 2009, par Comité Valmy

Il existe 761 bases américaines avouées dans le monde dont celle, gigantesque de Bondsteel au Kosovo qui a été arraché par la guerre et illégitimement à la Serbie, avec l’aide décisive des impérialistes euro- atlantistes. CB


Il y a vingt ans, la fin de la Guerre Froide devait introduire une ère de paix. Pourtant, depuis dix ans, l’Otan fait la guerre – d’abord au Kosovo, aujourd’hui en Afghanistan. C’est la guerre et non la paix qui est de retour. Pourquoi ?

Je veux présenter plusieurs propositions qui à mon avis sont des évidences, mais des évidences qui ne font pas partie du discours officiel relayé par les médias.

1. Première proposition. Le but principal de la guerre menée en 1999 par l’Otan contre la Yougoslavie – dite « guerre du Kosovo » – était de sauver l’Otan en la dotant d’une nouvelle mission de mener des guerres aux endroits et pour des motifs décidés par elle. (Un but secondaire était de débarrasser la Serbie d’un chef considéré comme trop peu empressé de suivre le modèle économique néo-libéral, mais je laisse de côté cet aspect des choses, qui aurait pu être traité autrement que par la guerre, bien que les bombardements aient hâté la privatisation des industries ainsi frappées de façon expéditive.)

2. Ce but a éte atteint, avec l’acceptation par les alliés européens de la nouvelle stratégie de l’Otan, qui préconise la possibilité des interventions militaires n’importe où dans le monde sous n’importe quel prétexte – voir la liste des « menaces » auxquelles ils faut faire face.

3. Ce changement de politique stratégique, avec des implications graves, a été réalisé sans le moindre débat démocratique dans les parlements européens ou ailleurs. Il a été réalisé de façon bureaucratique derrière un épais écran de fumée émotionnel – on dirait des gaz lacrymogènes – sur le besoin de sauver des populations de menaces qui n’existaient pas et qui étaient inventées précisément pour justifier une intervention qui servait les intérêts à la fois des Etats-Unis et des sécessionnistes albanais du Kosovo. En autres mots, la nouvelle politique de guerre sans limites a été décidée presque en huis clos, et vendue au public comme une grande entreprise humanitaire d’une généreuse abnégation, sans précedent dans l’histoire de l’humanité.

C’est ainsi que la « guerre du Kosovo » continue à être célébrée, surtout aux Etats-Unis, servant de preuve que la guerre n’est plus le pire des maux à éviter, mais le meilleur des véhicules du Bien.

4. Suite aux attaques criminelles contre les Tours du World Trade Center le 11 septembre 2001, les alliés européens des Etats-Unis ont suivi sans broncher l’interprétation plus que douteuse donnée par l’administration américaine Bush-Cheney selon laquelle ces attaques constituaient un « acte de guerre ». Encore pris dans un tourbillon sentimental – « nous sommes tous des Américains » – les hommes et les femmes politiques européens ne se sont pas mobilisés pour faire remarquer qu’il s’agissait plutôt d’attaques criminelles – internationales, peut-être, mais qui étaient le fait des individus ou des groupes, non pas d’un Etat, et qui exigeaient logiquement une riposte policière et non pas de guerre. Au lieu de secourir les Américains en leur apportant une dose de bon sens qui visiblement manquait à leurs dirigeants, les dirigeants européens ont invoqué l’Article 5 de l’Otan pour la première fois pour suivre les Etats-Unis agressés dans leur guerre contre les fantômes en Afghanistan. Il y sont toujours…

5. Cinquième proposition. Tout cela fait la démonstration d’une absence quasi totale de débat politique, ou même de pensée, en Europe sur les questions fondamentales de sécurité et de guerre et de paix, et encore moins sur le droit international.

6. Sixième proposition, la plus essentielle et la plus controversée sans doute. Cette lamentable inexistence morale et intellectuelle de l’Europe dans ce chemin vers le désastre est due surtout à une cause : la soi-disante « construction européenne ».

Maintenant je veux revenir sur cette suite d’événements qui nous mène de l’élan « humanitaire » du Kosovo jusqu’au bourbier sanglant d’Afghanistan.

L’Europe et la Yougoslavie

Il est courant de blâmer l’Europe pour son inaction dans l’affaire yougoslave. Mais ce reproche prend le plus souvent la forme d’une lamentation selon laquelle l’Europe aurait dû intervenir militairement pour sauver les victimes, bosniaques, il s’entend. Ce n’est pas une analyse mais une exploitation moralisante par un des partis – les Musulmans de Bosnie – d’une tragédie dans laquelle ils comptent le plus grand nombre de victimes, mais pour laquelle leurs dirigeants politiques (surtout Monsieur Izetbegovic) avaient leur part de responsabilité. Dans cette lamentation sans vraie analyse, l’inaction de l’Europe est attribuée le plus souvent à sa « lâcheté » collective, et même, par certains, à son supposé racisme anti-musulman. Un tel racisme existe en effet ici et là, mais les causes de la faillite européenne dans le cas yougoslave sont ailleurs.

Je voudrais offrir ici une autre interprétation de cette faillite. Elle est plus compliquée, et moins moralisante.

Déjà dans les années 1980, la Yougoslavie sombrait dans une crise à la fois économique et politique. L’endettement du gouvernement central, qui résultait surtout des crises pétrolières et des manipulations du dollar, favorisait la poussée séparatiste des républiques les plus riches, la Slovénie et la Croatie. L’auto-gestion socialiste, paradoxalement, contribuait aussi au mouvement centrifuge. Pourtant le sentiment unitaire restait encore probablement majoritaire. C’est l’époque où précisément une politique attentive européenne d’élargissement aurait pu empêcher le désastre. Après tout, la Yougoslavie, située entre la Grèce et l’Italie, dont le système socialiste était plus libre et plus prospère que le bloc soviétique et qui évoluait déjà vers plus de démocratie de style occidental, était logiquement le candidat prochain pour l’adhésion à la Communauté européenne.

Certaines voix isolées signalaient cette évidence, sans être entendues. Au début des années 1990, c’était le drame. Je ne peux pas raconter toute cette histoire ici, cela se trouve dans mon livre, « La Croisade des fous ». Mais en bref, en 1991, il y avait deux mondes parallèles qui se sont touchés de façon malheureuse. Il y avait le monde yougoslave, où les républiques – c’est ainsi qu’on nommait les composants de la fédération yougoslave – slovène et croate optaient pour la sécession, soutenues par l’Allemagne. Et dans le monde de la construction européenne, le gouvernement français en particulier était totalement absorbé par l’effort de convaincre le gouvernement allemand de fondre son précieux deutschemark dans une nouvelle monnaie européenne, qui servirait de colle dans la transformation de la Communauté européenne en Union européenne. Le résultat est connu. Quoiqu’au départ, aucun autre membre de la Communauté ne voulait suivre l’Allemagne dans la reconnaissance des sécessions sans négociation de la Slovénie et de la Croatie, lorsque la France, en pleines négociations sur la monnaie européenne avec l’Allemagne, a cédé sur les sécessions yougoslaves, toute la Communauté a suivi dans cette décision qui violait le principe de l’inviolabilité des frontières et menait inévitablement à la guerre civile.

Je sais que tout cela devient un peu compliqué, mais je veux souligner un aspect qui est relativement subtil mais essentiel. À cause de la sacrosainte « construction européenne », la Communauté européenne s’est alignée sur la position allemande qui au départ n’était partagée par aucun autre Etat membre. Ils n’ont examiné sérieusement ni les vrais motifs de cette position, ni sa justification, ni ses conséquences programmées. Au lieu de cela, ils ont adopté une version moralisante et unilatérale d’un conflit complexe qui servait surtout à excuser leur violation des pratiques normales – non-reconnaissance des sécessions non-négociées. Mais cela avait pour résultat de les ouvrir aux accusations moralisantes de ne pas avoir fait assez pour « sauver les victimes ». Car une fois admise une vision manichéenne, une solution manichéenne s’impose. S’étant coincée elle-même, l’Europe a essayé de combiner son discours manichéen, qui attribuait toute la culpabilité au seul « nationalisme serbe », avec des efforts de trouver une solution négociée, ce qui était contradictoire et voué à l’échec.

Imaginons par contre que les Etats membres aient agi en Etats indépendants, sans se sentir contraints par la « construction européenne ». L’Allemagne aurait sans doute soutenu ses clients historiques, les séparatistes slovènes et croates, mais elle aurait dû écouter d’autres points de vue. Car la France et la Grande Bretagne, sans doute suivies par d’autres, auraient pensé aux intérêts de leurs alliés historiques, les Serbes. Cela ne veut pas dire qu’on aurait refait la Première Guerre Mondiale – personne n’est aussi fou. Mais on aurait pu reconnaître, de part et d’autre, qu’il y avait d’authentiques conflits non seulement d’intérêts mais aussi d’interprétations juridiques en ce qui concernait le statut des frontières entre républiques, des minorités et ainsi de suite. En regardant le problème yougoslave de cette façon, au lieu de le considérer comme un conflit entre le Bien et le Mal, les puissances européennes auraient pu encourager une médiation et une négociation pour éviter le pire.

L’argument que je veux souligner est le suivant. Un des dogmes de la Construction Européenne est que l’accord entre les Etats Membres est un bien si grand que le contenu de cet accord devient secondaire. On se félicite d’être d’accord, quel que soit la qualité ou les conséquences de cet accord. On cesse de réfléchir. Et l’accord se fait, ou se justifie le plus facilement autour de quelque poncif moralisant – les « droits de l’homme » surtout.

La « construction européenne » ressemble au « processus de paix » au Moyen Orient en ce sens que le mirage d’un avenir hors d’atteinte paralyse le présent, et sert d’excuse pour n’importe quoi.

Je voudrais signaler que, dans le cas yougoslave, les Etats-Unis ne soutenaient pas non plus les sécessions sans négociation de la Slovénie et de la Croatie. L’administration de Bush père était encline à laisser ce problème aux Européens. Donc il est trop facile de blâmer les Etats-Unis. Mais devant l’incurie européenne, et très susceptibles eux-mêmes aux interprétations manichéennes, les Américains de l’administration Clinton ont profité de la situation pour exploiter le désastre yougoslave à leurs propres fins, c’est-à-dire, l’affirmation du rôle dirigeant des Etats-Unis en Europe, la renaissance de l’Otan et quelques miettes sentimentales jetées aux Musulmans pour compenser le soutien sans faille à Israël.

L’Otan et les Menaces

L’évolution des deux dernières décennies pose la question de la poule et de l’oeuf. Autrement dit, est-ce que l’idéologie cause les actions, ou l’inverse ? Je serais tentée, vu ce que je viens de décrire à propos de la Yougoslavie, de dire que c’est l’inverse – au moins, parfois. Ou plutôt, en l’absence de pensée rigoureuse et franche, on est facilement entraîné dans des aventures néfastes par une dialectique entre idéologie et bureaucratie.

Mon deuxième exemple est le rôle de l’Otan dans le monde, et de l’Europe dans l’Otan.

A travers l’Otan, la plupart des pays de l’Union Européenne ont déjà participé à deux guerres d’agression, ou au moins à l’une d’entre elles, et d’autres se préparent. Et tout cela sans véritable débat, sans décision stratégique visible. En attendant la réalisation de la Construction Européenne, l’Union Européenne réellement existante poursuit en somnambule le chemin de guerre tracé pour elle par les Etats-Unis.

Cet état d’inconscience est maintenu par un mythe qui devient plus enfantin avec l’âge, comme une sénilité : le mythe de l’Amérique protectrice, puissante et généreuse, qui est le dernier recours pour sauver l’Europe de tout et surtout d’elle-même. On objectera qu’on n’y croit plus. Mais on fait toujours comme si on y croyait. Qu’ils y croient ou non – et je ne peux pas le savoir – la plupart des dirigeants européens n’hésitent pas à raconter des balivernes à leurs populations, telles que :

 Les Etats-Unis veulent mettre leur bouclier anti-missile en Europe pour défendre les Européens des attaques iraniennes ;

 La guerre en Afghanistan est nécessaire pour éviter les attentats terroristes en Europe ;

 La France est rentrée dans le commandement de l’Otan pour influencer les Etats-Unis ;

 Nous sommes la Communauté Internationale, le monde civilisé, et nous agissons pour défendre les droits de l’homme. Et ainsi de suite.

Les Européens acceptent le vocabulaire « newspeak » de l’Otan. Ainsi pour désigner les multiples prétextes de guerre, on utilise le mot « menaces ». Un pays ou une région qu’on entend attaquer est forcément « stratégique ». Et toute action agressive est naturellement un acte de « défense ».

Ici encore c’est idéologie qui suit la bureaucratie, mais qui devient une force extrêmement dangereuse.

Je m’explique.

L’Otan est surtout une bureaucratie lourde, soutenue par des intérêts économiques et des carrières multiples. A la base de l’Otan se trouve le complexe militaro-industriel américain (ainsi nommé par Eisenhower en 1961, mais qui devait inclure le Congrès dans sa dénomination, car l’industrie militaire est soutenue politiquement par les intérêts économiques localisés dans presque chaque circonscription électorale du pays, défendus avec acharnement par son représentant au Congrès au moment de voter le budget). Depuis cinquante ans, ce complexe forme la base de l’économie des Etats-Unis – un keynésianisme militaire qui évite un keynésianisme social qui bénéficierait à la population mais qui est interdit par un anti-socialisme dogmatique.

Lors de la « Chute du mur » il y a 20 ans, c’est-à-dire de l’écroulement du bloc soviétique, il y avait comme un vent de panique chez son adversaire. Qu’allait-on faire sans la « menace » qui faisait vivre l’économie ? Réponse facile : trouver d’autres menaces. Pour les cibler, il y a les « think tanks », ces boîtes aux idées richement financées par le secteur privé pour donner au secteur public – c’est-à-dire le Pentagone et ses émules au Congrès et à l’exécutif – les raisons d’être et d’agir dont il a besoin.

On connait la suite. On a trouvé le terrorisme sous Reagan et Saddam Hussein sous Bush premier, puis le nationalisme serbe et les violations des droits de l’homme, puis encore le terrorisme, et maintenant il y a une véritable explosion de « menaces » auxquelles « la Communauté internationale », autrement dit l’Otan, doit répondre.

UNE LISTE non exhaustive :

 le sabotage cybernétique

 les changements du climat

 le terrorisme

 les violations des droits de l’homme

 le génocide

 le trafic de drogue

 les états manqués (failed states)

 la piraterie

 la montée des niveaux de la mer

 la pénurie d’eau

 la sécheresse

 le mouvement des populations

 le déclin probable de la production agricole

 la diversification des sources d’énergie

(Sources : l’Otan ; Conférence tenue le premier octobre 2009 organisée conjointement par l’Otan Lloyd’s of London - "the world’s leading insurance market" le soi-disant numéro un marché d’assurances du monde.)

Ce qui est à signaler est que la réponse supposée à toutes ces menaces, parmi d’autres, est forcément militaire, et non pas diplomatique. On peut parfois jouer à la diplomatie, mais puisqu’on est le plus fort militairement, à Washington celle-ci est vite amenée à préférer le traitement militaire de tout problème.

Toutes ces menaces sont nécessaires pour justifier l’expansion bureaucratique du complexe militaro-industriel et de sa branche armée, l’Otan. La seule idéologie qui peut les unifier n’est plus un système de pensée mais une émotion : la peur. La peur de l’autre, la peur de l’inconnu, la peur de n’importe quoi. Et à cette peur la seule réponse est militaire.

Cette peur tue la diplomatie. Elle tue l’analyse et le débat. Elle tue la pensée.

L’incarnation de cette peur agressive est l’Etat d’Israël. Et l’Occident, au lieu de calmer la peur israélienne, l’adopte et l’intériorise.

La Menace par habitude : la Russie

Mais il y a une menace qui ne se trouve pas sur la longue liste officielle, mais qui pourrait être la plus dangereuse de toutes, pour l’Europe en particulier. On en parle peu, elle prend une place de choix dans les activités frénétiques de l’alliance atlantique : c’est la Russie. La Russie, ou plutôt l’Union Soviétique était l’ennemi contre lequel tout était organisé, eh bien, cela continue. C’est la menace par habitude, ou par inertie bureaucratique.

De plus en plus, l’Otan se trouve engagée dans un encerclement stratégique de la Russie, à l’ouest de la Russie, au Sud de la Russie et au Nord de la Russie.

À l’ouest, notamment, tous les anciens membres du défunt Pacte de Varsovie sont devenus membres de l’Otan, ainsi que les Etats Baltes anciennement membres de l’Union Soviétique même. Certains de ces nouveaux membres appellent à cor et à cri le stationnement de plus de forces américaines en vue d’un éventuel conflit avec la Russie. A Washington il y a quelque jours, le ministre des affaires étrangères de la Pologne, Radek Sikorski, a réclamé le stationnement de troupes américaines dans son pays “pour servir de bouclier contre l’agression russe”. L’occasion était une conférence organisée par le think tank Center for Strategic and International Studies (CSIS) sur “les Etats-Unis et l’Europe centrale” pour célébrer la chute du mur de Berlin. Il est caractéristique de ce que l’ancien ministre de la guerre américain Donald Rumsfeld a appelé “la Nouvelle Europe”, que Sikorski a eu la citoyenneté britannique depuis 1984 (il avait alors 21 ans), a fait ses études à Oxford et a épousé une journaliste américaine, ayant lui-même travaillé comme correspondant pour plusieurs journaux et télévisions américains. Avant de devenir ministre des affaires étrangères de la Pologne, Sikorski a passé plusieurs années (de 2002 à 2005) à Washington dans les think tanks American Enterprise Institute, pépinière des néo-conservateurs, et la New Atlantic Initiative en tant que directeur exécutif. Ce Polonais appartient donc à cette couche très particulière de stratèges originaires de l’Europe centrale qui, depuis le début de la Guerre Froide en 1948, ont considérablement influencé la politique étrangère américaine. Un des plus importants de ceux-ci, Polonais lui aussi, Zbigniew Brzezinski, a parlé à la même conférence des “aspirations impériales” de la Russie, de ces menaces envers la Géorgie et l’Ukraine et de l’intention de la Russie de devenir “une puissance mondiale impériale”.

Il est largement oublié que la Russie avait volontairement et pacifiquement laissé filer ces Etats qui aujourd’hui se prétendent « menacés ». Il est encore plus oublié que les Etats-Unis avaient, le 9 février 1990, à l’occasion de négociations sur l’avenir des deux états allemands, rassuré Gorbachev en lui promettant que si l’Allemagne unifiée intégrait l’Otan, « il n’y aurait aucune extension des forces de l’Otan d’un centimètre de plus à l’est ». Et lorsque Gorbachev revenait à ce sujet, en précisant : « Toute extension de la zone de l’Otan est inacceptable », le secrétaire d’Etat américain James Baker a répondu, « Je suis d’accord ».

Ainsi rassuré, Gorbachev a accepté l’appartenance de l’Allemagne réunifiée à l’Otan en croyant – naïvement – que les choses s’arrêteraient là et que l’Otan empêcherait efficacement tout « revanchisme » allemand. Mais, déjà l’année suivante, le gouvernement de l’Allemagne réunifiée a mis le feu aux poudres balkaniques en soutenant les sécessions slovènes et croates…

Mais revenons au présent. La mobilisation contre la prétendue « menace » russe ne se limite pas aux discours. Pendant que Sikorski épatait ses anciens collègues des think tanks washingtoniens, les militaires étaient à l’oeuvre.

En octobre, des vaisseaux de guerre américains sont arrivées directement de manoeuvres au larges des côtes écossaises pour participer à des exercices militaires avec les marines polonaises et baltes. Cela fait partie de ce que le porte parole de la Marine américaine décrit comme sa « présence continue » dans la Mer Baltique, tout près de Saint Petersbourg. À cette occasion, les responsables des pays baltes parlaient de « nouvelles menaces depuis l’invasion russe de la Géorgie » et des exercices navals de grandes envergure à venir l’été prochain. Tout cela en projetant l’augmentation des budgets militaires – 60 milliards d’euros par la Pologne pour améliorer ses forces armées.

Il est important de noter que cette activité dans la Mer Baltique sert aussi à faire entrer officieusement les pays scandinaves historiquement neutres, la Suède et la Finlande, dans les exercices et les plans stratégiques de l’Otan. Les pays scandinaves, avec le Canada, auront un rôle à jouer dans la course pour s’accaparer des ressources minérales qui deviendront accessibles avec le retrait de la calotte glacière. Des manoeuvres se font déjà en préparation de cette éventualité. Ainsi l’encerclement de la Russie par le nord se poursuit.

Aujourd’hui, non contents d’avoir absorbé les Etats baltes, la Pologne, la Tchéquie, la Slovaquie, la Hongrie, la Bulgarie et j’en passe, les dirigeants américains, vigoureusement soutenus par « la Nouvelle Europe », insistent sur la nécessité de faire entrer dans le giron de l’Alliance dite « Atlantique » deux voisins proches de la Russie, la Géorgie et l’Ukraine.

Dans ces deux cas, on s’approche dangereusement à la possibilité d’une vraie guerre avec la Russie… surtout en Ukraine.

L’Ukraine est une très grande « Krajina » yougoslave… les deux mots signifient « frontières » en slave … divisée toutes les deux entre Orthodoxes et Catholiques (Uniates dans le cas de l’Ukraine), avec en prime la grande base navale russe à Sébastopol, dans une Crimée à la population majoritairement russe… réclamée par les dirigeants actuels ukrainiens qui la transféreraient volontiers aux Etats-Unis. Voilà l’endroit rêvé pour déclencher la Troisième Guerre Mondiale – qui serait sans doute la vraie « der des ders ».

Les dirigeants baltes sont là pour interpréter l’inquiétude russe devant cette expansion de l’Otan comme la preuve de la « menace russe ». Ainsi, dans une « lettre ouverte à l’administration Obama de l’Europe centrale et orientale » du juillet dernier, Lech Walesa, Vaclav Havel, Alexander Kwasniewski, Valdas Adamkus et Vaira Vike-Freiberga ont déclaré que “la Russie est de retour en tant que puissance révisionniste en train de poursuivre un programme du 19ème siècle avec les tactiques et les méthodes du 21ème siècle”. Le danger, selon eux, est que ce qu’ils appellent “l’intimidation larvée” et “l’influence colportée” (influence peddling) de la Russie pourrait à la longue mener à une “de facto neutralisation de la région”.

On peut se demander où serait le mal ? Mais le mal est dans le passé et le passé est dans le présent. Ces Américanophiles continuent : “Notre région”, disent-ils, “a souffert quand les Etats-Unis ont succombé au ‘réalisme’ à Yalta. … Si un point de vue ‘réaliste’ avait prévalu au début des années 1990, nous ne serions pas dans l’Otan aujourd’hui…” Mais ils y sont, et ils réclament “une renaissance de l’Otan”, qui doit “reconfirmer sa fonction centrale de défense collective en même temps que nous nous adaptons aux nouvelles menaces du 21ème siècle.” Et ils ajoutent, avec un brin de chantage, que leur “capacité de participation dans les expéditions lointaines est lié à leur sécurité chez eux.”

La Géorgie est là pour montrer le danger représenté par ces petits pays prêts à entraîner l’Alliance Atlantique dans leurs querelles de frontières avec la Russie. Mais ce qui est très curieux est le fait que ces dirigeants particulièrement belliqueux de petits pays de l’Est ont souvent passé des années aux Etats-Unis dans les institutions proches du pouvoir ou ont même la double nationalité. Ils sont patriotes de leur petit pays tout en se sentant protégés par la seule superpuissance du monde, ce qui peut mener à une agressivité particulièrement irresponsable. Ce président géorgien, Mikeil Saakachvili, qui en août 2008 n’a pas hésité à provoquer une guerre avec la Russie, a été boursier du Département d’Etat des Etats-Unis dans les années ’90, recevant les diplômes des universités de Columbia et de George Washington, dans la capitale.

Parmi les signataires de la lettre citée, il faut noter que Valdas Adamkus est essentiellement un Américain, immigré de Lithanie dans les années 40, qui a servi dans le renseignement militaire américain et dans l’administration Reagan, qui l’a décoré, et qui a pris sa retraite en Lithuanie en 1997… pour être tout de suite élu comme Président de cet Etat de 1998 jusqu’au mois de juillet dernier. Le parcours de Vaira Vike-Freiberga est semblable : d’une famille qui a fuit la Lettonie pour l’Allemagne en 1945, elle a fait carrière au Canada avant de rentrer en Lettonie juste à temps pour être élue présidente de la République entre 1999 et 2007.

La Construction européenne contre le monde

En épousant ces peurs, qui à l’origine sont des constructions pour justifier une militarisation, les Etats membres de l’Union Européenne se mettent en opposition avec le reste du monde. Le reste du monde etant une source inépuisable de « menaces ». La reddition inconditionnelle de l’Europe devant la bureaucratie militaro-industrielle et son idéologie de la peur était confirmé récemment par le retour de la France dans le commandement de l’Otan. Une des raisons de cette capitulation est la psychologie du président Sarkozy lui-même, dont l’adoration pour les aspects les plus superficiels des Etats-Unis s’est exprimée dans son discours embarrassant devant le Congrès des Etats-Unis en novembre 2007.

L’autre cause, moins flagrante mais plus fondamentale, est la récente expansion de l’Union Européenne. L’absorption rapide de tous les anciens satellites d’Europe de l’Est, ainsi que des anciennes républiques soviétiques d’Estonie, de Lettonie et de Lituanie, a radicalement changé l’équilibre du pouvoir au sein de l’UE elle-même. Les nations fondatrices, la France, l’Allemagne, l’Italie et les pays du Bénélux, ne peuvent plus guider l’Union vers une politique étrangère et de sécurité unifiée. Après le refus de la France et de l’Allemagne d’accepter l’invasion de l’Irak, Donald Rumsfeld a discrédité ces deux pays comme faisant partie de la « vieille Europe » et il s’est gargarisé de la volonté de la « nouvelle Europe » de suivre l’exemple des Etats-Unis. La Grande-Bretagne à l’Ouest et les « nouveaux » satellites européens à l’Est sont plus attachés aux Etats-Unis, politiquement et émotionnellement, qu’ils ne le sont à l’Union Européenne qui les a accueillis et leur a apportés une considérable aide économique au développement et un droit de veto sur les questions politiques majeures.

Il est vrai que, même hors du commandement intégré de l’OTAN, l’indépendance de la France n’était que relative. La France a suivi les Etats-Unis dans la première guerre du Golfe – le Président François Mitterrand espéra vainement gagner ainsi de l’influence à Washington, le mirage habituel qui attire les alliés dans les opérations étasuniennes douteuses. La France s’est jointe à l’OTAN en 1999 dans la guerre contre la Yougoslavie, malgré les doutes aux plus hauts niveaux. Mais en 2003, le Président Jacques Chirac et son ministre des affaires étrangères Dominique de Villepin ont réellement usé de leur indépendance en rejetant l’invasion de l’Irak. Il est généralement reconnu que la position française a permis à l’Allemagne de faire de même. La Belgique a suivi.

Le discours de Villepin, le 14 février 2003, au Conseil de Sécurité des Nations-Unies, donnant la priorité au désarmement et à la paix sur la guerre, reçut une rare « standing ovation ». Le discours de Villepin fut immensément populaire dans le monde entier et a accru énormément le prestige de la France, en particulier dans le monde arabe. Mais, de retour à Paris, la haine personnelle entre Sarkozy et Villepin a atteint des sommets passionnels et la persécution judiciaire de Villepin dans l’affaire obscure de Clearstream représente l’ensevelissement de la dernière velléité d’indépendance politique de la France sous une avalanche de boue vengeresse.

Qui parle aujourd’hui pour la France ? Officiellement, Bernard Kouchner, prophète de l’ingérence humanitaire qui, lui, approuvait l’invasion de l’Irak. Officieusement, les soi-disant « néo-conservateurs » qu’on ferait mieux d’appeler les « impérialistes sionistes », tant leur véritable projet est un nouvel impérialisme agressif occidental au sein duquel Israël trouverait une place de choix.

Le 22 septembre 2009, le Guardian de Londres a publié une lettre demandant que l’Europe prenne fait et cause pour la Géorgie dans le conflit de l’Ossétie du Sud. Signée par Vaclav Havel, Valdas Adamkus, Mart Laar, Vytautas Landsbergis, Otto de Habsbourg, Daniel Cohn Bendit, Timothy Garton Ash, André Glucksmann, Mark Leonard, Bernard-Henri Lévy, Adam Michnik et Josep Ramoneda, la lettre proférait les habituelles platitudes prétentieuses sur les « leçons de l’histoire » , toutes justifiant l’utilisation de la puissance militaire occidentales, bien sûr : Munich, le pacte Ribbentrop-Molotov, le mur de Berlin. Les signataires exhortent les 27 dirigeants démocratiques de l’Europe à « définir une stratégie pro-active pour aider la Géorgie à reprendre pacifiquement son intégrité territoriale et obtenir le retrait des forces russes stationnées illégalement sur le sol géorgien… »

Pendant ce temps, les alliés de l’Otan continuent à tuer et à se faire tuer en Afghanistan. On peut se demander quel est le vrai but de cette guerre, qui, au début, était de capturer et punir Osama bin Laden.

Un autre objectif, plus confidentiel, est valable quelle que soit l’issue de ce conflit : l’Afghanistan sert à forger une armée internationale pour policer la « globalisation » à l’américaine. L’Europe est surtout une « boîte à outils » dans laquelle les Etats-Unis peuvent puiser pour poursuivre ce qui est essentiellement un projet de conquête de la planète. Ou, comme on dit officiellement, la « bonne gouvernance » d’un monde « globalisé ».

Les « impérialistes sionistes » sont sûrement conscients de ce but et le soutiennent. Mais les autres ? A par ces illuminés, on a l’impression d’une Europe somnambule, qui suit la voix de son maître américain, en espérant qu’Obama sauvera tout le monde, mais sans pensée et sans volonté propres. Plus triste que les tropiques.

Pour conclure, je reviens à la fameuse « construction européenne ». Je suis consciente qu’il y avait une époque où il était permis, et presque raisonnable, d’espérer que les vieilles nations européennes se mettraient ensemble paisiblement dans ce que Gorbatchev, ce grand cocu de l’histoire, appelait « notre maison commune ». Mais depuis il y a eu Maastricht, le néo-libéralisme, le Traité constitutionnel rejeté puis adopté contre toute procédure démocratique, et surtout, les élargissements irréfléchis vers les pays dont les dirigeants pensent à poursuivre la Guerre froide jusqu’à l’humiliation totale de la Russie.

Aujourd’hui, cette construction a ceci de paradoxal : elle sert d’Utopie qui distrait du présent en attendant un avenir qui domine l’horizon. Et pourtant, elle est vide de contenu. Elle est dictée beaucoup moins par un espoir d’avenir que par une peur et une honte du passé. L’Europe des nations a perdu sa fierté et même sa raison d’être dans les deux grandes guerres du vingtième siècle, dans le "totalitarisme" mais surtout – et cela est relativement récent, depuis 1967 pour être précis – à cause de l’Holocauste. L’Europe doit se rendre incapable de commettre une nouvelle Shoah en abolissant l’Etat nation, jugé intrinsèquement coupable, en devenant "multiculturelle" et en se joignant à la Croisade menée par son sauveur historique, les Etats-Unis, pour apporter la bonne gouvernance et les Droits de l’Homme au monde entier. L’Union Européenne n’a pas de contenu, elle est vouée à se fondre dans "la Communauté Internationale" à côté des Etats-Unis. La Construction européenne est donc tout d’abord une "déconstruction", pour emprunter un mot de philosophe.

Ce mirage cache un avenir totalement imprévu et, aujourd’hui, imprévisible.

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Diana Johnstone est une universitaire et journaliste américaine. Diplomée d'études slaves, elle obtenu son doctorat à l'Université du Minnesota. Elle a séjourné en France, en Allemagne et en Italie, avant de s'installer définitivement à Paris en 1990.

Très active dans le mouvement contre la guerre du Vietnam, elle organise les premières rencontres internationales entre des citoyens américains et des représentants vietnamiens. Elle a été éditorialiste pour l'Europe à l'hebdomadaire américain In These Times de 1979 à 1990, continuant par la suite à travailler comme correspondante pour cette revue. Elle a été attachée de presse pour le groupe parlementaire européen des Verts de 1990 à 1996. Elle publie également régulièrement des articles d'analyse de l'actualité internationale dans le magazine en ligne Counterpunch.

En 1985, elle publie un premier livre The Politics of Euromissiles : Europe's Role in America's World. Dans son deuxième livre La Croisade des fous : Yougoslavie, première guerre de la mondialisation paru en 2005, elle porte un regard critique sur la guerre en Yougoslavie, remettant en cause la version médiatique dominante présentant le nationalisme serbe comme le principal responsable du conflit. On peut rapprocher son analyse des événements de celle d'auteurs comme Paul-Marie de La GorceMichel Collon et Jürgen Elsässer.

A la suite d'une interview de Noam Chomsky dans The Guardian, elle a fait l'objet d'une polémique, étant accusée de nier le massacre de Srebrenica[1], accusation qu'elle a rejetée, arguant qu'elle ne remettait pas en cause le massacre mais en dénonçait la présentation à partir de certains faits « fabriqués » et médiatisés[2].





Da: preciso.ch  @...

Oggetto: Conferenza alla Casa della Resistenza di Fondotoce

Data: 20 novembre 2009 9:31:14 GMT+01:00


Domenica 29 novembre alle ore 9,15 si terrà a Fondotoce, presso la Casa della Resistenza un importante convegno sulla Resistenza in Europa.
Questa conferenza sarà l’inizio di una serie di conferenze di carattere internazionale che proseguiranno nei prossimi anni con l’obiettivo di far conoscere la resistenza degli italiani all’estero.
Si inizia con l’Albania, con il glorioso “Battaglione Gramsci” e la grande battaglia di Mavrove-Drashovice che salvò da sicuro massacro nazifascista 11.000 soldati e ufficiali italiani.
Una pagina di storia sconosciuta e di fratellanza tra i due popoli

In attesa di incontrarvi, inviamo i migliori saluti

Alleghiamo locandina relativa all'iniziativa.


Come arrivare a FONDOTOCE:

In Autostrada  Attraverso la Voltri-Gravellona Toce A-26
uscire a Baveno
dopo la galleria artificiale girare a sinistra
attraversare la frazione di Feriolo e proseguire sempre diritto.
Alla grande rotonda (dopo circa 3 Km dall’uscita dall’Autostrada) girare a destra
dopo 50 metri girare a sinistra e subito dopo ancora a sinistra per Mergozzo.
Dopo 200 metri sulla sinistra si trova la Casa della Resistenza – Via Turati, 9 – FONDOTOCE  - Verbania


PRANZO A FONDOTOCE

Per tutti coloro che al termine del Convegno intendono fermarsi a pranzo presso il Circolo Società di Mutuo Soccorso di Fondotoce è pregato di prenotare entro e non oltre giovedì 26 Novembre 
mail: preciso.ch@...
oppure telefonando a Piero 0321 992236  cell. 340 7665577




(english / italiano)

Sulla favoletta delle libere elezioni in Kosovo

1) PATRIA DELLA PATRIA (Tommaso di Francesco, Il manifesto)

2) LIBERI DA COSA? (Alessandro Di Meo, Un ponte per...)

3) Thaci's car stoned in Haradinaj territory [12 novembre: l'auto di Thaqi presa a sassate dai sostenitori di Haradinaj]

4) After billions in aid, Kosovo still poor and idle [nonostante gli "aiuti" generosissimi, il Kosovo è povero e detiene il record di disoccupazione]


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Il manifesto - 15 novembre 2009

APERTURA   |   di Tommaso Di Francesco

storie

PATRIA DELLA PATRIA

Inaugurata a Pristina da Bill Clinton la sua statua di bronzo a ringraziamento della guerra «umanitaria» della Nato del 1999. All'ombra del potente premier Hashim Thaqi su cui crescono i dossier internazionali per crimini di guerra, un Kosovo solo albanese, povero e devastato dalla corruzione, va oggi al primo voto etnico-amministrativo

Il mese di novembre 2009 passerà alla storia del sud-est europeo balcanico. Dopo il crollo dell'89 che vide lo smantellamento dei simboli del «socialismo reale» a cominciare dalle statue imbalsamate dei leader del comunismo, a Pristina è stata eretta con cerimonia, bande e trionfo, la statua del nuovo «piccolo padre», o padre della patria: Bill Clinton.
L'ex presidente degli Stati uniti a inizio mese si è presentato a Pristina in un tripudio di folla, ben spesato dalle fondazioni albanesi d'America - una lobby che è riuscita ad eleggere un capo della Cia - ad inaugurare la sua statua. Alta 3,4 metri - come quelle di Stalin nella connazionale Albania -, pesa 900 chilogrammi, ed è stata sponsorizzata dall'Associazione kosovaro albanese «Amici degli Stati uniti», è opera dello scultore Izeir Mustafa. Abbracciato come un eroe, sorridente per le tv locali, ha inaugurato la sua immagine di bronzo sulla piazza che porta già il suo nome. Presenti il presidente Fatmir Sejdiu e il potente premier Hashim Thaqi, ex leader dell'Uck. Quel Thaqi di cui proprio Carla Del Ponte nel suo libro «La caccia» denuncia corresponsabilità in una vicenda truculenta: l'espianto d'organi nel nord dell'Albania a 150 prigionieri serbi perpetrata dalle milizie al diretto comando dell'attuale premier di Pristina. Una delegazione del Consiglio d'Europa che indaga su questo, guidata dal Rapporteur Dick Marty, è stata cacciata nell'agosto scorso dall'Albania. «I cittadini del Kosovo - ha detto Hashim Thaqi alla festosa cerimonia - sono grati per la decisione di intervenire militarmente per prevenire un genocidio senza precedenti». Un discorso elettorale, visto che oggi in Kosovo si vota per le amministrative. Votano solo gli albanesi, i serbi le boicottano e anche Belgrado consiglia di «non andare a votare. Ma alle prime elezioni politiche di quasi un anno ci fu la sorpresa dell'astensione, votò infatti solo il 43% dei kosovari albanesi aventi diritto.
«Ero qui 10 anni fa - ha dichiarato Clinton - per fermare le cose terribili che accadevano allora e sono qui dieci anni dopo per testimoniare di un futuro migliore di progresso per il Kosovo che è riuscito a creare istituzioni democratiche, una stampa libera e una forte società civile» inoltre è stato accettato dal Fondo monetario e si avvicina alla Nato e all'Unione europea».
Ne avesse indovinata una. Sia sulla reale situazione del Kosovo, sia sulla legittimità dell'intervento armato della Nato che dal 24 marzo 1999 devastò con una micidiale sequela di bombardamenti «umanitari» aerei tutta l'ex Jugoslavia, Serbia e Kosovo.
Perché la realtà del Kosovo è questa: più del 50% di disoccupazione, con il 73% dei giovani disoccupati e in fuga dal paese secondo il primo giornale di Pristina Koha Ditore; con una «corruzione dilagante e scarsa libertà di parola», mega-traffici mafiosi, denuncia il Rapporto dell'Ue del 12 ottobre scorso; con le poche minoranze non serbe in fuga secondo l'Ong Minority Rights Group; con 300.000 profughi serbi e altrettanti rom fuggiti nel terrore proprio a partire dall'ingresso delle truppe Nato nell'estate del 1999; con l'Osce che in un suo documento di questi giorni accusa che «Pristina non adempie all'obbligo di assistere i rifugiati non albanesi costretti a non rientrare nel paese»; con l'Unicef che rivela il tasso più alto in Europa di mortalità infantile e tra le donne «a causa delle carenze sanitarie»; con il 90% della popolazione che ritiene, secondo una sondaggio condotto dall'Undp-Onu, responsabile dello sfascio economico e sociale del paese il governo di Hashim Thaqi, né si fida dell'opposizione rappresentata da Ramush Haradinaj - già incriminato all'Aja per crimini e stragi commessi già nel 1998 contro civili serbi e rom.
Quanto a legittimità e risultati dell'intervento «salvifico» dell'Alleanza atlantica, sponsorizzato dallo «statuario» Bill Clinton e dagli allora leader democratici della Nato come Javier Solana, Massimo D'Alema, Tony Blair, ecc. ecc. Va ricordato che quella guerra del marzo 1999 fu illegale, venne fatta senza l'Onu e contro l'Onu. Mise in scacco l'autonomia dell'Europa e permise agli Stati uniti di riappropiarsi della Nato. Che ebbe, anche quella un voto bipartisan - Berlusconi in Italia votò a favore - legittimato solo da un castello di provocazioni e menzogne denunciate perfino dall'allora ministro degli esteri italiano Lamberto Dini. Che cancellò la possibilità che la controversia interna all'ex Jugoslavia potesse essere composta da una mediazione internazionale in corso quale era la missione dell'Osce. Azzerando i principi dell'articolo 11 della nostra Costituzione che «rifiuta la guerra come mezzo di composizione delle controversie internazionali».
La guerra fu motivata da ragioni umanitarie. «500mila morti» titolava il New York Times, «Sessantamila vittime» Liberation, «Genocidio» Le Monde. Ma quei giornali (non proprio gli ultimi) non hanno nemmeno titolato - arrivarono solo 15 righe della Reuters - quando il 6 settembre 2001 proprio la Corte suprema di Pristina, sotto egida Onu, sancì che i miliziani serbi nel 1998-1999 furono responsabili sì di violenze ai danni della popolazione albanese che, comunque, cominciarono dopo i raid aerei della Nato, ma non di genocidio. E il Tribunale dell'Aja con l'inchiesta sul campo non trovò prove del «massacro», rinvenne il seppellimento di duemila morti, ma caduti in combattimento. Non solo: la Corte di Pristina in quel dibattimento ha dichiarato di avere le prove che il drammatico esodo di 890mila persone - rimaste in attesa sul confine e tutte rientrate dopo 78 giorni di guerra - non fu provocato dai miliziani serbi, come ci venne detto, ma dal terrore di essere colpiti dalle bombe della Nato. Un terrore giustificato, viste le stragi efferate tra la popolazione civile, sia in Serbia che tra gli albanesi in Kosovo - Djakovo, Korisha, Pristina - con i cosiddetti effetti collaterali che un'indagine di Amnesty International ha dimostrato essere omicidi deliberati per terrorizzare i civili.
Alla fine la farsa di Rambouillet (il diktat con cui si pretendeva di mettere l'intera ex Jugoslavia sotto controllo della Nato) e il casus belli inventato della strage di Racak come ha dimostrato il documento dei medici legali impegnati dall'Onu, hanno fatto il resto per attivare la guerra a tutti costi.
Il fatto è che quella guerra di raid aerei un obiettivo l'aveva: il 17 febbraio del 2008 infatti è stata proclamata l'indipendenza unilaterale del Kosovo, sponsorizzata da Bush e riconosciuta subito da molti paesi atlantici - non da tutti, Spagna, Grecia, Romania, Slovacchia e Cipro Nord hanno detto no. E non è riconosciuta dal Consiglio di sicurezza dell'Onu. Ora è caos istituzionale, c'è la nuova missione Eulex ad imporre l'indipendenza ai pochi serbi rimasti, resta la Kfor-Nato con meno ruolo. Ma l'Onu con Ban Ki-Moon che lo ha annunciato a fine ottobre, insiste a rimanere sulla base della Risoluzione 1244» con cui finì la guerra, entrò la Nato ma riconoscendo la sovranità di Belgrado sul Kosovo. 
Venerdì al vertice governativo Italia e Serbia di Roma, il presidente serbo Boris Tadic ha ribadito: «La Serbia non farà mai un passo indietro nel rivendicare la propria integrità territoriale. Lotteremo con tutti i mezzi giuridici». Fiducioso che la massima Corte dell'Aja dica sì - la scadenza è ora, a dicembre - al ricorso serbo contro l'indipendenza unilaterale del Kosovo.


=== 2 ===

MARTEDÌ 17 NOVEMBRE 2009

Liberi da cosa?

Si sono svolte domenica 15 novembre le elezioni in Kosovo dove, c'è da dire, la "democrazia" sta dando i suoi frutti. Infatti, come nei maggiori stati democratici al voto è andata meno della metà degli aventi diritto (45 per cento su 1 milione e mezzo di albanesi).
Per questa parola, "democrazia", c'è poca affinità dunque, con la parola "libertà" che, notoriamente, è sinonimo di partecipazione!!!
Svariati partitini retti da ex criminali di guerra, giocando alla politica si contendono la vittoria, in perfetto stile nostrano. Tutti hanno vinto nessuno ha perso. A perdere, in realtà, sono i kosovari tutti, albanesi e non, in quanto il Kosovo è ormai la controfigura della terra che era. E il trucchetto, ormai, lo stanno scoprendo (alla buon'ora!!!) anche molti di quelli che hanno osannato l'indipendenza dichiarata unilateralmente e contro ogni diritto internazionale nel febbraio 2008.

Ma tanto basta ai governi occidentali per accreditare come democratico un narcostato, violento e illegale!
I pochi serbi rimasti hanno quasi completamente disertato le urne, ovviamente non riconoscendo legalità a queste elezioni farsa. Ma è significativo come nelle zone più interne, come ad esempio Gracanica (di fianco la foto del monastero) e Strpce, si siano raggiunte quote dal 30 e del 23 per cento dei serbi aventi diritto (in pratica, poche centinaia di votanti).

Questo è dovuto un po' alla paura di rimanere ancora più isolati dal contesto, un po' per rafforzare il peso della presenza serba in Kosovo, cosa che viene a più riprese chiesta dai serbi delle enclavi e dalla chiesa Ortodossa, ultimo bastione resistente, vero e unico faro dei serbi che continuano a vivere, fra milioni di difficoltà, in Kosovo. Ruolo che la morte del patriarca Pavle (un "sant'uomo", ci confidano molti amici serbi), avvenuta domenica, all'età di 95 anni, dopo 19 anni di patriarcato, rende ancora più centrale.
Intorno alla chiesa Ortodossa ruota, infatti, tutto ciò che resta dei serbi e della Serbia nel Kosovo di oggi. Inoltre, cosa da non sottovalutare per il carico simbolico che l'evento porterà con se, il prossimo patriarca dovrà essere ufficializzato, come vuole la tradizione ortodossa, proprio nel patriarcato di Pec. Cioè, nel pieno di quel Kosovo e Metohija che continua ad accreditarsi al mondo come "liberato". Ma da chi e da cosa, dopo queste elezioni, sembra semplice per tutti da capire... Dal diritto, dalla legalità, dalla partecipazione.

Alessandro Di Meo (Un ponte per...)


=== 3 ===

http://www.b92.net/eng/news/politics-article.php?yyyy=2009&mm=11&dd=12&nav_id=62980

Tanjug News Agency - November 12, 2009

Thaci's car stoned in Haradinaj territory 


PRISTINA: Several people used rocks to attack a line of cars that transported Hashim Thaci near Decani last night.

The Kosovo Albanian prime minister was not injured in the incident, it was announced. Several cars were damaged.

Kosovo police, KPS, said that three persons were arrested, while unconfirmed reports said that gunshots were also heard in the area at the time of the incident. 

The stoning took place after an election campaign gathering of Thaci's PDK party. 

The provincial government condemned the attack in the strongest terms, it was reported from Pristina. 

Decani is seen as an important stronghold of the Ramush Haradinaj-led AAK party. 

Thaci's party accused Haradinaj of directly inciting and organizing last night's attack, Croatia's state news agency Hina reported.  


=== 4 ===

Source: Stop NATO

http://www.reuters.com/article/homepageCrisis/idUSBYT832920._CH_.2400

Reuters - November 20, 2009

After billions in aid, Kosovo still poor and idle

By Fatos Bytyci

DRENICA VALLEY, Kosovo: Nezir Jonuzi sips black tea, stares at Prime Minister Hashim Thaci's boyhood home and wonders whether he can get a job to feed his family.

Thaci came to power in 2007 promising jobs, less poverty, better roads, 24-hour power and water. But while Kosovo elected local officials on Sunday in its first vote since independence from Serbia in 2008, many are pessimistic about the future.

In the heartland of the ethnic Albanian rebellion against Serb rule 10 years ago, people like Jonuzi and his ethnic Albanian family are among the 15 percent of Kosovo's two million people living in extreme poverty, making less than 93 cents a day, according to the World Bank.

"I know there will be nothing, no work during the winter," said Jonuzi, 42, who has done odd jobs at construction sites.

For decades the poorest part of socialist Yugoslavia, Kosovo is weighed down by the destruction of the 1998-99 war and a legacy of waste and corruption, illustrating the limitations of international help.

Over the past decade it has received 3 billion euros in aid, according to the World Bank, and is expecting another billion by 2011. Yet officials in Pristina say they may need more. 

The government has talked with the International Monetary Fund about a loan of $200 to $300 million and hopes to conclude a deal this month, according to the central bank governor.

In Kosovo, unemployment is 40 percent and average per capita income is 1,760 euros. That compares with average joblessness of just under 10 percent in the European Union and an average salary of about 24,000 euros ($35,930).

BUDGET SURPLUS

The government hopes big public projects will pull the roughly 45 percent of the population who earn up to 1.42 euros a day out of poverty.

"If nothing improves in the next two years there will be social unrest from those who have no jobs and those working in the public sector but are not paid well," said Alban Hashani, an economist working for development and research group Riinvest.

Its lack of exposure to financial markets, the unilateral use of the euro, fiscal stability and a balanced budget has saved Kosovo some of the woes of the global economic crisis.

Deputy Economy Minister Bedri Hamza says energy, roads and the private sector will fuel future growth. The country is expected to grow 4 percent in 2009, down from 5.4 in 2008.

But years of high growth will be needed to gain ground on even the poorest EU states. "To reduce poverty and unemployment we need to have economic growth of more than 8 percent for the next six or seven years," said Hamza.

Economists are sceptical. An investment boom, widely expected after independence, has not materialized.

This week Kosovo abandoned a project to build a 2,000 megawatt power plant due to lack of investor interest, a problem in a country where water and power shortages happen every day.

With a budget surplus, privatisation and pension revenues this year, Kosovo has a billion euros in unused cash, but officials are unsure how to use such funds effectively. 

Hashani said government should use it to create jobs.

"The country with the highest unemployment rate in Europe has a surplus? This is an economic phenomenon that does not happen anywhere in the world," he said.

Many people give up the search for work and leave for the West, sometimes illegally.

"The last day I worked was four months ago for ten euros a day," Jonuzi said at his house in the village of Buroje. "I am thinking about leaving the country and going somewhere to work, but I don't have 3,000 or 4,000 euros to pay the traffickers." (Editing by Benet Koleka and Adam Tanner)




Da: info  @...

Oggetto: "Le ceneri e il sogno" all'Ambasciata di Serbia

Data: 19 novembre 2009 0:05:31 GMT+01:00


Ambasciata della Repubblica di Serbia

Roma

é  lieta di invitarvi alla presentazione del libro

LE CENERI E IL SOGNO

di  Slobodanka Ciric

interverranno: Prof. Gilberto Vlaic, Presidente dell’Associazione “Non Bombe Ma Solo Caramelle”, Gabriella Musetti, editrice- scrittrice, Esther Basile, delegata Istituto italiano per gli Studi Filosofici di Napoli,  Sergio Manes, Direttore editoriale delle edizioni “La Città del Sole”,

duo “Aerae Napoli”, chitarra e voce Nicola Napolitano e Dante Ferri, voce recitante Slobodanka Ciric.

martedì , 24  novembre 2009 ore 20,00

presso la

Residenza dell’Ambasciatore

Via dei Monti Parioli, 22

00197 Roma




Slobodanka Ciric
LE CENERI E IL SOGNO
Edizioni La Città del Sole,
Napoli 2009, 152 pagine,  € 10,00

… E io rimango qui, ad una fermata clandestina tra la realtà e il sogno, a far da contrabbandiera di scomode storie, esiliata dalla vecchia e decomposta pelle jugoslava, senza identità, in attesa di asilo in questa mia nuova pelle serba. Attendo, nuda e vulnerabile, nascosta sotto il manto della napoletanità, che finisca la mia tormentata metamorfosi in corso.
Mi chiedo se ha senso ustionarmi così come faccio io, rovistare tra le ceneri ancora bollenti delle verità bruciate, se ha senso gridare a squarciagola, e sentire nient’altro che l’eco delle proprie parole che cadono nel vuoto dell’indifferenza. Ha senso questo esilio dato ad ogni buon senso?

Slobodanka Ciric racconta come ha vissuto – qui, in Italia – il dramma del suo popolo aggredito e del suo paese bombardato e smembrato.

Nel racconto autobiografico emerge il difficile e tormentato processo di identificazione che si svolge in una duplice direzione: da una parte l’affermazione, per sé e verso gli altri, della propria identità in un paese nuovo e in una nuova realtà, identità contestualizzata senza mai prescindere dalla centralità del fattore umano, dall’altra il rafforzamento dell’appartenenza ad un popolo, quello serbo, lacerato dagli orrori di un conflitto costruito scientificamente, la cui presenza storica, spirituale e culturale rivive nella dolcezza dei ricordi che le impediscono di tradire se stessa e nella memoria orgogliosa che le riaccende la speranza. 

“Boba” Ciric, pur nata ed educata in un paese del “socialismo reale”, non era una militante comunista. E, però, prima l’attacco surrettizio – economico e politico – volto allo smembramento di quel prodigio “pericoloso” che era la comunità dei popoli jugoslavi, poi l’aggressione militare e le stragi consumate dal “democraticissimo” Occidente e dal suo braccio armato – la NATO – suscitano in lei tumultuose esigenze di rabbia, di ribellione, di solidarietà che recuperano nella memoria della personale esperienza la straordinaria superiorità di valori e di relazioni umane – di uguaglianza, di solidarietà, di convivenza – vissute inconsapevolmente nella normalità quotidiana e oggi, invece, comprese perché brutalmente negate.
Ma Boba non vive la tragedia del suo paese e del suo popolo tra la propria gente: lei è al sicuro, in uno dei paesi aggressori, mentre in una situazione sempre difficile ricostruisce ostinatamente un suo percorso di vita. La lontananza la libera dalle conseguenze fisiche dell’aggressione, ma – tanto più – accresce la sofferenza morale. E Boba, allora, diventa una militante, non al servizio di un comunismo jugoslavo o serbo – che si era già dissolto –, né di una pietas cattolica – che storicamente e culturalmente non le appartiene –, ma di una dimensione umana che travalica le vìcende della storia e invera – per opera dei carnefici – i valori del socialismo assunti nella sua giovinezza.

C’è nel libro il racconto di un’esperienza fondamentale: Boba, giovane jugoslava in visita premio a Parigi, scopre che con i pochi franchi datele dal suo governo per le piccole spese da fare nella luccicante capitale occidentale può acquistare ben poco. Eppure se ne priva decidendo di donare quei pochi franchi ad un emarginato dello scintillante e opulento Occidente.
In questo gesto è racchiusa paradigmaticamente tutta l’esperienza solidale del ”socialismo reale” novecentesco, sovietico o titino che sia stato.
Anni dopo quella stessa giovane – obbligata ad esser serba, non più jugoslava – vive il dramma dello smembramento del suo paese e del massacro del suo popolo lontano dalla sua terra e dal suo martirio, mentre insegue il sogno di ricostruirsi una sua vita qui, in Italia.
Sofferenza per le ceneri a cui è stata cinicamente condannata la sua gente lontana, pudore per un sogno di vita – sofferto e tenacemente perseguito – sono le dolenti esperienze che questo libro – rigorosamente autobiografico – vuole rappresentare.
(Sergio Manes, editore)