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2019:27:10&log=lautrehistoire

La longue tradition esclavagiste et génocidaire de l'Europe

Rosa Amelia Plummelle-Uribe

De la barbarie coloniale à la politique nazie d’extermination

L’auteur de «La Férocité blanche» [Albin Michel, 2001], déploie une
argumentation originale et pertinente, que Césaire avait bien sentie
dans son «Discours sur le colonialisme», le lien entre les politiques
d’anéantissement colonial, l’ensauvagement des sociétés européennes
et le choc en retour du nazisme sur ces mêmes sociétés. Afrikara
publie le texte d’une communication de cette militante
afrodescentante, présenté le 15 juin à Berlin dans le cadre du Forum
de Dialogue organisé par la section européenne de la Fondation
AfricAvenir.

http://www.afrikara.com/index.php?page=contenu&art=1386


Nous sommes réunis ici pour analyser ensemble le lien historique qui,
comme un fil conducteur conduit de la barbarie coloniale à la
politique nazie d’extermination. Il s’agit d’un effort visant à
détecter au moins la plupart des facteurs qui, de manière directe ou
indirecte, auraient favorisé le développement politique et
l’épanouissement idéologique d’une entreprise de déshumanisation
comme la barbarie nazi en Allemagne et au-delà de ses frontières.

Cette contribution est utile à toute démarche qui voudrait mettre fin
à toute sorte de discrimination d’où qu’elle vienne ; à commencer par
cette discrimination qui consiste à trier parmi les crimes pour
ensuite, suivant l’identité des victimes ou parfois l’identité des
bourreaux, sélectionner le crime qu’il faut condamner. Cette
hiérarchisation des crimes et donc de leur condamnation, demeure un
handicap majeur dans la lutte pour la prévention des crimes contre
l’humanité dont le crime de génocide.


Esclavage et trafic d’esclaves

Il convient de préciser tout de suite que, les guerres de conquête et
les crimes liés à la domination coloniale, ainsi que la réduction
d’êtres humains en esclavage, étaient déjà une réalité dans les temps
anciens. Par exemple, lorsque la domination des Musulmans arabes
s’étend vers l’Europe, le commerce d’êtres humains est une activité
millénaire parmi les Européens. Le règne de l’islam en Espagne, de
711 à 1492, a simplement dynamisé la traite d’esclaves intra
européenne.1 faisant du continent un important fournisseur
d’esclaves, femmes et hommes, expédies vers les pays de l’islam.

Les prisonniers, majoritairement slaves, alimentaient le commerce
d’hommes entre Venise et l’empire arabo-musulman du sud de la
Méditerranée. C’est ainsi que dans les langues occidentales, le mot «
esclave » ou « slave » se substitue au latin «servus» pour désigner
les travailleurs privés de liberté. Autrement dit, pendant plusieurs
siècles, des Chrétiens européens vendent d’autres Européens à des
commerçants Juifs spécialisés dans la fabrication d’eunuques.2,
lesquels étaient une marchandise très prisée et fort sollicitée dans
les pays de l’empire musulman.

Des chercheurs, spécialistes de l’esclavage en Europe au Moyen Âge,
ont vu dans le système d’asservissement inauguré en Amérique par la
domination coloniale, un lien de continuité avec les institutions
esclavagistes de l’Europe. Jacques Heers dit que «C’est le mérite
incontestable de Charles Verlinden, sur ce point véritable pionnier,
que d’avoir remarqué que la conquête et l’exploitation coloniales des
Amériques s’étaient largement inspirées de certaines expériences
toutes récentes en Méditerranée et s’inscrivaient en droite ligne
dans une continuité ininterrompue de précédentes médiévaux.3».

J’ai néanmoins choisi d’aborder cette analyse, à partir de 1492 lors
de l’arrivée des Européens dans le continent américain. Et j’ai fait
ce choix parce que, malgré ce qui vient d’être dit, la destruction
des peuples indigènes d’Amérique, l’instauration de la domination
coloniale et le système de déshumanisation des Noirs sur ce
continent, n’avaient pas de précédent dans l’histoire. Et surtout,
parce que la prolongation de cette expérience pendant plus de trois
siècles, a largement conditionné la systématisation théorique des
inégalités y compris l’inégalité raciale dont les conséquences
restent d’actualité.


Premier génocide des temps modernes

Des historiens du 20ème siècle, travaillant sur la conquête de
l’Amérique, sont parvenus à se mettre plus ou moins d’accord pour
estimer le nombre d’habitants du continent américain à la veille de
l’invasion. Il a donc été retenu qu’à la veille du 1500, environ 80
millions de personnes habitent dans le continent américain. Ces
chiffres furent comparés à ceux obtenus cinquante ans plus tard à
partir des recensements espagnols.4.

Il en ressort que vers 1550, des 80 millions d’Indigènes ne restent
que 10 millions. C'est-à-dire, en termes relatifs une destruction de
l’ordre de 90% de la population. Une véritable hécatombe car en
termes absolus il s’agit d’une diminution de 70 millions d’êtres
humains. Et encore, il importe de savoir que ces dernières années,
des historiens sud-américains sont parvenus à la conclusion qu’en
réalité, à la veille de la conquête il y avait en Amérique plus de
100 millions d’habitants. D’un point de vue européen, ces estimations
sont inacceptables, et pour cause ! Si cela était vrai, nous serions
devant une diminution de 90 millions d’êtres humains.

Mais, au-delà du nombre d’Indigènes exterminés, le comportement
collectivement adopté par les conquérants chrétiens a eu des
conséquences qui perdurent. Par exemple, la justification postérieure
de ce génocide a conditionné l’évolution culturelle, idéologique et
politique de la suprématie blanche à l’égard d’autres peuples non
Européens, et finalement à l’intérieur même d’Europe.

La situation d’impunité dont bénéficiaient les conquistadores devait,
fatalement, favoriser l’apparition très rapide de pratiques assez
inquiétantes. Ainsi, la mauvaise habitude de nourrir les chiens avec
des Indigènes et parfois avec des nourrissons arrachés à leur mère et
jetés en pâture à des chiens affamés. Ou la tendance à s’amuser en
faisant brûler vifs des Indigènes jetés dans des bûcher allumés pour
les faire rôtir5. Ce désastre fut la première conséquence directe de
ce que les manuels d’histoire continuent à appeler ‘la découverte de
l’Amérique’.


La solution africaine

Après avoir vidé le continent américain de sa population, les
puissances occidentales naissantes ont fait de l’Afrique noire, une
pourvoyeuse d’esclaves pour l’Amérique. Cette entreprise a désagrégé
l’économie des pays africains et vidé le continent d’une partie de sa
population dans ce qui demeure, la déportation d’êtres humains la
plus gigantesque que l’histoire de l’humanité ait connue. Ici, il
convient de rappeler la situation des pays africains au moment où ils
sont abordés par les Européens.

C’est un fait que, même si le mode de production en Afrique n’était
pas fondamentalement esclavagiste, les sociétés y connaissaient
certaines formes de servitude. Comme nous l’avons dit, au Moyen âge,
l’esclavage ainsi que la vente d’êtres humains, était une pratique
très généralisée et l’Afrique n’a pas été une exception. Depuis le
7ème siècle, l’Afrique noire, tout comme l’Europe depuis le 8ème
siècle, approvisionne en esclaves les pays de l’empire arabo-musulman.

Il semblerait qu’à l’époque, la dimension et les modalités du trafic
d’esclaves n’auraient pas été incompatibles avec la croissance de
l’économie dans les pays concernés par ce commerce d’êtres humains.
Il est d’ailleurs couramment admis que c’est sous le règne de l’islam
en Espagne que l’Europe a commencé à sortir des ténèbres du Moyen
âge. Concernant l’Afrique, on notera qu’au 15ème siècle, malgré la
ponction faite par la traite négrière arabo-musulmane, les pays de ce
continent jouissaient d’un bon niveau de bien être social.
Le dépeuplement du continent ainsi que la misère et l’indigence de
ses habitants malades et affamés, décrits par les voyageurs qui
abordèrent l’Afrique noire au 19ème siècle, contrastent avec les pays
densément peuplés, l’économie fleurissante, l’agriculture abondante,
l’artisanat diversifié, le commerce intense et surtout, avec le
niveau de bien être social décrits par les voyageurs, géographes et
navigateurs ayant abordé l’Afrique noire entre le 8ème et le 17ème
siècle, et dont nous connaissons maintenant les témoignages grâce aux
diverses recherches, entre autres celles de Diop Maes.6.
Entre le 16ème et le 19ème siècle, les guerres et razzias en chaîne,
provoquées par les négriers pour se procurer les captifs, ont conduit
à la destruction quasiment irréversible de l’économie, du tissu
social et de la démographie des peuples africains. Le cumul des
traites, arabe et européenne, au moyen d’armes à feu, le caractère
massif, voire industriel, de la traite négrière transatlantique en
accroissement constant, a causé en trois siècles, des ravages que le
continent n’avait jamais connus jusque là. Ce nouveau désastre fut la
deuxième conséquence de la colonisation d’Amérique.


Une entreprise de déshumanisation

Dans le cadre de la domination coloniale sur le continent américain,
les survivants indigènes, dépouillés de leurs terres furent refoulés
et parqués dans des réserves. Dans le même temps, des millions de
femmes, d’enfants et d’hommes Africains arrachés de chez eux et
déportés dans l’Amérique, furent systématiquement expulsés hors de
l’espèce humaine et réduits à la catégorie de bien meuble ou de sous-
homme. L’infériorité raciale des non-Blancs et sa sœur jumelle, la
supériorité de la race blanche, furent inscrits dans la loi,
consacrées par le christianisme et renforcées dans les faits.
Les puissances coloniales, Espagne, Portugal, France, Angleterre,
Hollande, légiféraient pour se doter du cadre juridique à l’intérieur
duquel la déshumanisation des Noirs devenait légale. En conséquence,
chaque métropole avait un arsenal juridique pour réglementer sa
politique génocidaire dans l’univers concentrationnaire d’Amérique. A
cet égard, la codification la plus achevée aura été le code noir
français7. Promulgué en 1685, cette monstruosité juridique est restée
en vigueur jusqu’à 1848 lors de la seconde abolition de l’esclavage
dans les colonies françaises.
Il est significatif que, au moins pendant les 16ème et 17ème siècles,
pour autant que nous sachions, il n y eut pas une seule voix
autorisée pour dénoncer et condamner l’expulsion légale des Noirs
hors de l’espèce humaine. Même au 18ème siècle qui était pourtant le
siècle des Lumières, aucun de ces grands philosophes n’a,
formellement, exigé des autorités compétentes la suppression
immédiate, réelle, sans atermoiements, des lois qui réglaient ces
crimes.8.


Une idéologie unanimement partagée

On a l’habitude d’ignorer que grâce à la racialisation de l’esclavage
dans l’univers concentrationnaire d’Amérique, la supériorité de la
race blanche et l’infériorité des Noirs sont devenues un axiome
profondément enraciné dans la culture occidentale. Il faut savoir que
cet héritage pernicieux de la domination coloniale européenne,
combiné aux effets néfastes de la manie des Lumières de tout
ordonner, hiérarchiser, classifier, a stimulé l’émergence d’une
culture plus ou moins favorable à l’extermination des groupes
considérés inférieurs.
Entre le 15ème et le 19ème siècle, toute la production littéraire et
scientifique concernant les peuples indigènes d’Amérique, visait à
justifier leur extermination passé et à venir. Après trois longs
siècles de barbarie coloniale sous contrôle chrétien, un des
principes validés par les catholiques espagnols, est la certitude que
tuer des Indiens n’est pas un pêché.9. Cette conscience fut renforcée
par les protestants anglophones, convaincus qu’un bon Indien est un
Indien mort. Aussi, toute la littérature concernant la bestialisation
des Noir dans l’univers concentrationnaire d’Amérique, était une
véritable propagande en faveur de la traite négrière et de
l’esclavage des Noirs présentés comme un progrès de la civilisation.
Lorsque finalement eut lieu le démantèlement de l’univers
concentrationnaire d’Amérique, le changement provoqué par les
abolitions de l’esclavage eut une portée assez limitée. D’abord parce
que l’essentiel des structures et des rapports sociaux et économiques
mis en place par la barbarie institutionnalisée, sont restés
quasiment inchangés. Et aussi, parce que le triomphe de la pensée
scientifique sur la foi religieuse a donné à la race des seigneurs et
aux valeurs de la civilisation occidentale, une crédibilité dont la
religion ne bénéficiait plus auprès des esprits éclairés. Désormais,
la colonisation et les actes de barbarie qui lui sont
consubstantiels, par exemple l’extermination de groupes considérés
inférieurs, se feront ayant comme support un discours scientifique.


Une culture d’extermination

Il serait utile une étude très serrée concernant le rôle des
scientifiques occidentaux dans le développement de la culture
d’extermination qui a prévalu au 19ème et au début du 20ème siècle
dans les pays colonisateurs. Malgré son rapport étroit avec notre
analyse, cela n’est pas le sujet central de cette communication.
Mais, nous pouvons néanmoins dégager quelques pistes pour ceux qui
voudraient reprendre le sujet et se renseigner davantage.
Au milieu du 19ème siècle, les Associations scientifiques les plus
prestigieuses semblent avoir été la Geographical Society et
l’Anthropological Society à Londres et aussi, la Société de Géologie
à Paris. Le 19 janvier 1864, eut lieu une table ronde organisée par
l’Anthropological Society sur « l’extinction des races inférieures ».
Il y fut question du droit des races supérieures à coloniser les
espaces territoriaux considérés vitaux pour leurs intérêts.
Dans le “journal of the Anthropological Society of London, vol. 165,
1864” fut publié un compte rendu des débats de la Conférence. Il
s’agissait de savoir si dans tous les cas de colonisation il serait
inévitable l’extinction des races inférieures, ou si jamais il serait
possible qu’elles puissent coexister avec la race supérieure sans
être éliminées.10. A l’époque, l’Angleterre avait déjà commis, outre
le génocide des Indigènes en Amérique du Nord, celui des Aborigènes
d’Australie dont les Tasmaniens.
En France, Albert Sarraut, tenant discours aux élèves de l’Ecole
coloniale affirmait : « il serait puéril d’opposer aux entreprises
européennes de colonisation un prétendu droit d’occupation [...] qui
pérenniserait en des mains incapables la vaine possession de
richesses sans emploi. »11. De son côté, le sociologue français
Georges Vacher de Lapouge, soutenait qu’il n’y avait rien de plus
normal que la réduction en esclavage des races inférieures et
plaidait pour une seule race supérieure, nivelée par la sélection.


Des scientifiques réticents

On remarquera que la plupart des anthropologues allemands, même
convaincus de leur supériorité raciale, ne partagent pas avec leurs
collègues britanniques, nord-américains et français, la conviction
que les races inférieures doivent nécessairement disparaître au
contact de la civilisation. Le professeur Théodore Waitz par exemple,
développe entre 1859-1862 un travail pour contester le bien fondé des
théories propagées par ses collègues occidentaux, engagés dans la
justification scientifique des exterminations commises par leurs pays.
Par la suite, son élève George Gerland fait en 1868 une étude sur
l’extermination des races inférieures. Il dénonce la violence
physique exercée par les colonisateurs comme étant le facteur
d’extermination le plus tangible. Et affirme qu’il n’existe aucune
loi naturelle qui dit que les peuples primitifs doivent disparaître
pour que la civilisation avance. Le plaidoyer de ce scientifique
allemand pour le droit à la vie des races dites inférieures est un
fait rarissime dans cette période de l’histoire.
En 1891 le professeur allemand Friedrich Ratzel publie son livre «
Anthropogeographie » et dans le dixième chapitre sous-titré « Le
déclin des peuples de cultures inférieures au contact avec la culture
», il exprime son hostilité concernant la destruction des peuples
indigènes : « C’est devenu une règle déplorable, que des peuples
faiblement avancés meurent au contact avec des peuples hautement
cultivés. Cela s’applique à la vaste majorité des Australiens, des
Polynésiens, des Asiatiques du Nord, des Américains du Nord et des
nombreux peuples d’Afrique du Sud et d’Amérique du Sud.
(...) Les Indigènes sont tués, chassés, prolétarisés et l’on détruit
leur organisation sociale. La caractéristique principale de la
politique des Blancs est l’usage de la violence par les forts sur les
faibles. Le but est de s’emparer de leurs terres. Ce phénomène a pris
sa forme la plus intense en Amérique du Nord. Des Blancs assoiffés de
terres s’entassent entre des peuplements indiens faibles et
partiellement désintégrés »12. Ce serait le dernier discours dans
lequel le professeur Ratzel exprimerait un point de vue aussi peu
favorable à l’extinction des peuples inférieurs.


Une évolution malheureuse

Les anciennes puissances négrières réunies à Berlin en 1884-1885,
officialisent le dépècement de l’Afrique. L’Allemagne s’assure le
contrôle du Sud-Ouest africain (c'est-à-dire la Namibie), de l’Est
africain (correspondant aux territoires actuels de la Tanzanie, du
Burundi et du Rwanda) et aussi le contrôle sur le Togo et le Cameroun.
L’entrée de l’Allemagne dans l’entreprise coloniale marque un hiatus
sensible entre le discours des scientifiques allemands avant les
années 1890 et celui qu’ils auront après les années de 1890 sur le
même sujet : l’extermination des races inférieures ou leur
asservissement suivant les besoins des conquistadores et le progrès
de la civilisation.
En effet, en 1897 le professeur Ratzel publie son ouvrage «Géographie
politique» dans lequel, l’auteur prend fait et cause pour
l’extermination des races inférieures. Il affirme qu’un peuple en
développement qui a besoin de plus de terres doit donc en conquérir
«lesquelles, par la mort et le déplacement de leurs habitants, sont
transformées en terres inhabitées»13.
La domination économique combinée à des méthodes racistes, a donné
naissance à la suprématie blanche chrétienne. Son idéologie
hégémonique règne sans partage sur la planète et connaît toute sa
splendeur entre la seconde moitié du 19ème et la première moitié du
20ème siècle. Même dans les anciens pays colonisés, l’extermination
des races inférieures tenait lieu de politique officielle.


Une idéologie triomphante

La plupart des pays d’Amérique sont devenus indépendants au 19ème
siècle. Les classes dirigeantes de ces pays, se croient blanches
parce qu’elles sont issues des aventuriers européens qui souvent
violaient les femmes indigènes. Arrivées au pouvoir suite aux guerres
d’indépendance, ces élites se sont toujours identifiées à leur
ancêtre blanc. De fait, elles adoptèrent les méthodes d’extermination
des Indigènes hérités de la colonisation.
En avril 1834, les autorités d’Argentine, pays indépendant depuis
peu, déclenchent la « Campaña del Desierto » (Campagne du Désert),
dont le but est l’extermination des survivants Indigènes qui occupent
la pampa. Dirigée par Juan Manuel de Rosas, devenu Président
d’Argentine à partir de 1835, cette campagne fut coordonnée avec le
gouvernement du Chili. Le premier gouvernement constitutionnel
d’Uruguay, dirigé par Fructuoso Rivera, s’est aussi joint à la
Campagne qui devait transformer ces terres en espaces inhabités.
Malgré la violence extrême de la ‘Campagne’, tous les Indigènes ne
sont pas morts, au grand dam du président Rosas pour qui les Indiens
se reproduisaient comme des insectes. Pour remédier à cet échec, en
1878, par initiative du Ministre de la Guerre Julio Argentino Roca,
le Congrès National argentin vote et approuve la loi « de expansión
de las fronteras hasta el Rio Negro » (expansion des frontières).
C’est le point de départ de la seconde « Campagne du Désert » qui
doit définitivement vider la Pampa de sa population indigène pour
faire avancer la civilisation.


Un espace vital avant la lettre

La « Campagne » a lieu au moment où les survivants Indigènes sont
traqués partout dans le continent. En Amérique du Nord ils sont
massacrés et refoulés afin de libérer un espace devenu vital pour
l’installation de familles civilisées, c'est-à-dire blanches. En
Argentine, l’objectif avoué de la « Campagne » était le même :
Remplacement de la population locale par une population civilisée
pouvant garantir l’incorporation effective de la Pampa et la
Patagonie à la nation de l’Etat Argentin.
Quelques décennies plus tard, Heinrich Himmler défendrait le même
principe de remplacement des populations lorsqu’il affirmait : « Le
seul moyen de résoudre le problème social, c’est pour un groupe, de
tuer les autres et de s’emparer de leur pays »14. Mais, pour le
moment, cela se passait en Amérique et au détriment de populations
non-Européennes. Le Ministre Roca, qui est à l’origine de la seconde
«Campagne du Désert», a même gagné les élections en 1880 et est
devenu Président de l’Argentine.
Bien sûr, quelques voix se levèrent pour critiquer la barbarie des
atrocités commises pendant la Campagne. Mais, dans l’ensemble,
l’infériorité des victimes n’était pas contestée et le gouvernement
de Julio Roca appelé le conquistador du Désert, est perçu comme le
fondateur de l’Argentine moderne. L’histoire de ce pays a retenu
surtout, que c’est sous la Présidence de Roca que le pays a avancé
vers la séparation de l’église et l’Etat, le mariage civil, le
registre civil des naissances et l’éducation laïque. Une des plus
grandes villes de la Patagonie porte le nom de Roca.
Il n’y a pas longtemps, l’historien Félix Luna affirmait sans rire :
« Roca a incarné le progrès, il a intégré l’Argentine dans le monde :
je me suis mis à sa place pour comprendre ce qui impliquait
d’exterminer quelques centaines d’indiens pour pouvoir gouverner. Il
faut considérer le contexte de l’époque où l’on vivait une atmosphère
darwiniste qui favorisait la survie du plus fort et la supériorité de
la race blanche (...) Avec des erreurs, des abus, avec un coût Roca
fit l’Argentine dont nous jouissons aujourd’hui : les parcs, les
édifices, le palais des Œuvres Sanitaires, celui des Tribunaux, la
Case du Gouvernement »15.


Exterminables parce qu’inférieurs

On remarquera que depuis le premier génocide des temps modernes,
commis par les chrétiens en Amérique à partir de 1492, la situation
des peuples non Européens en général et des Noirs en particulier se
trouve rythmée par les exigences de la suprématie blanche. Dans
l’univers concentrationnaire d’Amérique, le Noir expulsé hors de
l’espèce humaine en tant que sous-homme ou bien meuble, ne fut jamais
réintégré ou réinstallé dans son humanité. Et les survivants
indigènes étaient massivement massacrés pour rendre inhabitées leurs
terres.
En Afrique le peuple congolais, sous l’administration de ce bourreau
que fut le Roi Léopold, est soumis à des formes d’asservissement
causant la destruction de la moitié de la population qui est passée
de vingt millions à 10 millions d’habitants.16. Dans ce même
continent, l’Allemagne aussi, comme d’autres avant elle, appliquera
les bons principes de la colonisation. Entre 1904 et 1906, soit en
l’espace de deux ans, les Allemands exterminèrent les trois quarts du
peuple Herero. Sans compter les morts des Nama, Baster, Hottentots,
etc.17.
Dans le cadre de la domination coloniale allemande en Namibie, le
professeur Eugen Fischer va étudier en 1908, chez les Baster
installés à Rehoboth « le problème de la bâtardisation chez l’être
humain ». Les recommandations du chercheur sont sans détour. On lit
dans son traité à propos des métis : « Qu’on leur garantisse donc le
degré précis de protection qui leur est nécessaire en tant que race
inférieure à la nôtre, rien de plus, et uniquement tant qu’ils nous
sont utiles –autrement, que joue la libre concurrence, c'est-à-dire,
selon moi, qu’ils disparaissent.18 »
Ce travail dans lequel le professeur Fischer considérait avoir
démontré scientifiquement l’infériorité des Noirs, fit la gloire de
son auteur dont le prestige alla au-delà des frontières du pays. Des
années plus tard, lorsqu’en 1933 Adolf Hitler arrive au pouvoir en
Allemagne, tout naturellement, le professeur Fischer mettra au
service de la politique raciale du nouvel Etat le prestige et
l’autorité que lui conférait sa condition de scientifique de renommée
mondiale. En fait, ce fut le cas de l’establishment scientifique dans
l’ensemble.19.


Le danger d’être classé inférieur

C’est un fait vérifiable, à la fin du 19ème et pendant les premières
décennies du 20ème siècle, l’extermination d’êtres inférieurs ou la
programmation de leur disparition, était une réalité qui ne soulevait
pas de grandes vagues de solidarité à l’égard des victimes. C’est
pourquoi les dirigeants nazis s’appliquèrent à convaincre les
Allemands que les Juifs, ainsi que les Slaves et autres groupes,
étaient différents et en conséquence étaient inférieurs.
C’est dans ce contexte si favorable à l’extermination des inférieurs,
que les conseillers scientifiques du plan quadriennal chargé de
planifier l’économie de l’Allemagne nazie, poussant la logique de
l’anéantissement plus loin que leurs prédécesseurs, et dans une
combinaison aussi terrible que sinistre entre les facteurs
idéologiques et les motivations utilitaires, ont programmé
l’extermination à l’Est, de 30 millions d’êtres humains.
Dans leur essai « Les architectes de l’extermination », Susanne Heim
et Götz Aly soulignent que les planificateurs de l’économie, choisis
non pas en fonction de leur militance politique mais de leur
compétence professionnelle, fondaient leur dossier sur des
considérations purement économiques et géopolitiques, sans la moindre
référence à l’idéologie raciale. Ils rapportent le procès-verbal
d’une réunion pendant laquelle, les conseillers économiques ont
expliqué en présence de Goebbels leur plan d’approvisionnement
alimentaire.
Ce dernier nota dans son journal le 2 mai 1941 : «La guerre ne peut
se poursuivre que si la Russie fournit des vivres à toutes les forces
armées allemandes durant la troisième année de la guerre. Des
millions de personnes mourront certainement de faim si les vivres qui
nous sont nécessaires sont enlevés au pays.20 » En effet, ce plan
devait faire mourir environ 30 millions de Slaves dans un premier
temps. Mais cela devait assurer l’approvisionnement des vivres
pendant une année et en plus, rendre inhabitées des terres où des
familles allemandes seraient installées.


Une tradition sinistre

Ainsi, Hermann Göring, dont le père fut le premier gouverneur
allemand en Namibie, pouvait dire en 1941 à son compère le ministre
italien des Affaires étrangères, le comte Ciano : « Cette année, 20 à
30 millions de personnes mourront de faim en Russie. Peut-être est-ce
pour le mieux, puisque certaines nations doivent être décimées.21 »
Ceux qui, dans une association extrême de l’idéologie raciste et la
motivation utilitaire, programmaient l’extermination de 30 millions
de Slaves, pouvaient programmer sans état d’âme, l’extermination d’un
autre groupe considéré aussi inférieur, dans l’occurrence les Juifs.
Ce n’est pas par hasard que le Professeur Wolfang Abel : «Chargé par
le haut commandement des forces armées de réaliser des études
anthropologiques sur les prisonniers de guerre soviétiques, proposa
entre autres options la liquidation du peuple russe.22» Le professeur
Abel fut l’élève du Professeur Fischer avant de devenir son
assistant. Ensemble, ils formèrent les premiers experts scientifiques
chargés de sélectionner ceux qui, coupables de ne pas être Aryens
devaient être exterminés à Auschwitz ou ailleurs.23.
Quant aux Soviétiques : « Au 1er février 1942, sur les 3,3 millions
de soldats de l’Armée rouge fait prisonniers, 2 millions étaient déjà
morts dans les camps allemands et au cours des transports, soit 60%.
Si l’on enlève les trois premières semaines de guerre, au cours
desquelles les premiers prisonniers purent puiser dans leurs réserves
corporelles, ce chiffre correspondait à un taux de mortalité de 10
000 hommes par jour.24 »


La tragédie des uns et le profit des autres

La très grande majorité des Allemands, heureuse de se trouver du bon
côté, accepta le fait accompli, c'est-à-dire l’exclusion des non-
Aryens, et en retira tout le bénéfice possible. Il va sans dire qu’à
l’époque, la solidarité à l’égard des groupes considérés inférieurs
ne faisait pas vraiment recette dans la culture dominante. Plusieurs
siècles de matraquage idéologique pour justifier l’écrasement des
peuples colonisés et asservis, n’avaient pas certainement favorisé
l’humanité de ceux qui en profitaient.25.
Comme le dit si bien Aly : « Le gouvernement nazi suscita le rêve
d’une voiture populaire, introduisit le concept de vacances
pratiquement inconnu jusqu’alors, doubla le nombre des jours fériés
et se mit à développer le tourisme de masse dont nous sommes
aujourd’hui familiers. (...) Ainsi, l’exonération fiscale des primes
pour le travail de nuit, les dimanches et les jours fériés accordés
après la victoire sur la France, et considérée, jusqu’à sa remise en
cause récente comme un acquis social. (...)Hitler a épargné les
Aryens moyens aux dépens du minimum vital d’autres catégories.26.»
L’argent spolié aux Juifs d’Europe et aux pays sous occupation
allemande a bien servi au gouvernement nazi pour financer sa
politique sociale visant à favoriser le niveau de vie de la
population aryenne. On comprend qu’après la guerre, tant d’Allemands
pouvaient admettre en privé, avoir vécu la période la plus prospère
de leur vie sous le gouvernement nazi y compris pendant la guerre...


Conclusion

La domination coloniale sur d’autres peuples a toujours fourni les
conditions indispensables pour la mise en place de systèmes
d’asservissement et déshumanisation froidement réglés. Ce fut le cas
dans l’univers concentrationnaire d’Amérique, où les puissances
coloniales ont inventé un système juridique à l’intérieur duquel, la
bestialisation des Noirs parce que Noirs, se faisait en toute
légalité. Au 19ème siècle, la colonisation britannique en Australie a
renoué avec le génocide commis en Amérique du Nord.
En Afrique, les peuples congolais ont souffert leur Adolf Hitler
incarné par le Roi des Belges qui non satisfait de faire mourir la
moitié des populations, faisait couper la main à ceux qui
chercheraient à fuir les travaux forcés.27. En Namibie, l’Allemagne
coloniale a commis son premier génocide et, je peux continuer mais je
peux aussi m’arrêter. Il y a assez pour comprendre que l’entreprise
nazie de déshumanisation, s’inscrit dans une continuité, jalonnée
sans interruption par la barbarie coloniale.
A la fin de la guerre, les puissances coloniales, victorieuses, ont
décrété que le nazisme était incompréhensible et effroyable parce que
derrière ses atrocités il n’y avait aucune rationalité économique. La
motivation utilitaire ayant toujours servi à cautionner les
entreprises de déshumanisation menées contre d’autres peuples non-
Européens, il fallait absolument que l’entreprise nazie de
déshumanisation soit dépourvue de toute motivation utilitaire. De là,
cette approche réductionniste qui a historiquement isolé le nazisme,
et focalisé l’attention sur les atrocités commises par les nazis, en
faisant abstraction des facteurs sans lesquels, chacun devrait le
savoir, ce désastre effrayant n’aurait jamais atteint la
disproportion que nous savons.


1 A ce sujet, voir Charles Verlinden, L’esclavage dans l’Europe
médiévale, Tome 1 Péninsule Ibérique, France 1955 ; Tome 2 Italie
Colonies italiennes du Levant latin Empire Byzantin, 1977.
2 Verlinden, L’esclavage dans l’Europe médiévale, Tome 2, notamment
dans le chapitre II La traite vénitienne et la traite juive, p. 115
et suivantes, et aussi dans le chapitre III La traite des eunuques,
p. 981 et suivantes. Ce livre, devenu introuvable en librairie, peut
être consulté à la bibliothèque du Centre Pompidou et aussi à celle
de la Sorbonne.
3 Jacques Heers, Esclaves et domestiques au Moyen Âge dans le monde
méditerranéen, Paris, 1981, p. 12.
4 A ce sujet, voir Tzvetan Todorov, La conqête de l’Amérique. La
question de l’autre, Paris, 1982.
5 Voir Bartolomé de Las Casas, Brevísima relación de la destrucción
de las Indias, Buenos Aires, 1966 et aussi Historia de las Indias,
México, Fondo de Cultura Económica, 1951.
6 Le lecteur consultera profitablement l’œuvre pionnière de Louise
Marie Diop Maes, Afrique Noire Démographie Sol et Histoire, Paris, 1996.
7 Louis Sala-Molins, Le code noir ou le calvaire de Canaan, Paris, 1987.
8 Louis Sala-Molins, Les Misères des Lumières. Sous la Raison,
l’outrage, Paris, 1992
9 En 1972, en Colombie, un groupe de paysans analphabètes a dû
répondre devant le tribunal pour le massacre, avec préméditation, de
dix huit Indigènes hommes, femmes et enfants confondus. Les accusés
ont été acquittés par un jury populaire car ils ne savaient pas que
tuer des Indiens était un pêché et encore moins un délit. Voir à ce
sujet Rosa Amelia Plumelle-Uribe, La férocité blanche Des non-Blancs
aux non-Aryens Génocides occultés de 1492 à nos jours, Paris, 2001.
10 Sven Lindqvist, Exterminez toutes ces brutes. L’odysée d’un homme
au cœur de la nuit et les origines du génocide européen, Paris, 1999.
11 Aimé Césaire, Discours sur le colonialisme, Paris, 1955.
12 Lindqvist, op. cit., p. 189-190.
13 Ibid, p. 192.
14 Götz Aly et Susanne Heim, Les architectes de l’extermination
Auschwitz et la logique de l’anéantissement, Paris, 2006, p. 25-26
15 Consulter Diana Lenton, La cuestion de los Indios y el ge,ocidio
en los tiempos de Roca : sus repercusiones en la prensa y la
politica, SAAP- Sociedad Argentina de Análisis Politico
www.saap.org.ar/esp/page Voir aussi Osvaldo Bayer, le journal
argentin Página/12, Sábado, 22 de octubre 2005.
16 Adam Hochschild, Les fantômes du roi Léopold II. Un holocauste
oublié, Paris, 1998.
17 Ingol Diener, Apartheid ! La cassure, Paris, 1986.
18 Benno Muller-Hill, Science nazie, science de mort, Paris, 1989, p.
194.
19 Consulter Muller-Hill
20 Aly et Heim, op. cit., p. 271-272.
21 Ibid, p. 267.
22 Ibid, p. 289.
23 Muller-Hill, op. cit.
24 Götz Aly, Comment Hitler a acheté les Allemands, Paris, 2005, p. 172.
25 Voir Plumelle-Uribe, op. cit.
26 Götz Aly, Comment Hitler a acheté les Allemands, p. 9, 28.
27 Hochschild, op. cit.

Afrikara


From:   informationguerrilla @ gmail.com
Subject: New York, Londra, Madrid: come la CIA ha reclutato e addestrato i Jihadisti. Il libro inchiesta di Jürgen Elsässer


Nel suo ultimo libro "Come la Jihad è arrivata in Europa", pubblicato in Germania e in Francia, il giornalista tedesco Jürgen Elsässer rivela la trama jihadista. I combattenti musulmani, reclutati dalla CIA per lottare contro i sovietici in Afghanistan, sono stati successivamente usati in Yugoslavia e in Cecenia, sempre col sostegno della CIA ma sfuggendo forse in parte al suo controllo. Basandosi su fonti diverse (principalmente yugoslave, olandesi e tedesche), il giornalista ha ricostruito la crescita di Osama Bin Laden e dei suoi luogotenenti a fianco della NATO in Bosnia-Erzegovina.

Silvia Cattori: La sua indagine sull'operato dei servizi segreti fornisce un'analisi agghiacciante. Scopriamo che sin dagli anni '80 gli Stati Uniti hanno investito miliardi di dollari per finanziare attività criminose e che attraverso la CIA sono direttamente implicati in attacchi di solito attribuiti ai musulmani. Cosa offre di nuovo il suo libro?

Jurgen Elsässer: È il solo lavoro che stabilisca un rapporto tra le guerre degli anni '90 nei Balcani e l'attacco dell'11 settembre 2001. Tutti i grandi attentati - New York, Londra, Madrid - non sarebbero mai avvenuti se i servizi segreti americano e inglese non avessero reclutato quei jihadisti ai quali sono stati poi attribuiti. Faccio nuova luce sulle manipolazioni dei servizi segreti. Altri libri avevano già sottolineato la presenza nei Balcani di Osama Bin Laden, ma gli autori avevano presentato i combattenti musulmani come nemici dell'occidente. Le informazioni che ho raccolto da molteplici fonti dimostrano che questi jihadisti sono marionette nelle mani dell'Occidente, e non, come si pretende, nemici.

Silvia Cattori: Nel caso delle guerre nei Balcani, il suo libro indica chiaramente le manipolazioni di vari paesi: gli Stati Uniti hanno sostenuto Bin Laden, che aveva il compito di formare i Mujahidin. Com'è possibile che alcuni continuino ad ignorare che gli attentati che hanno sconvolto l'opinione pubblica non avrebbero mai avuto luogo se i «terroristi» non fossero stati pilotati e finanziati dai servizi segreti occidentali?

Jürgen Elsässer: Sì, certo, questa è la conclusione cui si arriva guardando ai fatti. Ma non possiamo dire che l'intervento occidentale nell'ex Yugoslavia mirasse a preparare l'attacco dell'11 settembre. Per essere precisi: gli attacchi sono una conseguenza della politica occidentale negli anni '90, quando la NATO mise in piazza nei Balcani i jihadisti e collaborò con loro. I militanti musulmani che sono stati indicati come responsabili degli attacchi dell'11 settembre facevano parte di questa rete.

Silvia Cattori: Secondo lei, che interesse avevano Stati Uniti e Germania ad aizzare gli abitanti dei Balcani gli uni contro gli altri?

Jürgen Elsässer: L'Occidente aveva un interesse comune a distruggere e smembrare la Yugoslavia, che, dopo la fine del blocco sovietico, avrebbe potuto essere una intelligente combinazione di elementi capitalisti e socialisti. L'Occidente voleva invece imporre a tutti i paesi il suo modello neoliberale.

Silvia Cattori: L'Europa si è imprudentemente impegnata in una guerra manipolata dai neoconservatori?

Jürgen Elsässer: È difficile dirlo. Penso che negli anni '90 la politica degli Stati Uniti fosse ispirata dalla loro vittoria sui sovietici in Afghanistan. Volevano replicare lo stesso modello anche nei Balcani. Se in quegli anni l'economia americana non fosse precipitata in una fase depressiva, forse i politici più realistici, ad esempio Kissinger, avrebbero potuto prendere il controllo della politica statunitense. La mia opinione è che il coincidere della depressione economica con l'aggressività dei neoconservatori abbia determinato il corso degli avvenimenti.

Silvia Cattori: Ritiene che, una volta imbarcatosi in un progetto neoconservatore, un leader come Blair, ad esempio, sia diventato in una certa misura un ostaggio?

Jürgen Elsässer: Non conosco abbastanza bene la posizione di Blair. È più facile vedere quello che è accaduto negli Stati Uniti: è evidente che Bush è un ostaggio nelle mani di quelli che lo attorniano. E poiché non è molto intelligente e non è in grado di prendere decisioni in modo autonomo, deve seguire le idee di chi lo circonda. Salta agli occhi che nel 2003 suo padre era contrario a un attacco all'Iraq.

Silvia Cattori: La prima guerra del Golfo faceva parte di un piano per innescare successivamente altre guerre?

Jürgen Elsässer: No, non esiste alcun legame con la guerra in Iraq del 1991. Ci sono state due fasi. Fino al termine del periodo Clinton, la politica degli Stati Uniti è stata imperialistica ma al tempo stesso pragmatica: hanno cacciato i sovietici dall'Afganistan e hanno vinto gl'iracheni nel 1991. La loro guerra è finita dopo la liberazione del Kuwait. Poi hanno attaccato la Bosnia e la Yugoslavia; ma questo è accaduto in fasi successive. La situazione è sfuggita a ogni controllo dopo l'11 settembre.

Silvia Cattori: I neoconservatori c'entrano per qualcosa?

Jürgen Elsässer: Un anno prima dell'11 settembre, i neoconservatori riuniti attorno a Pearl avevano pubblicato un documento nel quale affermavano che l'America aveva bisogno di un evento catalizzatore simile all'attacco di Pearl Harbor. L'11 settembre ha rappresentato l'evento catalizzatore, e io penso che il gruppo attorno a Pearl desiderasse qualcosa di simile.

Silvia Cattori: Quale obiettivo si proponevano gli Stati Uniti attaccando la Serbia? Volevano solamente, come afferma nel suo libro, installarsi in una regione strategica posta sulla linea di passaggio del petrolio e del gas provenienti dall'Asia centrale? Oppure la loro alleanza con i combattenti musulmani guidati da Izetbegovic aveva un secondo fine, creare un estremismo islamico alle porte dell'Europa per usarlo nelle manipolazioni terroristiche? E se è così, a quale scopo?

Jürgen Elsässer: Gli Stati Uniti, così come l'Austria alla fine del XIX secolo in Bosnia, volevano creare un Islam "europeo", per indebolire gli stati islamici del Medio Oriente: allora l'impero ottomano, oggi l'Iran e gli Stati arabi. I piani dei neoconservatori erano differenti: volevano costruire una rete clandestina di fantocci "fondamentalisti" che si occupasse del lavoro sporco ai danni della "vecchia" Europa.

Silvia Cattori: Il risultato è stato una terribile guerra civile. Com'è possibile che l'Europa abbia contribuito a distruggere la Yugoslavia, che sembrava un esempio di una coabitazione perfettamente riuscita tra gruppi etnici diversi? Considerando colpevoli i Serbi, non ha forse distrutto un paese che era uno dei maggiori risultati della postguerra? Come ha legittimato il suo intervento?

Jürgen Elsässer: Agl'inizi degli anni '90, è stata la Germania a cominciare l'attacco, in base al principio di autodeterminazione dei gruppi etnici: in altre parole, lo stesso vecchio trucco usato da Hitler nel 1938/39 contro la Cecoslovacchia e la Polonia. Poi la guerra è stata continuata dagli Stati Uniti in nome dei "diritti umani", un evidente imbroglio.

Silvia Cattori: Nella sua indagine non nomina mai Israele. Non ha per caso minimizzato l'importanza dei neoconservatori proisraeliani in seno al Pentagono, che si preoccupano più degl'interessi dello stato ebraico che di quelli del proprio paese?

Jürgen Elsässer: Ci sono israeliani che hanno collaborato con i neoconservatori: è un fatto innegabile. Ma non sono sicuro del ruolo svolto da Israele in questa storia. Sharon non approvava il sostegno della NATO agli albanesi del Kosovo. E nel 1998 aveva manifestato la sua preoccupazione per il sostegno della NATO allo sviluppo di nuclei proislamici nei Balcani. E penso che fosse contrario anche alle guerre degli anni seguenti.

Silvia Cattori: Non vede alcun legame tra i servizi segreti israeliani e gli attacchi dell'11 settembre 2001 ?

Jürgen Elsässer: Ci sono dei legami, ma non ne ho analizzato le caratteristiche. Ad esempio, subito dopo l'11 settembre negli Stati Uniti furono arrestati numerosi agenti segreti israeliani che si erano trovati là dove erano stati preparati gli attacchi. Alcuni analisti citano questo fatto come prova dell'implicazione diretta di Israele nei tragici avvenimenti. Ma l'interpretazione potrebbe essere differente. È possibile che gli agenti stessero osservando gli avvenimenti, che fossero al corrente dell'aiuto fornito dai servizi segreti americani ai "terroristi" nel preparare gli attacchi, ma che si siano limitati a prender nota della situazione per usare poi le informazioni al momento opportuno e ricattare la controparte: "Se non aumentate il volume di aiuti a Israele siamo pronti a passare le informazioni ai media". Esiste anche una terza possibilità: che le spie di Israele abbiano cercato di segnalare il pericolo senza riuscirci. Tutto quello che per adesso sappiamo è che erano sul posto e che sono state arrestate. Sono necessarie altre indagini.

Silvia Cattori: I legami lasciano pensare che gli attacchi dell'11 settembre 2001 facessero parte di un piano pronto da molto tempo?

Jürgen Elsässer: Non sono sicuro che il piano fosse pronto da molto tempo. È possibile che gente come Richard Perle improvvisi sul campo e usi gli elementi criminali prima addestrati, senza però riuscire a controllarli permanentemente. Proprio come all'epoca dell'uccisione di Kennedy, salta agli occhi il coinvolgimento della CIA, ma non è chiaro se il piano fosse stato approvato dai massimi livelli a Langley [il quartier generale della CIA] o se fosse stato messo a punto dagli esuli cubani particolarmente violenti che lavoravano per la CIA e che il quartier generale si limitava a tollerare.

Silvia Cattori: Se in futuro i personaggi che si raccolgono attorno a Pearl venissero rimossi, la strategia antimusulmana degli Stati Uniti, e la manipolazione che la giustifica, cesserebbe?

Jürgen Elsässer: Finirà quando perderanno la guerra.

Silvia Cattori: In Iraq non l'hanno già persa?

Jürgen Elsässer: La guerra sarà persa solo quando si ritireranno dal paese, come in Vietnam.

Silvia Cattori: Come è possibile che musulmani come Mohammed Atta, normali cittadini prima di essere arruolati dalla CIA, si siano lasciati trascinare a compiere azioni talmente orribili senza rendersi conto di essere manipolati dai servizi segreti del campo nemico?

Jürgen Elsässer: Ci sono giovani che i servizi segreti possono trasformare in fanatici e manipolare con estrema facilità. I più importanti sanno quel che sta succedendo e da chi sono stati arruolati.

Silvia Cattori: Bin Laden, ad esempio, sapeva di servire gl'interessi degli Stati Uniti?

Jürgen Elsässer: Non ho studiato il suo caso. Ho studiato invece quello di Al Zawahiri, il suo braccio destro, che era il capo delle operazioni nei Balcani. Agl'inizi degli anni '90 aveva percorso in lungo e in largo gli Stati Uniti in compagnia di un agente dell'US Special Command per raccogliere fondi destinati alla Jihad; l'uomo sapeva perfettamente che la raccolta di fondi era un'attività sostenuta dagli Stati Uniti.

Silvia Cattori: Tutto ciò è molto inquietante. Lei dimostra che gli attacchi susseguitisi dal 1996 (attacchi alla metropolitana parigina) non sarebbero stati possibili senza la guerra nei Balcani, e addebita le stragi, che hanno provocato migliaia di vittime, ai servizi segreti occidentali. L'opinione pubblica occidentale sarebbe dunque stata ingannata da governi che si sono imbarcati in azioni terroristiche?

Jürgen Elsässer: La rete terroristica creata dai servizi segreti americano e britannico durante la guerra civile in Bosnia, e più tardi in Kosovo, ha rappresentato un serbatoio di militanti, che troviamo poi implicati negli attacchi di New York, Madrid e Londra.

Silvia Cattori: Come sono andate le cose in pratica?

Jürgen Elsässer: Dopo la fine della guerra in Afghanistan, Osama Bin Laden ha reclutato questi jihadisti militanti. Era il suo lavoro: è stato lui che li ha addestrati, con il parziale sostegno della CIA, e li ha mandati in Bosnia. Gli americani hanno tollerato il legame tra il presidente Izetbegovic e Bin Laden. Due anni più tardi, nel 1994, gli americani hanno cominciato a inviare armi, in un'operazione clandestina comune con l'Iran. Dopo il trattato di Dayton, nel novembre 1995, CIA e Pentagono hanno reclutato i migliori jihadisti che avevano combattuto in Bosnia.

Silvia Cattori: Come è possibile che questi musulmani siano finiti nelle mani di servizi che proteggevano interessi ideologici opposti ai loro?

Jürgen Elsässer: Ho analizzato le testimonianze di alcuni jihadisti interrogati dai giudici tedeschi. Hanno dichiarato che dopo il trattato di Dayton, in virtù del quale tutti gli ex combattenti stranieri dovevano lasciare il paese, si erano ritrovati senza soldi e senza un posto dove andare. Quelli che potevano rimanere in Bosnia, perché avevano ricevuto un passaporto bosniaco, erano senza soldi e senza lavoro. Il giorno in cui i reclutatori hanno bussato alle loro porte offrendo uno stipendio di 3.000 dollari al mese per servire l'armata bosniaca, non si sono resi conto di essere in realtà stati reclutati e pagati da emissari della CIA per servire gli Stati Uniti.

Silvia Cattori: E più tardi, quando per esempio furono mandati a preparare gli attacchi di Londra del luglio 2005, non si resero conto di essere nelle mani di agenti dei servizi segreti occidentali che li manipolavano?

Jürgen Elsässer: Non è chiaro se furono realmente i giovani musulmani della periferia londinese a compiere gli attentati, come afferma la polizia. Ci sono altri indizi in base i quali le bombe sarebbero state fissate sotto i treni, ed è possibile in questo caso che i giovani non ne fossero al corrente. In tal caso non è detto che i giovani musulmani incriminati dagli investigatori abbiano realmente compiuto gli atti terroristici.

Silvia Cattori: È possibile capire gli obiettivi perseguiti dagli stati occidentali quando ingaggiavano i loro servizi in tali manipolazioni criminali?

Jürgen Elsässer: Non è facile a dirsi. Pensiamo all'uccisione di Kennedy. Chi ne fu responsabile? È certo che furono gli uomini della CIA ad aiutare il secondo assassino, ed è certo che Oswald fu ucciso su ordine della CIA. Ma quel che non è chiaro è se questa gente reclutata dalla CIA agì per ordine di Johnson o Dulles, o se c'erano legami con l'ambiente degli esiliati cubani, in altri termini se erano affiliati alla mafia. Non credo che Bush o Blair siano alla testa di tutto. E non credo alla teoria della grande cospirazione. Credo invece che i servizi segreti reclutino uomini cui viene ordinato di fare i lavori sporchi, e questi agenti facciano poi quello che vogliono. Lei forse sa che l'11 settembre 2001 qualcuno tentò di uccidere Bush. Che senso ha? È difficile spiegarlo.

Silvia Cattori: Intende dire che Bush, ad esempio, è lui stesso ostaggio di gente che all'interno del Pentagono forma uno stato nello stato e che sfugge anche al controllo dell'esercito americano? Sta pensando a persone sotto l'influenza diretta di personaggi come Pearl, Wolfowitz, Feith? Ritiene che, dopo la guerra nei Balcani, ci siano stati loro dietro gli attacchi e che gli attentati non siano atti isolati, che esista un legame tra Madrid e Londra? Vuol dire che gli americani sono pronti ad allearsi col diavolo per creare il caos dovunque, col pretesto di una guerra antimusulmana e antiaraba, venduta sotto la bandiera del terrorismo? Un terrorismo fabbricato?

Jürgen Elsässer: Si, esiste un secondo governo che sfugge al controllo di Bush, formato da neoconservatori come Cheney, Rumsfeld, Wolfowitz, Pearl, individui legati al petrolio e all'industria militare. Il caos totale fa il gioco dell'industria militare: quando il caos impera in tutto il mondo si possono vendere armi e petrolio a un prezzo più alto.

Silvia Cattori: Questo stato nello stato è stato descritto molto bene da Youssef Asckar, e lei gliene riconosce il merito. Ma Israele non è il primo paese a trarre vantaggio da una strategia del caos, e quindi il più interessato a manipolare gli attacchi terroristici? La propaganda della lobby proisraeliana non tende forse a volerci fare credere che Israele sia minacciata dai fanatici arabi?

Jürgen Elsässer: Non è sicuro che una simile strategia serva gl'interessi di Israele, perché continuando su questa strada l'intero Medio Oriente, Israele incluso, sarà in fiamme. Durante la guerra in Bosnia è stato usato lo stesso sistema. Per demonizzare i Serbi, i media occidentali hanno inventato storie di campi di concentramento e mostrato fotomontaggi che mettevano sullo stesso piano Serbi e nazisti. La propaganda voleva convincere l'opinione pubblica sulla necessità della guerra contro la Serbia, ma, per quanto riguarda gli Stati Uniti, è stata alimentata non tanto dalla lobby ebraica quanto piuttosto dagli strateghi cristiani e atei, che hanno giocato la carta "ebrea". Questa è la mia opinione. La stessa cosa si ripete oggi con la campagna propagandistica contro l'Iran: gli strateghi giocano la carta "ebrea" per convincere la gente con più impulsività che intelligenza.

Silvia Cattori: Le recenti manipolazioni confermano, in parte, la sua tesi: proprio quando gli Stati Uniti hanno chiesto al Consiglio di sicurezza di approvare le sanzioni contro l'Iran, un quotidiano canadese ha scritto che l'Iran voleva obbligare gli ebrei residenti nel paese a portare l'equivalente della stella gialla [2]. Ma io mi riferisco a quelle personalità apertamente proisraeliane che, in Francia ad esempio, svolgono un ruolo importante nel plasmare l'opinione pubblica perché occupano posizioni strategiche nei media, e la cui lealtà di gruppo li spinge a sostenere la politica israeliana e americana, anche se criminale. Pensi al sostegno attivo che Bernard-Henri Lévy e Bernard Kouchner hanno offerto in Bosnia a Izetbegovic. E non appena messa in ginocchio la Serbia, subito la loro propaganda si è riorientata contro gli arabi e i musulmani, questa volta per mobilitare l'opinione pubblica a sostegno della cosiddetta "guerra delle civiltà". Quando parlavano di "campi di concentramento" per associare Serbi e Hitler, non stavano forse partecipando alle manipolazioni della NATO?

Jürgen Elsässer: Abbiamo potuto osservare lo stesso fenomeno in Germania. I giornalisti ebrei favorevoli alla guerra contro la Yugoslavia avevano libero accesso agli studi televisivi, i giornalisti, ebrei o no, contrari erano invece esclusi dai dibattiti. Ritengo che media e politici usino le voci ebree per obiettivi geostrategici.

Silvia Cattori: Così, secondo lei, gli avvenimenti nei Balcani sono stati solo una replica degli avvenimenti in Afghanistan, e quello che è venuto dopo era solo parte di uno stesso processo. Pensa che le nostre autorità conoscessero i rischi delle guerre fomentate dai loro servizi segreti?

Jürgen Elsässer: La mia speranza è che ci sia una reazione degli ambienti militari statunitensi. Tra di loro c'è gente perfettamente consapevole del fatto che tutte queste guerre non sono intelligenti, che gli Stati Uniti si avviano a perdere la guerra. Gli uomini dell'esercito americano sono imperialisti ma non stupidi, e non approvano quel che sta succedendo. I neoconservatori, invece, sono folli e vogliono scatenare la terza guerra mondiale contro tutti gli arabi e tutti i musulmani, proprio come Hitler, che voleva uccidere tutti gli ebrei e attaccare tutti gli altri paesi: i generali tedeschi avevano messo in guardia Hitler sui rischi cui andava incontro.

Silvia Cattori: Si augura che le cose cambino in modo repentino?

Jürgen Elsässer: Per fermare questa follia, vedo una possibilità di cambiamento solo tra quelle forze che sono rimaste razionali. Il comando supremo dell'esercito americano ha scritto una lettera a Bush per dire che non intendeva partecipare a un attacco contro l'Iran che prevedesse l'uso di armi nucleari. Può darsi che Bush scateni la guerra, ma le conseguenze sarebbero questa volta più gravi che nel caso dell'Iraq. Con i nazisti accadde la stessa cosa: attaccarono una volta, e poi ancora e ancora, e un giorno arrivò Stalingrado e l'inizio della disfatta. Ma l'avventura costò la vita a 60 milioni di esseri umani.

Silvia Cattori: Allora è questa la ragione dei suoi sforzi per scrivere il libro: risvegliare la coscienza della gente per evitare nuovi disastri e sofferenze? E far sapere che dopo l'Iraq potrebbe toccare all'Iran?

Jürgen Elsässer: Sì. Ma individui come Bush non si preoccupano minimamente di tutto ciò. Non sono del tutto pessimista sull'Iran: potremmo assistere a una ripetizione dell'asse Parigi-Berlino-Mosca. Il nostro cancelliere, di solito un pupazzo manovrato dagli Stati Uniti, ha offerto una cooperazione strategica alla Russia, perché la Germania dipende interamente dal petrolio e il gas russo. È un argomento forte: i tedeschi sono imperialisti ma non stupidi.

Silvia Cattori: Ma non è stata proprio la Germania ad aprire le porte alla guerra nei Balcani?

Jürgen Elsässer: Sì, è vero. Ma, oggi, abbiamo visto Joschka Fischer e Madeleine Albright indirizzare una lettera aperta a Bush per metterlo in guardia dall'attaccare l'Iran, e la signora Albright ha aggiunto che non è possibile far la guerra a tutti i paesi che non ci piacciono. È logico.

Silvia Cattori: Se ha potuto raccogliere gli elementi che dimostrano le azioni di servizi segreti non è forse perché oggi la gente che teme l'evoluzione in atto della politica internazionale ha cominciato a parlare?

Jürgen Elsässer: Sì. Devo moltissimo alle informazioni ricevute da quelli che sono nell'occhio del ciclone.

Silvia Cattori: In tutto il mondo?

Jürgen Elsässer: Posso solo dirle che si tratta di cittadini dell'Europa occidentale che non hanno smesso di usare il loro cervello.

Silvia Cattori: Per ottenere le prove delle manipolazioni del famoso "incidente del Golfo del Tonkino", l'incidente che permise agli Stati Uniti di scatenare la guerra contro i vietnamiti, si è dovuto attendere per molto tempo. Le cose oggi sono cambiate, ed è possibile reagire rapidamente?

Jürgen Elsässer: C'è un'enorme differenza tra la situazione degli anno '60 e quella attuale. La Repubblica federale tedesca, ad esempio, a quel tempo era favorevole alla guerra contro i comunisti del Vietnam, e la versione ufficiale, secondo la quale la nostra repubblica correva il rischio di essere attaccata dai comunisti, era accettata da buona parte dell'opinione pubblica. Oggi, invece, la maggioranza della popolazione è contro la guerra, e non ammette discussioni.

Silvia Cattori: Lei sottolinea giustamente l'estremismo religioso che caratterizzava la Bosnia-Erzegovina ai tempi di Izetbegovic, e dubita del sostegno israeliano a questo emirato in nuce dei Talebani; ma non sta per caso sopravvalutando il ruolo dell'Iran e dell'Arabia Saudita? Richard Perle era il principale consigliere politico di Izetbegovic. Iraniani e Sauditi non sollevarono la questione dell'Islam sperando di assumere il controllo di un regime musulmano che prendeva ordini solo da Tel Aviv e Washington? E in effetti Izetbegovic non era un agente israeliano?

Jürgen Elsässer: Il Mossad aiutò i serbobosniaci, fornendo loro persino delle armi. Nulla prova che il governo israeliano abbia aiutato Izetbegovic. Questi era sostenuto dagli americani, e Clinton dipendeva dalla lobby sionista degli Stati Uniti, ma durante la guerra in Bosnia la lobby non ebbe il sostegno del governo israeliano.

Silvia Cattori: Per quanto riguarda alcune delle sue fonti, si possono prendere per buone le dichiarazioni di Yossef Bodanski, direttore del Gruppo di lavoro sul terrorismo e la guerra non convenzionale, molto vicino al Senato americano?

Jürgen Elsässer: Io non prendo per buono niente. Dicono che Bodansky abbia contatti con gente del Mossad e che ciò renda alcune sue affermazioni sospette. D'altra parte ci ha fatto conoscere un sacco di fatti interessanti che contraddicono la propaganda ufficiale. Nel mio libro mostro le contraddizioni all'interno dei gruppi statunitensi dominanti, e in questo senso Bodansky è estremamente interessante.

Silvia Cattori: Nel suo libro si afferma: "In Kosovo e in Macedonia esiste il terrorismo, che però in massima parte non è controllato da Bin Laden ma dai servizi segreti americani". Non crede all'esistenza di Al Qaeda?

Jürgen Elsässer: Come ho scritto nel mio libro, è tutta propaganda fabbricata in occidente.

Silvia Cattori: Se si spinge a fondo la sua logica, in certi momenti si ha l'impressione che l'indagine non sia terminata. Certo, la Yugoslavia ha rappresentato un laboratorio per la creazione delle reti islamiche, e il suo libro mostra che queste reti servono gl'interessi degli Stati Uniti. Lei sembra credere all'esistenza di reti islamiche internazionali che avrebbero una base popolare nel mondo islamico, ma allo stesso tempo la sua ricerca mostra che le reti sono formate solo da mercenari degli Stati uniti che non hanno mai fatto niente per i musulmani.

Jürgen Elsässer: Guardiamo al caso di Hamas: nei primi anni '80 era fomentato dal Mossad per contrastare l'influenza dell'OLP. Più tardi Hamas ha però sviluppato una sua base popolare, e ora fa parte della resistenza, anche se temo che vi siano ancora agenti stranieri al suo interno.

Silvia Cattori: Lei ha detto che tra gl'ispettori delle Nazioni Unite si sono infiltrate spie americane. Può essere più preciso?

Jürgen Elsässer: In Bosnia, alcuni caschi blu dell'UNPROFOR trasportavamo armi destinate ai Mujahidin.

Silvia Cattori: Quando Peter Handke afferma che i Serbi non sono i soli responsabili, che sono vittime della guerra nei Balcani, viene messo a tacere. Chi ha ragione, in questa storia?

Jürgen Elsässer: Dappertutto - tra i Serbi, i Croati o i Mussulmani - la gente comune ha perso. I musulmani hanno vinto la guerra in Bosnia con l'aiuto di Bin Laden e Clinton, ma ora il loro paese è occupato dalla NATO: oggi hanno perso l'indipendenza, proprio come la Yugoslavia.

Silvia Cattori: Come si posiziona la sua ricerca rispetto a quelle di Andreas Von Bülow e Thierry Meyssan?

Jurgen Elsässer: Abbiamo lo stesso punto di vista sugli avvenimenti dell'11 settembre 2001: pensiamo che la versione ufficiale sia falsa. Tutto quest'insieme di ricerche è estremamente utile per consentirci di continuare ad approfondire la verità sui fatti. Io mi distinguo per aver messo in luce i legami tra le guerre nei Balcani e i fatti dell'11 settembre, mentre Thierry Meyssan ha analizzato l'attacco al Pentagono per dimostrare che era dovuto a un missile e non a un aereo, e Von Bülow è giunto alla conclusione che gli aerei erano radiocomandati.

Silvia Cattori: Per aver messo in dubbio la verità ufficiale, Thierry Meyssan è stato screditato e bandito dai media. Riuscirà a sottrarsi alla stessa sorte?

Jürgen Elsässer: Anche il mio libro è stato bandito. Non è possibile per un autore infrangere da solo questo muro, ma non si può impedire alle nostre tesi di farsi strada. Il pubblico non accetta quello che dicono i media: nonostante l'ostracismo, il 35-40% della gente non prende sul serio quello che gli raccontano i media. L'uccisione di Kennedy è un buon esempio: oggi il 90% della gente non crede alla versione ufficiale e pensa che l'omicidio del presidente sia stata un'operazione della CIA.

Silvia Cattori: Non è pericoloso mettere a nudo le manipolazioni degli stati che usano i loro servizi segreti per fini criminosi?

Jürgen Elsässer: Penso che il pericolo inizi solo quando sono stati venduti almeno 100.000 libri. E in Germania il mio libro ha venduto in 11 mesi solo 6.000 copie


Fonte: http://www.voltairenet.org/article143396.html


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The same text can be accessed in english, here:

signs20060815_TheYugoslavCaldronJFCrgenElsE4sser22TheCIArecruitedandtrai
nedthejihadists22.php


--- AUF DEUTSCH:

Jürgen Elsässer

Wie der Dschihad nach Europa kam.
Gotteskrieger und Geheimdienste auf dem Balkan

NP-Verlag, 240 Seiten, 19.90 €

--- EN FRANCAIS:

Jürgen Elsässer

Comment le Djihad est arrivé en Europe

préface de Jean-Pierre Chevènement

Éditions Xenia (Suisse) 2006, 304 pages, 19 euros
ISBN 2-88892-004-2

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sr=8-1/ref=sr_8_xs_ap_i1_xgl/403-4260395-4442061
Balkans Info N.112
Jean-Pierre Chevenement sur "Horizons et debats"
Introduction de Jean-Pierre Chevenement sur "Observatoire du
communautarisme"


(italiano / francais / english)

Sangiaccato, regolamenti di conti interni alla mafia nazionalista
"bosgnacca"


1) LINKS: REGOLAMENTO MAFIOSO DI CONTI TRA I NAZIONALISTI-
SECESSIONISTI "BOSGNACCHI" IN SANGIACCATO: UN MORTO AMMAZZATO NEL
SEGGIO ELETTORALE

2) LINKS: I NAZIONALISTI "BOSGNACCHI" DEL SANGIACCATO HANNO VOTATO
PER LA SECESSIONE MONTENEGRINA

3) LINKS: LA FOLLIA DELLE "NEO-LINGUE": MINCULPOP NAZIONALISTA ANCHE
IN SANGIACCATO

4) ANSA 2004: LEADERSHIP INTEGRALISTA CENSURA TELENOVELAS, ABITANTI
SANGIACCATO INSORGONO

5) WAHHABISMO IN SANGIACCATO

6) VARI LINK

ALTRI LINK DAL NOSTRO ARCHIVIO:

# Vojvodina, Sandzak: SPACCATE LA SERBIA!
http://it.groups.yahoo.com/group/crj-mailinglist/message/3974

# Trasversale verde / ZeTra
http://it.groups.yahoo.com/group/crj-mailinglist/message/2748

# Terrorism in the Balkans - Sandzak - future terre de Jihad
http://it.groups.yahoo.com/group/crj-mailinglist/message/2921

# Trasversale verde (3): i secessionisti del Sangiaccato appoggiano
Labus
http://it.groups.yahoo.com/group/crj-mailinglist/message/1981

# Trasversale verde (1): Il Sangiaccato, trait d'union tra "Kosova" e
Bosnia islamica
http://it.groups.yahoo.com/group/crj-mailinglist/message/1897

# Selezione notizie da Jugoslavia e dintorni, 30/3/2000
http://it.groups.yahoo.com/group/crj-mailinglist/message/143


NOTA IMPORTANTE: i documenti qui presentati o linkati sono
generalmente reperiti su siti istituzionali o comunque espressione di
tendenze antijugoslave, etno-differenzialiste e pro-secessioniste,
per noi non condivisibili. CNJ
IMPORTANT NOTICE: the documents which are presented or linked here
are generally found on institutional sites or sites which are known
for expressing anti-yugoslav, ethno-differentialist and pro-
secessionist opinions, which we do not share. CNJ


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1) REGOLAMENTO MAFIOSO DI CONTI TRA I NAZIONALISTI-SECESSIONISTI
"BOSGNACCHI" IN SANGIACCATO
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Sandjak de Novi Pazar : meurtre au bureau de vote

Un candidat a été assassiné en plein bureau de vote dimanche, alors
que se déroulaient des élections municipales partielles à Novi Pazar.
Le climat est de plus en plus délétère dans la capitale du Sandjak, à
cause des tensions croissantes entre les deux partis politiques
bosniaques, et de l’immixtion du gouvernement de Serbie. Le mufti du
Sandjak tire également à boulets rouges sur le SDA du maire de la
ville Sulejman Ugljanin...

http://balkans.courriers.info/article7000.html

POLITICIAN'S MURDER RAISES TENSION IN SANDZAK

Belgrade accused (SIC) of fuelling row by playing divide and rule
with estranged Bosniak factions...
By Amela Bajrovic in Novi Pazar (Balkan Insight, 14 Sept 06)
BIRN'S BALKAN INSIGHT, No.49, September, 15 2006 **

http://birn.eu.com/insight_49_6_eng.php


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2) I NAZIONALISTI "BOSGNACCHI" DEL SANGIACCATO HANNO VOTATO PER LA
SECESSIONE MONTENEGRINA
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Oltre Podgorica e Belgrado: il referendum nel Sangiaccato

31.05.2006 - Una regione a cavallo tra Serbia e Montenegro. E' lì che
si è forse giocato il destino del recente referendum. Un
approfondimento a cura di Fabio Dalla Piazza

http://www.osservatoriobalcani.org/article/articleview/5756/1/51/

Séparation Serbie-Monténégro : le référendum vu du Sandjak de Novi
Pazar (5/6/2006)

http://balkans.courriers.info/article6799.html

Sandjak de Novi Pazar : une frontière qui divise la communauté
bosniaque (2/2/2005)

Si le Monténégro devenait indépendant, la nouvelle frontière
internationale passerait en plein milieu du Sandjak de Novi Pazar...

http://www.balkans.eu.org/article5089.html

BORDER THREATENS BOSNIAK COMMUNITY
By Amela Bajrovic in Novi Pazar
IWPR'S BALKAN CRISIS REPORT, No. 540, February 02, 2005

If Montenegro becomes independent, an international frontier will run
through the middle of Sandzak, cutting the Bosniak [SIC] community
into two...

www.iwpr.net

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3) LA FOLLIA DELLE "NEO-LINGUE": MINCULPOP NAZIONALISTA ANCHE IN
SANGIACCATO
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Double langage dans le Sandjak de Novi Pazar : Sabahajrula ou
bonjour ? (20/5/2005)

http://balkans.courriers.info/article5487.html

Sandjak : guerre des langues dans les écoles de Novi Pazar (9/2/2005)

http://balkans.courriers.info/article5098.html

LANGUAGE BATTLE DIVIDES SCHOOLS
Plans to introduce Bosnian language [SIC] classes in schools have
angered
Serb nationalists [SIC] and leave most locals puzzled.
By Alma Rizvanovic and Jasmina Krusevljanin in Novi Pazar
IWPR'S BALKAN CRISIS REPORT, No. 540, February 02, 2005


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4) SERBIA: SANGIACCATO CENSURA TELENOVELAS, GENTE INSORGE
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(Di Beatrice Ottaviano) (ANSA) - BELGRADO, 16 FEB - Si puo' perdere
una elezione per un bacio mancato: e' successo nel musulmano
Sangiaccato, piccola regione serba al crocevia fra Serbia, Albania,
Montenegro, Kosovo e Bosnia, dove le forze moderate hanno vinto le
elezioni locali anche per le censure imposte dalla precedente
amministrazione integralista alle telenovelas trasmesse in tv.
Preoccupato per la sanita' morale dei cittadini, il partito musulmano
osservante 'Lista per il Sangiaccato' di Suleiman Ugljanin aveva
fatto eliminare dalla programmazione le pubblicita' delle hot-lines,
i video di cantanti troppo svestiti e soprattutto le scene
considerate audaci di soap operas come 'Donne innamorate', 'Amori
proibiti', 'L'amore e' un gioco d'azzardo': dei 30 minuti di filmato,
tolti baci, carezze e frasi lussuoriose, rimaneva soltanto qualche
pianto. ''Abbiamo purificato quelle oscenita' contrarie alla
tradizione islamica'', si era giustificato a suo tempo Nazim Licina,
ex direttore della piu' importante televisione locale, 'Tv Novi
Pazar': ma la protesta dei teledipendenti si e' manifestata
clamorosamente nelle elezioni amministrative dello scorso settembre,
vinte dal moderato Partito socialdemocratico del ministro
serbomontengerino per i diritti umani Rasim Ljajic. Puntuale, e'
arrivata la resa dei conti: i direttori di televisioni, agenzie e
organizzazioni legate all'amministrazione sono stati silurati e
sostituiti. E da ieri le telenovelas vanno in onda di nuovo in
versione integrale. Il Sangiaccato e' uno dei tanti microcosmi etnico-
religiosi creati dai turbolenti secoli della storia balcanica: il
nome viene dal turco 'Sandzak' (bandiera), vocabolo usato dall'impero
ottomano per definire le unita' amministrative nelle quali era diviso
il territorio del sultano. Negli oltre 500 anni di dominazione turca,
la piccola enclave segui' l'esempio di buona parte della vicina
Bosnia convertendosi all'Islam e creando cosi' una popolazione di
etnia slava e di religione musulmana. Con il Congresso di Berlino del
1878, che fondo' il regno di Serbia e attribui' all'Austria il
controllo della Bosnia, il Sangiaccato rimase sotto il dominio di
Istanbul: cio' spiega i diversi percorsi dei suoi abitanti rispetto
ai confratelli bosniaci. Le guerre balcaniche che precedettero il
primo conflitto mondiale spezzettarono ulteriormente l'enclave,
consegnandone parte alla Serbia e parte al Montenegro. Novi Pazar
(Nuovo mercato, il capoluogo del Sangiaccato) non ha mai abbandonato
i legami con la Turchia, grazie ai quali rappresenta oggi un'isola
felice nel panorama della pesante crisi economica serba. I
sangiacchesi producono abiti e oggetti di artigianato che esportano
ad Ankara e che sono a loro volta esportati sui mercati dell'Europa
occidentale. Al censimento del 1991, il Sangiaccato contava 420.000
abitanti, il 54% dei quali di religione musulmana. Con la guerra
serbo-bosniaca, circa 80.000 avevano preferito stabilirsi in Bosnia,
ma l'esodo slavo dal Kosovo ha riequilibrato la bilancia, con
l'arrivo di circa 60.000 musulmani non albanesi. Il sanguinoso
conflitto bosniaco degli anni '90 ha segnato profondamente la piccola
comunita': l'integralismo, fenomeno prima sconosciuto nell'ex
Jugoslavia, si e' affermato in parallelo con l'ascesa degli altri
nazionalismi. Stando ai si dice che circolando in Serbia, la piccola
enclave sarebbe anche diventata un centro di reclutamento per la
dottrina wahabita. Di certo, dal conflitto bosniaco in poi la
tensione con i serbi si e' alzata, e ogni evento sportivo e'
occasione per qualche rissa. La Lista per il Sangiaccato chiede da
tempo una larga autonomia da Belgrado, mentre i profughi sangiacchesi
rappresentano l'ala piu' estremista fra i musulmani bosniaci. D'altro
canto l'estremismo sembra essere una componente ambientale per gli
abitanti del Sangiaccato, un gelido pianoro spazzato dai venti dove
le condizioni sono estreme, sia d'inverno che d'estate. Negli abitati
delle montagne sangiacchesi - il punto piu' freddo dei Balcani - i
riscaldamenti vengono spenti solo per un mese l'anno e le temperature
si avvicinano a volte ai 40 gradi sotto zero. E' un mondo fatto per
gente dura: che proprio per questo forse, non vuole rinunciare ai
dolci amori di Pablito e Maria Sol. (ANSA). OT
16/02/2005 18:52


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5) WAHHABISMO IN SANGIACCATO
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http://groups.yahoo.com/group/decani/message/79483

http://www.apisgroup.org/article.html?id=1664

Apis Group, Belgrade
February 1, 2004

Geopolitics - Balkans

Growing Islamic fundamentalism in Raska district (Sandzak)

During the Muslim month of Ramadan, and especially at the beginning of
the religious holiday Kurban Bajram, a wave of Islamic fundamentalism
could be felt in Raska district, especially in Novi Pazar, that sounded
very threatening to all residents of the district belonging to other
confessions.

Sandzak mufti Muamer Zukorlic extended holiday greetings to believers
and wishes that for a pleasant holiday; however, he also drew
attention to "certain manifestations" which, in his opinion, represent a
threat to Islam in Sandzak. He especially emphasized the point that he
sees the events accompanying St. Sava's Day and other similar
programs as an attempt to assimilate his people. That is why, he
emphasized, he chooses not to accept the invitations of the Serbian
Orthodox Church and the Government of Serbia to be a guest at these and
similar celebrations. He considers it unacceptable that kindergarten age
children on the occasion of Kurban Bajram (and only on that occasion)
learn the occasional ilahia and kasida (Muslim songs with a religious
content). Because of the manner in which St. Sava, the Serbian Orthodox
patron saint of schools, is celebrated in Sandzak, the Islamic religious
community in Sandzak has lodged a protest with the Government of Serbia
and the ambassadors of many countries in Belgrade, as well as with some
international institutions. At the same time, all imams have received
instructions to warn Muslims in their mosques after prayers of the
unacceptability of such manifestations in schools, leaving it up to the
parents whether they will allow their children to participate in these
celebrations.

At a press conference held on the occasion of Kurban Bajram, mufti
Zukorlic announced that during its ten years of existence, the Islamic
community of Sandzak has achieved and preserved autonomy, that relations
with the state frequently depended on personal solutions, and that there
as still many issues to be resolved in order to further consolidate and
expand autonomy.

It is significant that the Islamic community of Sandzak has established
three mandatory principles for all Muslims belonging to that community:
Islam as their religion, Bosniac nationality as their national choice,
and Sandzak as their homeland. Such positions by the Islamic community
of Sandzak are supported by the Muslim active youth, the Wahabist
movement, some humanitarian organizations from Saudi Arabia and the
United Arab Emirates. Generous financial assistance is being provided
through Islamic NGOs from Western countries, and they also have close
connections with some Arab countries where fundamentalist Islamic
ideology predominates. On the ground, the coordinator of all activities
is the Islamic religious community in Sandzak, whose leadership also
includes a number of "instructors" from Arab countries.

Some renowned members of the Islamic religious community in Sandzak
claim they have support for their activities among members of the
Government of Serbia and the Council of Ministers of the state union of
Serbia-Montenegro. They mention the name of [Serbia-Montenegro minister
for national minorities and human rights] Rasim Ljajic who, following
the death of [former Federation of Bosnia-Herzegovina president] Alija
Izetbegovic, openly published his condolences to the family in the
Sarajevo press upon the death of "my president". Ruzica Djindjic, the
wife of the assassinated Serbian prime minister, is also suspected of
maintaining ties with the religious leadership of Wahabia in Dubai,
where she spends almost all her vacations and holidays, and it is a
well-known fact that she is a member of the council of the Muslim
university in Novi Pazar and one of its sponsors.

According to the words of mufti Zukorlic, the activities of the Islamic
community of Sandzak do not mean that it is interfering in political
decisions, despite the fact that the territory implied by the name
Sandzak has territorial-political dimensions. It is interesting that
after the December elections for the Serbian parliament, not one
political party of Muslim orientation entered the parliament while, at
the same time, two deputies from the political party of Suleiman
Ugljanin, a extremist-oriented Muslim leader from Novi Pazar, found
themselves among the ranks of the Democratic Party. (Suleiman Ugljanin
is by origin an Albanian from Kosovo, and at the beginning of the
developing Yugoslav crisis, was sentenced to a lengthy prison term by
the courts. He avoided serving the term by fleeing to Turkey, returning
following the entrance of his political party into the Serbian
parliament in 1997.)

It is significant that there are no more units of the Serbia-Montenegro
Army stationed on the territory of Sandzak. The garrison in Novi Pazar
has been disbanded and the barracks used by the army emptied. It now
houses several Islamic humanitarian organizations. Thus there is no army
presence remaining in the entire region between Serbia and Montenegro,
despite the fact that Sandzak partially rests against the border with
Bosnia-Herzegovina, whose Islamist oriented circles do not hide their
territorial pretensions to this part of Serbia-Montenegro's territory.

According to the opinion of some local non-Muslim sources, Sandzak is
"unbearably racing" toward secession, which would result in the creation
of a new Islamic entity in the Balkans physically separating the
republics of Serbia and Montenegro and representing the "missing link"
in the formation of a continuous chain of Islamic states and territories
along the boundaries of the so-called "green transversal" stretching
from Kabul to Velika Kladusha, corresponding to the concept of imam
Khomeini when he assumed power in Iran and began to "export" Islamic
revolution into the world. It should not be forgotten that during the
war in Bosnia and Herzegovina, a large group of Islamic "holy warriors"
grouped into battalions and brigades were active on the war-engulfed
territory (including the notorious El Mujahedin brigade), while in
Kosovo and Metohija the ranks of the Kosovo Liberation Army included
members of Wahabia and al Qaida who remained in the Balkan region after
the end of the war under false names and with false local travel
documents.

In a report published in "Defense and Foreign Affairs", the US
organization Global Information Services (GIS) cites intelligence
sources to back up its claim that Hasan Chengich, a theologian and
senior Party of Democratic Action (SDA) official, has again reactivated
an illegal channel for providing weapons to Islamist extremists in Raska
district and Kosovo and Metohija. The GIS does not give the historical
background for this channel; however, according to available
information, it was opened in 1998 after contacts between the SDA
leadership and the Bosnian Muslim army with Ahmet Krasnichi, the defense
minister in the so-called "Republic of Kosovo government" headed by
Bujar Bukoshi, the long-time ward of the German BND intelligence
service.

Translation by www.serbian-translation.com (February 7, 2004)


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6) VARI LINK
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Sandjak de Novi Pazar : le mufti et les tycoons (4/7/2006)

Alors que la ville de Novi Pazar est toujours déchirée par les
conflits politiques entres les différents partis bosniaques, la
privatisation de la société Uniprom provoque de nouvelles tensions...

http://balkans.courriers.info/article6890.html


BIG PARTIES PITCH HARD FOR MINORITY VOTES

Electoral necessity results in strange local coalitions, with even
extreme right-wing parties bringing minorities into their fold.
By Marinika Ciobanu in Novi Sad
IWPR'S BALKAN CRISIS REPORT, No. 578, October 05, 2005

www.iwpr.net


JEANS SHOPS DYE NOVI PAZAR WATER DEADLY SHADE OF BLUE

The mass of small jeans workshops emptying their waste into Sandzak’s
rivers poses considerable danger to people’s health.
By Amela Bajrovic and Alma Rizvanovic in Novi Pazar
IWPR'S BALKAN CRISIS REPORT, No. 573, September 02, 2005

www.iwpr.net


Sandjak : la toxicomanie explose, la police regarde (29/8/2005)

http://balkans.courriers.info/article5723.html


SANDZAK POLICE FAILING TO TACKLE HEROIN SCOURGE

Local police seem more concerned with directing the traffic than
tackling the city's spiralling drug problem.
By Amela Bajrovic, Sladjana Novosel and Hugh Griffiths in Novi Pazar
and Belgrade
IWPR'S BALKAN CRISIS REPORT, No. 572, August 25, 2005

www.iwpr.net


SREBRENICA VIDEO HEIGHTENS SANDZAK TENSIONS

Rows over the authenticity of two rival videos embitter relations
between Serbs and Bosniaks in Novi Pazar.
By Alma Rizvanovic and Prvoslav Karanovic in Novi Pazar
IWPR'S BALKAN CRISIS REPORT, No. 563, June 30, 2005

www.iwpr.net


SANDZAK TEXTILE FIRMS SPY HOPE IN EU DEAL

Some clothing producers in the south Serbia region say new EU trade
deal is not all its cracked up to be.
By Amela Bajrovic in Novi Pazar
IWPR'S BALKAN CRISIS REPORT, No. 547, March 16, 2005

www.iwpr.net


Entre Sandjak et Kosovo, le paradis des contrebandiers (9/2/2005)

http://balkans.courriers.info/article5097.html


SMUGGLERS MAKING SMALL FORTUNES

For jobless men in Raska, the trade in contraband goods across the
border between Serbia and Kosovo is a lifeline.
By Prvoslav Karanovic in Raska
IWPR'S BALKAN CRISIS REPORT, No. 540, February 02, 2005

www.iwpr.net


Sandjak de Novi Pazar : la crise exacerbe les tensions ethniques
(25/9/2004)

http://balkans.courriers.info/article4608.html


Musulmans du Sandjak : nous demandons à être reconnus comme des
citoyens de cet État (13/12/2002)

http://balkans.courriers.info/article2075.html


Les Serbes quittent le Sandzak (30/7/2002)

http://balkans.courriers.info/article1034.html


Le dilemme du Sandzak (22/3/2000)

http://balkans.courriers.info/article2394.html


Yougoslavie : Qui veut de l’Etat du Sandjak ? (21/9/1999)

http://balkans.courriers.info/article2627.html


SANDZAK – A REGION THAT IS CONNECTING OR DIVIDING SERBIA AND MONTENEGRO?

Sandzak is a region that is divided among Serbia and Montenegro. Six
municipalities are in Serbia (Novi Pazar, Sjenica, Tutin, Prijepolje,
Priboj and Nova Varosˇ) and six in Montenegro (Bijelo Polje, Rozˇaje,
Berane, Pljevlja, Gusinje and Plav). On the basis of the 1991 census
the number of the inhabitants of Sandzak included 420.000 people –
278.000 in Serbia and 162.000 in Montenegro, of which 54% are Muslims
by ethnicity...
Includes a Section on "Boniaks in Montenegro"
Ljubljana, February 28, 2005 International Institute for Middle-East
and Balkan Studies (IFIMES) – Ljubljana

http://www.ifimes.org/default.cfm?Jezik=En&Kat=09&ID=220

(srpskohrvatski / english)

Pozarevac, Mihajlo Markovic remember Milosevic

1. Celebration in Pozarevac six months after Milosevic death.
Mihajlo Markovic remembers Milosevic and severely criticizes the
present "vassal government".
(CELEBRAZIONE PER I SEI MESI DALLA UCCISIONE DI MILOSEVIC.
L'ACCADEMICO MIHAJILO MARKOVIC RICORDA MILOSEVIC E DEFINISCE
"VASSALLO" L'ATTUALE GOVERNO)

2. 20. avgusta: U dvorištu porodične kuće u Požarevcu obeležen
65. rođendan osnivača SPS
(CELEBRAZIONE NELLA DATA DEL COMPLEANNO DI MILOSEVIC)


=== 1 ===

http://www.slobodan-milosevic.org/news/mil091106.htm

In Pozarevac, Serbia on Monday, September 11th, more than 1,000
people gathered at the grave of Slobodan Milosevic, the former
Serbian and Yugoslav president, to pay tribute six months after his
death according to the rites of the Serbian Orthodox Church.

Milosevic died in a cell of the detention centre of the International
Criminal Tribunal for the former Yugoslavia (ICTY) in The Hague on 11
March during his trial.

SERBIA "FREE" UNDER MILOSEVIC, NOW HAS "VASSAL GOVERNMENT" ACADEMIC

BBC Monitoring International Reports - September 8, 2006 Friday

Text of report by Serbian independent news agency FoNet

Belgrade, 8 September: Academic Mihajlo Markovic, one of the founders
of the Socialist Party of Serbia [SPS] today assessed that Serbia was
"free and honourable" during the time of [former Serbian and Yugoslav
President] Slobodan Milosevic while it was now a semi-colony "whose
government is a vassal government with each ministry populated by
foreign intelligence officers and experts who now sit there drafting
bills and passing undesirable decisions".

During a presentation of the book of documents on the funeral of
Slobodan Milosevic published by the "Sloboda" Association under the
title "Slobodan means to be free [pun]", Markovic asked if ever in
the history of Serbia some of its authorities had behaved in "such an
irrational and irresponsible manner".

"The Serb people knew what they had lost when in Belgrade and
Pozarevac they staged a magnificent farewell to the slain president,
while those who had killed him turned him into a legend who would
never be forgotten," he noted.

According to Markovic, during the time of the Milosevic
administration, Serbia was "a military power", while now the soldier
who shot down the US stealth plane during the NATO bombing "was
thrown out of the military and proceedings are being conducted
against him over some alleged offence".

Markovic emphasized that "in allegedly authoritarian times" each
citizen had an opposition paper of his or her own, they had various
radio and a television stations, whereas these days "only those in
possession of capital own and possess the media, and this cannot be
called opposition".

He assessed that with the death of Milosevic, the epoch started on 27
March 1941 [military coup against Yugoslav authorities who signed
Tripartite Pact with Nazi Germany on 25 Mar 1941] during which the
Serb people were free had ended, while now this people lived "in
servility towards the new world order".

Leaflets saying "Slobo is alive, he is not dead, as long as Serbs and
Serbia live" were distributed during the promotion.

Source: FoNet news agency, Belgrade, in Serbian 1321 gmt 8 Sep 06

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Limited

Posted for Fair Use only.


=== 2 ===

U dvorištu porodične kuće u Požarevcu obeležen 65. rođendan
osnivača SPS

Na grobu Slobodana Miloševića, u dvorištu porodične kuće u
Požarevcu, 20. avgusta su funkcioneri SPS, Udruženja "Sloboda", Nove
komunističke partije Jugoslavije i brojni građani položili cveće u
znak obeležavanja njegovog 65. rođendana. Pored Miloševićeve
večne kuće juče nije bio prisutan niko od članova njegove uže
porodice iz dobro poznatih razloga.
Čast da bude prva na Miloševićevom grobu dobila je delegacija
Udruženja "Sloboda", predvođena Bogoljubom Bjelicom, koja je u
dvorište ušla sa zastavom udruženja i transparentima sa slikom
Miloševića.
Posle njih, cveće su na grob položili potpredsednik SPS Milorad
Vučelić, generalni sekretar Zoran Anđelković, Milutin Mrkonjić,
Bojan Kekić, Siniša Vučinić, Aleksandar Vulin i Uroš Šuvaković,
kao i lider Srpske partije socijalista Siniša Vučinić i lider Nove
Komunističke partije Jugoslavije Branko Kitanović.
Skupu nisu prisustvovali šef poslaničkog kluba SPS Ivica Dačić,
niti bilo ko od predstavnika Srpske radikalne stranke.
Cveće na Miloševićev grob položili su i predstavnici Opštinskog i
Okružnog odbora SPS, sa čelnim ljudima Miomirom Ilićem i Miletićem
Mihailovićem, u društvu predsednika opštine Dušana Vujičića i
njegovog zamenika Zvonka Blagojevića. Osim političkih i opštinskih
funkcionera, grob su obišli i građani iz nekoliko gradova Srbije i
Crne Gore.
Jedan od najvernijih Miloševićevih poštovalaca Uroš Šuvaković
ocenio da su "oni koji su namerno ubili Miloševića" zaboravili da su
fizičkom likvidacijom njemu samo podigli najlepši spomenik.
„Miloševićeve ideje se ne mogu ubiti i one će voditi Srbiju
boljem i srećnijem životu, jedinstvenoj zemlji, koja neće klečati
i moliti po evropskim foajeima za prijem, već će nju morati da mole
da uđe u evropske integracione procese“ - uveren je Šuvaković.

20. avgust 2006. god.